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droits culturels : - agir par la culture

1. L En ce qui concerne l objet de ce droit il ne se cantonne d sor mais plus la haute culture mais s tend la diversit des vies culturelles c est dire la diversit des uvres des m thodes des lieux et des pratiques qui expriment de mani re critique et cr ative ou sous la forme d un h ritage transmettre le travail sur le sens op r par la culture entendue au sens large du terme Ce droit int gre en tant que dimension particuli re et en tant qu enjeux la protection et la promotion des identit s culturelles Toutefois jusqu ici ces derni res ne constituent pas l objet de ce droit est donc possible de d finir le droit de participer la vie culturelle par rapport la diversit des uvres des m thodes des lieux et des pratiques Les tats et toutes les autorit s publiques ont l obligation de res pecter le droit de participer la vie culturelle ne pas s ing rer dans l exercice de ce droit ou tablir des discriminations dans cet exercice de prot ger les particuliers contre les atteintes qui pour raient tre port es l exercice de ce droit par d autres particuliers et enfin de r aliser ce droit par des mesures concr tes positives et effectives Autrement dit les l gislateurs belges et les autori t s publiques ont l obligation d agir pour r aliser ce droit Cette obligation d agir reste toutefois ouverte et les autorit s publiques cons
2. TN Or JDROITS 78515 MOTS ENNEMIS OU R VOLUTION Les chemin l ducation nente GRATUIT 30 Ao t 2013 en la Cath drale de Tournai en ouverture du festival Les Inattendues Premi re mondiale du projet s agit d une cr ation transculturelle entre musiciens palestiniens et belges sous la direction de Ramzi Aburedwan et loi Baudimont Le concert qui a rassembl 900 spectateurs tait comment en direct par le philosophe fran ais Edgar Morin Manara a ensuite t pr sent la f te de l Humanit Paris devant 5000 spectateurs enthousiastes vu de l norme succ s rencontr une tourn e internationale devrait avoir lieu l automne 2014 Un projet de coop ration culturelle initi par Pr sence et Action Culturelles en partenariat avec la Maison de la Culture de Tournai Not l Ubu et le Festival d Hammamet Tunisie Avec le soutien de la Province du Hainaut de Wallonie Bruxelles International de la Wallonie et de la F d ration Wallonie Bruxelles N 35 AUTOMNE 2013 2 N 35 AUTOMNE 2013 3 Edit Votre magazine fait peau neuve Vous tes nombreux nous faire part depuis maintenant deux ans de votre int r t pour notre proposition ditoriale Cette propo sition ax e sur une lecture culturelle de volution de notre mod le conomique et social correspond visiblement un
3. cume des jours de Boris Vian Un classique que j ai lu et relu Un livre plus r cent La liste de mes envies de Gr goire Delacourt L histoire d une femme qui il arrive des choses assez tonnantes elle a plus ou moins mon ge C tait assez rafra chissant mais aussi mouvant Un film La source des femmes de Radu Mihaileanu un r a lisateur fran ais magnifique L histoire se passe au Maroc les femmes n ont pas de fontaine dans leur village et elles doivent aller s approvision ner dans un puits des kilom tres C est horrible Certaines s esquintent la figure y a une femme enceinte qui perd son b b en chutant avec ses seaux Ces femmes d cident de faire la gr ve de l amour tant que leurs maris n installent pas une fontaine dans leur village C est l histoire de ces femmes qui m nent un combat film plein d espoir soci t Collo L ducation perma nente est le secteur qui a le plus volu Il est devenu essen tiel dans notre Ue Parcours d int gration et ou chemins d mancipation 7 N 35 AUTOMNE 2013 6 Un disque Jaime beaucoup de choses c est assez difficile Stromae C est un peu le symbole du Bruxelles de emalin non C est vrai C est aussi un jeune gars modeste qui a un talent fou fait tout rimer autour de lui Qu on soit flamand germa nophone ou francophone on chantonne tous ses chansons
4. JC lt 222 LITT RATURE DEUX DANS BERLIN Richard Birkefeld et Goran Hachmeister Editions du Masque 2012 y a une vraie litt rature polici re qui en plus de procurer le plaisir du suspense et de la r solution de nigme claire l Histoire Celle qui fait mieux ressentir la trag die de fin du monde et le d sarroi des hommes et des femmes enserr s dans le torrent des v nements Mieux que le r cit fastidieux de historien le romancier par le seul point de vue de ses per sonnages et par tous les petits d tails de leur vie intime densifie le pass d une mani re telle que nous nous y retrouvons comme absorb s par le flux de la grande histoire C est le pari totale ment r ussi de deux historiens allemands Richard Birkefeld et Goran Hachmeister qui racontent lenqu te d un inspecteur de police sur le meurtre d un haut responsable du r gime nazi Pagonie Car l enqu te se d roule dans le Berlin en d combres et en cendres des derniers mois de la guerre Les bombarde ments alli s font chaque jour des milliers de morts mais le flic s obstine rechercher lassas sin qui s me quelques cadavres parmi lagonie d une ville En N 35 AUTOMNE 2013 29 soi absurde dans cet oc an de mis re et quelques centaines de m tres des avant postes de l arm e rouge Mais la recherche minuti
5. besoin dans un univers m diatique sou vent porteur d une pens e unique Afin de construire des points de vue dif f renci s nous avons fait le choix d aller la rencontre des personnalit s et des initiatives de la mouvance progressiste pour alimenter le d bat d mocratique provoquer l esprit critique et promouvoir des productions culturelles d tach es des seules contraintes du march Mais au del du contenu nous avons d cid de revoir la forme en inscrivant une nouvelle ligne graphique que nous avons voulue r solument moderne plus lisible et illustr e par des photographes et des illustrateurs sollicit s en fonction du th me central du num ro Cette nou velle ligne graphique est encore appel e voluer et toutes vos suggestions sont les bienvenues Ce num ro s inscrit r solument dans notre combat central la possibilit pour les groupes et les individus de choisir leurs r f rences culturelles et de garder la main sur leur parcours de vie en se dotant des outils de compr hension critique du monde Cette perspective s inscrit dans le combat pour l application effective des Droits culturels tels qu ils ont t d finis dans la D claration de Fribourg L enjeu est de taille puisqu il s agit de renforcer la D claration universelle des droits de l homme en inscrivant les droits culturels comme droits constitutifs et incontournables des Droits de l homme et de la dynamique d mocrati
6. de tourner L innovation n est pas d office non plus le fait de grands laboratoires patent s Le prospectiviste Thierry Gaudin avance par exemple que ces grandes organisations n inventent en fait presque jamais rien que les v ritables innovations viennent de per sonnes marginales d plac es tranges et trang res On peut faire ici un clin d il la formule d Albert Jacquard qui a tou jours d fendu l id e que la progression de l esp ce n tait pas due aux meilleurs que N 35 AUTOMNE 2013 19 DOSSIER DROITS CULTURELS MOTS ENNEMIS OU R VOLUTION la s lection aurait fait merger mais qu elle consacrait la victoire des rat s Enfin les drames industriels et sociaux que notre pays conna t r p tition ne se parlent ils pas dans le langage des ressources subjectives Ne parle t on pas de mensonges ou de patrons voyous de ruptures de confiance de personnes qui ont tout donn et se voient jeter comme des malpropres ce qui fait que les plans sociaux ne constituent qu une r ponse tr s partielle ces conflits 7 On peut alors voir se dessiner des conflits culturels centraux pour le monde du travail 5 portent par exemple sur lt gt la concentration voire la confisca tion des connaissances qui seront jug es l gitimes pour organiser le travail lt gt l exploitation instrumentalisation des ressources subjectives charte de vale
7. mancipation formation militante th tre ouvrier ou action sociale et culturelle d int gration alphab tisation ducation la sant occupation des loisirs M me si on peut l gitimement douter de la compatibilit entre la diffusion et la valori sation d l ments de la culture dominante et la formation d une conscience de classe contestatrice c est bien cette coexistence contradictoire des dynamiques de pro motion et de rupture qui est moteur de changement c est l unit dans la tension eux conceptions qui se r v lent ctions men es ou sans emploi sont toutes en situation de pr carit sociale on ne peut que s tonner d une d finition aussi r ductrice du peuple ne consid rant que sa fraction la plus fragilis e Ce flou entretenu sur le public ne permet pas de rendre compte des r alit s des rapports de domination d ali nation et d exploitation reste que la conception de l ducation permanente dans la Communaut fran aise se distingue fondamentalement de celle des R gions Wallonne et Bruxelloise o d ailleurs l expression ducation tout au long de la vie est syst matiquement employ e dans les d crets Aussi en mati re d enseignement et de formation conviendra t il essentiellement d op ra tionnaliser l ducation et la formation tout au long de la vie en refondant notamment enseignement qualifiant en lien avec les besoins du marc
8. Se NA poil pour contrarier la libert de conscience et d expression ou encore pour faire le jeu des communautarisme AB OE BED N 35 AUTOMNE 2013 10 DOSSIER DROITS CULTURELS MOTS ENNEMIS OU R VOLUTION DROITS CULTURELS 7 UNE INTRODUCTION TT De plus en plus souvent invoqu s dans les d bats sur l action culturelle et sur la vie d mocratique les droits culturels demeurent m connus et mal compris Ils constituent pourtant une notion qui embrasse avec une efficacit surprenante la complexit et la richesse de notre vivre ensemble et de notre nature humaine Les droits culturels sont notamment d finis par la D claration de Fribourg r di g e en 2007 par le Groupe d experts internationaux du m me nom Celle ci d pas sant les avanc es permises par la d claration et la Convention de l UNESCO sur la diversit culturelle pro pose une d finition de la culture qui met la personne au centre et replace l enjeu de la diversit culturelle en face de la finalit ultime des droits de l homme la dignit humaine Baptiste Fuchs Le terme culture d signe ici les valeurs les croyances les convictions les langues les savoirs et les arts les traditions institutions et modes de vie par lesquels une personne ou un groupe exprime son huma nit et les significations qu il donne son existence et son d veloppement Les
9. Dans la D claration universelle des droits de l homme c est le droit participer la vie culturelle gt Et ensuite on d ploie cela dans toute une s rie de droits qui sont repris dans la D claration de Fribourg Pouvez vous nous citer des exemples dans le quotidien o pourrait rencontrer ces droits culturels On peut citer le droit la m moire On a par exemple une assistante sociale qui s occupait d un groupe d adolescents dans la r gion lyonnaise dont les parents venaient du Maroc ou d Alg rie mais aucun de ces adolescents ne connaissait lhis toire de ses parents y avait un tabou dessus Ils vivaient avec un norme trou de m moire partir duquel ils ne pouvaient pas construire leur identit 5 taient d s lors la cible de tous les gens qui ont des identit s pr ts porter Des fondamentalistes de toutes sortes pas seulement religieux y a galement le droit linguistique Le fait de parler la ou les langues de son choix voir ces langues reconnues a ne veut pas dire qu on peut en public uti liser toutes les langues qu on veut mais qu on a le droit de parler avec sa famille dans son quartier et d avoir une ducation dans sa langue M me chose au niveau de la libert religieuse Et c est videmment toute la question de la libert artistique Pour faire plus simple c est le droit la beaut On a tous besoin de vivre d exp rimenter de l admiration Sinon
10. La notion de droits culturels comporte plusieurs principes cl s qui m ritent d tre explo r s dans le cadre des r flexions actuelles sur la red finition de nos mod les d intervention en mati re culturelle qui respecte la dignit de personnes La notion de transversalit est galement explorer Le cloisonnement sectoriel en enfermant la culture dans une cat gorie part nuit la coh rence globale de l action publique plus grave encore nie la dimension culturelle des autres secteurs de la vie publique et partant l int grit du citoyen en tant qu acteur culturel capable de cr er por ter et partager ses propres ressources et r f rences culturelles Il convient donc d accompagner le d velop pement et d interactions entre les sec teurs d intervention les publics les institutions les disciplines culturelles les milieux cultu conomiques sociaux et culturels a repris et d ve lopp ces dispositions articles 13 14 et 15 Mais le droit de participer la vie culturelle est malgr tout rest sous d velopp faudra attendre 2001 pour que l UNESCO adopte une D claration universelle sur la diversit culturelle en s ap puyant notamment sur les travaux du Groupe de Fribourg Ce texte marque une avanc e consid rable La richesse cultu relle est d sormais reconnue comme une ressource du patri moine commun de l humanit En 2
11. au revenu l duca tion la rencontre et l expression tous les savoirs qui mancipent Personne n ignore en effet que nous sommes dans une globalisation ultralib rale qui pour faire bref rend esclaves les travailleurs du Sud et r duit au ch mage massif les travailleurs du Nord Dans un tel contexte 86665 une vie digne et juste est un enjeu central vital Beaucoup de mouvements chez nous qui travaillent autour de la pr carit et de la pauvret souhaitent une articulation forte avec les Centres culturels ainsi qu avec les asso ciations socioculturelles ou d ducation permanente Or une telle articulation aujourd hui en construction reste renforcer malgr le travail des associations investies sur les questions de dignit et de justice Au del des droits culturels ce sont donc les luttes collectives autour d une justice sociale que l action culturelle doit pouvoir en priorit promouvoir viter que les formes actuelles d engagement pour les droits sociaux ne soient rel gu es au second plan Les propos tenus diff rents endroits positionnent les droits culturels dans une configuration d mocratique large en lien avec les urgences sociales d aujourd hui ici et ailleurs travers ces propos glan s que l on peut retrouver en grande partie dans le dossier Centres culturels et territoires d actions ous sommes aussi renvoy s aux F d ration Wallonie Bruxe
12. du Groupe de Fribourg et fer vent d fenseur des droits culturels Voir interview page 12 aime comparer la culture d une personne sa peau Cette m taphore vocatrice nous dit l importance de la culture qui loin d tre un luxe constitue l interface entre 16 rieur et l ext rieur de l tre entre son intimit et ce qu il donne voir de celle ci au dehors son extimit Elle est cette surface par laquelle s exprime l identit de la personne et sur laquelle s impriment les r f rences culturelles incorpor es C est par ce d placement double sens entre l intime et lextime que se fabrique une uvre culturelle laquelle est un acte de communication porteur d identit de valeurs et de sens par lequel les individus qui y participent d posent transmettent et s approprient des ressources culturelles 7 Les droits culturels tendent garantir chacun les capacit s de construire de prot ger et d tendre sa surface culturelle Plus celle ci sera grande plus on sera riche culturellement et plus on sera en mesure de s en richir encore On constitue ainsi un capital culturel une densit de ressources interconnect es et capables de g n rer de nou velles richesses appara t clairement que les droits culturels sont aussi importants que les autres droits humains mais qu ils ont galement un effet levier sur l effectivit des autres droits Ils ouvrent l acc s
13. ne se limite pas des questions touchant les styles de vie concerne aussi au premier chef les mouvements sociaux dont le r le sera d terminant en la mati re Mais il faut faire deux pas de plus Les luttes qui concernent le capital culturel peuvent tre aliment es et soutenues par les enjeux et actions qui touchent le champ esth tique La capacit de cr ation par exemple si elle veut chapper une conception capitalis tique qui ne peut que l instrumentaliser gagne se travailler comme une capacit de distance soi de travail permettant de faire surgir l inattendu dimensions qui sont justement pr gnantes dans l activit esth tique et qui ne peuvent probablement se conqu rir que par semblable pratique Alain Touraine l exprime d ailleurs tr s bien c est seulement sur les ruines d un moi d compos que peut s imposer l id e de sujet qui est le contraire d une identifi cation soi m me d un amour de soi qui nous ferait revendiquer chacune de nos pens es et chacun de nos actes comme s ils appartenaient nous m mes en tant que sujets alors que nous ne pouvons nous saisir comme sujets qu en faisant en nous un vide qui expulse tout ce qui rel ve du moi Et cette autre citation nous para t justifier en partie le raisonnement que nous avons tenu dans ces lignes L autoritarisme l ignorance l isolement sont des obstacles la production de
