Home

Et si l`on parlait différemment de la violence domestique

1. s0 6 O LIBERT PATEE Vaid Mesures mises en oeuvres VIOLENCE CONJUGALE c est assez DEPISTAGE SOUTIEN ORIENTATION DES PERSONNES VICTIMES Protocole d intervention l usage des professionnel le s www vd ch egalite 3 LVLAVI Chapitre IV Violence domestique Art 19 Commission cantonale de lutte contre la violence domestique 1 2 Le Conseil d Etat institue une commission cantonale de lutte contre la violence domestique et nomme ses membres pour la dur e de la l gislature La pr sidence est assur e par la cheffe du Bureau de l galit entre les femmes et les hommes Art 20 Missions 1 La commission cantonale de lutte contre la violence domestique a labore un concept de mesures de pr vention et de lutte contre la violence domestique en tenant compte de l existant et le propose au Conseil d Etat b propose la mise en place de mesures concr tes pour pr venir et lutter contre la violence domestique c favorise la collaboration interinstitutionnelle d encourage la coordination des activit s des instances administratives et judiciaires de l Etat ainsi que des organisations priv es concern es par la violence domestique Un site interactif romand Initi s par le BEFH le Centre d accueil MalleyPrairie et le service Violence et Famille ViFa D velopp s par association Vivre sans gt violence avec une participation
2. e gt 8 IBERT gt Il est incontest que plusieurs causes concourent l apparition de la violence dans les relations de couple et que les facteurs favorisant l mergence de la violence sont complexes L apparition de la violence pr suppose en tout cas un amalgame de plusieurs facteurs CK Tous les experts et expertes th matisent ce ph nom ne Egger amp Moser 2008 42 gt Egger Th r se amp Sch r Moser Marianne 2008 La violence dans les relations de couple Ses causes et les mesures prises en Suisse Bureau f d ral de l galit www vd ch egalite 15 T SO 5 gt 4 facteurs centraux gt Les expert e s mentionnent quatre facteurs centraux li s l apparition de comportements violents dans les relations de couple les relations entre femmes et hommes ancr es dans une culture patriarcale et inh rente cet aspect la socialisation li e la vision st r otyp e du r le des deux sexes deux facteurs intervenant au niveau de la soci t les processus d apprentissage social facteur individuel et la banalisation et la tol rance de la violence facteur caract re politique et soci tal plus large Egger amp Moser 2008 42 www vd ch egalite 16 d Facteurs majeurs a de la violence domestique L va Culture patriarcale Vision st r otyp e des r les F M Parcours individuel Position soci tale sur la violence
3. Actes du 4 forum violences domestiques 8 octobre 2009 Table des mati res De l agressivit animale aux violences humaines Professeur Andr Langaney G n ticien Universit de Gen ve D partement d anthropologie et d cologie Violence conjugale et galit Madame Sylvie Durrer Cheffe de service du Bureau de l galit entre les hommes et les femmes du canton de Vaud BEFH D partement de la s curit et de l environnement Anciennement Professeure de linguistique l Universit de Lausanne et co responsable de la premi re Ecole doctorale l manique en Etudes genre D o vient le mal Les sources de la violence Professeur Fran ois Ansermet Psychanaliste P dopsychiatre M decin chef du service de psychiatrie de l enfant et de l adolescent SPEA HUG Universit de Gen ve D construction des id es re ues sur la violence une alternative la violence Madame Fabienne Kuenzli Docteure en psychologie sp cialiste en psychoth rapie FSP AVP cabinet priv Lausanne Annexe l Diapositives de Madame Sylvie Durrer Annexe Il Diapositives de Madame Fabienne Kuenzli Coordonn es des intervenant e s Les textes sont r dig s par les orateurs exception faite de l expos du Professeur Ansermet dont l intervention orale est ici retranscrite et corrig e par lui Page 2 69 29 37 49 63 69 I De l agressivit animale aux violences humaines Par le Professeur Andr Lang
4. v vV VvV YV www vd ch egalite 17 Page 54 69 Situations risque gt Phases de transition mariage maternit ch mage changement d emploi etc gt Consommation d alcool Maladie psychique isolement social gt D linquance communautaire vy www vd ch egalite 18 Statistiques gt ll n existe pour l instant pas de statistiques l chelle nationale sur la violence domestique respectivement la violence dans les relations de couple ni de syst me national de saisie des donn es relatives ces violences L enqu te de l Office f d ral de la statistique Zoder 2008 sur les homicides r v le qu entre 2000 et 2004 250 femmes ont t victimes d homicides ou de tentatives d homicide commis par leur partenaire ou ex partenaire Durant la m me p riode on compte 54 hommes victimes dans le contexte d une relation de couple dont un homosexuel Egger amp Sch r Moser 2008 88 www vd ch egalite 19 0 1 8 PATRE www vd ch egalite De plus en plus de criminelles Dans les ann es 70 on a souvent dit que le taux de criminalit des femmes augmentait beaucoup plus rapidement que celui des hommes et qu elles devenaient de plus en plus violentes Une partie des chercheurs consid rait que en r clamant l galit conomique juridique et sociale entre les genres le f minisme avait aussi provoqu une galit dans le domaine de la criminalit les femmes rattrap
5. Plus de 20000 exemplaires distribu s depuis avril 2008 www vd ch egalite 32 Une tendance a la confrontation forte ET ELLE DEVRAIT SE TAIRE www vd ch egalite 33 Un discours th rapeutique juste efficace gt Aucune explication n est plus vraie ou plus juste qu une autre certaines si ent mieux au contexte que d autres Certaines sont plus utiles aux clients que d autres Kuenzli 2001 399 gt Kuenzli Monard Fabienne 2001 D construction des id es re ues sur la violence une alternative la violence Th rapie familiale 2001 4 no 22 pp 397 412 www vd ch egalite 34 Page 60 69 canton de Vaud FATRE 4 L galit selon le Dans la perspective du BEFH l galit des sexes signifie que gt www vd ch egalite Vaud Fa ef gt a eu tout tre humain doit tre libre de d velopper ses propres aptitudes et de proc der des choix ind pendamment des restrictions impos es par les r les traditionnels r serv s aux hommes et aux femmes les divers comportements aspirations et besoins des femmes et des hommes doivent tre consid r s appr ci s et promus sur un pied d galit Par ailleurs le BEFH s efforce de cr er les conditions cadres pour que les femmes ne soient pas seulement b n ficiaires de mesures protectrices mais v ritablement actrices du changement et que les hommes soient plus nombreu
6. cis ment adress es l occasion de nos changes de courriels pr paratoires 1 Les femmes ne sont elles pas aussi auteures de violence domestique 2 Peut on dire que plus il y a d galit dans le couple au travail et dans la soci t en g n ral moins il y a de violence ou l inverse 3 L galit peut elle accro tre la violence 4 Que faut il entendre par galit Par la suite j ai re u le titre du forum destin embrasser l ensemble des r flexions des intervenant e s Et si l on parlait diff remment de la violence domestique Comme tous les titres celui ci a une valeur programmatique mais aussi ap ritive qui n est pas sans rappeler les slogans Pour la valeur ap ritive la pr sence d une assistance tr s nombreuse montre qu elle a bien fonctionn Page 12 69 Qu en est il maintenant du programme propos par le titre choix strat gique pour tout discours qu il soit litt raire filmique journalistique scientifique ou politique Voil l objet sur lequel j aimerais m arr ter un peu avant de r pondre aux questions Cette attention au discours me permettra de nouer la gerbe entre mon ancienne activit de linguiste et ma fonction actuelle de d l gu e l galit 2 Et si l on parlait diff remment de la violence domestique Le titre propos pour ce forum est qualifi par les linguistes d acte de langage indirect Un acte de langage indirect est utilis par
7. d autres r ponses Devenir acteur engag r pondant aux diff rentes transactions que nous pouvons observer tel est notre d fi au quotidien un choix moment par moment auquel nous sommes invit s 2009 Fabienne Kuenzli Monard Dr en Psychologie amp Psychoth rapeute FSP et Masters in Marriage family Child and Couples Therapy D partement des institutions Bureau du D l gu aux violences domestiques Boulevard Helv tique 27 1207 Gen ve T l 41 22 546 89 80 Fax 41 22 546 89 85 violences domestiques etat ge ch www ge ch violences domestiques Page 48 69 Annexe Diapositives De Madame Sylvie Durrer Madame Sylvie Durrer Cheffe de service du Bureau de l galit entre les hommes et les femmes du canton de Vaud BEFH D partement de la s curit et de l environnement Anciennement Professeure de linguistique l Universit de Lausanne et co responsable de la premi re Ecole doctorale l manique en Etudes genre LIBERT PATRIE 0 LOI anton de Val www vd ch egalite Forum Violences domestiques Gen ve Et si l on parlait diff remment de la violence domestique Violence conjugale et galit Sylvie Durrer Cheffe de service Bureau de l galit entre les femmes et les hommes Pr sidente de la Conf rence latine contre la violence domestique 8 octobre 2009 De la myrm cologie Page 49 69 0 TD on ae n 2 www vd ch egalite
8. enfants ce qui induit chez les gar ons de nouvelles violences comme montr notamment l tude de Denis Ribeaud criminologue l Universit de Zurich Cet expert a tabli que les normes de masculinit ainsi que les attitudes patriarcales accroissent le risque de violence chez les jeunes gar ons qui y sont expos s notamment dans leur environnement familial Du point de vue des faits toujours le BEFH se r f re aux statistiques officielles m me si elles comportent des limites 18 Il n existe pour l instant pas de statistiques l chelle nationale sur la violence domestique respectivement la violence dans les relations de couple ni de syst me national de saisie des donn es relatives ces violences L enqu te de l Office f d ral de la statistique Zoder 2008 sur les homicides r v le qu entre Page 17 69 2000 et 2004 250 femmes ont t victimes d homicides ou de tentatives d homicide commis par leur partenaire ou ex partenaire Durant la m me p riode on compte 54 hommes victimes dans le contexte d une relation de couple dont un homosexuel Egger amp Sch r Moser 2008 88 Les statistiques font donc tat d une in galit entre les femmes et les hommes en mati re de violence domestique Cette donn e malgr ses limites semble tre corrobor e par les diverses m ta analyses effectu es qui dans leur grande majorit tendent confirmer qu en mati re de violence domestique les vi
9. l enfant qui est en elle Ce stress pr natal pour les chercheurs est responsable du retard de croissance intra ut rin est un facteur de risque de naissance pr matur e et cela peut avoir des effets long terme sur le d veloppement allant jusqu un empi tement psych soma La violence et le stress li s la situation pr natale peut aboutir au d veloppement de maladies comme le diab te ou l hypertension art rielle Par la suite a peut galement provoquer une r activit plus grande de ces enfants diff rents v nements stressants comme l entr e l cole ou bien encore des situations de vaccinations Pour arriver ces conclusions des travaux ont t men s sur les situations de femmes enceintes pendant le 11 septembre New York travaux auxquels a Page 32 69 particip Dan Schechter ici pr sent et qui m ne actuellement une recherche avec Sandra Rusconi dans mon service et sur les femmes enceintes pendant la temp te de verglas Montr al le m me jour Nous pouvons en conclure qu on peut ne garder aucune inscription mn sique d v nements pr coces comme s il existait une amn sie infantile chez le b b qui vit des situations extr mes Malheureusement cette id e d amn sie infantile peut faire faire beaucoup de b tises en particulier dans le domaine de la douleur Ce sont les anesth sistes eux m mes qui ont rendu sensible la m decine au fait que les enfants taient sensibles la doul
10. son texte Malaise dans la civilisation ne parle pas de malaise mais de malheur se questionnant sur le fait que l tre humain qui vit pourtant avec tant de possibilit s et avec tant de capacit s qui devraient l amener aller plut t du c t du plaisir du principe de plaisir pour vivre dans un quilibre existentiel agr able et pourtant en d pit de toute logique le voil qui favorise sa propre destruction Il devient alors son pire ennemi Sans m me qu il ait se confronter l autre dans un couple par exemple dans la soci t le voila capable d tre violent avec lui m me de se d truire Cette question D o vient le mal est essentielle et se situe probablement l interface du fait biologique du fait psychique et du fait sociologique On la voit galement trait e dans le cadre de la mythologie de la culture avec l id e d une ventuelle faute originelle un crime originaire le meurtre du p re de la horde primitive ou encore la transgression d un interdit Il y aurait l l id e d une faute dont on devrait porter la r demption Chaque religion s est am nag e avec la destructivit comme version de la culpabilit o la culpabilit devient aussi un des masques de la violence de la destructivit de l agressivit l agressivit et la culpabilit seraient les deux faces d une m me probl matique Page 29 69 A la lecture de la psychanalyse on serait tent de dire qu il n est pas entr dans l