14. 35 AUTOMNE 2013 5 Je lai toujours dit Avant 2009 il n y a eu aucune conomie en Culture puisque nous tions dans une situation conomique plut t favorable contraire m me les budgets culturels ont augment globa lement de 43 sous mon impulsion au cours de la p riode 2004 2009 Ce n est qu partir de 2009 que la situation est devenue catastrophique Mais jusqu en 2011 2012 aucun acteur culturel ne s est rendu compte que l on faisait des cono mies Les conomies taient faites par qui essentiellement Par la RTBF et puis les communes travers le moratoire sur les infrastructures Vous savez je me suis tou jours battue au Gouvernement pour devoir faire le moins d conomies possibles mais je suis aussi consciente que dans le contexte actuel l ensemble des ministres doivent faire des efforts y compris moi Il y a toujours eu des tensions dans les politiques culturelles entre les gros op rateurs e uis la cr ation les formes emergentes vez vous 16 sentimen avoir pu avancer un peu la qessus Les grands op rateurs culturels continuent tre soutenus et d velopper leurs pro jets A c t de cela il y avait toute une frange d artistes et d acteurs culturels qui taient compl tement m pris s Or il faut qu il y ait une grande diversit un v ritable pluralisme dans le paysage Venant d un milieu modeste populaire cette dispari t m a frapp e tout de sui
15. artistique le droit de cr er de diffuser sans entraves ses cr ations et d avoir acc s aux m dias de diffusion 2 le droit au maintien la sauvegarde et la promotion de la diversit culturelle 3 le droit d acc s la diversit de la vie culturelle droit d avoir de recevoir les moyens de d passer les obstacles physiques financiers g ographiques temporels qui s oppose l acc s la culture mais aussi d acc der aux cl s r f rences culturelles permettant de d passer renverser les obstacles psychologiques symboliques ducatifs linguistiques ou li s au manque de capital culturel et de besoin d sir de culture 4 le droit de participer la vie culturelle au sens strict droit de prendre part activement la diversit des vies culturelles de rece voir les moyens concrets de s exprimer sous une forme artistique et cr ative et d acc der aux cl s et r f rences culturelles permettant de s exprimer de mani re critique et cr ative 5 le droit au libre choix le droit de participer ou non la culture d tre en mesure de choisir les vies culturelles auxquelles on veut participer 6 le droit de participer l laboration et la mise en uvre des politiques culturelles et des d cisions concr tes concernant le droit de participer la vie culturelle 7 le droit la non discrimination dans l exercice du droit de par ticiper la vie culturelle
16. contre le conservatisme social d une partie du makhzen sorte de nomenklatura L auteur met en lumi re le r le moteur que jouent les artistes et les intellectuels dans cette bataille et l importance de l ducation et des universit s dans le pro cessus de d mocratisation Un angle d approche int ressant qui donne conscience des difficult s d passer pour l accession une vraie d mocratie SB Disponible pour 10 euros frais de port via t l phone 04 545 79 18 ou mail editions pac g be il BD MARX Corinne Maier Anne Simon Dargaud 2013 Rendre accessible la pens e d un g ant de l analyse critique du monde par la bande dessin e est un pari risqu De mani re amu sante et p dagogique Corinne Maier et Anne Simon nous racontent la vie de Karl Marx Avec un souci didactique r jouis sant elles parviennent rendre compr hensibles les arcanes complexes du Kapital par des sch mas et des dessins simples et pur s Apr s celle de Freud cette biographie dessin e devrait tre au programme de toutes les coles secondaires JC 2 22222222222222222222222222227 AUTEUR ENGAG DEUX SINGES OU MA VIE POLITIQUE Fran ois B gaudeau Verticales Gallimard 2013 L auteur de Jouer juste et d Entre les murs nous propose un voyage tr s personnel travers ses engagements politiques et sa mani re d appr hender la soci t fran aise et les grands enjeux qui l ont
17. d mocratiques En termes de d marches constructives les droits culturels s ils pousent cette philo sophie invitent d velopper les approches transculturelles En explorant dans le monde les crivains po tes urbanistes architectes sculpteurs philosophes cin astes peintres photographes dra maturges figures historiques inventeurs nous d couvrons du m me coup com ment dans la diversit l art la parole et innovation d noncent les codes refusent les soumissions d voilent l imposture des pouvoirs arbitraires Les droits culturels risquent de se trouver embarqu s dans une s quence filiations qui sont les n tres en dangereuse La s quence pourrait se r sumer ainsi Nous d fendons culturellement ce qui correspond l ordre naturel et que Dieu veut En cons quence les droits cultu rels au d part une appellation positive risquent le cas ch ant de se trouver embarqu s dans une s quence dange reuse Ainsi concernant l homosexualit on retrouve cette s quence qu il s agisse de l glise orthodoxe en Russie du Tea Party aux tats Unis ou du discours des opposants au mariage pour tous en France Vigilance donc Les acteurs de terrain ont aussi consid r que parler de droits culturels peut trouver sa pleine signification si on les relie troite ment aux droits sociaux collectifs lesquels sont aujourd hui d fendre et renforcer le droit au logement
18. droits culturels visent garantir chacun la libert de vivre son identit culturelle comprise comme l ensemble des r f rences culturelles par lesquelles une personne seule ou en commun se d finit se constitue communique et entend tre reconnue dans sa dignit 2 Cette identit est le fruit d un processus permanent d identi fication qui implique l existence d une libert int rieure d une part et acc s des ressources culturelles ad quates d autre part Ces deux conditions sont inter reli es Est culturelle ment pauvre celui qui est priv de ce couple liber t int rieure ressources ext rieures Est culturellement riche celui qui jouit de la capa cit d acc der des r f rences culturelles de choisir celles qui lui conviennent de les interpr ter et de les faire siennes D s lors la pauvret culturelle doit tre consid r e comme une amputation grave de l iden tit de la personne la richesse culturelle comme le chemin de l mancipation et de la dignit humaine L approche des droits culturels est dite personnaliste elle place les personnes au centre et au dessus du tout Chaque droit est express ment indi viduel en m me temps qu il d finit la relation l autre Il met en correspondance une libert et une responsabilit Il constitue le mode d emploi de la relation sociale et politique entre les personnes Patrice Meyer Bisch membre
19. l expression religieuse est ce qu il y a des Bornes cette libert culturelle afin d viter qu elle favorise l closion d une multiplicit de chapelles qui ne communiquent pas ensemble Bien s r que toutes les libert s sont dangereuses Alors on peut soit les r duire soit au contraire d velopper leur responsabilit Les r duire a veut dire qu on va les limiter et qu on va avoir une conception agressive de la la cit par exemple Ou au contraire avoir une conception plus ouverte en pensant que quelqu un qui a une conception faible de sa religion au sens de peureuse de pas assez instruite va tre tr s vite intol rant Si au contraire quelqu un a une conception suffisamment profonde instruite de sa religion il sait tr s bien que musulmans et chr tiens ont le m me dieu ce qui peut cr er une certaine fraternit C est par la pro fondeur des r f rences culturelles qu on vit hospitalit mutuelle parce que toute r f rence culturelle c est un lieu de rencontre c est vrai d une religion un courant litt raire un genre musical une science Les libert s culturelles sont les plus dangereuses car non seulement on a le droit de s exprimer mais en plus on 8 le droit de changer les codes d expression Mais d un autre c t une libert culturelle doit tre une libert instruite Instruite de ses responsabilit s Le d veloppement c est faire beaucoup plu
20. men es L objectif d assurer tous une employabilit n est sans doute pas condamnable dans une situation de ch mage mais on doit garder l esprit que l ducation permanente repose sur une autre conception de l individu Ce n est pas l entrepreneur de soi qu elle s adresse mais au citoyen critique participatif et actif Ce Parce que l une des deux semble actuelle ment vouloir s imposer l autre l ducation permanente devient enjeu de soci t et il est aussi important qu urgent de pouvoir d battre des orientations europ ennes et r gionales pour viter que ne se g n ralise le malaise notamment au sein des associa tions subventionn es par la Communaut fran aise Selon son projet politique et ses pratiques dominantes l ducation permanente va se d cliner diff remment en France et dans la Belgique francophone En France le terme est g n ralement employ au sens de formation pro fessionnelle hormis dans le monde associatif qui continue privil gier le terme d ducation populaire En Belgique l ducation permanente a repris en les modifiant cependant les finalit s d marches et publics carac t ristiques de l ducation populaire en cherchant se sp cialiser en collaboration avec les associations dans une d marche de citoyennet active C est ainsi qu on retrouve dans les d crets de 1976 et 2003 qui en d finissen
21. n cessit d largissement conceptuel et irriguer les politiques publiques la d marche Paideia 4D a en premier lieu l ambition de cr er des espaces o les droits cultu rels sont explicit s et d battus Notre quipe compos e de Patrice Meyer Bisch et Johanne Bouchard de l Observatoire de la diversit et des droits cultu rels de l Universit de Fribourg Irene Favero et moi m me pour R seau culture 21 coordonne les travaux dans un change permanent avec les groupes d partementaux afin de nous permettre d ajuster m thode et p dagogie Les premi res rencontres publiques et les travaux d tudes de cas dans les quatre d partements ont permis aux participants de s approprier les fondements des droits culturels Alors qu premi re vue la traduction des diff rents droits dans les pratiques professionnelles peut para tre trop complexe ce travail d ob servation et d analyse a ouvert la voie de leur mise en uvre au quotidien De nombreuses questions sont venues clai rer d un nouveau jour les finalit s de l action publique Les pratiques et les politiques sont elles discriminantes 7 Ouvrent elles des espaces d expression de la diversit des identit s 2 Permettent elles de croiser les savoirs Comment contribuent elles au d velop pement d espaces publics 7 Quelles sont les ressources partag es et mutualis es De quelle mani re renforcent elles la coop ration Autant d i
22. nature toutes deux renforcer la position comp titive sur les march s dans les faits nombre d entreprises a fortiori dans une conomie europ enne an mique choisissent soit de rembourser leurs dettes soit de r mun rer davantage leurs actionnaires Dans l un ou et l autre cas on assiste un transfert des gains productifs vers la sph re financi re LE CO T USURIER DE LA PONCTION ACTIONNARIALE De mani re g n rale analyse R ginald Savage c est bien l ce qui caract rise le r gime de croissance dominante financi re et de basse pression salariale dans lequel nous vivons depuis une trentaine d ann es les gains de comp titivit d gag s par une gestion rigoriste de la main d uvre et de ses co ts nourrissent des logiques d ac cumulation du capital financier plut t que du capital produc tif Soit directement par le biais des surplus engrang s de la valeur actionnariale au d triment des salaires soit indirectement par le recours des m nages au cr dit bon march venu se substituer aux hausses avort es des revenus salariaux En Belgique la part des richesses produites vers es au capital tait d un peu moins de 59 du PIB au milieu des ann es 1980 elle est de 65 en 2011 apr s avoir fr l les 70 avant la crise financi re de 2008 Et la tendance baissi re de part salariale atteint au bas mot 6 8 de PIB depuis 1970 et 13 depuis 1980 Cet effet de ciseau
23. on ne peut pas se d velopper Et c est cette admiration qui fait vraiment grandir la libert d esprit et qui donne toutes les libert s Les droits culturels ne viennent pas s ajouter en dernier apr s Les droits culturels c est la dignit l intime du sujet N 35 aroud 2013 12 pd les autres droits mais sont bel et bien ous les autres droits C est donc le contraire de ce n pen abituellement que la culture est ce qui vient apr s ne fois qu on a un loge ment manger du travail et apr s tant mieux si on a encore de largent pour aller au cin ma ou au th tre La r alit du culturel est beaucoup plus fondamentale Prenez les gens qui ne font jamais l exp rience des repas de famille n y pas la culture d une alimentation saine et d un partage de l amiti et de la vie sociale et aussi du respect pour ce qu on mange du lien entre son corps et ce qu on mange de l animal du v g tal c est aussi un savoir extr mement important pour la vie Le culturel c est la circulation des savoirs dans tous les domaines de la vie tout ce qui donne du sens La d finition qu on trouve dans la D claration de l UNESCO de 2001 une activit culturelle est une activit por teuse d identit de valeur et de sens Pourquoi selon vous cette derni re d cennie cette notion fait l objet de beaucoup d attention 2 Est ce que cela r pond une menace n e avec la ndalet 7 Dan
24. parcours singulier en r sonnance avec ce qu il peut vivre lui m me dans l volution de ses convictions profondes CE 44 244 22 EUROPE FINIR AVEC L EUROPE Sous la direction de C dric Durand La Fabrique Editions 2013 Alors que l Europe en crise est la proie des politiques d aus t rit d cid es Bruxelles par des bureaucrates et politiciens d extr me centre sort cet ouvrage qui regroupe 6 textes de politologues conomistes anthropologues ou sociolo gues europ ens dont Razmig Keucheyan Qu est ce que l Europe Quel est son projet Est elle une machine touffer le socialisme 7 Faut il sortir de l euro qui a favoris la financiari sation l conomie et satellisation l Allemagne des pays de la p riph rie L Union europ enne est en tant qu objet politique deve nue une source de tensions et de r flexions majeures Les mesures actuelles qu elle impose semblent illustrer le chant du cygne d une machine n o lib raliser les conomies du continent tout va Et pourtant ses exigences et justifications continuent malgr ses checs d irriguer discours et d cisions La crise d but e en 2007 a r v l une UE capable de faire d missionner des gouvernants l gitimes en les rempla ants par ses technocrates Un v ritable c sarisme bureaucratique pour les auteurs qui indiquent que les biai
25. peu Ministre avec moins 10 depuis 2009 Le seul pro l acteur culturel bl me c est que cette augmentation permet d passe toujours la seulement de ren tait une comp tence Que retiendrez vous de cette aventure de pres de dix ans a Culture 7 Un secteur avec de ortes personnalit s et parfois es egos suramensionnes non La Culture et j y inclus l audiovisuel n est pas une comp tence comme les autres Dans la Culture on touche l humain motion la sensi bilit La relation du ministre avec l acteur culturel d passe tou jours la fronti re de la relation profession nelle Quand je dis un op rateur culturel que je ne peux pas le soutenir dans un pro jet c est comme si je le mettais n ant lui m me Comme si je portais un coup sa personne Mais ces relations nous per mettent aussi d tre plus proches avec les gens contrer les d penses fronti re de la rela incompressibles tels Dans ce que les paliers dans tion professionnelle contexte de les contrats pro n grammes les indexations quand elles sont obligatoires et les nouvelles reconnais sances ou les passages de cat gorie dans les secteurs r gis par un cadre d cr tal Et tous ne b n ficient malheureusement pas d un tel cadre crise n tes vous pas parfois tent e de dire aux operateurs H n a pas ue ia vuiture 1 a autres secteurs e ia societe 1 souffrent N
26. soi comme sujet qui atteignent plus dure ment certains que d autres c est nous qui soulignons En m me temps ces obs tacles sont renforc s par l ducation et les valeurs dominantes qui tendent assigner chacun 58 place et l int grer dans un syst me social sur lequel il ne peut exer cer d influence Or pour reprendre l id e d Amartya Sen ce qui compte au del du bien tre c est la libert d tre un acteur agency Et si nous sommes d j largement entr s dans cet univers domin par la recherche de soi trop souvent encore on le r duit la recherche d un bien tre individuel qui appauvrit gravement ce qui fit la gran deur de l id e du Welfare State gt Nous sommes d s lors pouss s avancer un dernier l ment de raisonnement si l on veut viter que le th me des droits cultu rels ne soit retourn par exemple utilis pour affaiblir encore plus les acteurs col lectifs et notamment les acteurs sociaux faut imp rativement cesser de distinguer voire d opposer les mouvements culturels et les mouvements sociaux et syst matiser des r flexions collectives sur la transversa lit et la centralit des enjeux qui touchent la production l usage et la r tribution du capital culturel nous semble qu il s agit d un enjeu central pour l ducation permanente INous avons discut longuement ces points dans trois analyses L adversaire apr s la c
27. telle r gion ou pays dans le monde a doit viser des pratiques qui se font dans un secteur particulier vis vis de produits particuliers Dernier ouvrage paru Le Parlement europ en une voie vers la solidarit Editions Luc Pire 2013 Retrouvez la version longue de cette interview sur www agirparlaculture be Quelles sont les fili res concern es Le photovolta que l acier le textile par tout o l on constate un compartimentage du cycle de production et de la commer cialisation qui est nuisible au niveau de conomie mondiale Dans quelle mesure ce juste change est possible dans le cadre europ en actuel fortement libre changiste 2 c t du cadre l gislatif europ en des trait s de libre change ont t sign s Ainsi les r gles de l OMC emp chent de faire ce que l on veut n importe com L Europe ne peut tion injuste ment Mais on a bien vu avec l exemple du photovolta que chinois la Commission europ enne a impos des droits de douane major s pour pousser ce secteur la n gociation que c est possible de faire autrement Et cela pourrait aussi se faire dans le cadre de l acier En fait ce n est jamais qu une attitude juste de notre part Se dire que s il n y a pas les m mes r gles de concurrence alors on ajuste l entr e a une vraie fen tre juridique pour appli quer les choses D ailleurs d autres le font comm
28. vidu d sireux de concevoir son propre projet de logement alter natif Un DVD qui accompagne et prolonge le livre propose un reportage laur at l Ekotop film festival sur les pionniers du cohabitat au Danemark en Su de et aux Pays Bas SB 2 222222222222222222222222222222222222222222 AMPAGNE TOUS DES GLANDEURS force de perdre son regard critique et de se contenter de r ponses simples la majorit d entre nous finit par penser qu au fond si les ch meurs en sont l c est qu ils le veulent quand m me bien un peu R sultat les mesures politiques prises l en contre des ch meurs trouvent cho et l gitimit aupr s des citoyens La machine crase avec le consentement du plus grand nombre Tous des glandeurs est un journal de 20 pages pro duit par PAC dans le cadre de sa nouvelle campagne contre la stigmatisation des ch meurs Un recueil de t moignages en textes par Laurence Delperdange et en photos par Christophe Smets une s rie de st r otypes d construits par des personnali t s des mondes associatif et syndical ainsi que perspectives permettent de sortir de la vision unique du ch meur glandeur profiteur bouc missaire d une soci t en crise Disponible aupr s de PAC ou t l charger sur le site www tousdesglandeurs be signaler galement dans le cadre de cette m me campagne un recueil de Chroniques du n
29. 005 la d claration est suivie de la Convention sur la protection et la promotion de la diversit des expressions cultu relles Moins ambitieux ce texte d fend notamment la libert des tats prot ger leurs indus tries culturelles au nom de la pr servation de la diversit des cultures menac e par les effets de la mondialisation L adoption de la convention marque toute fois un apport majeur au plan international Consid rant ces avanc es insuffisantes le Groupe de Fribourg publie en 2007 sa propre d claration sur les droits culturels Pens e comme un texte issu de la soci t civile et destin e favoriser une meilleure reconnaissance des droits culturels la D claration de Fribourg constituera une r f rence pour les travaux ult rieurs Ainsi en 2009 le Conseil des droits de l Homme des Nations unies met en place un expert D abord il s agit de mettre la personne au centre des processus de production de l action publique Cela suppose un v ritable changement de paradigme quant la mani re de consid rer la relation entre Pindividu et le pouvoir public faut sortir d un mod le o l tat et par extension les collectivit s locales et leurs prestataires sont les d ten teurs exclusifs de l expertise et les producteurs d un ser vice public destin tre consomm par des usa gers Ces derniers doivent au contraire tre consid r s comme des personnes por teu
30. 8 des capacit s et permettent l appropriation de ressources indispensables la r alisation de ces autres droits Bien que faisant partie int grante des droits de l homme N 35 AUTOMNE 2013 11 99099090909090900900909090090900090900900900900909000000909000000900900909090900900900009000000909090900900000000900909090909 DOSSIER DROITS CULTURELS MOTS ENNEMIS OU R VOLUTION ils sont pourtant peu visibles dans les diff rents textes existants Pourquoi ce para doxe 7 La gen se des droits de l homme a t marqu e par la fracture id ologique entre la vision lib rale et la vision socialiste qui a rel gu les droits culturels au dernier rang des pr occupations des uns et des autres Tandis que les premiers prenaient la culture pour un luxe et une affaire pri v e les seconds voyaient dans les droits culturels un danger Certes la D claration univer selle des droits de l homme de 1946 8 consacr son article 26 au droit l ducation toute fois essentiellement compris comme un droit social et son article 27 au droit de partici per la vie culturelle Le pacte international des droits ind pendant pour les droits culturels La m me ann e le Comit des droits cono miques sociaux et culturels organe du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de homme publie Observation g n rale N 26 qui reprend les sentiel des principes contenus dans la D claration de Fribourg
31. ELS INT GRES Pascal Boniface Jean Claude Gawsewitch Editeur 2013 En ces temps d informations per p tuelles qui nous scotchent l actualit il est plus que jamais n cessaire de prendre un peu de recul pour d crypter notre pr sent l clairage des intellectuels est essentiel Apr s Les intel lectuels faussaires d non ant quelques impostures m dia tiques Pascal Boniface publie Les intellectuels int gres une s rie d entretiens de 15 person nalit s qui t moignent de leur parcours et de leur conception du monde De St phane Hessel R gis Debray de Jean Ziegler Edgard Morin de Rony Brauman Alfred Grosser chacun nous livre leur analyse du monde et d friche l avenir Sans se confor mer aux modes et aux tendances du jour En brisant des vidences en rejetant le commentaire convenu le coup d il superfi ciel ou le bavardage indigeste du mainstream culturel Le livre se lit facilement sans verbiage et langage sot rique Et on en ressort un peu moins abruti par la danse infernale des news qui se succ dent sans fin et qui nous donnent l illusion de saisir et de vivre l instantan du monde JC CI ECONOMIE POLITIQUE LE CAPITAL AU XXI SI Thomas Piketty ditions du Seuil 2013 Plus d un si cle apr s la publica tion du Das Kapital de Marx le jeune conomiste Thomas Piketty publie en un gros volume une minutieuse analyse de l volution du patrimoine depuis le
32. France les droits culturels sont sous d velopp s mal connus sujets malentendus amalgames ou confusions Le d veloppement des capa cit s et des ressources des personnes tels que ces droits tendent les d velopper apporte pourtant la cl de r solution de nombreuses pro bl matiques contemporaines Leur mise en uvre permet trait de modifier en profondeur ensemble de nos politiques publiques C est cette hypo th se que nous mettons concr tement l preuve dans une d marche d observation et d valuation des politiques publiques des d partements fran ais au regard des droits culturels Les occasions d tre expos la d finition des droits culturels sont quasiment inexistantes dans notre parcours tant per sonnel que professionnel l cole de la R publique chaque enfant doit se confor mer au m me mod le langue unique et culture unique l ge adulte au pays des droits de l homme la notion de culture se r duit le plus sou vent la question artistique alors que dans son acception large comme dans l article 2 de la D claration de Fribourg le terme culture recouvre les valeurs les croyances les convictions les langues les savoirs et les arts les traditions institutions et modes de vie par lesquels une personne ou un groupe exprime son huma nit et les significations qu il donne son existence et son d veloppement Pour r pondre cette
33. IE R FL CHIR UNE APPROCHE SOCIOLOGIQUE 21 ENTRETIEN FR D RIC DAERDEN LE GIALLO TUTTI PSICOPATICI LA PENS E MAGIQUE DE LA COMP TITIVIT LES CHEMINS DE L DUCATION PERMANENTE D COUVERTES 28 NN IR YSZ ORTRAIT CULTUREL ASC N 35 AUTOMNE 2013 4 6 FADILA LAANAN TT SOUTENIR LES CULTURES MEPRISEES Fadila Laanan a trac sa route pendant neuf ans la t te de la Culture et de l Audiovisuel Une gageure dans un micro cosme politique et m diatique domin par les hommes et les st r otypes Entretien avec une Ministre simple et disponible et premi re esquisse d un bilan solide dans un contexte conomique d prim Propos recueillis par Yanic Samzun et Denis Dargent Votre parcours personnel a t il t surprenant pour vous ous vous attendiez devenir ministre de la Culture 7 Je ne m attendais pas devenir ministre tout court ce n tait pas du tout mon ambi tion au moment de ma candidature aux r gionales de 2004 Votre d sianation a suscit pas mal de commentaires r s n gatifs Surtout sur le fait que je sois d origine arabo musulmane Si javais t d sign e dans un autre d partement cela aurait peut tre t moins probl matique La culture fait tellement partie de l identit d une nation d une communaut que cela entra ne des quest
34. Je l ai rencontr avant qu il ne devienne la star qu on conna t aujourd hui c est quelqu un de tr s g n reux Quand je lui ai demand de soutenir la cam pagne que lanc e sur l accessibilit des lieux culturels pour les personnes mobilit r duite il s est tout de suite pr t au jeu et il a pos dans une chaise roulante sous le slogan Alors on danse octobre 2013 9h gt 17h30 Universit de Li ge pl du20 Ao t uple euiture Wallonie Belles Avec le soutien de G CREER Haan malien N 35 AUTOMNE 2013 7 059099909009999000999900999900099990000909909000909090909009 96996 Y A F IL UNE APPLICATION POUR PENSER ous sommes les contemporains d une r volution culturelle majeure Sans doute encore beaucoup plus profonde que les transformations poli tiques et conomiques qui ont accouch de notre modernit En t moigne cette information pass e inaper ue dans le flux touffant des news quotidiennes 45 tats am ricains vont rendre l apprentissage de l criture manuscrite optionnelle en 2014 Les enfants pourront choisir d abandonner la vieille calligraphie au profit de l utilisa tion de logiciels de traitement de texte Du manuscrit au tapuscrit De l crit l cran De la graphosph re la vid osph re pour reprendre le vocabulaire de R gis Debray Nous vivons en l exp rimentant au quo tidien mais sans nous en rend
35. Si cle des 0 N 35 AUTOMNE 2013 28 Lumi res Le r sultat est difiant le capital h rit cro t toujours plus que le patrimoine accumul par une vie de travail Et le taux de rendement de ce capital est toujours plus lev que le taux de progression de la croissance conomique Moralit malgr la mise en vidence constante de la m ritocratie malgr les politiques redistributives par la fiscalit et la s curit sociale malgr les com bats de la gauche nous vivons toujours dans une soci t d h ritiers comme aurait dit Pierre Bourdieu Et m me si une classe moyenne s est progressivement constitu e au cours du XX me si cle les in galit s sont plus fortes aujourd hui qu au d but de ce si cle L int r t du livre r side aussi dans le fait que Thomas Piketty propose des modes de r gulation du capital pour l ave nir m me s ils apparaissent encore aujourd hui totalement utopiques un imp t progressif et mondial sur le capital comme l imp t progressif sur le revenu a t la grande innovation fiscale du XX me si cle Voil bien un pro jet mobilisateur pour combattre les vertigineuses diff rences de ressources sur la plan te un cadastre financier du monde JC 22222222222222222 2 PHILO T AVEC MONTAIGNE Antoine Compagnon ditions des quateurs France Inter 2013 Pierre Hadot d finissait
36. a une telle densit de gens qui vivent ensemble dans un espace assez r duit qui ont peu d espaces ext rieurs chez eux Enfin il faut viter que nos centres villes soient surtout orient s vers la mobilit automobile Ce n est pas une position anti voiture J ai une voiture mais je ne la mets pas dans mon living On agit avec nos villes comme si l on mettait notre voiture dans notre living Probablement oui Je continue mon mandat au Parlement flamand jusque l ann e prochaine Apr s je n ai pas d cid si je posais encore ma candidature ou pas Je pense honn tement qu apr s avoir eu la chance d tre bourg mestre d Anvers pendant dix ans je ne trouverais pas un poste en politique plus int ressant On a selon moi beaucoup moins de libert en tant que ministre f d ral ou flamand qu en tant que bourgmestre Et devenir bourgmestre de Bruxelles est peut tre une ambition peu r aliste rires Quels sont vos projets futurs Je vais donner cours l universit d Anvers et de Louvain au D partement d urbanisme J esp re galement pr parer un doc torat au D partement des grandes villes la London School of Economics Et enfin Anvers la Facult d urbanisme cr e actuel lement un Institut de d veloppement urbain sa mission visera accompagnement urbanistique des villes et des communes en Flandre en Wallonie ou l tranger Je souhaiterais utiliser exp rience anversoise et voir
37. alyses Y sont pr sents tous les cheminements des diff rents projets de la Charge leurs diff rents rouages leurs difficult s et leurs victoires LC Disponible pour 18 euros frais de port via t l phone 04 545 79 18 ou mail editions pac g be 22222222222222222222222222222222 HABITA RECONS atthieu Lietaert ditions Couleur livres 2012 Depuis pr s de dix ans le coha bitat revient l avant plan des mod les urbains caract ris s par l alchimie entre espaces priv s et communs Mais que 9 0909000000 6000 N 35 AUTOMNE 2013 30 met on exactement derri re les mots cohabitation en quoi cela consiste s agit d un logement de groupe o chaque m nage dispose d espaces priv s et partage des surfaces communes avec l ensemble de la commu naut grande cuisine buanderie salle multi usage jardin etc Le cohabitat conna t de plus en plus un engouement et un int r t certains Bien s r vivre en communaut n est pas une chose nouvelle Mais aujourd hui il rel ve d un choix r fl chi et d une d cision qui semble perti nente pour beaucoup de familles belges L id e c est aussi de recr er un village dans la ville Ce livre est la fois une introduction ce concept d habitat qui existe depuis 40 ans dans des pays pr curseurs Su de Danemark Grande Bretagne Hollande mais aussi l Am rique du Nord mais il donne aussi des outils tout indi
38. ance conomique imposent l vidence toutes les composantes de la formation des salaires bar mes salariaux salaire minimum coti sations sociales r gles et indemnit s de licenciement indemnit s de ch mage ou de pension doivent tre subordonn es d sor mais des objectifs de comp titivit qui imposent de contenir les co ts salariaux Moins qu un d bat plus qu un discours on a affaire un chant choral R criminations ou lamentos du banc patro nal Philippiques des estafettes politiques de la guerre salariale multiples r giments confondus pour les parts de march Syst matique des titres de presse et des angles d information pousant sans sourciller quelques signatures pr s comme celle de Dominique Berns dans le Soir les recommandations d inspiration lib rale de la Commission europ enne du FMI ou de l OCDE en mati re de r formes structurelles mener sur le march de l emploi r gimes de fiscalit et des pensions compris Comment expliquer le consensus quasi g n ral en d pit du caract re absurde et st rile de cette course sans fin aux gains de comp titivit de tous contre tous 7 Les baisses des uns neutralisent celles ant rieures des autres auxquelles elles r pondent et les avantages comp titifs vis s sont annul s avant m me qu ils naient pu tre r alis s Par d fi nition la comp titivit tant un concept relatif les entreprises ne peuvent p