11. une prise de responsabilit L explication n gative emp che l acc s l explication causale Au travers la litt rature sur la violence nous avons r pertori une bonne dizaine d explications causales de la violence Elles prennent souvent comme d clencheur de violence des causes externes l individu telles que le stress la paup risation une constitution psychologique de multiples traumas Les th ories qui expliquent la violence pourraient tre repr sent es sch matiquement par des cercles concentriques successifs allant des explications qui localisent les causes du comportement violent comme int rieure la personne jusqu celles qui la localisent la plus l ext rieur la personne Ces th ories sont riches elles refl tent l norme complexit du ph nom ne de la violence Elles sont une inspiration et des fondations pour une r flexion La position de d construction nous engage tre curieux rebelle parfois eu gard ces th ories non iconoclaste La d construction nous invite regarder explorer l effet que les th ories propos es peuvent avoir sur nos pratiques sur nos positionnements en tant que clinicien intervenant social acteurs dans le champ de la sant enseignant ou simplement acteur social Les contraintes du temps ne me permettent pas aujourd hui d explorer en d tail chacune de ces explications mais vous pourrez au besoin ou l envie vous r f rer l article original Regardo
12. Je ne le pense pas mais beaucoup plus pacifiste j en suis convaincue Une telle soci t semble cependant n avoir encore jamais exist Toutes les in galit s ou presque ayant d j t exp riment es et parfois large chelle il me semble qu il est enfin temps de faire preuve d audace et d oser l galit 9 Documents cit s BEFH 2008 Comment a va la maison D pliant multilingue Page 27 69 Egger Th r se amp Schar Moser Marianne 2008 La violence dans les relations de couple Ses causes et les mesures prises en Suisse Bureau f d ral de l galit Gigandet Mich le amp Mosczytz Sara 2006 Violence conjugale d pistage soutien orientation des personnes victimes Protocole d intervention l usage des professionnel le s DOTIP BEFH Godenzi Alberto 1997 Les hommes et la violence la logique de l in galit Promouvoir l galit un d fi commun aux hommes et aux femmes Actes du S minaire international de Strasbourg des 17 et 18 juin 1997 Publication du Conseil de l Europe pp 21 30 Godenzi Alberto amp M ller Georg 2002 Comment viter la violence PNR 40 Communiqu de presse Jaquier V ronique amp Vuille Jo lle 2008 Les femmes jamais criminelles et toujours victimes Charmey Editions de l H be Kuenzli Monard Fabienne 2001 D construction des id es re ues sur la violence une alternative la violence Th rapie familiale 2001 4 no 22 pp 397 412 Organ
13. Pourquoi en suis je arriv l sont inh rentes au processus de deuil li au th me de la violence Ces questions ont le d savantage d induire fr quemment une responsabilit partag e Si je suis dans cette relation a n est pas par hasard je dois bien y tre pour quelque chose moi aussi La personne victime de violence se convainc qu elle est pour quelque chose dans l abus l id e peut prendre la forme de Je l ai provoqu je provoque de la violence chez lui Puis l id e est souvent g n ralis e Je provoque de la violence chez presque tout le monde Ces id es peuvent sur le long terme entra ner d autres id es du type Je suis une mauvaise personne Je ne m rite rien de mieux Je ne suis pas aimable On comprend ais ment comment ces id es limitent la femme victime de violence pour se sortir de cette violence Ces id es augmentent le statut de victime en augmentant le sentiment de honte et de haine envers soi m me Ces id es n aident pas la personne changer partir s en sortir Nous aimons les qualifier d id es restrictives Il est important d affirmer que la femme qui subit la violence a elle aussi des responsabilit s celle de partir quand il y a violence Celle de prot ger les enfants de l exposition directe ou indirecte la violence Les enfants ne peuvent pas s en sortir seuls Vu de l ext rieur on ne se rend pas bien compte de l extr me difficult de partir d une relation viol
14. Qu est cexque cela dita propos de VOUS Kuenzli F 2009 Page 65 69 Explications causales et fonctionnelles Les limites d une explications causale Ethique enspratigue et positionnement Kuenzli F 2009 pisode s de violence Tension Kuenzli F 2009 Etre conscient e et valuer vos th ories sur la violence qu elles soient explicites ou implicites Kuenzli F 2009 Page 66 69 W N sions r flexives E OKA gt 2009 li uen Page 67 69 La paix tu peux la construire La violence tu la subis Jonathan 17 ans Compton Los Angeles Count lll S 1 Kuenzli F 2009 Page 68 69 Coordonn es des intervenant e s Monsieur David Bourgoz D l gu aux violences domestiques Bd Helv tique 27 1207 Gen ve T l 022 546 89 82 David bourgoz etat ge ch Madame Sylvie Durrer Bureau de l galit entre les femmes et les hommes Rue Caroline 11 1014 Lausanne T l 021 316 61 24 Sylvie durrer vd ch Madame Fabienne Kuenzli Ch Pestalozzi 16 1112 Echichens VD T l 079 374 54 75 fk reflexivepractices com Professeur Andr Langaney D partement d Anthropologie et d Ecologie Universit de Gen ve Case postale 1211 Gen ve 4 T l 022 379 69 68 Andre langaney unige ch Professeur Fran ois Ansermet Service de Psychiatrie de l Enfant et de l Adolescent Ch des Cr ts d
15. chers coll gues l utilisation pr cise du langage autour de l influence de la violence Page 38 69 Le langage devient un instrument qui invite limiter l influence de la violence J vite dans mon langage les mots de l homme violent ou la victime mais toujours l homme ayant recours la violence ou la femme victime de violence Ces distinctions langagi res sont essentielles dans ce qu elles repr sentent Elles s parent la personne de son action Ce langage l induit ainsi l invitation au changement L homme est plus qu un homme ayant recours la violence la femme plus qu une victime Le vocabulaire des d ficits psychologiques pr vient souvent un changement Diff rentes d finitions diff rents choix langagiers peuvent parfois ouvrir des portes inattendues inviter les gens se comporter diff remment de mani re moins satur e moins probl matique Autant le langage peut g n rer des possibilit s offrir des opportunit s autant le langage peut contaminer saturer Le langage sur soi celui que l on a propos de l autre celui que l on dit l autre Penser l homme violent ou la femme victime c est penser l tre en termes stables statiques et d finitifs C est implicitement peut tre influencer un demain plus sombre plus noir qu il ne pourrait l tre Les th ories syst miques proposent des constructions diff rentes du probl me Le probl me n est plus bas sur une explication causa
16. demande de parler diff remment de violence domestique Tous les signaux d apaisement sont les bienvenus D cid ment les enjeux sont lev s Le choix stylistique de la consonne phelcystique contraste avec le choix du pronom ON plus familier Qui est donc ce ON qui aurait tant int r t parler diff remment S agit il des associations f ministes des bureaux de l galit des maisons pour femmes des centres pour hommes des th rapeutes des m decins des juges de la police Dans la mesure o j ai t invit e m exprimer je consid rerai que cette suggestion m est particuli rement adress e dans ma fonction de d l gu e l galit bien s r et qu il m est tr s poliment enjoint de parler diff remment de la violence domestique Je ne saurais finir cette br ve analyse linguistique sans souligner l imparfait hypocoristique souvent utilis dans des formulations du type 9 Je voulais vous demander si vous pouviez me rendre un petit service Page 14 69 o il n a pas de valeur temporelle pass e mais une valeur de politesse ou d att nuation Le m canisme de ce type d imparfait est bien identifi 10 En rejetant fictivement le proc s dans le pass et en prenant ses distances gr ce la 3 personne le locuteur att nue la force de ses paroles Alors on n tait pas sage On avait faim Riegel et alii 1996 Grammaire m thodique du fran ais Paris PUF p 309 Avant de traiter cett
17. des centres LAVI des maisons Solidarit s Femmes etc Communiqu s par Profa le centre LAVI par les infirmeries scolaires par les services sociaux etc violencequefaire ch www vd ch egalite 5 Page 50 69 Aud gt Questions propos es gt Les femmes ne sont elles pas aussi auteures de violence domestique gt Peut on dire que plus il y a d galit dans le couple au travail et dans la soci t en g n ral moins il y a de violence ou l inverse gt L galit peut elle accro tre la violence gt Que faut il entendre par galit www vd ch egalite 6 0 T 5 J 5 gt Au fil de expose 1 Introduction 2 Et si l on parlait diff remment de la violence domestique 3 D finition facteurs de risque statistiques 4 La suspension provisoire selon l art 55a CPS 5 Le discours m diatique entre euph misme et silence 6 Pour un discours plus efficace un point de vue de victimes 7 Pour un discours efficace un point de vue de th rapeute 8 L galit selon le BEFH 9 Bibliographie www vd ch egalite 7 Le 2 1 gt Un bref excursus linguistique gt gt enm 8 Et si l on parlait diff remment de la violence domestique www vd ch egalite 8 Page 51 69 iVaud rantn gd gt www vd ch egalite Vauo Es 2 Les actes de la
18. fa on dont l tre humain se repr sente le monde et lui m me Les contraintes ne causent pas le comportement abusif Elles influencent la vie d un homme ou d une femme et peuvent momentan ment emp cher la personne de se r approprier la responsabilit de ses actions Elle ou il peut tre capable d entretenir avec ses proches une relation respectueuse et ouverte Si une personne commet des actes violents elle sera tent e de d velopper des id es contraignantes et non utiles Ces id es restreignent l acc s la prise de responsabilit Elles favoriseront l attribution d une causalit ext rieure la personne En Conclusion Il est essentiel de faire la distinction entre une explication causale et une limitation Il y a une diff rence entre le fait de proposer des causes du comportement et de proposer l individu des facteurs qui peuvent emp cher momentan ment la personne de prendre responsabilit pour ses actes Souvent l explication causale clive une dynamique d j polaris e Il peut y avoir h las une rupture entre l intention et l effet Par l utilisation de questions et la pratique de la r flexivit je m int resse comprendre ce qui a emp ch la personne qui a recours la violence de sortir de la violence et ce qui emp che la personne dans une transaction violente de s en sortir L acteur social influence et est influenc par les questions qu il pose et qu il se pose Sa pens e est influenc e non se
19. me des gar ons et un huiti me des filles Page 22 69 consid re que la violence l gard des femmes est un moyen l gitime Programme national de recherche L enfance la jeunesse et les relations entre g n rations dans une soci t en mutation paru en 2009 Il est apparu aussi que la moiti des enfants consid rait qu il serait difficile de parler de ces probl mes qui pour certains relevaient exclusivement de la sph re priv e En cas de r v lation la peur d une r action impr visible de la part d autrui manait surtout des filles Dans la mesure o les m dias constituent une source d information importante il vaut la peine de lire attentivement les faits divers qui maillent leurs pages Or on constate que les termes de conflit conjugal crise relationnelle diff rends conjugaux drame familial trag die familiale l emportent largement sur ceux de violence dans le couple violence conjugale violence domestique Ce choix de mots n est pas sans importance On retiendra que les d signations privil gi es d une part ont une dimension tr s euph misante et d autre part vitent toute attribution de responsabilit Ainsi le terme d auteur e est il pr f r celui d agresseur ou d agresseuse On soulignera cependant que la notion de crime passionnel une notable exception pr s celle de l affaire Cantat Trintignan semble avoir presque compl tement disparu ce qui d note malgr tout un l ger progre
20. n cessaire de les renverser Mais de quelles id es re ues s agit il S agit il de l id e re ue qui voudrait que les femmes ne sont jamais criminelles et toujours victimes pour reprendre le titre de l ouvrage de V ronique Jaquier et Jo lle Vuille titre choisi par la maison d dition Or je tiens rappeler qu une telle id e n a jamais t v hicul e par le Bureau de l galit vaudois ni par ses partenaires de la Commission cantonale de lutte contre la violence domestique D s lors vous comprendrez qu il m est difficile de parler diff remment Quant la seconde question savoir l galit peut elle accro tre le risque de violence j ai d j commenc apporter un l ment de r ponse J aimerais cependant poursuivre la r flexion en m arr tant quelques instants sur un constat livr par le professeur Alberto Godenzi l occasion d un programme national de recherche r alis en collaboration avec Georg M ller ma tre d enseignement et de recherches l Universit de Fribourg Leur constat peut tre r sum de la fa on suivante 23 La recherche met en lumi re un autre l ment int ressant soit le fait que l activit lucrative de la femme a une influence sur la survenance de conflits Plus la femme est active professionnellement plus les conflits se multiplient notamment en raison du changement de l quilibre du pouvoir entre l homme et la femme Dans ces cas le passage la vio
21. pas 6 qui provoque la violence c est son refus Par ailleurs il est vrai que la violence est souvent son maximum au moment o la personne refuse le contr le refuse la domination et tente de s en extraire Les statistiques le montrent c est l ann e apr s la s paration qui constitue le moment le plus risqu pour la personne victime de violence domestique En effet l objectif de la personne auteure de violence domestique n est pas de faire partir la victime mais de la garder sous son contr le Si la diff rence ne cr e pas n cessairement de l in galit le risque est toutefois grand qu elle d bouche sur une hi rarchisation et donc au final sur l in galit C est pourquoi le Bureau de l galit privil gie une mixit et une galit g n ralis es plut t qu il n encourage un mod le diff rentialiste Toutefois l galit est atteinte non pas quand tous les individus sont identiques ce qui serait de l galitarisme mais quand il y a parit ou quasi parit entre les diff rents groupes sexu s en particulier mais pas seulement et cela prioritairement dans les domaines du droit de la formation de la position professionnelle des ressources conomiques et du pouvoir politique Pour ma part sur la base des tudes et des constats d j tablis je fais l hypoth se qu une soci t plus gale sera non pas sans conflit mais laissera moins de place la violence Est ce qu elle sera totalement pacifiste
22. pour les gar ons perdurent Mais de l autre les jeux lectroniques et programmes de t l vision addictifs sont laiss s la loi de la jungle et du march et proposent des mod les de comportement d une violence effrayante et banalis e Les jeux les dessins anim s et beaucoup de sports de comp tition sont souvent autant d incitations la normalisation et l assimilation du sexisme qu la banalisation de la violence quand ce n est pas de la guerre ou de la torture Dans le meilleur des cas ils ne font que renforcer les st r otypes sexistes sur les comportements Au pire ils incitent directement la violence en g n ral quand ce n est pas aux violences domestiques et sexuelles Page 6 69 Le cadre domestique la violence et les in galit s sociales Je n aurai pas l occasion de d velopper ici cet aspect tr s important des conditions d exercice de la violence Mais je dois voquer au moins le r le de la territorialit dans l expression de l agressivit et la mise en uvre de la violence Les travaux des thologistes de Konrad Lorentz Desmond Morris et Edward T Hall montrent quel point la r duction de l espace dans les conditions de vie artificielles conduit une exacerbation de l agressivit et un stress propice aux r orientations violentes Dans Le zoo humain Desmond Morris comparait la mont e fr quente de l agressivit et du stress dans les villes surpeupl es ce qui se produit qua
23. r pondre comme chez les enfants abandonn s les enfants carenc s il y a quelque chose qui ne se construit pas et l enfant vit un exc s d excitation Ainsi dans la petite enfance les fonctions de protection les fonctions de pare excitation les fonctions d environnement les fonctions de r ponse de l autre sont plus importantes que les fonctions de r ception de perception et de repr sentation Ces fonctions de protection sont essentielles et malheureusement certains sujets ne peuvent pas recevoir cette protection car ils sont pris dans des situations traumatiques traumatis s soit par la vie du monde qui les entoure soit par ce qui vient aussi d eux m mes Nous pouvons m me nous demander c est une question d actualit s il n y a pas des stress pr nataux Est ce que les violences domestiques et les traumatismes qui sont li s commencent lorsque la m re est victime de violences pendant la grossesse dans la vie pr natale Pendant longtemps nous pensions qu avant la naissance il y avait un quilibre inn un abri ut rin que tout tait hom ostatique Aujourd hui dans les travaux scientifiques qui commencent merger il y a la possibilit d une interaction environnement f tus une interaction m re f tus En acc dant ce type de litt rature qui en est encore au niveau de la recherche se pose la dimension de la responsabilit collective de la soci t par rapport la maternit la femme enceinte et
24. vd ch egalite 25 vaud canton de Le discours m diatique E entre euph misme et silence conflit conjugal crise relationnelle diff rends conjugaux drame familial trag die familiale violence dans le couple violence conjugale violence domestique auteur e VS agresseur ou agresseuse homicide meurtre assassinat Elle s est fait violer VS Elle a t viol e VS Un homme l a viol e www vd ch egalite 26 Page 57 69 E D nonciation du stalking mais Silence sur le viol gt L amour pour la premi re fois C tait quand et avec qui Avec la bonne comme tous les bourgeois J avais 14 ans je venais de lire un livre rotique qui m avait chauff Elle s appelait Sidonie Je lui ai dit Viens ici Elle a connu le bonheur sur la moquette Rires gt Le Matin 23 juillet 2008 www vd ch egalite Code p nal suisse 32 Art 193 Abus de la d tresse gt Celui qui profitant de la d tresse o se trouve la victime ou d un lien de d pendance fond sur des rapports de travail ou d un lien de d pendance de toute autre nature aura d termin celle ci commettre ou subir un acte d ordre sexuel sera puni d une peine privative de libert de trois ans au plus ou d une peine p cuniaire www vd ch egalite 28 Un discours jug pas assez direct anton de 4 260 TER Ensemble dis s NONS la Miolence faite aux femmes www vd ch egalite 29
25. DOTIP d clin en deux versions l une pour le personnel m dical et l autre pour le personnel social non sp cialiste de la violence conjugale Le travail en r seau s est par la suite concr tis dans la constitution d une Commission cantonale interdisciplinaire de lutte contre la violence domestique dont l existence et les missions sont maintenant inscrites dans la loi vaudoise d application de la loi f d rale d aide aux victimes d infration LVLAVI Chapitre IV Violence domestique art 19 Art 19 Commission cantonale de lutte contre la violence domestique Le Conseil d Etat institue une commission cantonale de lutte contre la violence domestique et nomme ses membres pour la dur e de la l gislature La pr sidence est assur e par la cheffe du Bureau de l galit entre les femmes et les hommes Art 20 Missions La commission cantonale de lutte contre la violence domestique a labore un concept de mesures de pr vention et de lutte contre la violence domestique en tenant compte de l existant et le propose au Conseil d Etat b propose la mise en place de mesures concr tes pour pr venir et lutter contre la violence domestique c favorise la collaboration interinstitutionnelle d encourage la coordination des activit s des instances administratives et judiciaires de l Etat ainsi que des organisations priv es concern es par la violence domestique Le travail de collaboration entre l
26. Page 58 69 vaud TD 5 O 1 est jaloux Il me surveille dit qu il m aime mais Textes labor s partir de r cits de femmes confront es la violence conjugale Photos faites l tranger Si je ne veux pas faire l amour me frappe La derni re fois avec lui il se f che il m a cass le poignet il m insulte Je n ose pas le quitter me force J ai honte F licienne 25 ans Yverdon les Bains www vd ch egalite LIBERT PATHE Vaid www vd ch egalite J ai peur de lui Sanije 36 ans Morges Chantal 52 ans Aigle 30 Un discours confrontant A Fa aE din Fi ri et Pre Pr En Pacs Te om Lai de A F EFE HE Art JO d 0 E r a 8 H HEALD OL in te TI 31 Page 59 69 Comment a va la maison Vaid gt Document en fran ais l mentaire avec traduction en plusieurs langues anglais espagnol portugais italien albanais serbo croate arabe turc etc gt Document simple permettant aux femmes de s identifier aux t moignages l instar d autres campagnes internationales gt Collaboration avec le Centre d accueil MalleyPrairie et Appartenances gt
27. a destructivit qui fait son agressivit mais bien plut t de son humanit II y a quelque chose chez l humain qui l am ne tre plus destructeu que sa nature le lui impose Peut tre est ce parce que l humain est d natur en lui m me qu il est si destructeur Finalement les humains sont des d natur s d natur s par le langage d natur s par la soci t d natur s par l autre Le serions nous moins si l on avait le programme de l instinct Quand on voit une poule faisane et un faisan se faisant la cour durant la p riode des amours a a l air compl tement programm extraordinairement r gl par l instinct a marche parfaitement Voyez des humains en couple a a l air beaucoup plus compliqu m me dans les circonstances les plus favorables Comme si on avait perdu le mode d emploi Les humains ce sont peut tre des vivants qui ont perdu le mode d emploi Et qu est ce qui fait que ce mode d emploi a t perdu Qu on n est plus dans le domaine de l instinct mais dans l ordre de la pulsion et que parmi les pulsions il y a aussi une pulsion de destruction Freud a eu des intuitions qui restent fondamentales aujourd hui en ouvrant dans son uvre toute une s rie de questions sur la probl matique de la destructivit de ce qu il a appel la pulsion de mort l uvre chez le sujet comme dans la civilisation Mais il n y a pas eu besoin d attendre Freud pour cela Baltasar Graci n par exemple dans son livre E
28. accompagne pour la victime d un sentiment de contrainte et de danger pour l auteur e d une volont de contr le www vd ch egalite 13 Vaud OMS Gen ve 2002 LIBERT pate gt La violence plus sp cifiquement conjugale comprend la violence conomique la violence psychologique la violence physique et la violence sexuelle OMS Gen ve 2002 gt Tout autant que les actes d agression physiques comme les coups de poing ou de pied la violence inflig e par le partenaire comprend les rapports sexuels impos s et d autres types de coercition sexuelle des formes de harc lement psychologique comme intimidation ou humiliation ainsi que des comportements de contrainte comme isoler une personne de sa famille et de ses amis ou lui restreindre l acc s une information et une assistance OMS Gen ve 2002 b Bien que les femmes puissent faire preuve de violence l gard de leur partenaire masculin et qu il puisse galement y avoir des actes de violence entre partenaires du m me sexe l essentiel du fardeau dans ce domaine est support par les femmes victimes de partenaires masculins OMS Gen ve 2002 P OMS Organisation mondiale de la sant d 2002 Rapport mondial sur la violence et la sant R sum Copenhague www vd ch egalite 14 Page 53 69 d La violence dans les relations de couple Ses causes et les mesures prises en Suisse 2008 vai va
29. andes de parler diff remment manant par exemple de femmes victimes de violence domestique Nous en avons fait l exp rience avec des migrantes qui ont accept de nous aider r aliser un d pliant multilingue 6 Pour un discours plus efficace un point de vue de victimes Dans le cadre d un projet de d pliant multilingue nous avons donc collabor avec une douzaine de femmes migrantes concern es par la probl matique de la violence domestique Nous avons commenc par soumettre leur valuation notre mat riel d information sur lequel elles ont t assez critiques le consid rant comme trop allusif pas assez direct et explicite Ces femmes aspiraient un style de communication diff rent empruntant la forme de t moignages inspir s de leur v cu Page 24 69 28 Il est jaloux Il me surveille Il dit qu il m aime mais il m insulte Je n ose pas le quitter F licienne 25 ans Yverdon les Bains Il ne veut pas que je travaille Il ne me donne pas d argent Je ne sais plus quoi faire Carmen 42 ans Nyon Si je ne veux pas faire l amour avec lui il se f che Il me force J ai honte Jelena 36 ans Morges II me frappe La derni re fois il m a cass le poignet J ai peur de lui Chantal 52 ans Aigle Sonia 32 ans Lausanne Son mari lui a donn 3 coups de couteau Elle est morte le 10 f vrier BEFH Comment a va la maison D pliant multilingue Lausanne BEFH Elles aspiraient aussi que ce qu
30. aney G n ticien Universit de Gen ve D partement d anthropologie et d cologie Il convient d effectuer une distinction claire entre l agressivit qui est une pr disposition d velopper un comportement d agression et cette agression elle m me que l agressivit peut ventuellement d clencher conduisant en particulier aux violences domestiques cons quences sociales On doit aussi noter que la relation entre agressivit et agression n est pas toujours vidente pour Konrad Lorentz un pr dateur attrapant une proie n tait pas agressif tandis que pour Henri Laborit il l tait En fait Lorentz pensait l agression comme intra sp cifique entre individus qui se reconnaissent de m me esp ce ce qui n est surement pas le cas de la pr dation du H ron capturant une grenouille Mais un mammif re pr dateur attaquant une proie qui se d fend devient manifestement agressif que ce soit entre chat et rat ou chien et chat On notera aussi que des animaux v g tariens sont souvent tr s agressifs Le lien entre pr dation animale et agressivit est donc faible ou absent La relation entre agressivit et violence est encore moins vidente si l on prend en 6 toutes les violences d ordre psychologique qui peuvent tre exerc es froid sans agressivit apparente Avant de commencer cet expos je voudrais pr ciser mes positions sur deux points importants pour ce sujet D abord je pense que l agr