39. as tre comp titives en soi Et l chelle du globe ou d un espace comme la zone euro au sein duquel s effectue essentiel des changes commerciaux des pays membres les conomies nationales ne peuvent pas en m me temps tre toutes comp titives par rapport toutes les autres Les marges des uns se forgent n cessairement au d triment des performances des autres Par ailleurs il n existe aucun seuil inf rieur une cible de com p titivit Ce qui fait dire Paul Jorion que parler de r formes structurelles de comp titivit de fa on g n rale ou absolue revient sans que cela soit dit vouloir aligner les salaires fran ais belges italiens ou grecs sur le salaire de subsistance du travailleur le plus mis rable de la plan te qui joue ainsi le r le d un r f rent attracteur pour l ensemble des salaires du monde Le Monde 14 mai 2013 OT N 35 AUTOMNE 2013 25 Dans ses conf rences l conomiste et anthropologue a d ailleurs pris l habitude de traduire l expression r formes structurelles de comp titivit par alignement sur les salaires du Bangladesh une formule qui pr sente l avantage d tre comprise plus ais ment par ses auditeurs L ILLUSION D UNE CAUSE NATIONALE L image permet de mieux saisir la profonde mystification partir de laquelle op re le discours comp titif orient vers le toujours moins disant salarial Ce qui est vis ce sont
40. cifiques 8 des minorit s culturelles con ues comme homog ne e pourtant tr s diff ren pas sans poser des n fait questionne de soci t vou i t ouverte es glises vont un mouvement de s cularisation pourtant bien plus profond ment ancr en cours ces derniers si cles Il faut se ressai sir de la la cit en tant qu outil de r gulation sociale des convictions et se souvenir que les accommo dements raisonnables sont des questions politiques et non cultu relles AB EC TH TRE Laurent Ancion PAC Editions 2013 Essayer de mettre au point une coop ration au d veloppement en mati re culturelle entre le Nord et le Sud galitaire c est le fil rouge de cette monographie qui fait le bilan de l action de la com pagnie de th tre La Charge du Rhinoc ros apr s 10 ans d exis tence Si la base arri re de cette troupe est Bruxelles d o elle fait tourner en Belgique de nom breux artistes du monde entier son champ d action s tend au monde entier Congo Ha ti Burkina Faso Afghanistan Dans ces zones parfois d sert es par la coop ration artistique se jouent une collaboration troite et horizontale un bricolage un laboratoire o l on apprend autant qu on apprend l autre tant sur le plan humain que technique dra matique ou sc nique Les 240 pages de cet ouvrage inspirant et richement illustr laissent la place aux r cits anecdotes et an
41. concern e et la concernent encore On d couvre d abord l exp rience du tout jeune B gaudeau avec les posi tions id ologiques de ses parents milieu enseignant de Gauche et sa mani re na ve de militer 10 ans dans la cour de r cr ation en faveur de Giscard contre cou rant des valeurs familiales Plus tard c est avec sa participation dans les manifestations contre la loi Devaquet fin 1986 qu une certaine forme de militantisme de Gauche le gagne Au fil du temps et des diff rents v nements qui marquent la France et l Histoire Coupe du Monde de Football 1998 11 septembre 2001 21 avril 2002 on voit l auteur prendre 6090999999999999999 605090099990099999996 progressivement ses distances avec l id ologie pure et dure pour se plonger dans des activi t s musicales chanteur et auteur dans un groupe de punk rock litt raires auteur de romans et cin matographiques auteur de critiques toujours teint es de r flexions politiques En plus de ces nombreuses casquettes B gaudeau se confronte au r el en tant que professeur de lettres dans un lyc e parisien en dif ficult poste qui lui permettra de questionner la politique pas assez incarn e et subtile par rap port ce que lui et bien d autres peuvent vivre au quotidien Outre l int r t de revivre l Histoire fran aise r cente cet ouvrage permettra au lecteur engag dans l associatif ou la politique de d couvrir un
42. d un camp de travail sib rien La peur au ventre de se faire prendre ou d noncer ils errent dans la toundra glac e longent le lac Ba kal traversent les steppes de Mongolie affrontent la cha leur infernale du d sert de Gobi arrivent au Tibet franchissent les sommets de l Himalaya par viennent enfin en Inde Une cavale de 10 000 kilom tres pied Durant les premiers jours une jeune fille de dix sept ans enfuie d un kolkhoze les a rejoints Trois personnes du groupe d vad s ne survivront malheureusement pas aux preuves Le film est tir d une histoire vraie d un roman marche forc e de Slawomir Rawicz Peter Weir d peint ici tant l aventure humaine que la qu te de survie les r actions des uns et des autres du groupe face au froid aux temp tes la faim aux dangers des pr da teurs et de la nature hostile On plonge au c ur des limites de l tre humain avec ses emporte ments ses d couragements ses garements ses tra trises ses divagations Le film propose une histoire forte sans exc s presque provocante sans multiplication d effets et d artifices Les images sont somptueuses SB T L PHONE ARABE Un film de Sameh Zoabl 2012 Avec ce premier long m trage une petite com die extr mement sympathique Sameh Zoabi ne manque pas de nous faire parta ger toute labsurdit et linconfort de la situation de ceux qu on appelle les Arabes isra liens Dr le e
43. dans ces guerres asy m triques mais seulement d un c t celui du suppos terro riste qui ne m rite aucune forme de proc s ni aucune possibilit de se d fendre Le drone ent rine ce passage de la guerre une v ri table chasse l homme R v lateur et catalyseur de changements radicaux dans de nombreux pans de la pens e mili taire politique et philosophique le drone ce monstre conceptuel brouille les fronti res classiques il m lange tat de guerre et tat de paix fragmente le champ de bataille et supprime en emp chant la possibilit m me de combat la possibilit de d termi ner qui est combattant pourtant une des conditions d application du droit de la guerre Un futur inqui tant semble nous attendre D autant que les progr s techno logiques promettent des engins de plus en plus miniaturis s on parle de machine de la taille d in secte et qui parce qu elles iront partout tendront encore un peu plus un champ de bataille flexible et modulable au monde entier m me en zone de paix contre tout suspect hors proc dure y compris contre ses propres citoyens Superbement crit l ouvrage se place r solument dans l option de servir d outil pour combattre cette id ologie du drone qui loin de se cantonner usage militaire risque bient t de d border sur l espace civil et les moyens policiers Vertigineux et magistral AB LES INTELLETU
44. e de l exception culturelle Mais aujourd hui de nouveau on remet en cause ce principe dans le cadre de la n go ciation entre les tats Unis et l Europe II faudra rester vigilant la culture n est pas une marchandise comme une autre Or si demain les tats ne peuvent plus soutenir leur culture on arrivera une soci t com pl tement uniformis e standardis e Celui ou celle qui me succ dera devra rester vigilant Quel est le grand chantier qui reste a accomplir Le lien entre la Culture et l Enseignement doit tre renforc et ce m me si avec Marie Arena on a fait adopter le d cret culture cole Il faut qu au niveau de l ducation on retrouve cet espace de confrontation la culture Quand les enfants et les jeunes sont confront s la culture ils ne peuvent plus vivre sans Il faut leur donner cette opportunit Le r le de l ducation permanente C est le secteur qui a le plus volu Il est devenu essentiel dans notre soci t C est un secteur tellement diversifi qu il est le plus accessible possible l ensemble des citoyens et qu il rencontre l ensemble des besoins de ceux ci Edain e P A F 15 Pour de plus amples informations www peuple et culture wb be T l 0493 56 46 35 ou 04 342 83 33 info peuple et culture wb be Rue du Beau Mur 45 4030 Grivegn e YSZ ORTRAIT CULTUREL ASC Quel livre emporteriez vous sur une le d Serie 7 L
45. e droit une fin de vie digne les revendications sur de nouvelles formes de filiation et de parentalit etc Mais cette forme d vidence et la clart de la formule d Alain Touraine posent bien des questions en un second temps Nous pensons pouvoir les r sumer trois pr oc cupations essentielles lt Les droits culturels ainsi d finis concernent certes l individu dans 58 libert mais se r duisent ils pour autant la sph re individuelle lt Les droits du sujet sont ils port s par des mouvements culturels plut t que par des mouvements sociaux lt Ceux ci et les luttes dont ils sont les protagonistes sont ils devenus marginaux en tant qu acteurs Certaines formulations de Touraine pourraient le faire penser comme celles qui noncent que le paradigme social est puis et que l enjeu central tourne autour de la d finition d une forme d individualisme contre une autre soit un individualisme cr ateur contre un individualisme consommateur Nous pensons qu on peut affirmer au contraire que les droits culturels concernent autant les groupes que les individus qu ils concernent au premier chef galement des questions sociales et qu ils peuvent doivent tre port s de ce fait aussi par des acteurs sociaux Aussi nous arr terons nous sur l exemple du monde du travail On peut raisonnablement dire que nous vivons dans des soci t s o le capital culture
46. e fa on dans les com munes urbaines et les communes rurales dans les grandes villes et les petites villes Je me suis dis que le lien avec le territoire avait du sens Cela explique la mise en uvre du chan tier des assises du d veloppement culturel territorial cette valuation cet examen cette analyse de chaque territoire afin de voir comment la culture y est envisag e Aujourd hui je suis favorable un r giona lisme qui soit f d rant o on tient compte des r alit s territoriales mais en m me temps o l on reste dans ce lien f d r associant les Bruxellois francophones et les Wallons Quels sont vos ires et vos meilleurs souvenirs de InISTre La chose la plus difficile c est la situation conomique M me dans le cadre des r u nions au Gouvernement c est dur entre nous parce que chacun essaie de pr server ses moyens Ce que je retiendrais de plus positif c est d avoir pu accompagner cer tains acteurs culturels dans leurs projets J ai parfois eu l impression de participer un peu leur bonheur leur enthousiasme Parlons de linternational La onvention de 5 la diversit culturelle est cet ard un acte important Mai cela reste un dossier sensible O D En effet C est un combat qui existe depuis 1993 quand Elio Di Rupo sous la pr si dence belge de l UE organise la r union des ministres de l Audiovisuel Mons d o est n e l id
47. e langue tenir un pinceau ou un instrument de musique votre libert d expression ne veut pas dire grand chose C est bien le culturel qui va vous donner la mati re la capacit de vous exprimer Si chaque droit de l homme est une capacit de se nourrir de tra vailler de se loger etc les droits culturels ce sont des capacit s de capacit s des connaissances n cessaires pour savoir exercer ses autres droits C est r volutionnaire parce que si vous tes en face de gens qui sont pauvres la r action habituelle c est de dire ils sont pares seux irresponsables ou ils ne connaissent rien on va leur apporter quelque chose Tandis que dans cette approche quelqu un de pauvre c est quelqu un dont les capacit s sont humili es m con nues On va d abord essayer d aller les recueillir et les restaurer De cette restauration de capacit s peut boucher une sortie de 18 pauvret Oui m me si ce n est pas forc ment l id e de richesse qu on obtiendrait C est cette personne l de choisir quel type de d veloppement elle souhaite On va chercher l intime du sujet Les droits culturels c est la dignit l intime du sujet Mais c est en m me temps dans ses relations sociales parce que vous choisis sez vos amis etc C est la fois intime et social cest comme a que la soci t se construit Si vous ne savez pas ma triser une langue tenir un pinceau ou un instrument de musi
48. e les tats Unis Actuellement est n goci entre l Europe et les Etats Unis l inqui tant TTIP Transatlantic Trade and Investment Partnership un trait commer cial de libre change instaurant un march commun transatlan tique Il ouvre la porte encore plus de lib ralisation et risque de menacer le mod le social europ en Quelle est votre position cet gard 2 J ai clairement voulu attirer l attention par rapport ces risques l par rapport la mise mal de notre mod le faut certes se mettre autour de la table il y a un potentiel d affaires et de relations cono miques dans un int r t r ciproque Mais il faut mettre des barri res des balises des garde fous affirmons que nous avons un mod le d fendre Je suis heureux qu on ait pu obtenir l excep tion culturelle faut garder cette exception culturelle notre diversit culturelle et notre secteur audiovisuel par rapport aux g ants qui existent aux tats Unis C est fonda mental mais cela ne suffit pas On a vu la difficult d obtenir certaines garanties vis vis de la culture et je regrette qu on ne l ait pas fait dans d autres domaines Et c est pour cela que j ai vot contre la r solution du Parlement qui fixait sa posi tion l gard de la Commission car elle ne fournissait pas assez de garanties pour baliser les n gociations Maintenant il n y a encore rien de mal fait mais je crois que le co
49. e sens de l essai de Jean Claude Monod crire l heure du tout message qui diagnostique que contre toute attente on n a jamais autant recouru l crit par rapport l oral M me s il y a prolif ration des infos fuite dans l incessante commu nication cette derni re est plus douce moins intrusive moins frontale Comme en t moigne l engouement pour les forfaits SMS au d triment des appels directs Le grand retour de l crit qui l eut cru Grand retour donc du tout est message m me non inten tionnel Au fond poursuite de la r volution scientifique de la seconde moiti du XX me si cle qui nous a fait passer du monde de la production celui de l information comme en t moigne par exemple la d couverte du code g n tique Le basculement culturel s av re complexe et contras t Nul ne sait dire s il nous conduira vers une exceptionnelle d mocratisation des savoirs ou vers une d shumanisation g n ralis e des rapports sociaux o l homme se cache derri re la machine M lancolie d un pass aux pen s es structur es et approfondies Ironie d un pr sent compulsif aux addictions communicationnelles Gourmandise pour un futur dessin en un village plan taire interconnect Jean Cornil N 35 AUTOMNE 2013 8 0509909099900999009090900090999056 PATRICK JANSSENS CHANGER LA VILLE GARDER SES HABITANTS Patrick Janssens a t le bourgm
50. emble sur la mer sans piti de la comp tition mondiale si on veut pr server les parts de march et l emploi au pays Le d fi comp titif national et les sacrifices dans des esprits mobilis s de la sorte note l conomiste R ginald Savage invi t en 2012 du r seau conosph res que celui d un alignement sur les exigences internationales accrues de rentabilit et de r mun ration du capital Lequel en pratique s est impos au niveau mondial et europ en la faveur de la lib ralisation autres gt compl te des mouvements de capitaux du commerce mondial et donc de a mise en concurrence inter nationale des espaces salariaux sociaux et fiscaux nationaux De ce fait sous couvert de modernisation de r formes structu relles ou de choc comp titif la plupart des constructions et des m canismes de l tat social ont t pris pour cibles et continuent de l tre la stabilit et les droits attach s au statut de salari la n gociation sociale centralis e porteuse de solidarit s et de moindres in galit s entre travailleurs d entreprises et de secteurs diff rents les protections sociales l indexation automatique en Belgique UNE GUERRE TOTALE ET IN GALE C est qu l instar des coupes dans les budgets pour r duire les d ficits publics les coupes dans les salaires dans les prestations sociales et dans les droits des salari s pour stimuler la comp ti tivit doive