31. ant alors les hommes sur ce plan galement Or le taux de d linquance des femmes a toujours suivi la m me courbe que celui des hommes augmentant et diminuant aux m mes p riodes et dans les m mes proportions si bien que le ratio entre les deux sexes est demeur constant Jaquier amp Vuille 2008 15 Jaquier V ronique amp Vuille Jo lle 2008 Les femmes jamais criminelles et toujours victimes Charmey Editions de l H be 20 Page 55 69 4 De petites mais de fr quentes victimes gt Sur ce point il existe un consensus les chercheurs s accordent sur le fait que les femmes commettent surtout des d lits peu graves et non violents Jaquier amp Vuille 2008 18 gt En Suisse les femmes repr sentent 66 6 des victimes d homicide domestique contre 25 en moyenne pour les autres cat gories Aux Etats Unis les tendances sont quasi identiques les femmes repr sentant g n ralement moins d un quart des victimes mais plus de la moiti d entre elles dans les homicides domestiques ou familiaux Jaquier amp Vuille 2008 56 J 2 _ gt Des victimes qui s en sortent gt la majorit des femmes victimes de violences domestiques quittent leur partenaire Peut tre pas la premi re gifle peut tre pas dans les premiers mois mais t t ou tard une grande partie parvient le faire La question se pose alors de savoir pourquoi quitter un
32. cation de la violence fonctionne selon un cycle avec trois phases distinctes tension pisodes violent lune de miel Walker n explique pas le pourquoi de la violence Elle explique comment la violence s installe s intensifie et se perp tue Page 42 69 Ce mod le explique pourquoi il est si difficile de se sortir de la violence Cette explication fonctionnelle est plausible aussi de par son application clinique Quand je mentionne dans ma pratique l explication fonctionnelle de Walker des femmes victimes de violences je re ois peu pr s chaque fois la m me r ponse Comment avez vous su C est exactement ce que je vis la maison C est qui cette Madame Walker A plusieurs points de vue la th orie fonctionnelle de Walker sur la violence simule certaines th ories sur l addiction Ce parall le rend cette th orie extr mement int ressante L indice de co morbidit est lev entre alcoolisme addiction et violence Walker montre quel point comme dans l addiction il est difficile de se sortir de ces transactions violentes Pour la femme c est une des choses les plus difficiles au monde que de partir L abus a quasi limin toute la confiance que la femme avait en elle La femme comme l homme devient d pendante de ce cercle addictif qu est la violence D pendante de cet instant de plus en plus rare et de plus en plus court qu est la lune de miel comparable au high de l addiction Ce cercle de la vio
33. ctimes sont plut t f minines et qu en mati re de violence communautaire les victimes sont plut t masculines Enfin dans les deux cas les auteur e s sont plut t masculins C est ce que r v le une r cente m ta analyse effectu e par deux criminologues de l Universit de Lausanne V ronique Jaquier et Jo lle Vuille 19 Dans les ann es 70 on a souvent dit que le taux de criminalit des femmes augmentait beaucoup plus rapidement que celui des hommes et qu elles devenaient de plus en plus violentes Une partie des chercheurs consid rait que en r clamant l galit conomique juridique et sociale entre les genres le f minisme avait aussi provoqu une galit dans le domaine de la criminalit les femmes rattrapant alors les hommes sur ce plan galement Or le taux de d linquance des femmes a toujours suivi la m me courbe que celui des hommes augmentant et diminuant aux m mes p riodes et dans les m mes proportions si bien que le ratio entre les deux sexes est demeur constant Jaquier amp Vuille 2008 15 Aujourd hui les femmes sont plus libres de leurs mouvements du moins dans les pays occidentaux sortent beaucoup et ont donc de nombreuses occasions de r aliser des d lits Pourtant ceux ci demeurent moins nombreux que ceux exerc s par leurs coll gues masculins 20 Sur ce point il existe un consensus les chercheurs s accordent sur le fait que les femmes commettent surtout des d lits p
34. de psy v hicule souvent l id e l on peut d celer les causes de notre comportement et dans un second temps se sentir mieux Comme s il y avait un lien inductif je comprends donc je vais mieux Ce dogme est bas sur une croyance en une causalit lin aire unidirectionnelle qui va du pass au pr sent Permettez moi une remarque h r tique ni dans ma propre exp rience ni avec mes patients n ai je jamais eu la chance de constater l effet magique attendu Mais peu importe mon aveuglement personnel Chaque point de vue est influenc par des id es ou des a priori qui transforment et modifient notre compr hension de la r alit Ma position comme clinicienne comme psychoth rapeute n est pas neutre J influence tout syst me humain que j ai le privil ge d approcher et suis transform par celui ci Les id es socio constructivistes dont je me r clame mettent en vidence la nature relationnelle et g n ratrice du langage Le langage cr e des possibilit s des ouvertures Penser par exemple la violence et la dire la m diatiser c est aussi courir le risque de penser la violence en terme stable risquer de laisser la violence une plus longue viabilit que celle que l on aimerait lui laisser Le langage peut cr er d autres r alit s th rapeutiques Il a le potentiel de transformer et de changer Il est aussi vaste et infini en vari t et en expression que les personnes qui l utilisent Je vous invite tester pour vous m me
35. e 4 69 En cons quence dans une population non s lectionn e on peut s attendre une tr s forte variation de l agressivit individuelle due la diversit g n tique de la population Ceci correspond assez bien ce que l on observe effectivement dans les populations naturelles d animaux tandis que les diff rences d agressivit entre esp ces voisines r sultent sans doute de s lections naturelles diff rentes au cours de leurs histoires s par es Le patrimoine g n tique humain et le syst me neurologique et hormonal en cause dans l agressivit sont largement partag s avec ceux des autres mammif res et m me de tous les vert br s On peut donc penser que les pr dispositions agressives sont tr s variables d un individu l autre et que nous pourrions nous aussi tre s lectionn s g n tiquement pour ou contre l agressivit Une culture humaine qui aurait r serv la reproduction une minorit tr s agressive chaque g n ration pendant des mill naires aurait sans doute fabriqu des monstres g n tiques violents en particulier si elle entretenait la pratique de cette violence par l ducation Fort heureusement les g n rations humaines sont assez longues et les cultures assez changeantes pour qu aucun Reich f t t il Spartiate ou Afghan ne dure mille ans et fabrique un monde de brutes g n tiques Ce qui ne veut pas dire malheureusement que culture et ducation ne puissent pas aussi
36. e BEFH et les milieux concern s par la violence domestique s est intensifi avec la mise sur pied au niveau romand d un site interactif violencequefaire ch qui comporte un volet pour les jeunes comeva ch et qui offre une r pondance pour les trois publics prioritairement vis s victimes auteur e s entourage Page 11 69 ainsi que des informations pour les milieux professionnels les aidant d pister et orienter les personnes concern es Plus r cemment ce travail en r seau s est encore accru par la cr ation d une Conf rence latine contre la violence domestique qui a pris le relais de la Conf rence romande de l galit au sein de laquelle s effectuait jusqu alors la coordination romande Le Bureau du d l gu aux violences domestiques et le Service pour la promotion de l galit du canton de Gen ve font partie de cette conf rence qui est pr sid e pour l instant par le canton de Vaud et qui dispose d un financement du Bureau f d ral de l galit entre femmes et hommes Ce premier bref panorama effectu venons en l objet du forum de ce jour et de mon intervention qui r pond une sollicitation une commande du Bureau du d l gu aux violences domestiques Les commandes sont toujours int ressantes dans la mesure o elles incitent revisiter sa r flexion et sa position au risque parfois de les modifier quitte aussi les r affirmer Voici les questions qui m ont t plus pr
37. e Champel 41 1206 Gen ve T l 022 382 89 55 Francois Ansermet hcuge ch Madame Christelle Mandallaz Coordinatrice et animatrice des Forums Violences Domestiques Christelle mandallaz ch Page 69 69
38. e de conclusion que signifie galit 9 Bibliographie Page 9 69 1 Introduction C est un grand honneur de prendre la parole devant un parterre nombreux et par certains c t s intimidant car je ne suis pas une sp cialiste de la violence domestique mais 6 g n raliste des questions d galit et de genre Les questions de genre ont ceci de formidable qu elles donnent souvent l envie aux responsables de forums d y convier des sp cialistes d autres disciplines Ainsi cet t quand la Radio suisse romande a souhait aborder la question des femmes de carri re elle a sollicit pour me donner la r plique un myrm cologue La situation inverse ne m est encore jamais arriv e Je n ai jamais eu l occasion en tant que sp cialiste du genre d intervenir dans une r union de myrm cologues Pour ma pari j ai toujours grand plaisir tendre mes connaissances et largir mon horizon et je remercie mon pr d cesseur de m avoir clair sur certains aspects de l agressivit animale En tant que cheffe du Bureau de l galit entre les femmes et les hommes du canton de Vaud BEFH je suis amen e traiter aussi bien de formation que d emploi autant de la Journ e Oser tous les m tiers que de la r daction pic ne de l accueil pr scolaire et parascolaire des enfants que du contr le de l galit salariale dans les proc dures de march s publics ou de la violence domestique Pour ce qui est de la v
39. e demande de parler diff remment qu on ne saurait refuser tant elle est nonc e poliment il me faut quand m me pr ciser la parole du Bureau de l galit entre les femmes et les hommes du canton de Vaud en mati re de violence domestique Je commencerai par clarifier en quelques mots la position du BEFH sur les questions de d finition de facteurs et situations de risque et de statistiques 3 D finition facteurs de risque et statistiques Le BEFH d finit la violence domestique de la fa on suivante 11 Toute atteinte l int grit psychique ou physique exerc e par une personne sur une autre dans le cadre d une communaut de vie et qui s accompagne pour la victime d un sentiment de contrainte et de danger pour l auteur e d une volont de contr le A la suite de l Organisation mondiale de la sant OMS r sum du Rapport mondial sur la violence et la sant Gen ve 2002 j ajouterai que la violence domestique peut tre physique sexuelle psychologique ou conomique 12 La violence plus sp cifiquement conjugale comprend la violence conomique la violence psychologique la violence physique et la violence sexuelle OMS Gen ve 2002 Ces diff rentes formes de violence peuvent h las appara tre de fa on isol e concomitante ou successive 13 Tout autant que les actes d agression physiques comme les coups de poing ou de pied la violence inflig e par le partenaire comprend l
40. e plan de la cr ation que l homme soit heureux Pourtant le principe de plaisir est au centre de la psychanalyse il serait enracin au plus profond de chacun de nous cherchant son issue dans une d charge d excitation permettant d atteindre ce plaisir mais il est aussi sans arr t malmen par une autre force universelle qui cherche querelle cette programmation Il y aurait quelque chose chez l humain dans la soci t dans la culture qui va fondamentalement l encontre du plaisir Il est donc tr s important de situer le processus de la violence de la destructivit dans les ph nom nes collectifs de civilisation dans ces pi ges tels que le patriarcat l in galit entre les sexes les discriminations les diff rences Socio conomiques dans des l ments dits ext rieurs Mon expos va compl ter ce qui vient d tre dit dans les deux expos s pr c dents en se centrant davantage sur ce que sont les sources subjectives de la destructivit Par sources subjectives je veux dire qu en enlevant les dimensions destructrices propres certains instincts biologiques en enlevant les facteurs d in galit de discrimination conomiques il y a quelque chose chez l humain qui continuerait aller vers la destructivit Comment peut on penser ce mouvement interne qui nous fait aller sur cette voie tout en tenant compte des facteurs externes Pour la psychanalyse il ne s agit pas de l animalit de l homme qui fait s
41. elations de couple et que les facteurs favorisant l mergence de la violence sont complexes L apparition de la violence pr suppose en tout cas un amalgame de plusieurs facteurs CK Tous les experts et expertes th matisent ce ph nom ne Egger amp Moser 2008 42 15 Les expert e s mentionnent quatre facteurs centraux li s l apparition de comportements violents dans les relations de couple les relations entre femmes et hommes ancr es dans une culture patriarcale et inh rente cet aspect la socialisation li e la vision st r otyp e du r le des deux sexes deux facteurs intervenant au niveau de la soci t les processus d apprentissage social facteur individuel et la banalisation et la tol rance de la violence facteur caract re politique et soci tal plus large Egger 8 Moser 2008 42 En r sum les expert e s s accordent reconna tre les causes suivantes 16 Principales causes de la violence domestique culture patriarcale vision st r otyp e des r les des femmes et des hommes parcours individuel position soci tale sur la violence Page 16 69 Toutefois il appara t que la relation de causalit n est pas simple et lin aire La pr sence d une caract ristique ne suffit pas bien souvent induire elle seule le probl me Il existe des facteurs d clencheurs et des situations risque 17 Principaux facteurs d clencheurs et situations risque phases de t
42. ent de renoncer l orthodoxie Page 25 69 causale Permettez moi titre illustratif de citer une r flexion lue dans un article d une intervenante qui prendra la parole ult rieurement 29 Aucune explication n est plus vraie ou plus juste qu une autre certaines si ent mieux au contexte que d autres Certaines sont plus utiles aux clients que d autres Kuenzli 2001 399 Si j ai bien compris ce propos il s agirait alors d avoir une approche plus individuelle qui tienne compte de la diversit des individus et des situations de leurs capacit s entendre certains discours Si je peux comprendre un tel choix professionnel l gard d une personne en th rapie si je peux admettre cette option pragmatique et efficace sur le plan individuel en revanche je m interroge ses effets long terme Je crains qu il y ait l un hiatus du point de vue de la coh rence des approches et que cela ne nous am ne un relativisme qui trouble le discours public sur la probl matique Nous sommes face un vrai d bat 8 En guise de conclusion que signifie galit Je conclurai sur la derni re question qui m a t adress e Que signifie galit entre les femmes et les hommes 30 Dans la perspective du BEFH l galit des sexes signifie que tout tre humain doit tre libre de d velopper ses propres aptitudes et de proc der des choix ind pendamment des restrictions impos es par les r les tradi
43. ente Pour un temps les femmes se mettent dans un plus grand danger Le choix de partir implique souvent une p joration dramatique de la situation de la femme sur le point de vue conomique social et psychologique En se prot geant les femmes victimes de violence prot gent leurs enfants de la violence qu ils subissent ou qu ils observent Dans bien des cas elles emp chent la perp tuation de la violence pour des g n rations enti res Le danger pour qui d cide de centrer le dialogue sur l explication causale est que souvent il s ensuit pour le patient client une recherche de l attribution d un coupable Si la violence est consid r e comme une r ponse au stress ou aux conflits ces facteurs peuvent devenir involontairement les causes de l abus Il y a alors cr ation d une causalit lin aire thiquement inacceptable du type Si je subis du stress alors juse de violence De ce pr suppos celui de la justification il n y a qu un pas Le glissement une justification du type Je n y peux rien si je suis violent c est cause de est facile effectuer Page 45 69 Comment aider La place et le positionnement choisir Une alternative la violence Les psychoth rapeutes qui partent de l id e de faire accepter la responsabilit auront probablement la malheureuse surprise de se retrouver nez nez avec de la r sistance Ceux qui cherchent comprendre comment et o l id e ou la repr sentation de
44. es G n tique et agressivit Dans le cas de l agressivit comme dans celui des dimensions corporelles ou de beaucoup d autres caract res quantitatifs c est dire d fini par une intensit et non par 6 pr sence ou absence on peut s lectionner en dix vingt g n rations par s lection artificielle massale choix des reproducteurs les plus performants pour le caract re recherch des lign es d individus pr sentant de mani re stable des intensit s fortes ou faibles du caract re De multiples exemples pratiques de cette s lection artificielle sont bien connus de tous ils concernent les animaux de combai tels que chiens coqs taureaux et m me poissons combattants ou bien les animaux de compagnie choisis et s lectionn s au contraire pour leur absence d agressivit Selon les cas cela fait des si cles ou m me des mill naires que les Tha s les Chinois les Philippins les gens du Nord ou les Espagnols ont choisi les reproducteurs les plus agressifs 3 chaque g n ration pour obtenir les races domestiques violentes qui leurs permettent dans des conditions d termin es d organiser leurs combats spectacles et paris Le choix des reproducteurs est un choix de g nes Si dans le cas qui nous occupe les g nes d terminant un niveau ou un potentiel d agressivit et leur fonctionnement physiologique ne sont pas connus la r ponse la s lection massale prouve qu il en existe Pag
45. es conditions de logement Elles n pargnent pas pour autant les milieux type luxe calme et volupt o l espace disponible n est pas compt mais o la territorialit peut concerner des champs abstraits comme le pouvoir la r partition du temps entre travail et vie domestique ainsi que le domaine des id es L id ologie profond ment malsaine de la comp tition dans le travail le sport ou l conomie s importe souvent dans les familles avec ses st r otypes sexistes dans des contextes o Page 7 69 elle n a rien faire Elle conduit alors des conflits r currents souvent incompris quand ce n est pas au m pris ses souffrances et ses exactions Page 8 69 II Violence conjugale et galit Par Madame Sylvie Durrer Cheffe de service du Bureau de l galit entre les hommes et les femmes du canton de Vaud BEFH D partement de la s curit et de l environnement Anciennement Professeure de linguistique l Universit de Lausanne et co responsable de la premi re Ecole doctorale l manique en Etudes genre Plan 06 06 1 Introduction 2 Et si l on parlait diff remment de violence domestique 3 D finition facteurs de risque et statistiques 4 La suspension provisoire selon l art 55a CPS 5 Le discours m diatique entre euph mismes et silences 6 Pour un discours plus efficace un point de vue de victimes 7 Pour un discours efficace un point de vue de th rapeute 8 En guis
46. es liens pr coces dans un contexte de violence domestique en particulier pendant les p riodes de la grossesse et de la p rinatalit En partant du principe qu il existe une fonction hom ostatique de la trace qui permet un certain quilibre biologique gr ce entre autres la r ponse de l autre qui favorise les r gulations du principe de plaisir pourquoi cela fonctionnerait si mal lorsqu on parle d quilibre psychologique La on s interroge sur la question de l interface entre le biologique le neurobiologique le g n tique et le psychique Alors que sur le plan biologique tout est fonctionnel que les facteurs de r gulation que comporte le r seau neuronal fonctionnent que s accomplit le programme g n tique comment les humains dysfonctionnent autant C est l un probl me tout fait complexe qui se situe l interface de l tat du corps qui va agir pour liminer un exc s d excitation du somatique et de la trace mn sique laiss e par l exp rience v cue et son traitement cognitif Ainsi la trace a une fonction d inscription de l exp rience mais elle a aussi une fonction de traitement de cette excitation de traitement de la d tresse Nous pouvons donc signifier une interaction entre ce qui est de l ordre du langage autre vivant qui est inscrit sur les choses ce qui est de l ordre des repr sentations et ce qui est de l ordre de l tat du corps De plus en allant plus loin on pourrait prendre l exemple d
47. es rapports sexuels impos s et d autres types de coercition sexuelle des formes de harc lement psychologique comme intimidation ou humiliation ainsi que des comportements de contrainte comme isoler une personne de sa famille et de ses amis ou lui restreindre l acc s une information et une assistance OMS Gen ve 2002 Page 15 69 L OMS observe que la violence domestique ne concerne pas galement les femmes et les hommes Bien que les femmes puissent faire preuve de violence l gard de leur partenaire masculin et qu il puisse galement y avoir des actes de violence entre partenaires du m me sexe l essentiel du fardeau dans ce domaine est support par les femmes victimes de partenaires masculins OMS Gen ve 2002 Pour ce qui est des facteurs de risque le canton de Vaud comme plusieurs autres cantons dont Gen ve a eu l occasion de rappeler sa position l occasion d un bilan intitul La violence dans les relations de couple Ses causes et les mesures prises en Suisse R alis fin 2008 ce bilan fait suite au postulat de la Conseill re nationale Doris Stump qui demandait au Conseil f d ral un rapport sur les causes de la violence dans l environnement social proche Concernant les causes les enqu trices signataires font tat d un tr s large consensus parmi les sp cialistes de la question 14 est incontest que plusieurs causes concourent l apparition de la violence dans les r
48. essivit humaine n est qu une expression particuli re 6 agressivit animale dont les m canismes neurobiologiques et hormonaux sont tr s semblables et tr s conserv s chez la plupart des mammif res quand ce n est pas chez l ensemble des vert br s Ceci donne des indications pr cieuses en particulier gr ce aux nombreuses observations et exp riences sur l animal que lon ne pourrait pas r aliser sur des humains Page 3 69 Ensuite bien que g n ticien et sp cialiste de l volution je suis tr s oppos en g n ral aux interpr tations h r ditaristes et aux abus d interpr tation de comportements par la g n tique En particulier dans le monde anglo saxon les sociobiologistes et autres adeptes de la pr tendue psychologie volutionniste voient de la g n tique partout alors que notre mat riel g n tique est beaucoup trop limit pour expliquer la plupart des ph nom nes li s l apprentissage la culture et la complexit d ordre tr s sup rieure de notre cerveau Ne comptez donc pas sur moi pour d velopper ici les soi disant r sultats sur les g nes du crime de l intelligence de l homosexualit de l infid lit conjugale pour ne citer que les exemples les plus aberrants et les plus m diatis s Mais cet avertissement est n cessaire car l agressivit est un cas particulier o l existence de facteurs ou d un terrain g n tiques est d montr e m me si ses modalit s restent myst rieus
49. eu graves et non violents Jaquier amp Vuille 2008 18 21 En Suisse les femmes repr sentent 66 6 des victimes domestique contre 25 en moyenne pour les autres cat gories Aux Etats Unis les tendances sont quasi identiques les femmes repr sentant g n ralement moins d un quart des victimes mais plus de la moiti d entre elles dans les homicides domestiques ou familiaux Jaquier amp Vuille 2008 56 Page 18 69 Ainsi jusqu preuve du contraire la violence dans le couple est un d lit qui reste majoritairement masculin Certaines personnes seront peut tre d ues par cette information qui n est pas in dite mais que je consid re comme une excellente nouvelle les femmes n ont pas rattrap leur retard dans ce domaine et ne semblent pas tre en voie de le rattraper S il s agit d une bonne nouvelle c est qu il nest videmment pas souhaitable de viser l galit dans la violence Voici donc un premier l ment de r ponse la question initiale plus d galit dans la soci t n a pas amen plus d galit dans la violence Je souhaiterais insister sur deux autres points qui ne semblent pas avoir toujours t clairement entendus Premi rement tout homme n est pas un agresseur en puissance de m me que toute femme n est pas une victime qui s ignore M me si cela est parfois difficile entendre ou croire l ennemi N 1 pour la grande majorit des femmes et des hommes enga
50. eur alors que l on pensait que ce n tait pas le cas du fait que la s miologie de la douleur physique chez l enfant est diff rente de la s miologie de la douleur physique chez l adulte Par exemple un enfant trop calme qui est comme p trifi sid r repli sur lui peut tre atteint de douleurs chroniques et aigues qui l emp chent de mettre en marche des m canismes de d fense pour aller contre celles ci la diff rence de l adulte Donc avec une fausse interpr tation de la s miologie de la douleur chez l enfant et la croyance qu il n y avait pas de m moire des exp riences v cues des interventions chirurgicales sans anesth sie ont t faites sur des jeunes enfants Nous pouvons donc parler de d ni de la souffrance des enfants de leurs douleurs ce d ni a port sur la vie pr coce de l enfant sur les liens pr coces mais aussi sur la p riode pr natale La question des violences domestiques et des violences dans la p riode de la maternit est aujourd hui un probl me fondamental car la m moire implicite qui met en jeu d autres syst mes neuronaux par exemple le complexe amygdalien qui est comme une m moire motionnelle existe et se d veloppe d s le d but de la vie la diff rence de la m moire explicite qui se d veloppe progressivement 065 l ge de trois ou quatre ans Les tudes exp rimentales actuelles inf r es dans la clinique th rapeutique vont plus loin en parlant de m moire implicite pr sen