51. er manente de la Communaut fran aise c est un d s quilibre grandissant entre int gration et mancipation au profit de l int gration Ainsi lorsque le d cret de 2003 aborde la question des publics il pr cise que les actions de participation d ducation et de formation citoyennes sont r ali s es notamment avec des publics issus de milieux populaires entendus comme personnes avec ou sans emploi qui sont porteuses au maximum d un dipl me de l enseignement secondaire ou en situa tion de pr carit sociale ou de grande pauvret moins de consid rer que len semble des familles de travailleurs avec La confusion entr de l ducation p parfois comp divergent difficult s a tifs au d roule rapport l valuat nalisation militance d pendance conomique associative ind pendance id ologique associative exigences moyens centralisation institutionnelle interven tion de terrain performance quantitative pertinence qualitative concurrence entre associations coop ration sp cialisation des champs transversalit Ces tensions traversaient d j pour partie l histoire du mouvement d duca tion ouvri re dans son ensemble Elles refl tent l exigence d une action dont les modalit s tant t compl mentaires tant t antagonistes ont t tour tour privil gi es en fonction des moyens humains et finan ciers disponibles action engag e tourn e vers l
52. ervent au nom de la d mocratie une marge de man uvre importante dans la r alisation des droits humains moins dans leur respect les autorit s publiques et les parties prenantes peuvent et doivent d cider de l orientation des politiques amen es r aliser ces droits et de leur contenu La relation entre droits culturels et politiques culturelles n est pas fix e tablie d termin e une bonne fois pour toutes y a certes des interdictions formelles pos es par le droit des droits fonda mentaux tablir des discriminations dans l exercice du droit de participer la vie culturelle en est un exemple Mais pour les obli gations de prot ger et de r aliser il revient au d bat d mocratique et aux autorit s publiques de d finir plus pr cis ment les droits culturels et le droit de participer la vie culturelle en adaptant par exemple les politiques de d mocratisation de la culture l environ nement num rique ou aux changements des pratiques culturelles diagnostiqu es sur le territoire Il revient galement aux autorit s publiques de concilier le conflit et la tension inh rente aux droits culturels entre libert de cr er de choisir et galit d acc der de 2200000909099999999099099099990999999909090909009009009090900990909909090990990909090909090909 090 2909 909099 99909 9099 090 26158 DROITS CULTURELS MOTS ENNEMIS O R VOLUTION participer nota
53. estre d Anvers pendant 10 ans Progressiste passionn d art d architecture et de culture il aborde ici les volutions urbaines les mani res de rendre plus attractives les villes le rapport d Anvers Bruxelles mais aussi ses envies et projets Rencontre Propos recueillis par Sabine Beaucamp Quel est le rapport de 18 ville d Anvers vis vis de Bruxelles En tant qu Anversois d une mani re ou d une autre Bruxelles est quand m me un peu l ennemi Plus personnellement je regarde Bruxelles comme une ville avec une histoire riche et un potentie norme Sije devais me prononcer sur Bruxelles je dirais faudrait plus de collaboration entre les 19 communes une orga nisation centralis e des diff rents services communaux Pour ce genre de choses il faut une vision un peu plus pragmatique qu n est pas tr s id ologique mais juste pratico pratique Plus g n ralement comment voluent selon vous es dynamiques urbaines La grande nouvelle depuis 2000 dans quasi toutes les villes c est qu elles voient leur population augmenter y a donc une n cessit de construire plus Tous les endroits libres dans la ville seront un jour construits 55 n ont pas d affectation sp cifique Bruxelles Charleroi ou Li ge comme Anvers et Gand il existe beaucoup d anciennes zones industrielles appartenant l arm e ou la SNCB devenues vacantes faut les d veloppe en nouveaux quart
54. eur dans une sublime et voluptueuse tranget Dario Argento exploitera ce parti pris esth tique pour donner au giallo ses chefs d uvre L oiseau au plumage de cristal 1970 Le chat neuf queues 1971 Quatre mouches de velours gris 1972 et le summum du genre Les frissons de l angoisse Profondo Rosso 1975 Oui dans le giallo les titres aussi sont souvent biscornus L attrait de ces films r side aussi sans doute dans une mise en sc ne savante qui doit autant l uvre de De Chirico p riode architectures nigmatiques qu aux musiques inspir es des compositeurs italiens aux premiers rangs desquels Ennio Morricone et le groupe prog Goblin Le premier sans doute le plus pro lifique compositeur de colonna sonora du monde exploitera avec le giallo une veine psych d lique qui influencera des pans entiers de 8 musique pop contemporaine Goblin eux excelleront dans le registre horrifique pla ant tr s haut la barre avec Profondo Rosso et surtout Suspiria le clas sique fantastique d Argento de loin la BO la plus flippante de tous les temps Genre officiellement teint le giallo reste aujourd hui une influence majeure pour bon nombre de cr ateurs barr s cin astes plasticiens Ou musiciens Plus que jamais la marque jaune semble ind l bile Denis Dargent CYCLE D ME D M LEUR R LE DE DYNAMISATI ENJEUX DU VIVRE ENSEMBLE Pour les m
55. euse du coupable apparait comme un contrepoint rationnel voire moral dans cet univers de chaos Passionnant JC Daniel Menschaert PAC Editions 2013 Le 43 num ro des Cahiers de ducation permanente a pour auteur Daniel Menschaert qui fut en 2004 D l gu de la F d ration Wallonie Bruxelles et de la R gion wallonne en Pologne puis au Maroc jusqu en 2012 Ce num ro est publi alors que se profile en 2014 le 50 anniversaire de la premi re immigration maro caine en Belgique Face aussi la m diation du Printemps arabe et les manifestations qui s en sont suivies crit qu aujourd hui le r gime tremble sur ses bases au point de prendre les devants et de proposer lui m me une r forme constitutionnelle En effet il craint le Mouvement du 20 f vrier qui gagne en popularit et f d re toutes les revendications et r voltes jusqu alors parses Dans ce cahier l auteur d crit le climat de retour une tradition mythique de la soci t qui se traduit par une attaque contre certaines valeurs de la modernit dont sont victimes des artistes des associations non gouver nementales des intellectuels et surtout des femmes Selon lui le nouvel affrontement pour la d mocratie va se d rouler sur quatre champs de batailles l ducation la Culture les droits de la femme et la garan tie constitutionnelle de la libert de conscience Mais ces quatre batailles majeures sont men es aussi
56. ferts de comp tences pourraient tre n goci s er ANEN N 35 AUTOMNE 2013 26 4 gran d ration r Wallonie Bruxelles et R gions quelle sera demain la place de l ducation permanente Diversement comprise sera t elle condamn e se marginaliser de plus en plus faute de pouvoir briser les barri res dans lesquelles on tente de l enfermer 2 Jean Luc Deg e et Nancy Hardy Formateurs Peuple et Culture N en France puis adopt par le Conseil de l Europe dans la seconde moiti du si cle le concept d ducation perma nente recouvre aujourd hui en Belgique des acceptions diverses et s inscrit dans un champ de pratiques relativement contras t enseignement postscolaire formation professionnelle continu e ducation popu laire activit s socioculturelles propres aux diff rents contextes o elles sont n es Ceci n est pas anodin dans la mesure o les distinctions qu elles op rent traduisent des choix de soci t diff rents niveau europ en c est d sormais le terme de long life education qui pr vaut dans une d finition aussi large qu ambigu int grant toute activit d apprentissage entreprise tout moment de la vie dans le but d am liorer les connaissances les qualifications et les comp tences dans une perspective personnelle civique sociale et ou li e l emploi Cette conception de l ducation tout au long de la vie insi
57. giallo l nigme devient le pr texte d une surench re da s la repr sentation macabre le fai sant lui m me l objet d une esth tisation outrance Le Clouzot des Diab liques ou le Hitchcock de Psychose ne sont jamais tr s loin quand on aborde le genre Excessif le giallo n est pourtant jamais vulgaire m me s il subsiste quelques s quelles donnant plus volontiers dans un rotisme malhabile que dans l assassinat consid r comme un des beaux arts dixit Thomas De Quincey Les chefs d uvre du genre s apparentent donc une exp rience visuelle du meurtre FABIO TESTI Ni o Ju 8 k le COSA AVETE FATT A SOLANGE 2 et du climat de tenSion qu l accompagne Des femmes parfois nues sont offertes larme blanche vengeresse d un meurtrier sadique dont on d couvrira bien s r qu il souffre de troubles psychiques li s la petite enfance Mais le d traqu est un esth te et sa pro pension parsemer ses sc nes de crime d indices bizarres laisse son geur Voil en gros la trame de tout bon giallo C est Mario Bava exceptionnel directeur de la photographie qui d finira la charte graphique du genre en 1964 avec le fulgurant Six femmes pour l assassin l instar des m lodrames de Douglas Sirk Bava utilise la couleur de fa on la fois choquante et po tique baignant l intrigue et le spectat
58. h du travail Les poli tiques de coh sion sociale de r sorption du ch mage de parcours d int gration d insertion sociale initi es ou soutenues par la R gion sont toutes soumises au m me imp ratif de rentabilit imm diate Le changement social et l mancipation par la culture sont renvoy s des activit s dites d ducation permanente consid r es comme mineures dans le dispositif l gal et lieux de socialisation des inadapt s la norme la lumi re des approches divergentes de la Communaut fran aise et des R gions l num ration des tensions entam e ci avant peut tre compl t e ducation tout au long de la vie ducation perma nente public contraint public volontaire transmission cibl e de savoirs et de savoir faire ducation permanente globale devoirs des usagers clients droits des citoyens travail court terme avec obli gation de r sultat travail long terme de conscientisation De mani re plus globale la question qui se d gage de cette tendance et qui fait objet d un colloque organis par Peuple et Culture voir encadr c est de savoir s il est r ellement possible de fonder la d mocratie sur la seule employabilit sans d velopper chez les citoyens une prise de conscience et une connaissance critique des r alit s de la soci t des capacit s d analyse de choix d action et d valua tion des attitudes de responsabilit et de participatio
59. ia tique d information et ses enjeux Relations m dias et acteurs publics r gionaux de la compr hension des enjeux l identit r gionale ANIMATION DAVID LEF BURE Attach parlementaire 30 11 MICHEL GHEUDE Journaliste et crivain Le JT une vision du monde Toute cha ne de t l vision est au centre du monde Mais de quel monde C est son journal t l vis de le mettre en sc ne et d en dessiner les fronti res Un monde ouvert ou ferm grave ou l ger simple ou complexe rassurant ou inqui tant chaotique ou ma tris D cor g n rique pr sentation m t o les conditions d un r cit sont mises en place Hommes politiques sportifs stars experts criminels victimes ses principaux personnages deviennent les h ros d un feuilleton qui nous raconte au jour le jour notre histoire 12 TABLE RONDE AVEC PAUL HERMANT La derni re s ance de conclusion prendra la forme d une table ronde entre David Lef bure Michel Gheude Marc Sinnaeve et Paul Hermant journaliste Quelles questions et 15 nieux de d mocratie soul t me d information 7 Moyens et perspect ci rencontrent ils encore ces besoins Une organisation de la R gionale PAC de Bruxelles avec ses locales PAC 1082 de Berchem Sainte Agathe de Jette et de Koekelberg Avec le soutien du Centre culturel Le Fourquet CENTRE CULTUREL LE FOURQUET Place de l Eglise 15 _ 1082 Berchem Sainte Agathe Inscriptions indi
60. iers avec assez d espaces publics de parcs de mobilit de telle mani re que la ville puisse loger sa population grandissante Les gens viennent la ville pour am liorer leur vie ils venaient de la campagne maintenant ils viennent de l autre bout du monde mais c est le m me processus D s qu on a r ussi apr s deux ou trois g n rations on quitte la ville La ville fonctionne comme une machine manciper Mais en m me temps on ne r ussit pas cr er une qualit de vie suffisamment lev e pour garder les gens mancip s dans ces villes Ce qui affaiblit fortement les villes d un point de vue financier et social C est d autant plus le cas en Belgique premier pays par son r seau ferroviaire ou par la densit de ses autoroutes o tout est organis pour que vous puissiez continuer de vivre dans votre petit village en b n ficiant distance de la ville Vous venez en ville pour tudier travailler faire du shopping aller au th tre mais ensuite vous rentrez chez vous R sultat pour fuir la ville les gens ont fait de la Flandre une grande ville Sauf peut tre au Limbourg o il existe encore beaucoup d espaces verts Comment enrayer ce ph nom ne Pour viter la d sertification des villes il faut d abord que le loge ment soit abordable et de bonne qualit Ensuite faut embellir l espace public les rues les places les parcs les 4 815 C est tr s important parce qu il y
61. ilitants politiques syndicaux mutuellistes associatifs taux la ma trise de ces enjeux est capitale Le fonctionnement actuel des m dias d information et les contenus de ceux ON DE LA D MOCRATIE ET DE MISE EN PERSPECTIVE DES qui veulent peser dans les d bats sociaux et soci fondamentaux Quelle place pour les combats progressistes dans les m dias aujourd hui Comment la Gauche peut 09 16 23 30 nov elle se r approprier des espaces m diatiques modernes participatifs et d mocratiques INTERVENANTS 9 11 JEAN LUC MANISE Directeur des services Culture et ducation Permanente au CESEP journaliste ind pendant Expert en m dias sociaux Nouveaux m dias et expression sociale Faire entendre la voix d une autre info Nouveaux m dias et organisations sociales 16 11 MARC SINNAEVE Coordinateur du d partement Journalisme de l IHECS La bo te noire de l info Sur son pilotage automatique Rien de plus myst rieux en effet que les m canismes mentaux souterrains qui concourent la production quotidienne de l actualit Celle ci s apparente une petite musique jours la m me qui nous est si ili re dans sa tonalit et si tran g re dans sa composition Parce qu elle se joue sans solf ge connu ni partition visible 23 11 MARC DE HAAN Directeur g n ral de T l Bruxelles Journalisme m dias et information Bruxelles Comprendre le syst me m d
62. ionnements On se souvient aussi de commentaires carr ment macnistes Toutes les femmes connaissent cela quand elles sont nomm es des fonctions impor tantes On a heureusement des exemples positifs de femmes qui sont aux plus hautes responsabilit s comme Laurette Onkelinx ou Jo lle Milquet qui d montrent qu tre femmes c est aussi tre de tous les combats et ne pas avoir peur d affronter toutes les responsabilit s Votre premier mandat d marre res fort avec les Etats g n raux de 1 8 Culture Quel bilan tirez vous de cette experience 2 Avant 2004 on avait eu une succession de ministres de la Culture la communaut fran aise avec un clatement des comp tences entre les partis c tait devenu tr s compliqu J ai trouv en face de moi des acteurs tr s en col re Mais je pense que le fait d avoir pris le temps de les couter et de d finir avec eux un certain nombre de priorit s tout cela fut tr s positif De 2004 2009 la situa T tion conomique de la La Culture n est pas F d ration Wallonie Bruxelles meilleure le budget de Culture a augment Comme les autres de plus de 40 Un contexte favorable Dans la Culture on que nous ne connais sons plus depuis touche l humain pas diminu comme motion la sensi 2009 Mon budget n a cela s est pass dans certains pays euro bilit La relation du p ens il a m me augment d un
63. l joue d sormais un r le central y compris dans la sph re de la production On peut entendre par capital culturel trois types de ressources lt des connaissances pensons la place de la recherche et du d veloppement lt gt des capacit s de cr ation que importance accord e l innovation permet d identifier Si l on veut viter que le th me des droits culturels ne soit retourn il faut cesser de distinguer voire d opposer les mouvements culturels et les mouvements SOCIAUX lt gt des ressources subjectives comme la confiance l engagement le lien impli cation reconnaissons que ces th mes sont d sormais omnipr sents dans la sph re de la production confiance des investisseurs implication des salari s importance de l image etc Mais ces ressources que tous recon naissent comme centrales font l objet de conflits d interpr tation permanents Les collectifs de travailleurs par exemple peuvent mettre en avant que leurs mani res de s organiser sont bien plus efficaces que les plans abstraits produits par la ma trise ou les firmes de consultants engag es grands frais souvenons nous du th me des contre plans mis en avant par Castoriadis qui pr tendait d j que les modes d organisation invent s par les collectifs de travailleurs constituaient ce qui permettait r ellement la machine