51. fabriquer beaucoup plus vite et sans bricolage g n tique des brutes presque aussi redoutables Ce que je qualifierai pour faire bref de machocratie et l oppression des femmes durent depuis des mill naires Elles touchent la plupart des soci t s en particulier dans les pays d velopp s On ne peut ignorer que les g nes qui font les m les conduisent fabriquer plus de l hormone dite m le la testost rone que ceux qui font les femelles Et qu il existe un lien direct entre les taux de testost rone dans le sang et l agressivit chez tous les vert br s ainsi que l ont montr de tr s nombreuses tudes sur les mammif res et les oiseaux Les esp ces dont l agressivit est saisonni re tels les cerfs les canards et beaucoup de passereaux territoriaux comme les m sanges confirment de mani re spectaculaire ce lien entre variation de la production hormonale et comportement Il y a donc sans aucun doute de la g n tique et de la physiologie dans les diff rences spontan es d agressivit entre humains m me si ducation et culture conduisent selon leur pratique des r sultats tr s diff rents en termes d agression et de violence Page 5 69 Comme les hommes et les femmes fabriquent les m mes hormones sexuelles mais dans des proportions assez diff rentes les hommes qui fabriquent habituellement beaucoup plus de testost rone ont sans doute hors culture et ducation une pr disposition l agression s
52. ffer sur l autre pour survivre puis se construire Au commencement de la vie serait la destructivit la destructivit par rapport au vivant en exc s au trop plein d excitation en nous sa naissance le petit d homme est dans une d pendance absolue par rapport son milieu Et pour traiter cette d tresse cet inach vement qui est au Page 31 69 commencement de sa vie il lui faut l autre il lui faut l acte de l autre il lui faut l action sp cifique de l autre qui lui permet de d charger son excitation une d charge de la tension qui lui permet d inscrire le trajet de la pulsion dans le d sordre de tout ce qu il ressent changement de temp rature changement de syst me respiratoire le froid la faim Il a besoin de l autre qui lui permet de d charger cette excitation et d atteindre un certain plaisir qui n est pas totalement malgr mon discours exclu de la vie forc ment ce qui va l aider construire peu peu des traces li es des tats somatiques Un sujet va donc se construire petit petit L exp rience laiss e par la rencontre avec l autre a une fonction de r gulation une fonction hom ostatique une fonction d quilibration qui vient de l autre A son inach vement et sa d tresse il trouve une solution partir de l autre Comme l voquait Bernard Golse si Sartre disait l enfer c est les autres on pourrait dire l enfer c est l absence de l autre C est dire que si l autre n est pas l pour
53. g s dans la lutte contre la violence domestique n est pas l homme mais le patriarcat responsable au premier chef des in galit s entre elles et eux Secondement j aimerais rappeler la suite de V ronique Jaquier et Jo lle Vuille que les femmes victimes ne sont pas condamn es le demeurer 22 la majorit des femmes victimes de violences domestiques quittent leur partenaire Peut tre pas la premi re gifle peut tre pas dans les premiers mois mais t t ou tard une grande partie parvient le faire La question se pose alors de savoir pourquoi quitter un partenaire violent prend du temps et pourquoi certaines femmes demeurent prisonni res d une relation abusive et ne parviennent pas partir alors m me que leur vie est en jeu Jaquier amp Vuille 2008 67 Cela tant il nous manque aussi des connaissances sur les causes et facteurs de risque de la violence exerc e par les femmes sur les hommes Des tudes sur les hommes victimes doivent tre conduites mais elles ne peuvent tre faites dans un esprit de revanche envers les f ministes ces pionni res qui ont eu le grand m rite de mettre sur la place publique un probl me qui tait confin dans la sph re priv e Page 19 69 Par ces consid rations est ce que je r ponds l injonction tr s polie qui m a t faite de parler diff remment de la violence domestique d interroger les id es re ues son propos de les d fier et si
54. gir diff remment Qui en serait le plus surpris Si au moment o son poing allait cogner serrer la gorge de sa femme et frapper le poing de Marc s tait soudain ouvert d li que se serait il pass qu aurait il pu faire de diff rent e S il avait pu choisir de dire quelque chose ce moment qu est ce qu il aurait dit pens e Qu aimerait il que son geste dise sur lui e Si Julien ne frappait pas Sylvie que ferait il de diff rent Quelle diff rence aurait fait cette diff rence e Qu est ce qui serait diff rent dans la vie de Julien et de Sylvie s il n y avait pas de violence Quy aurait il la place de la violence Page 40 69 Il y a aussi une question qui nous semble aussi fondamentale que troublante qui adresse naturellement et suscite la limite de l autre qui n est souvent pas l o on le souhaiterait mais qui existe bel et bien Cette question pourrait tre e Ace moment pr cis quand le regard de votre femme vous a parut suppliant pourquoi avez vous choisi d arr ter de frapper d arr ter de serrer son cou e Pourquoi avez vous arr t ce moment l Ces questions sous entendent une position de curiosit de la part de l intervenant Qu est ce qui emp che la personne d agir diff remment Qu est ce qui l emp che de trouver des alternatives la violence du moment Que devrait il se passer de diff rent Ces questions invitent l autre un mouvement
55. iolence domestique le BEFH travaille depuis une dizaine d ann es sur cette probl matique en collaboration troite avec de nombreux milieux sp cialis s Afin que son action soit la plus pertinente possible il a effectu en 1999 et en 2002 en collaboration avec l Institut universitaire de m decine sociale et pr ventive d une part et avec le Service cantonal de pr voyance et d aide sociales SPAS ainsi que le Centre d accueil MalleyPrairie d autre part deux tudes de besoins aupr s des organismes publics et priv s du canton confront s des situations de violence conjugale Ces organismes relevaient de divers champs s curit sant justice social etc La premi re tude a d bouch sur la proposition de 45 mesures r parties en 8 domaines Une enqu te approfondie est actuellement en cours aupr s des milieux professionnels impliqu s dans les projets men s durant ces dix ann es L objectif est d valuer l application de ces mesures et de r actualiser les recommandations Page 10 69 La deuxi me tude avait pour objectif d tablir une carte du r seau recensant les organismes vaudois offrant des prestations aux adultes victimes de violences Ces deux tudes ont notamment abouti la cr ation d un groupe de parole des modules de formation pour la police des campagnes d information grand public ou encore un protocole de d pistage et d intervention aupr s des adultes victimes de violence
56. isation mondiale de la sant OMS d 2002 Rapport mondial sur la violence et la sant R sum Copenhague Riegel et alii 1996 Grammaire m thodique du fran ais Paris PUF Schultheis Franz Perrig Chiello Pasqualina amp Egger Stephan ds 2009 Enfance et Jeunesse en Suisse R sultats du Programme national de recherche L enfance la jeunesse et les relations entre g n rations dans une soci t en mutation Weinheim amp B le Editions Beltz Page 28 69 Ill D o vient le mal Les sources de la violence Par le Professeur Fran ois Ansermet Psychanalyste P dopsychiatre M decin chef du service de psychiatrie de l enfant et de l adolescent SPEA HUG Universit de Gen ve La violence est elle une dimension biologique ou une dimension psychologique Est ce une dimension propre au sujet ou la culture C est autour de ces questions fondamentales et complexes contenues dans le titre de mon intervention que je vais vous proposer quelques r flexions D o vient le mal Aujourd hui on ne conna t certainement pas encore les raisons profondes qui font que l tre humain est capable d autant de destruction Pourquoi l tre humain est il si malheureux Pourquoi si vous lui proposez une porte vers le bonheur et une porte vers le malheur il peut arriver qu il se pr cipite vers celle du malheur D o vient le malheur dans la civilisation C est le premier titre que Freud voulait donner
57. it si elle est utile pour la personne Il faut prendre un soin extr me avant de d cider de remettre en question l attribution causale de l autre Cette d marche peut vite tre per ue comme irrespectueuse Remettre en question les id es de l autre peut prendre le parfum amer du jugement non seulement vous souffrez mais vous souffrez mal vous ne comprenez pas votre propre situation Les personnes subissant le lourd fardeau de la violence ont besoin d tre comprises cout es valid es et accompagn es dans leur exp rience mais pas forc ment d tre excus es Les psychoth rapeutes ou accompagnants peuvent aussi devenir obnubil s par la recherche d explications causales Peut tre que l acte violent est parfois tel point intol rable inaudible indicible ou la relation la violence tel point porteuse de d sespoir qu il faut y trouver une cause comme pour la mettre l ext rieur Page 46 69 Ce faisant nous pouvons par inadvertance inciter nos clients s int resser des mod les de causalit plut t que d laborer des solutions concr tes pour viter la r p tition de l acte violent La th orie de la violence par les limites se base sur le pr suppos suivant tout tre humain a la capacit de se comporter avec respect avec l autre sauf s il en est emp ch par une limite une contrainte Les limites peuvent tre des traditions des habitudes des croyances ou des id es qui influencent la
58. itent la personne subissant la violence soit se sortir d une telle relation soit y mettre des limites claires et efficaces La r flexivit est la pierre angulaire de mon postulat sur la violence C est la r flexivit qui invite un constant questionnement des th ories et de leurs effets Cette r flexivit qui permettra l homme qui a recours la violence de se rendre compte qu il a d autres choix La m me r flexivit encore qui permettra la femme victime de violence de se regarder vivre et de juger sa situation telle point inacceptable et intol rable qu elle d cidera de s en Sortir n importe quel prix Au travers des explications causales et lin aires de la violence la personne qui a recours la violence est souvent cliv e comme victime ou comme bourreau ou les deux la fois La personne qui perp tue la violence est vue comme n ayant que peu d emprise sur la violence De peu d emprise peu de responsabilit il n y a qu un pas vite franchi Une position victimaire est induite chez la personne ayant recours la violence comme chez celle subissant la violence Dans bien des cas l explication causale induit dans son nonc qui est coupable et qui est victime Cette attribution causale peut dans certains cas induire des effets pervers J aimerais avec vous aujourd hui examiner l effet de cette attribution causale sur la personne qui subit ou qui inflige l acte violent sur les relations et su
59. l Critic n raconte l pisode o Critilio retrouve son fils Adrenio Adrenio a t perdu dans un naufrage Page 30 69 chou sur une le d serte il s est lev tout seul au contact des animaux et de retour la civilisation il dit se r jouir de rencontrer les humains pour pouvoir changer avec eux sur la civilisation la culture et les grandes villes qui doivent tre quelque chose de merveilleux Son p re lui r pond alors Tu as t heureux de n avoir jamais eu pour compagnie que des b tes sauvages et moi malheureux d avoir eu celle des hommes Chaque homme est un loup pour ses semblables Si toutefois il n est pas pire d tre un homme que d tre un loup Les hommes sont plus f roces que les fauves et m me ils apprirent aux tigres devenir plus cruels qu il ne l taient de par leur nature Selon Gracian ce serait ce qui n est pas humain chez l homme qui fait sa destructivit pour Freud a contrario c est ce qui est humain chez l humain qui fait sa destructivit Comme dit encore Critilio son fils Devant la violence de l homme les carnassiers eux m mes reculent horrifi s Donc nous pourrions faire peur aux pires animaux sauvages Aucune esp ce vivante n a t capable d une potentialit de destruction comme l humain Cette destructivit est propre au fonctionnement de chacun d entre nous m me lorsqu il n est pas impliqu dans une situation violente Il est ainsi difficile de travailler de travail
60. l interaction humaine de mani re limiter l influence de la violence moment par moment Quand on dit une conf rence sur la violence on ressent vite le poids de la t che hercul enne Depuis l histoire de l homme la violence existe alors comment pourrait on plausiblement r inventer la roue En est il m me question Je serais satisfaite si au terme de mon propos certaines des questions pos es sur la violence retiennent votre attention Comme Erickson le sugg rait d j il y a 50 ans les paroles parfois ont la vertu de semis qui peuvent des ann es apr s leur germination prendre forme voluer et parfois se transformer en for t o l air est plus respirable o les communaut s se ressourcent plus paisibles Quelle diff rence fait une diff rence J aimerais aujourd hui vous inviter d consitruire les Page 37 69 explications de la violence et observer en quoi certaines explications peuvent tre plus ou moins utiles pire encore dans certains cas risquer de perp tuer le processus de la violence J explique pourquoi en tant que psychoth rapeute tourn e vers l efficacit le soin la recherche d un changement la recherche de la causalit me para t peu utile Je m attacherai aussi r pondre aux questions suivantes quoi sert une explication causale de la violence Que renforce t elle Qu encourage t elle Qu apporte elle Que soutient elle Que pr vient elle Qu emp che t elle Le mon
61. la violence est n e par un processus de d construction risquent la possibilit parfois de cr er un espace dialogique Ce sera une invitation pour la personne sous l emprise de la violence se raconter autrement se vivre autrement Les psychoth rapeutes auront peut tre la chance d entrer avec leur patient dans une histoire alternative une histoire d couvrir ensemble au fil de ces conversations que nous voulons th rapeutiques Une histoire o la violence ne m ne plus l histoire o la personne redevient peu peu l auteur de sa vie Dans la dynamique de la violence quant on sait quel point les positions peuvent tre rigidifi es et polaris es il est essentiel de concentrer nos efforts viter cette r sistance L coute de l explication du client patient est essentielle pour qu une relation th rapeutique prenne naissance Ce ne sont pas forc ment nos explications de la violence qui vont tre utiles notre client Il est central que l histoire de chacun soit cout e Les femmes qui subissent la violence souffrent de ne pas avoir de voix Les femmes souffrant des assauts de la violence se sentent souvent invisibles et seules au monde Ecouter leur histoire et les laisser se raconter est aussi une fa on de les laisser tre Il arrive fr quemment que pour mettre du sens sur le v cu les personnes subissant des violences aient recours la recherche de causalit Nulle n est besoin de d manteler cette causal
62. la violence sont enclin minimiser l importance de leur abus et projeter la faute sur l autre lls sont pr sent s dans la litt rature comme ayant deux personnalit s du type Dr Jekhill et Mister Hide Toutefois si l on r unit ces descriptions en un profil de personnalit et que l on utilise ce dernier comme mod le explicatif de l abus ces caract ristiques deviennent tautologiques Ce mod le explicatif ne fournit pas d alternative la violence Elles manquent l explication centrale qui est sous tendues par maintes recherches et statistiques pourquoi les tres agissant violemment le font dans un certain contexte seulement La th orie de la d sinhibition explique le recours la violence facilit e par une substance alt rant l tat de conscience J tais ivre mort je ne savais plus ce que je faisais je n aurais jamais fait cela jeun Ces explications ont gagn du gallon dans la litt rature Ces probl mes sont co morbides non inductifs L alcool et la violence et non pas l alcool cause la violence Le participant avertit s tonnera de ne voir nulle part mentionn le nom de L onore Walker La formalisation qu elle fait de la violence est une explication dynamique fonctionnelle et non pas causale Walker a construit sa th orie sur la base de quelque mille interviews de femmes ayant subi la violence conjugale Elles ont toutes d crit des similarit s dans le processus de la violence Son expli
63. le lin aire du type Si A alors B Il n y a pas d explications vraies de la violence Seules demeurent des constructions subjectives cr es par l observateur en relation avec son contexte social Aucune explication n est plus vraie ou plus juste qu une autre certaines si ent mieux au contexte que d autres Certaines sont plus utiles aux clients que d autres Je propose une alternative l explication causale m inspirant de la th orie des limites de Bateson et du travail de White Il est plus utile de consid rer ce qui emp che un probl me d tre r solu ou dissout l int r t et l attention sont port s sur les contraintes ou les limitations plut t que d o provient un probl me Bateson pr nait qu une explication n gative ou en mouvement d un v nement est pr f rable une explication positive ou statique Le terme n gatif n est pas prendre dans son sens courant Au contraire pour Bateson une explication n gative est pr f rable une explication positive en ce qu elle offre une ouverture Une explication n gative est la suivante Les v nements se produisent parce qu ils sont limit s d aller dans d autres directions Appliqu e la violence on trouve la proposition n gative suivante Julien frappe parce qu il n a pas essay de communiquer autrement avec Sylvie Page 39 69 L explication non syst mique explication positive ou statique est du type Les v nements arrivent pa
64. le n ud de pr vention de la violence Penser la violence comme si c tait un probl me de plus et non pas un probl me constitutif de l identit nous met sur un faux chemin dans le traitement de la violence Il y a l un paradoxe dans tout comportement violent c est que la violence est un probl me mais que c est aussi une solution une solution par l identit Je soulignerai encore la possibilit qu il y ait une certaine compulsion de r p tition C est dire que dans la violence la violence domestique par exemple il y a r p tition et malgr cela les femmes victimes ne peuvent pas quitter l auteur des violences car elles y sont attach es par des liens tr s subtils Il y a quelque chose d une compulsion de r p tition qui va contre le bien du sujet et qui est au c ur de la probl matique on peut avoir une addiction la destructivit comme on peut avoir une addiction au fait d tre d truit comme on peut avoir une addiction aux drogues Peut tre cela met il en jeu les m mes circuits D ailleurs il y a un certain lien entre les traumatismes pr coces et les comportements addictifs Ceci a t d montr exp rimentalement C est le grand pi ge o se trouvent plong s les intervenants psychosociaux car non seulement le sujet utilise la violence comme solution mais en plus il se pi ge lui m me en trouvant une satisfaction paradoxale dans un comportement destructeur ou de victime Page 36 69 IV D constructi
65. lence est un cercle vicieux Les pisodes violents augmentent en intensit et en fr quence au cours du temps Les prisonniers de la violence sont bloqu s dans cette spirale infernale De notre point de vue les explications du ph nom ne et de la gen se de la violence ne se jaugent pas en termes de juste ou de faux J aimerais vous inviter valuer les th ories de la violence et celles explicites ou implicites que vous pouvez avoir Je propose des questions comme crit res d valuation e L explication propos e est elle m me d accompagner nos clients vers l autonomie ou la prise de responsabilit Quel est l effet d une th orie choisie sur nos 7 e Quelle est leffet d une th orie choisie sur mon positionnement en tant qu intervenant mon discours int rieur e L explication aide t elle nos clients agir de fa on non violente refuser l invitation de la violence e l explication choisie aide t elle la personne agissant violemment trouver 6 alternative la violence e L explication choisie permet elle favorise elle ou induit elle un mouvement Les explications utiles offrent des solutions ou des alternatives la violence Elles sont Celles qui invitent l auteur de violence agir ou r agir diff remment Celles qui incitent la personne qui a recours la violence reconna tre et prendre responsabilit pour ce qu il a fait et agir diff remment Page 43 69 Celles qui inv
66. lence physique d pend d un grand nombre de facteurs notamment de la facult de l homme s accommoder du nouveau statut de la femme et de son activit hors du foyer Comment viter la violence PNR 40 Communiqu de presse 2002 Je soulignerai deux points Premi rement une plus grande galit dans les faits augmente les conflits ce qui n est pas encore de la violence Deuxi mement quand il y a violence ce n est pas l galit qui la g n re mais le refus de l galit la r sistance l galit donc la culture patriarcale A nouveau face un tel constat est ce qu il faut parler diff remment de la violence domestique En changeant de discours notamment lors des campagnes de communication grand public en mettant par exemple en vidence les 10 20 d hommes victimes de violence Page 20 69 domestique ne court on pas le risque que l arbre cache la for t Surtout ne court on pas le risque de rendre l identification des femmes victimes tr s difficile En effet comme vous le savez pour les femmes aussi la violence qu elles subissent emprunte une dynamique qui les am ne croire qu elles sont elles m mes responsables de ce qui leur arrive et que c est de leur faute si l auteur de violence en est arriv l au final que ce sont elles les v ritables auteures de la violence Aborder publiquement la question des hommes victimes de violence domestique est donc une affaire d licate qu il ne fau
67. ler cliniquement avec les individus violents car ils d voilent galement notre propre destructivit potentielle qui implique une rencontre traumatique avec soi m me une rencontre traumatique avec sa propre destructivit C est toute la complexit du travail clinique avec la violence On peut travailler dans le domaine de la violence un certain temps avec l id e qu elle nous est ext rieure qu on est en train de l apaiser de la pacifier jusqu au moment o face une exp rience particuli re dans sa vie ou dans son travail clinique l on s apercevra que cette violence est aussi constitutive de notre propre identit Paradoxalement c est aussi a travers ces momentis l que nous devenons plus humain cela ouvre l autre mais en m me temps cela peut aussi nous rigidifier jusqu provoquer des d viations traumatiques dans notre rapport notre pratique par exemple en nous d fendant contre notre propre destructivit en traitant celle de l autre Pour Freud le mal est sp cifiquement humain La destructivit constitue une disposition pulsionnelle primitive et autonome de l tre humain Peut tre pourrait on mettre en rapport cette destructivit avec la d tresse Peut tre qu au fond le petit d homme est n n ot nique inachev de naissance dans un tat de d tresse Comme si l humain tait une erreur de l volution qui n aurait pas l origine cette capacit d autonomie Plus que tout autre animal il doit se gre
68. monde il nous engage explorer un nouvel univers dont on nous laisse entrevoir qu il sera favorable au dossier Page 13 69 Cependant si on compl te la proposition sur la base des questions adress es on aboutit quelque chose du type 8 Et SI l on parlait diff remment la question on pourrait ALORS voir que les femmes sont aussi auteures et que l galit g n re de la violence S agit il d une perspective nouvelle in dite J y reviendrai En tous les cas la suggestion livr e par le titre est pressentie comme d licate puisque le SI encha ne avec un autre petit mot constitu d une simple lettre L Cette lettre a ici pour fonction d viter un hiatus c est dire un clash d sagr able de voyelles Pour m moire le hiatus est consid r comme dysphonique en fran ais On dispose donc de divers moyens grammaticalis s pour l viter en particulier l insertion d une consonne dite phelcystique comme dans VA Y qui devient vas y ou dans si on qui devient si l on Soulignons cependant que tandis que dans le premier exemple vas y la pr sence de la consonne phelcystique est absolument indispensable dans le cas qui nous occupe cette consonne r sulte d un choix stylistique de la part des auteur e s qui fleure bon l acad misme et aussi peut tre cette volont d viter tout hiatus au propre mais aussi au figur Ce L n tait donc pas n cessaire mais mieux vaut deux pr cautions qu une quand on
69. nd on r duit l espace dans un poulailler un aquarium ou dans des cages d levage Quand l espace ne permet plus la fuite ni le respect des distances sociales les confrontations stressantes se multiplient et avec elles les violences qu elles provoquent On ne peut que rapprocher ces donn es de la situation domestique de ceux qui faute de moyens cohabitent trop nombreux dans des locaux trop petits sans possibilit s de s isoler sans possibilit de fuir celui celle ou ceux qui ils n ont pas envie d tre confront s du moins ce moment l La r duction de l espace chez les animaux aggrave les agressions li es aux comportements territoriaux et rend mortelles des confrontations qui ne le seraient pas dans la nature Dans le meilleur des cas elle se g re par l tablissement de hi rarchies et un partage in gal de l espace et des ressources aux d pens des domin s Dans le pire des cas elle aboutit une totale d structuration sociale et des comportements tels que l infanticide par les m res Dans le huis clos d un logement trop petit l espace est l objet de comp tition entre les membres de la famille d une lutte de pouvoir pour sa r partition et d une hi rarchisation qui peut devenir insupportable et mener des violences Je ne peux m emp cher de penser la tribu napolitaine du superbe film Affreux sales et m chants Les violences domestiques peuvent tre aggrav es par la pauvret et les mauvais
70. ngage indirect Range la cuisine Je te prie de bien vouloir ranger la cuisine Ce serait sympa si tu rangeais la cuisine Merci de ranger la cuisine J appr cierais beaucoup d avoir une cuisine rang e Tune pourrais pas ranger juste un peu la cuisine par hasard Et si tu rangeais la cuisine Une proposition vraiment in dite et diff rente gt ET SI l on parlait diff remment de la violence domestique gt on pourrait ALORS voir que les femmes sont aussi auteures et que l galit g n re de la violence www vd ch egalite 10 Vaud www vd ch egalite Un imparfait hypocoristique Je voulais vous demander si vous pouviez me rendre un petit service Alors on n tait pas sage On avait faim En rejetant fictivement le proc s dans le pass et en prenant ses distances gr ce la 3e personne le locuteur att nue la force de ses paroles Riegel et alii 1996 Grammaire m thodique du fran ais Paris PUF p 309 Page 52 69 Proc d s linguistiques utilis s Vaud Forme interrogative plut t que forme imp rative ET de familiarit Si cr ateur de monde Consonne L phelcystique Imparfait hypocoristique gt Les enjeux sont importants www vd ch egalite 12 5 gt Violence domestique d finition gt Toute atteinte l int grit psychique ou physique exerc e par une personne sur une autre dans le cadre d une communaut de vie et qui s