64. le de cette construction est un conflit central port par des acteurs qui se rencontrent sur un enjeu mais s opposent sur l interpr tation qu ils en donnent et sur le r le qu ils peuvent jouer en relation avec lui Ainsi la civilisation du progr s notamment par l industrialisation 8 vu se rencontrer des acteurs sociaux partisans d un progr s qui se sont oppos s sur l interpr tation de ce qu tait le capital les ouvriers ont mis en avant leur r le incon tournable le capital c est nos bras en contestant le pouvoir de l argent et de la rente et en se battant pour un mod le de redistribution des richesses produites Pour Alain Touraine le conflit central porte aujourd hui sur la possibilit ou l impossibi lit de se cr er d tre le cr ateur de son existence d tre un sujet ramasse cet enjeu dans cette formule le droit d tre soi le droit d avoir des droits Pour lui en effet les conqu tes qui portent sur la pos sibilit de se cr er doivent tre traduites en droits politiques qui ont une port e univer selle rien ne sert de revendiquer des droits pour soi si on ne les revendique pas pour tous On pense spontan ment un grand nombre d exemples correspondant cette formulation la conqu te par les mouve ments f ministes de la libert du corps de la ma trise de la procr ation selon la for mule un enfant si je veux quand je veux les luttes pour l
65. le de multiples butions dont Genevi Jean luc M lencho Paul Ari s Elle et penser de vue des d t s des m pris sont ainsi propos e cer par se demander et comment l antiproduct doit assumer le fait qu il critique le productivisme qu il soit de droite ou de gauche Jusqu o s enfoncer dans cette critique 7 Comment viter une radicalit in transigeance pour au contraire adopter une radicalit coh rence Enfin sans retomber dans les rigidit s id ologiques de la gauche productiviste en particulier sa conception de l Histoire quelles pistes l antipro ductivisme peut il proposer pour revivifier une gauche porteuse d exp rimentations et d esp rances SB 2222222222222222222222222222227 LAICIT Jean Philippe Schreiber Coll Libert j cris ton nom Espace de libert 2013 Notre poque voit un creuse ment des in galit s sociales de mani re tr s forte Ce sont en premier lieu des populations issues de l immigration qui sont touch es Pour compenser ces in galit s sociales certains pr nent l octroi de privil ges culturels Selon Jean Philippe Schreiber professeur l ULB on ferait fausse route En proc dant ainsi on s loigne du combat pour une galit sociale r elle tout en accentuant une fragmentation de notre soci t et une ethnicisation des rapports sociaux La recon naissance de droits sp
66. le phi losophe non comme celui qui crit des livres de philosophie mais comme celui qui vit en philosophe Et apr s les coles philosophiques de l antiquit gr co romaine un des plus beaux exemples de cette sagesse exis tentielle et imm moriale traverse les essais de Montaigne Antoine Compagnon professeur de lit t rature au Coll ge de France a publi un superbe petit ouvrage Un t avec Montaigne Quarante petits chapitres d une actualit et d une profondeur remarquables Sur l engagement l amiti Montaigne ne se remettra jamais de la mort 33 ans de son ami tienne de la Bo tie la poli tique il fut maire de Bordeaux la d couverte de l Am rique il critique radicalement le colonia lisme la m decine les voyages le cheval les livres et m me et surtout sur son corps de ses dents au surpoids Ces essais crits tout au long de sa vie de 1533 1592 r sonnent formi dablement face toutes nos interrogations contemporaines En ce sens c est une uvre g niale ind modable d une folle et totale actualit ternelle comme toutes les grandes pen s es la veille de son suicide Stefan Zweig consid rera encore Montaigne comme son seul v ri table ami Ici est un Toi dans lequel mon Moi se refl te ici est abolie la distance qui s pare une poque de l autre c est un homme dont je suis le fr re quatre cents ann es se sont envol es en fum e
67. les On a port partir de 2005 l id e d un 4 pilier du d veloppe ment apr s l cologique l conomique et le social le pilier culturel Maintenant petit petit on d veloppe l id e que ce n est pas le 4 me pilier mais bien la base du d veloppement Rien que parce que les gens doivent avoir la libert de choisir le d veloppement qu ils veulent Ce n est pas simplement parce qu on 8 un meilleur PIB qu on est plus d velopp Ce sont ces diff rents facteurs qui interviennent et qui font que progressivement ces droits culturels viennent sur le devant de la sc ne Et c est une vraie r volution m me si nous n en sommes qu aux balbutiements N 35 AUTOMNE 2013 13 DOSSIER DROITS CULTURELS MOTS ENNEMIS OU R VOLUTION Qu est ce qui emp che cette mise en avant du culturel C est parce que c est trop efficace Ca exige beaucoup plus de d mocratie aussi Si on prend le droit l alimentation au loge ment finalement on a l impression que l tat doit faire des efforts pour fournir plus de logements la communaut internationale doit faire des efforts contre la malnutrition On raisonne en terme de besoins Avec les droits de l Homme on n est pas au niveau des besoins Par une approche fond e sur les besoins on comble un manque Dans les approches fond es sur le droit on d ve loppe une capacit La dimension culturelle c est la capacit fondamentale Si vous
68. les salaires non plus tant comme variables d ajustement la concurrence trang re mais comme leviers de d valuation sociale comp titive subs titut de l arme d sormais manquante de la d valuation mon taire dans la guerre commerciale La cons quence ou l objectif selon le point de vue adopt c est un mouvement structurel de d flation salariale d un c t de hausse in dite ce niveau depuis les ann es 1930 de la part du capital dans la richesse produite de l autre Avec en final une recomposition extr mement polaris e des in galit s de revenus On le sait ou on devrait le savoir Pourtant ici comme ailleurs le ch ur des marges de comp titivit restaurer n accorde l enjeu du partage capital travail de la richesse produite qu une attention toute relative L information sera certes r guli rement donn e quoique de mani re fragment e mais la question au sens politique ne sera pas pos e La probl matique est vrai dire politiquement et ditorialement plus conflictuelle ou moins f d ratrice que ne l est le th me de la comp titivit de l conomie nationale en p ril Celui ci rallie d autant plus facilement lui l attention et une bonne partie de l opinion y compris dans les rangs des salari s qu il v hicule l id e d un int r t ou d un combat commun contre les concurrents tran gers tous dans le m me bateau se doivent de ramer ens
69. li es sa pauvret ID claration de Fribourg sur les droits culturels 2007 211671 D claration de l UNESCO sur la diversit culturelle 2001 DOSSIER DROITS CULTURELS MOTS ENNEMIS OU R VOLUTION RICE MEYER BISCH E DROIT LA BEAUT POUR TOUS Patrice Meyer Bisch est le coordinateur de l Institut inter disciplinaire d thique et des droits de l homme et de la chaire UNESCO des droits de l homme et de la d mocratie de l Universit de Fribourg Ce philosophe suisse est l un des plus ardents d fenseurs de la notion politique de droits culturels sur laquelle il revient dans cet entretien et aussi l un des initiateurs de la D claration de Fribourg Propos recueillis par Aur lien Berthier La notion de droits culturels est une notion qui arait un peu floue est ce que vous pouvez nous expliquer un peu plus C est tout ce qui touche l identit l acc s aux ressources culturelles On peut d finir a comme les droits de chacun d ac c der aux ressources culturelles n cessaires pour vivre son processus d identification tout au long de la vie Droit d acc s donc et en m me temps un droit de participer des activit s culturelles C est le droit d avoir du savoir Parce que la culture c est toute la circulation des savoirs dans la soci t Vous avez a dans le droit l ducation qui est en quelque sorte le pre mier droit culturel
70. lles savoir le lien de l action culturelle avec les mouvements sociaux ainsi que la prise en compte de l associa tif de fa on structurelle et permanente par l Etat C est l notre singularit par rapport la France par exemple le fruit de notre Histoire marqu e par des courants politiques progressistes une Histoire d fendant l importance de la pens e cri tique les exigences de la d mocratisation de la culture de la d mocratie culturelle ainsi que le recours l ducation per manente Une singularit laquelle tre fid les N 35 AUTOMNE 2013 18 DOSSIER DROITS CULTURELS MOTS ENNEMIS OU R VOLUTION NE APPROCH SOCIOLOGIQUE Un d tour par la sociologie d Alain Touraine n est sans doute pas inutile pour aborder avec prudence cette notion de droits culturels Un discernement n cessaire afin notamment de ne pas les r duire une approche strictement individualisante mais bien d en conserver toute la dimension collective L enjeu tant autant d en garder l aspect subversif que d viter toute r cup ration par l id ologie n olib rale Jean Blairon Directeur de l ASBL RTA On doit Alain Touraine d avoir reconnu l enjeu des droits culturels une place centrale dans la production de la soci t Rappelons que pour le socio logue les soci t s modernes se construisent sans autre r f rence qu elles m mes et que la colonne vert bra
71. mbat sera important pour sensibiliser comme on l a fait pour la culture et il faudra sur les autres th mes de r elles r ponses Le Parlement va suivre de pr s les n go ciations sans avoir de participation puis il approuvera ou non ce trait Donc si des clauses taient into l rables le trait pourrait encore tre refus par le Parlement la mani re de PACTA 2 Oui on pourrait le refuser C est un bel exemple 09599009090990900990900999090099900099900 09909090090996 LE GIAE TUTT N 35 AUTOMNE 2013 22 PSICOPA TICI ucun pays eur p en ma produit ASS de films de genre que l Italie du XX si cle P le m le on y trouve p plum western polar horreur d lire cannibale science fiction pouvante gothique et com dies rotiques a gogo Mais un genre en particulier nous obs de le 01810 thriller l italienne dont l ge d or se perd aux confins des ann es 60 et 70 Giallo jaune comme les vertures des polars glauques que l diteur Mondadori fait para tre d s 1929 On y trouve l origine du giallo dans les histoires traduites du bri tannique Edgar Wallace elles m mes l origine des films du genre krimi en Allemagne Les krimis offraient des intrigues plu t t classiques fond es sur la recherche d un myst rieux assassin dont la perversion n avait d gale que son g nie de la mise en sc ne Avec le
72. mment au regard des certains groupes particuliers en relan ant le d bat et en red finissant les relations entre droit d auteur et politiques culturelles par exemple revient enfin aux participants au d bat d mocratique la t che de d finir les moyens des actions publiques de protection et de r alisation du droit de participer la vie culturelle et de justifier les saupoudrages ou les priorit s tablies Enfin le dernier r le qui incombe en vertu des droits culturels aux politiques est celui d valuer au regard du droit de participer la vie culturelle notamment leurs politiques afin de r orienter les actions qui m nent des impasses ou des incoh rences ou de redonner du souffle d autres actions D finir le droit de participer la vie culturelle et les droits culturels et leur assurer une effectivit r elle est une mission qui n incombe donc pas seulement aux chercheurs en droit ou aux juges Cette mission appelle surtout de vigoureux d bats d mocra tiques men s dans les enceintes o se d finissent et se mettent en uvre l gitimement les politiques culturelles Parlement et Gouvernement de la Communaut fran aise pouvoirs locaux milieu associatif subventionn etc Bien s r les juges ont un r le important de ce d bat d mocratique et pour garantir l effectivit de ce droit Mais il ne faut pas n gliger l importance des acteurs qui fa onnent les politiques culturelles et qui doiven
73. n terrogations qui permettent aux participants d identifier ce qui peut tre am lior ou de valoriser les points forts de leurs pratiques La t che est ambitieuse mais les politiques publiques ont profond ment besoin de r no vation Elles se perdent souvent dans les d dales d une bureau cratie fatigu e ou tanguent dangereusement au son de sir nes manag riales plus radicales Aucune des deux tendances ne semble redon ner le souffle et le sens que la politique publique et son admi nistration auraient besoin de trouver Le sujet des droits culturels est tr s impliquant vient interro ger en profondeur la posture de travail des personnes engag es leurs valeurs et m thodes Ce questionnement touche souvent tout autant sur le plan personnel que pro fessionnel De ce fait il s agit non seulement de respecter et mettre en uvre les droits culturels des personnes qui sont destin es les politiques publiques mais aussi les siens propre en tant que personne fr re ou s ur parent voisin professionnel Les rep res sont bouscul s Qui est donc ce professionnel de l action publique et que devient sa mission N est il pas aussi un habitant Comment sa parole est elle prise en compte La d finition des droits humains et en premier lieu des droits culturels permet de nom mer les valeurs que nombre de personnes ont envie de parta ger et au nom desquelles elles ont envie d agir Ce r f
74. n active la vie sociale cono mique culturelle et politique ICommission europ enne Pour entrer dans le XXT si cle pr sent par Jacques Delors Michel Lafon Ramsay 1994 Moulaert T et Renan O en est l ducation permanente Revue Nouvelle 11 2007 16 19 5J P Nossent L histoire r cente de l ducation permanente Cahiers de l ducation permanente N 1 PAC ditions 1997 GUERRE TECHNIQUE TH ORIE DU DRONE Gr goire Chamayou La Fabrique Editions 2013 En prenant le drone comme mar queur de notre temps et signe du militarisme d mocratique en cours le philosophe Gr goire Chamayou crit ici un livre lumi neux et lucide Le drone est une machine de guerre volante et t l guid e contr l e dis tance par un op rateur situ en milieu prot g loin du champ de bataille pour ainsi dire hors de la guerre Ce puissant dis positif bard de cam ras et de missiles antichar permet une surveillance de tous les instants ainsi que la r alisation d as sassinats cibl s dernier avatar de la guerre chirurgicale Ce terme de propagande est la pour suite pour l id ologie imp riale du r ve d une guerre propre et du mythe du z ro mort condi tion n cessaire pour mener des conflits arm s en nos temps post h ro que o le sacrifice supr me est de moins en moins accept On continue cependant mourir
75. nt cr er dit on les conditions d une croissance long terme elle m me garante de cr ation d emplois S P chelle du globe ou de la zone euro les conomies nationales ne peuvent pas en m me temps tre toutes comp titives par rapport qu il exige sont plus faciles faire passer toutes les autres Les marges des uns se forgent n cessairement au d tri ment des performances des 6009000099 Or c est d sormais d montr et admis jusque dans les cercles de d cision au plus haut niveau les premi res ont davantage d t rior qu ils n ont redress les comptes publics particuli rement ceux des pays b n ficiaires des plans d aide europ ens Quant aux secondes que de nombreuses voix appellent intensifier de fa on compensatoire pour faire repartir l conomie partir d un lectrochoc de comp titivit elles sont promises la m me impasse Plusieurs raisons cela Du fait d abord qu elles s inscrivent dans une guerre salariale sociale et fiscale la fois totale et in gale autodestructrice terme pour les conomies et les populations qui y sont enga g es La preuve par le bilan conomique et social de la Gr ce du Portugal et de l Irlande Ensuite parce que les gains de comp titivit obtenus par la mod ration salariale ne se soldent pas automatiquement comme le veut la th orie par une baisse des prix ou par une hausse des investissements productifs internes de
76. o jobs land Douze t moins en qu te d emploi aux ditions quipes populaires PAC 8 euros KURT VILE amp TH E VIOLATORS Wakin On Pretty Daze Matador Records 2013 Kurt Vile songwriter am ricain aux cheveux longs originaire de Philadelphie vient tout r cem ment de sortir un nouvel album Wakin On Pretty Daze digne des ann es 70 80 un grand album lunivers intimiste On lassimile volontiers aux sonorit s du Crazy Horse de Neil Young ou encore des Stooges 0 9 Pop Un album dans la pure tradition am ricaine enregistr entre New York et Los Angeles son coute on y retrouve des similitudes avec Dylan pur folk rock am ricain ou encore des groupes ind s tels Pavement ou Beck et plus singu li rement un petit clin d il un groupe de la p riode punk The Only ones Mais en toute grande r alit cet album fait surtout pen ser After the Gold Rush de Neil Young Paru sur le label am ricain Matador Records qui h berge notamment Cat Power et Yo La Tengo sa sortie a t annonc e par le biais d une norme pein ture murale Pas banale comme promo seul mot magistral SB Impossible truth Merge Records 2013 Guitariste virtuose ce musi cien de Nashville qui a entre autres collabor avec Lambchop et Silver Jews signe ici avec Impossible Truth son deuxi me album Une petite merveille de folk instrumentale Influenc par de
77. ois Mais il n y pas que les radiations qui envahissent Gary Une passion s empare de lui s prend de Karole la femme de Toni un des plus anciens La photographie est magnifique La toile de fond est terrifiante la pression de l accident du danger de lirradiation est constante La France prol taire y est film e de mani re tr s juste sans aucune condescendance AB TOUS DES GLANDEURS ILS GAGNENT PLUS QUE MOI QUI TRAVAILLE ILS N ONT PAS FAIT D ETUDES QUAND ON VEUT ON PEUT ILS TRAVAILLENT TOUS AU NOIR L ETAT BELGE EST TROP G N REUX ILS TRICHENT ILS SONT BEAUCOUP TROP PAYES LE CH MAGE C EST LA FAUTE AUX TRANGERS LES FEMMES PROFITENT DU CHOMAGE POUR COCOONER
78. prenez l exemple de lalimentation les populations qui ont faim a ne suffit pas de leur envoyer du bl faut leur apporter des outils mais aussi du savoir une bonne gouvernance une bonne agriculture une bonne culture de son environnement a veut donc dire qu on va faire confiance dans la libert des personnes C est cet aspect qui serait r volutionnaire Oui a implique qu on ait une approche beaucoup plus d mo cratique Au niveau de la vie culturelle au sens plus troit ce n est pas l tat qui peut garantir la vie culturelle sa population C est sa population qui doit d velopper sa propre vie culturelle m me si elle a besoin des acteurs publics Mais la responsabilit est d abord dans les mains des personnes et de tous les acteurs culturels de la soci t C est une mani re de d passer opposition Etat Marche Les personnes ont chacune trois casquettes On est des associ s on participe la vie civile et on peut faire partie d une association par exemple On est aussi dans le march on ach te on peut acheter des disques des places de th tre des livres Et puis on est aussi citoyen Donc ce n est pas l tat ou le March mais ce sont les personnes qui sont aux centres et qui ont trois respon sabilit s associative citoyenne et conomique On est dans une approche bas e sur des Droits de l homme qui met vraiment les personnes au centre On voquait les langues ou
79. que Ce num ro accueille galement une grande interview de la Ministre de la Culture Fadila Laanan au terme de ses dix ans la t te du Minist re de la Culture L occasion d un bilan mais aussi d une mise en perspective des politiques culturelles publiques apr s l av nement de la sixi me r forme de l Etat qui ren force consid rablement les comp tences et les pr rogatives des R gions Attention nous refaisons actuellement nos fichiers d abonn s il est indispen sable de confirmer votre abonnement afin de continuer recevoir notre magazine faut pour cela vous reporter au bulletin papier li ce num ro Bonne lecture Yanic Samzun Directeur de la publication Secr taire G n ral de PAC PS La prochaine Journ e de l ducation permanente aura lieu le 18 11 prochain au Centre Marcel Hicter de la Marlagne La journ e est centr e sur les droits culturels et accueillera le Suisse Patrice Meyer Bisch l un des auteurs de la D claration de Fribourg Une journ e co organis e par le Service de l ducation permanente et le Conseil sup rieur de l Education permanente Sommaire 4 PORTRAIT FADILA LAANAN Y A T IL UNE APPLICATION POUR PENSER ENTRETIEN PATRICK JANSSENS DROITS CULTURELS MOTS ENNEMIS OU R VOLUTION DROITS CULTURELS UNE INTRODUCTION ENTRETIEN AVEC PATRICE MEYER BISCH LE DROIT DE PARTICIPER LA VIE CULTURELLE PAIDEIA 4D UNE PHILOSOPH
80. que votre libert d expression ne veut pas dire grand chose Retrouvez cette interview en version longue sur www agirparlaculture be Patrice Meyer Bisch interviendra lors de la prochaine rencontre en ducation permanente consacr e la question des droits culturels le lundi 18 novembre 2013 au Centre Marcel Hicter La Marlagne Namur amp N 35 AUTOMNE 2013 14 DOSSIER DROITS CULTURELS MOTS ENNEMIS OU R VOLUTION LE DROIT DE PARTICIPER LA VIE CULTURELLE 5 ie Hi Ces derni res ann es le r f rentiel des droits humains est clairement mont en puissance dans une s rie de politiques publiques notamment en mati re d ducation permanente Dans l avant projet de d cret relatif aux Centres culturels ce sont les droits culturels qui sont en particulier appel s constituer le nouveau r f rentiel Et de mani re plus g n rale on constate que se multiplient les r f rences aux droits culturels dans l ensemble des politiques culturelles en Belgique et ailleurs Que sont ces fameux droits culturels 2 D o viennent ils 2 Quel est leur contenu 2 Et quelle relation entretiennent ils avec l action publique dans le domaine culturel men e par des organes d mocratiquement lus ou par le milieu associatif soutenu par les autorit s publiques C line Romainville Charg e de recherches du FNRS l UCL Les droits culturels sont
81. re vraiment compte des bouleversements mentaux qu elle entra ne la troisi me grande r vo lution culturelle de notre humanit Apr s l apparition de l criture dans au moins quatre foyers M sopotamie gypte Chine Am rique centrale en d velop pement urbain et ma trisant l agriculture puis celle de l imprimerie par Gutenberg qui d multiplie la Bible au XV si cle o les livres d tr nent le Livre pour en arriver la Soci t de la communication et ses g n rations de geeks Du cun iforme au SMS du hi roglyphe au mail Simple volution technique ou profonde mutation cognitive Cette transformation de l imprimerie l audiovisuel toujours selon les analyses de R gis Debray op re aussi un changement de r f rents et de symboles on glisse de l adulte au jeune de l id al au performant de la loi l opinion du politique l cono mique du citoyen au consommateur du h ros la star du lisible au visible de la conscience au corps du je l ai lu dans un livre je l ai la t l Le changement dans le rapport au monde est total il suffit de voir pour comprendre de montrer pour expliquer L univers de l cran ce mat ria lisme du divertissement conduit l illusion de saisir toute l intelligence du monde par l instantan de l actualit de sa vie la plus quotidienne La r volution technique que nous vivons entra ne aussi une r volution dans notre cervea
82. recouvre des sommes astronomiques qui auraient d revenir aux salari s et donc aussi l tat et la s curit sociale au lieu de quoi elles ont t d vers es sur les march s financiers Les 750 000 milliards de dollars soit plus de dix fois le PIB mon dial qui circulent chaque ann e sur les march s financiers sont le r sultat de ce retournement et des op rations de sp culation op r es partir de l Face une torsion de la richesse d une telle ampleur les r ponses redistributives classiques de l tat social ne peuvent tre qu ino p rantes Et toutes les danses de la pluie effectu es au pied des mots totems de la gouvernance conomique n y feront pas davan tage La seule v ritable issue non la crise autre terme f tiche mais la logique de pr dation financi re l uvre c est la reva lorisation concert e de la part de salaires dans le partage des revenus primaires Elle seule est en mesure de r duire la source le co t usurier de la ponction actionnariale sur les conomies les tr sors publics et le bien tre des populations Au mo dissant 0 DE N PER PARCOURS D INT GRATION ET OU CHEMINS D EMANCIPATION t o plus 9 amais la d saffiliation sociale et le rejet du politique se manifeste an par un sentim secocoocococoococococoococoococcocsocococsoococoocococoooooooo ance et alors que de nouveaux trans
83. ren tiel formalise les fondements communs n cessaires pour travailler ensemble Projet politique 2 videmment Des lus se montrent tr s impliqu s m me s ils restent encore peu nombreux Le sujet n est pas forc ment la priorit des collectivit s Ce serait aller bien vite en besogne apr s une petite ann e de travail Nous pensons malgr tout que cette modeste d marche peut avoir ambition de dessiner une alternative prometteuse un syst me actuel puis et en attente de r novation profonde La recherche action continue in N 35 AUTOMNE 2013 17 IER DROITS CULTURELS MOTS ENNEMIS O R VOLUTION UNE PHILOSOPHIE R FLECHIR Formatrice dans le champ de l du cation permanente depuis longtemps jai abord les droits culturels dans le cadre de mes contacts avec des acteurs de terrain autour du dossier largement diffus Centres culturels et territoires d actions une commande de la DG Culture Des focus groupes rassemblant des acteurs culturels ont t constitu s pour r fl chir le rapport entre Culture et territoires ensuite des rencontres locales ont eu lieu Je retiens de tout ce processus quelques l ments de r flexion amen s par les uns et les autres Majo Hansotte Confront s aux r alit s du terrain les acteurs culturels rencontr s soulignent n anmoins la n cessit d une vigilance pour bien d fendre des perspectives por
84. rise L enjeu apr s la crise et L acteur apr s la crise qui se prolonge in www intermag be Qui s oppose une conception de la cr ation qui se d finit comme l exploitation r serv e quelques uns d une richesse int rieure dont ils seraient les seuls d positaires et qu ils auraient exprimer A Touraine Un nouveau paradigme Paris Fayard 2005 161 Idem 160 9 9 9 98 8 9 9 9 9 9 9 9 9 9 0 9 9 9 9 9 9 9 9 9 8 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 8 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 N 35 AUTOMNE 2013 21 02590990990900999900099990009099090009990956 FREDERIC DAERDEN PROTEGER LEUROPE Fr d ric Daerden eurod put PS avait lanc le d bat sur la question du protectionnisme en Europe par une Carte blanche publi e dans Le Soir en mars dernier Oppos un libre change pur et dur il revient dans cet entretien sur les marges de man uvre dont disposerait l Europe pour un juste change au sein de l Union europ enne Propos recueillis par Aur lien Berthier En quoi consiste cette id e de juste change l id e d avoir un juste change qu on peut appeler protectionnisme signifie simplement qu il faut intervenir de mani re cibl e quand un secteur est indiscutablement touch en Europe par une concurrence d loyale en raison de normes environnementales et sociales dans nos pays ou encore des aides d ta
85. s confiance aux personnes en leur disant oui vous pouvez tre libres mais en m me temps responsables C est ce qu on apprend aux enfants l cole vous allez l cole pour devenir plus libres mais en m me temps il faut faire ses devoirs vous comprenez que la libert a un prix Ce n est pas exactement une limite la libert au sens du ma libert s arr te l o commence celle des autres qui est une devise un peu bourgeoise nous on dit l inverse ma libert commence l o commence celle des autres Quand l enfant doit apprendre se taire pour couter les autres ce n est pas seulement pour limiter son temps de parole mais c est aussi pour couter ce que dit l autre ou l instit et devenir plus intelligent Ta libert va tre augment e par celle de l autre C est dialectique 2 Exactement Et c est a la base m me de la d mocratie Nos liber t s s appuient les unes sur les autres Plus nous sommes cultiv s dans ce sens l c est dire que nos libert s sont plus instruites sont plus intelligentes alors plus elles sont responsables Vous avez donc deux dimensions les droits culturels proprement dits et la dimension culturelle de tous les autres droits de l homme La dimension culturelle du droit l alimentation du droit au travail du droit au logement mais aussi de la libert d expression Si vous avez la libert d expression mais que vous ne savez pas ma triser un
86. s lectures apocalyptiques comme Ecology of fear de Mike N 35 AUTOMNE 2013 31 Davis Bonnie Prince Billy et Hotel California de Barney Hoskins c l bre critique rock du New Musical Express Jetez vous sur cette ode bois e la guitare folk british d poussi r e SB FOXYGEN We are the 21st Century Ambassadors of peace magic Jagjaguwa Pias 2013 Les jeunes Californiens de Foxygen revisitent le psy ch d lisme sixties l h ritage hippie dans We Are the 21st Century Ambassadors of Peace amp Magic Nostalgie Provenant de Los Angeles leur album sonne pourtant tr s tr s british L album contient 9 morceaux qui empruntent aux Rolling Stones aux Kinks Bowie Velvet Underground ou m me Procol Harum sisi et plus r cent MGMT Mais aucun moment on ne frise pourtant le plagiat il y a de l originalit d un bout l autre une respiration a rienne couter sans attendre SB FACTORY FLOOR Factory Floor DFA Rough trade 2013 Ces 3 londoniens avaient d j sorti quelques EP d un cold post punk d j fort sympathique Sur ce nouveau disque ponyme ils y surimposent de plus en plus d l ments lectroniques en mode New Order d aujourd hui de la house Sheffield la minimal techno Un album hyper dansant et n anmoins tr s rock AB EC A CIN DV LES CHEMINS DE LA LIBERT Un film de Peter Weir 2010 En 1940 six hommes s vadent
87. s les ann es 70 on avait une attention pour le droit culturel des minorit s exclusivement et on pensait que pour la majorit c tait la culture nationale Et on avait une c cit compl te sur la pauvret Parce que quand les gens sont tr s pauvres de fait ils n ont pas acc s la vie culturelle Les choses ont chang autour de 2001 avec les d bats sur l exception culturelle et l adoption de la D claration de l UNESCO sur la diversit culturelle partir de l il y a un renversement de perspective Cette diversit culturelle aupa ravant consid r e comme un obstacle au progr s au march aux droits de l Homme devient patrimoine commun de l humanit devient une ressource qu on va chercher C est l aspect macropo litique Mais il y a aussi une dimension moins clatante au niveau des Droits de l homme on con oit bien que pour faire les guerres on est oblig de violer toute une s rie de droits culturels et de laver les cerveaux des soldats pour qu ils acceptent de tuer Et m me chose pour la pauvret on s aper oit petit petit que les dimensions cultu relles sont centrales la pauvret On le savait d j pour l ducation ce qui ne veut pas dire pour autant que l on prenne cela assez au s rieux On dit dans des pays o le droit l ducation est tr s peu respect qu on n a pas d coles parce qu on est tr s pauvre alors qu en r alit on reste pauvre parce qu on ne fait pas d co
88. s pro march et anti d mocratiques ont t pr sents d s sa mise en place et en constituent l horizon l id ologie europ enne l europ isme qui domine dans les institutions se base en effet sur l ordolib ralisme une variation aust re du lib ralisme n en Allemagne Tout au long de sa mise en place elle aura fait montre de d fiance envers la souverainet populaire et d une conception restrictive de la d mocratie qui fera na tre une culture proc durale qui neutralise les choix politiques sous couvert d une gestion tech nocratique saine et vertueuse S Kouvelakis Alors que de plus en plus de penseurs et mili tants gauche mettent en cause euro voire PUE ce collectif de penseurs vient ajouter une voix au d bat et en arrive question encore taboue actuellement se demander si une sortie de euro et une rupture d avec PUE ne seraient pas les conditions n cessaires la r alisation d une v ritable autre union europ enne Une Europe qui pour tre sociale doit mettre autre chose au centre du jeu que la concurrence libre et non fauss e entre individus entreprises et pays Par exemple la coop ration AB GAUCHE L ANTIPRODUCTIVISME D FI POUR LA SOUS la direction de Michel Lepesant Editions Parangon 2013 Cet ouvrage collectif ne pr tend pas r pondre toutes les questions sur le sujet mais juste pointer certains d fis rassemb
89. ses de ressources propres d positaires d une expertise partag e et capables de porter collectivement la communaut politique de mani re active et responsable Ensuite la d finition de la culture telle qu elle est abord e par l approche des droits cultu rels nous sugg re d oublier toute rupture entre culture savante et culture populaire et d en visager la culture comme un continuum englobant une diversit de r f rences et de ressources qui sont autant d expressions de notre huma nit Sans pour autant bouder la recherche de l excellence on peut consid rer que toutes les r f rences culturelles se valent d s lors qu elles servent un processus d identification Les droits culturels sont aussi importants que les autres droits humains et ils ont galement un effet levier sur l effectivit des autres droits rels de mani re favoriser la connectivit des ressources et faciliter ainsi la production et la circulation du sens Enfin la notion des droits culturels nous invite consi d rer les probl matiques de la soci t politique non plus en termes de besoins satis faire souvent en vain mais en termes de capacit s d velopper Permettre une personne en situation de pauvret conomique de s manciper en construisant et en vivant pleinement son identit culturelle cest donc lui offrir aussi de meilleures chances de vaincre elle m me les autres difficult s
90. si son application est transposable d autres villes Qu est ce qui manquerait Anvers selon vous 2 Une grande quipe de foot qui pourrait concurrencer Anderlecht Avec beaucoup de regrets je ne suis pas arriv construire ce projet C est un l ment d int gration sociale pour les diff rentes couches de la population C est vraiment un l ment rassembleur C est apprendre aux jeunes d s leur plus jeune ge qu il vaut mieux travailler ensemble pour r ussir C est aussi respecter les r gles sinon il y a un arbitre qui sanctionne C est une m taphore pour la vie dans une soci t tellement forte et ducatrice gt orots culturels A lt L notion de droits culturels s immisce dans notre vocabulaire NS coup de trait s internationaux et commence s int grer dans nos lois l instar du futur d cret sur les Centres culturels Virtuellement r volutionnaire r vant d mancipation des individus et d am liorations tant d mocratiques qu conomiques cette notion est n anmoins potentiellement porteuse de d rives et d ambigu it s au sujet desquelles il convient de rester vigilant En effet d aucuns la per oivent comme une ruse potentielle du n olib ralisme pour individualiser les droits et r duire des droits sociaux et d mocra tiques mais aussi comme pouvant servir d outil aux r actionnaires de
91. spensables nombre de places limit 25 personnes Votre inscription ne sera effective et d finitive qu apr s r ception de 18 somme de 20 euros 4 pour les boissons et le sandwich x 5 s ances IBAN 45 0011 1123 1289 R gionale de Bruxelles 07 6 11h 14h Entr e libre 4 pour les boissons et le sandwich 02 545 79 22 bruxelles pac g be diteur responsable Jean Spinette R gionale PAC de Bruxelles Rue J Stevens 8 1000 Bruxelles 890909009986 N 35 AUTOMNE 2013 24 LA PENS E x lt MAGIQUE DE COMP TITIVIT LA Pour s imposer dans le d bat public le discours de la rationalit conomique emprunte un entrelacs opaque 6 mots totems r formes structurelles d valuation sociale comp titive mod ration salariale mod le allemand etc Ensemble ils forment une sorte 6 pens e magique Leur manipulation quotidienne les fait appara tre comme s ils indiquaient le bien Faute d emporter toujours l adh sion ils forcent la r signation Marc Sinnaeve Le d bat sur la comp titivit est r current Si pas obsessionnel Le refrain en Belgique particuli rement est connu le co t du travail expliquerait la vuln rabilit de nos entreprises dans le commerce europ en et mondial le recul des parts de march et le ch mage qui en r sulte En cons quence les contraintes de la globalisation et les r gles europ ennes de la gouvern
92. ste sur le crit re d employabilit dans la perspec tive de faire de chacun un entrepreneur de soi Cette approche semble aujourd hui domi nante dans les politiques impuls es par les R gions wallonne et bruxelloise C est aussi celle l que l on retrouve le plus sou vent dans les programmes des Universit s et des Hautes coles Parall lement l ducation permanente telle que d finie par le d cret de juillet 2003 d crit bien diff remment les missions d associations et mouvements reconn subventionn s par la Communa aise s adressant aux citoyen participatifs et actifs elle vis es clairement man vaillant sortir indi des positions assign es soci t C est la m me conception qui anime lesprit des d crets relatifs aux organi sations de jeunesses aux biblioth ques et aux centres culturels r v lant ainsi sa dimension transversale Les diff rences conceptuelles entre Communaut fran aise et R gions s ex pliquent la fois par la sp cialisation actuelle de leurs comp tences et par l histoire des pratiques syndicales et asso ciatives qui combinent compl mentarit s et contradictions La confusion entre les deux conceptions de l ducation permanente qui se r v lent parfois compl mentaires mais souvent divergentes est actuellement source de difficult s aussi bien par rapport aux objectifs au d roulement du processus que par rapport l valuation des actions
93. t dans d autres pays qui faussent le march L Europe ne peut pas rester une pas soire tre le dindon de la farce avec des normes dont on peut tre fier mais qui un moment donn rendent la comp tition injuste Le juste change par rapport un libre change qui laisse tout faire c est aussi une mani re d inciter la n gociation pour insuffler une dynamique de nivelle ment des normes par le haut au niveau mondial On fait face des firmes de dimensions mondiales qui utilisent des avantages dans certains pays en raison de normes sociales quasi inexistantes en termes de s curit regardez ce qu il s est pass au Bangladesh On ne peut pas accepter a Cela a donc aussi une vocation sociale avec une vision mon diale Ce sont des prix de transferts au sein de firmes internationales qu il faut un moment r guler en tout cas encadrer En effet ces firmes mettent telle produc tion tel endroit o les normes sociales sont peu contraignantes transf rent le produit semi fini dans tel autre pays o il y a tel autre avantage d ordre fiscal pour finalement venir le vendre au march euro p en En fait il s agit d une vasion fiscale avec une exploitation sociale avec des normes environnementales qui ne sont pas les m mes et pas respect es de la m me mani re partout On doit r agir on ne peut pas accepter a et laisser faire a Cela ne doit donc pas viser de mani re lin aire telle ou
94. t assurer le respect la protection et la r alisation de ces droits la conciliation du conflit entre libert et galit l adaptation des politiques et des droits aux changements de la r alit culturelle et sociale et enfin l valuation des actions men es 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 0 9 9 9 8 9 09 9 9 0 9 0 9 0 9 09 9 9 0 9 9 9 0 9 09 9 9 0 9 9 9 9 9 09 9 9 0 9 9 9 9 9 0 9 9 0 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 8 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 IVoir ROMAINVILLE Le droit DONDERS Towards a right to la culture une r alit juridique Th se cultural identity School of Human d fendue le 31 mai 2011 pour l obtention Rights Research Series Intersentia Hart du titre de docteur en droit para tre Antwerp Oxford New York 2002 Article 15 du Pacte international relative aux droits conomiques sociaux et culturels Article 27 de la D claration Universelle des droits de l homme N 35 AUTOMNE 2013 16 DOSSIER DROITS CULTURELS MOTS ENNEMIS 00 R VOLUTION PAIDEIA 4D L ENSEIGNEMENT DES HOMMES DE LA CIT Le mot Paideia d fini en grec ancien l ducation formelle et informelle du citoyen responsable Ce va et vient entre la th orie et l exp rience est le fondement du travail engag entre 4 d partements 4D fran ais autour des droits culturels Ard che Gironde Nord et Territoire de Belfort Christelle Blou t Coordinatrice du R seau culture 21 Sd En
95. t le champ d action un certain nombre de valeurs h rit es des nceptions de l ducation ouvri re puis laire v hicul es par les piliers asso r tiens et socialistes ainsi que des e la culture la que et cologiste iculi rement rep rable dans finalit s nonc s la citoyennet active et 5 sociaux culturels envi et conomiques dans une e d mancipation individuelle tive d une part et Perspective lit et de progr s social en vue de nstruire une soci t plus juste plus N 35 AUTOMNE 2013 27 d mocratique et plus solidaire d autre part On retrouve galement jusque dans les contenus et les m thodes privil gi s des ouvertures critiques directement issues de Mai 68 prise de conscience et connais sance critique des r alit s de la soci t d mocratie culturelle soutien de nou velles associations qui portent des formes mergentes de contestation sociale et de participation citoyenne Cependant une analyse plus fine du D cret de 2003 r v le un certain nombre de tensions tant sur les intentions que sur les modalit s de mise en uvre int gration mancipation d veloppement individuel projet collectif d mocratisation de la culture d mocratie culturelle public ind fini public populaire profession des deux p les qui caract rise l ducation populaire Ce que l on constate de plus en plus aujourd hui dans l action d ducation p
96. t toute en finesse l histoire raconte les d boires dysfonc tionnements et brimades dont fait l objet Jawdat un jeune Isra lien d origine palestinienne person nage central du film Et pourtant il n aspire qu une chose mener la vie normale d un jeune homme de son ge Mais c est chose vaine d abord parce qu il ne par vient pas trouver l me s ur il tente le coup avec des jeunes filles musulmanes chr tiennes et juives De m me il pers v re dans son projet de r ussir son test d h breu pour entrer luni versit et ainsi quitter son village L encore chec assur Ensuite parce que son p re Salem a d cid de mener le combat de sa vie contre l installation d une antenne relais t l phonique par la compagnie isra lienne en plein milieu du village Salem la soup conne d irradier les villageois SB GRAND CENTRAL Un film de Rebecca Zlotovski 2013 Gary jeune homme sans dipl mes court les petits boulots Mais il semble que son manque de qualification ne pose aucun probl me pour le job qu on veut lui proposer maintenance en site nucl aire C est la France pr caire qui est ici film e et montr e Les int rimaires du nucl aire qui nettoient et entretiennent la centrale les yeux riv s sur leur dosim tre qui mesure le taux de radiation auquel ils sont expo s s Et ils s esquintent la sant ces travailleurs pour un d risoire 1200 euros m
97. te Tr s vite on a mis en place des dispositifs ad quats aujourd hui on a un budget pour les arts urbains ou pour les op rateurs rock par exemple fallait redonner leurs lettres de noblesse des secteurs m pris s ou jug s mineurs Dans ces deux l gislatures on trouve quelques On 5 forts un nouveau 4 cret sur la lec ure publique un nouveau cret qui va tre vot sur les centres culturels un travail de r flexion sur la dimension ter ritoriale etc Quel est le bilan Pensez vous avoir marqu des points Entre 2004 et 2009 j tais plut t com munautariste Pour moi la Culture l Enseignement le Sport devaient tre consid r s comme des comp tences qui transcendaient les fronti res territoriales et r gionales J ai toujours d fendu le lien Wallonie Bruxelles En 2009 je me suis rendue compte de la disparit entre cette th orie et ce qui se passait sur le terrain Dans l enseignement par exemple on ne tient pas compte suffisamment des r a lit s territoriales des bassins de chaque r gion Quand je dis cela je ne fais pas de distinction entre Wallons et Bruxellois parce que je pense que les probl mes qui se posent parfois Bruxelles se posent de la m me fa on dans les grandes villes wallonnes Ma perception a donc chang par rapport l Enseignement mais aussi la Culture Comme ministre de la Culture je ne pouvais pas g rer les comp tences et les disciplines de la m m
98. teuses Car malheureusement l appellation droits culturels est aussi utilis e abusi vement dans beaucoup de lieux sur cette plan te pour craser les droits person nels Au nom de l affirmation C est notre culture donc c est notre droit on menace la libert de conscience ou l orientation sexuelle on justifie les violences et muti lations faites aux femmes on criminalise limpertinence l gard du religieux on d fend une vision du monde o la femme n est pas l gale de l homme Une s quence id ologique primaire contraire au droit d mocratique s im pose en maints endroits tablissant une connexion non fond e certes mais agissante entre droits culturels droits naturels droits surnaturels une trilogie en quelque sorte qui se veut au dessus des lois d mocratiques Pour les acteurs culturels r unis en focus groupes chaque citoyen a le droit d acc der ce que les cultures ont produit d universel d acc der aux multiples filiations symboliques en parti culier les siennes Les droits culturels ont donc s ancrer dans les libert s humaines fondamentales notamment la libert de conscience la libert d expression Cela induit pour la puissance publique et pour les acteurs culturels l obligation de prot ger les dissidences menac es celles qui r sistent aux codes culturels dominants et aux dogmes sacr s dans la mesure o ces dissidences respectent les valeurs
99. u dans nos modes d apprentissage Nous perdons l habitude de lire de mani re lin aire des textes longs Nous picorons plut t et l des bribes d informations dans un flux permanent de zapping bom bard s de messages et d alertes Des sangliers qui creusent en profondeur nous nous sommes fait renards qui fur tent superficiellement d immenses espaces de donn es simplement juxtapos es Quelles en seront les cons quences terme dans notre mani re d laborer une grille conceptuelle de compr hension du monde Saurons nous maintenir notre capacit d abs traction et de synth se 7 Garderons nous le sentiment de la continuit his torique alors que tout le syst me nous r duit au pr sent au d tail l anecdote Y aura t il un jour une application juste pour penser le monde exer cer son esprit critique se comporter en citoyen vertueux et solidaire Comme toute avanc e technologique majeure elle apparait la fois poison et rem de Elle n est pas bonne ou mauvaise en soi Tout d pend de l usage que l on en fait Les rayons nucl aires ont conduit la trag die d Hiroshima mais soignent aussi des cancers Science avec conscience Petite poucette de Michel Serres et risque d abrutissement et d inculture g n ralis e born e par les 140 signes d un tweet Ainsi le triomphe de l cran laisse aussi entrevoir le retour de l crit m me avec une d formation de l orthographe C est tout l
100. une cat gorie de droits ou plus exactement un ensemble de droits qui reste relativement n buleux Le libell droits culturels n est invoqu dans les ins truments de protection des droits fondamentaux qu une reprise dans le Pacte relatif aux droits conomiques sociaux et culturels Ce Pacte dans son article 15 cite le droit de participer la vie culturelle le droit de b n ficier du progr s scientifique et de ses applications le droit de b n ficier de la protection des int r ts moraux et mat riels d coulant de toute production scientifique litt raire ou artistique et la libert scientifique et culturelle Cela tant dit la litt rature n h site pas parfois qualifier d autres droits de droits culturels comme les droits linguistiques le droit l ducation ou la libert de culte Enfin le d bat s est port aujourd hui sur la question de l existence tr s controvers e d un droit l identit culturelle La notion de droits culturels est donc floue et sujette d bat Toutefois en ce qui concerne le droit de participer la vie cultu relle qui int resse au premier plan les politiques culturelles certains l ments de d finition peuvent tre identifi s Ainsi en combinant les textes internationaux relatifs au droit de participer la vie culturelle et la Constitution belge on peut construire une d finition de ce droit comme impliquant 1 le droit la libert
101. urs d finies unilat ralement implication dans la bataille de la comp titivit deman d e sens unique et qui n engage pas les actionnaires par rapport aux travail leurs d finition unilat rale de processus de qualit totale dont les profits sont confisqu s lt l uniformisation et lannexion des ressources cr atives par exemple en concevant le syst me ducatif dans une logique ad quationniste par rapport aux besoins des employeurs ruinant ainsi deux caract ristiques essentielles du capi tal culturel sa diversit et son autonomie lt lasservissement des protagonistes consid r s comme de simples pions sans pens e de simples co ts sans existence inventer et vivre broy s dans les grandes strat gies de maximisation du profit lt la manipulation de la confiance et des besoins notamment par une logique de loutrance il faut consommer outrance pour pouvoir produire outrance mais aussi par la diffusion massive de nouveaux mod les culturels qui imposent par exemple aux plus d munis de se conduire comme des entrepreneurs sans entre prise d finissant des projets de vie des strat gies d activation dans un monde o il ny pas de place construite pour eux Ces exemples que nous avons voulus les plus g n raux et g n riques possible montrent nous l esp rons que la ques tion des droits culturels touche autant les groupes que les individus

droits culturels : - agir par la culture

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