71. ns de plus pr s deux de ces th ories La th orie de la violence par la sant mentale l est fou c est pour cela qu il a agit comment a Cette explication causale de la violence est largement utilis e Les femmes subissant la violence domestique l expliquent souvent par la folie de leur conjoint Cette explication propose comme cause du comportement un d sordre psychiatrique Cette explication de la Page 41 69 violence par la maladie mentale est all chante par sa simplicit Elle est de type causal Si A existe d sordre psychologique alors B arrive violence Dans les recherches sur la violence on trouve des th mes r currents pour d finir la nature de la personne qui agit violemment une tr s faible estime de soi un sentiment de manque de confiance en soi un sentiment d tre inad quat un sentiment d inf riorit un sentiment d insuffisance par rapport l identit de m le une compr hension rigide du r le masculin et f minin ainsi que du r le de parent s des attentes tr s lev es voire irr alistes par rapport a leur partenaire et leurs enfants une d pendance motionnelle manifest e par de la jalousie des peurs d abandon Les gens qui agissent violemment sont d crits comme se sentant constamment menac et trahis lis ont l exp rience d autrui comme des gens qui leur veulent du mal Ils sont tr s critiques vis vis d autrui Les recherches montrent que les personnes qui ont recours
72. oment que Jacques Lacan nomme le complexe d intrusion Il y aurait un moment de rivalit avec soi m me qui est constitutive de l identit Il ne s agit pas de rivalit mentale mais d identification mentale Il ne s agit pas de conflit entre deux individus mais de conflit entre deux tendances chez un m me individu C est dire 6 rivalit avec soi m me dans la constitution d un moi id al dans la constitution de sa propre identit Il y a donc quelque chose du proc s de la violence dans la constitution de l identit dans la constitution du sujet dans l identification primaire et l agressivit la destructivit seraient secondaires cette violence constitutive En r sum le moi se constitue galement dans le drame de la jalousie dans la rivalit avec soi m me dans rivalit du complexe fraternel A partir de l nous voyons comment se noue le pi ge de la violence Que la violence est une solution mais que dans la clinique la violence est un probl me un probl me r soudre Alors comment proc der sachant que comme je viens de le d montrer les sujets violents utilisent ce moyen comme une solution qu ils ont trouv e faute de mieux pour remettre en jeu leur identit le recours la violence pour se reconstituer une identit mise en danger sur la base de l insuffisance vitale de l homme ses origines c est dire sur la base d un tat de d tresse Je crois que l est le n ud clinique le n ud pratique
73. on des id es re ues sur la violence une alternative la violence Par Madame Fabienne Kuenzli Docteure en psychologie sp cialiste en psychoth rapie FSP AVP cabinet priv Lausanne Et si l on parlait de la violence diff remment C est le th me du jour une invitation que je vous propose d exp rimenter En quoi le fait de parler ici et maintenant du ph nom ne de la violence du comment et du pourquoi fera une diff rence demain sur votre lieu de travail dans vos communaut s dans votre cit vos interactions dans votre engagement dans votre quotidien Il faut bien nous l avouer la question de la pragma demeure D construire signifie apr s le souvent qualifi d obscure Jacques Derrida analyser le langage pour en observer les effets sur le champ Et c est pr cis ment mon propos aujourd hui et exactement o le discours pourrait rencontrer la pratique D construire la violence c est observer d abord avec curiosit et int r t le langage que je tiens sur la violence un langage qui peut tre souvent polarisant souvent d pourvu d espoir et comment m entra ner tenir d autres discours me poser d autres questions plus ouvertes plus engageantes suscitant des espaces o l on respire un peu plus librement des possibilit s infimes peut tre gouttes d eau dans l oc an surement D construire les id es re ues sur la violence c est ultimement une invitation me r engager me positionner dans
74. on lieu Dans les faits cet article 55a du Code p nal a pour cons quence que la responsabilit de l action repose nouveau sur les paules des victimes de violence conjugale alors m me que c est pr cis ment ce que l on avait voulu viter avec la poursuite d office D s lors on peut se demander si on n est pas revenu la case d part la situation avant 2004 Cette interrogation est partag e par nos instances f d rales En effet la Conseill re nationale Bea Heim a d pos une motion ce propos au printemps 2009 Cette motion a ensuite t soutenue pas le Conseil f d ral puis adopt e par le Conseil national le 3 juin 2009 La teneur est en est la suivante Page 21 69 24 Endiguer la violence domestique 09 3059 Motion Bea Heim Le Conseil f d ral est charg d tablir un rapport sur la pratique des cantons concernant la suspension de proc dures relatives la violence domestique Sur la base de ce rapport il proposera des mesures pour endiguer ces actes de violence et renforcer le statut juridique des victimes Il valuera en particulier des mesures visant les objectifs suivants 1 La proc dure pourra tre suspendue provisoirement uniquement si l auteur des violences suit un programme d apprentissage contre la violence Le classement d finitif de la proc dure d pendra de la r ussite du programme et d une non r cidive 2 Si dans les six mois suivant la suspension provisoire l auteur de violence
75. ons concernant la suspension de proc dures relatives la violence domestique Sur la base de ce rapport il proposera des mesures pour endiguer ces actes de violence et renforcer le statut juridique des victimes Il valuera en particulier des mesures visant les objectifs suivants La proc dure pourra tre suspendue provisoirement uniquement si l auteur des violences suit un programme d apprentissage contre la violence Le classement d finitif A 3 So due d pendra de la r ussite du programme et d une non r cidive Si dans les six mois suivant la suspension provisoire l auteur de violences cesse de participer au programme d apprentissage ou est poursuivi pour de nouvelles violences la proc dure pourra tre reprise d office En cas de r cidive une suspension ne sera plus possible et si la proc dure a t suspendue elle sera reprise d office 24 Des jeunes ambivalents gt Il coexiste des visions traditionnelles et modernes au niveau de l galit des sexes Malgr le fait qu une grande majorit des jeunes d sapprouvent les affirmations l gitimant la violence dans une relation entre les deux sexes une minorit non insignifiante un cinqui me des gar ons et un huiti me des filles consid re que la violence l gard des femmes est un moyen l gitime gt Programme national de recherche L enfance la jeunesse et les relations entre g n rations dans une soci t en mutation paru en 2009 www
76. partenaire violent prend du temps et pourquoi certaines femmes demeurent prisonni res d une relation abusive et ne parviennent pas partir alors m me que leur vie est en jeu Jaquier amp Vuille 2008 67 www vd ch egalite 22 Le refus de l galit La recherche met en lumi re un autre l ment int ressant soit le fait que l activit lucrative de la femme a une influence sur la survenance de conflits Plus la femme est active professionnellement plus les conflits se multiplient notamment en raison du changement de l quilibre du pouvoir entre l homme et la femme Dans ces cas le passage la violence physique d pend d un grand nombre de facteurs notamment de la facult de l homme s accommoder du nouveau statut de la femme et de son activit hors du foyer Cette observation est par ailleurs corrobor e par les r sultats d autres tudes qui montrent qu avec l accroissement de l galit effective entre les sexes la violence des hommes envers les femmes diminue dans un premier temps mais qu moyen terme elle risque nouveau d augmenter Comment viter la violence PNR 40 Communiqu de presse 2002 www vd ch egalite 23 Page 56 69 Le 8 s ET 1 www vd ch egalite on d c LIBERT PATRIE can Endiguer la violence domestique Motion Bea Heim 09 3059 Le Conseil f d ral est charg d tablir un rapport sur la pratique des cant
77. r la violence elle m me Le recours ces explications peut encourager chez l homme comme chez la femme des solutions peu utiles Dans l explication causale lin aire la personne qui a recours la violence n a que peu de libert d agir ou de r agir ce nouveau statut de victime Victime de son mal ou victime de son pass le bourreau devient alors victime et perd la capacit d agir ou de r agir diff remment La recherche d une explication causale peut tre limitative voire dommageable lorsqu elle sert soulager ou excuser l agresseur de son acte violent Le risque est que le besoin de se faire ou d tre pardonn d passe la prise de responsabilit de ses agissements et l effort pour agir diff remment Parall lement les femmes victimes de violence peuvent tomber dans le m me travers Leur cheminement sera motiv par l in vitable pourquoi moi Cette question on peut l entendre son simple nonc tend amplifier le processus victimaire C est bien l le risque encouru par la recherche d explication causale amplifier le clivage entre bourreau et victime La recherche de causalit pourrait dans certains cas emp cher les tres souffrant des effets de la violence de d couvrir des repr sentations ou Page 44 69 des histoires diff rentes d eux m mes des repr sentations d passant le r le cloisonn du bourreau et de la victime M me si ces questions Pourquoi moi Pourquoi ai je subi cela
78. radait d autres non Dans sa lettre Einstein encourage Freud participer au mouvement permettant de mettre en forme les id aux d une future SDN Freud lui r pond dans Pourquoi la guerre en lui disant la n cessit de prendre en compte la destructivit fondamentale de l homme lors de la mise en place de cette organisation afin de faire vivre le paradoxe qui est que l humain se sauve en tant destructeur C est dire que la violence est un probl me mais un probl me qui le sauve J aimerais terminer mon intervention en disant que les sources de la violence sont aussi dans la constitution subjective et dans la question de l identification Ce probl me entre violence et identification est un probl me important aussi dans le travail clinique Finalement c est Saint Augustin qui a arrach l enfant son statut d innocence Un enfant il est d abord victime d abord innocent il n est pas habit par ces choses l il est alt r par son milieu C est un peu la repr sentation que l on peut avoir surtout dans un climat genevois descendant de Rousseau et si Saint Augustin a arrach l enfant son statut d innocence Rousseau l a galement fait J ai vu et observ de mes yeux un tout petit en proie la jalousie Il ne parlait pas encore il ne pouvait sans p lir arr ter son regard au spectacle Page 35 69 amer de son fr re de lait Dans le rapport l autre semblable lors de la constitution psychique du sujet il y a un m
79. ransition dans le couple mariage maternit ch mage changement d emploi etc consommation d alcool maladie et trouble psychique isolement social d linquance communautaire Ces consid rations sur le caract re multifactoriel de la violence domestique ne sont pas nouvelles Depuis une dizaine d ann es maintenant elles sont r p t es l envi m me si elles peinent parfois tre entendues Selon l OMS et les expert e s suisses la dimension patriarcale est donc un l ment causal important mais pas n cessairement suffisant quant la violence conjugale En supprimant la dimension patriarcale on devrait donc am liorer consid rablement la situation Il s agit d une hypoth se qui n a cependant pu encore tre pleinement v rifi e dans la mesure o ce jour aucune soci t n est tout fait galitaire A l inverse toutefois on observe que les soci t s les plus patriarcales les plus in galitaires sont celles qui bien souvent manifestent la violence la plus importante Il ne s agit donc pas de th orie mais d observations empiriques En d autres termes ce que l on constate c est que les hommes qui sont impr gn s de culture patriarcale tendent plus faire preuve de violence domestique et de d linquance en g n ral A ce propos on observe aussi que les soci t s patriarcales n exercent pas seulement de la violence sur les femmes mais aussi sur les hommes jeunes et plus g n ralement sur les
80. rce qu une puissance int rieure l homme une motivation ou une pulsion pousse l individu agir de cette fa on Appliqu e la violence une explication positive est du type Julien frappe parce qu il a toujours t violent Julien frappe parce qu il est rempli de col re Soulignons qu une explication non syst mique et dangereuse serait Julien frappe parce que Sylvie l a provoqu e Elle est non syst mique parce qu elle localise la cause du comportement l int rieur de l autre plut t que de l attribuer par exemple au c ur de la relation Elle rejette la responsabilit de l action violente sur la victime ce qui rend l explication dangereuse Cette explication usit e induit une causalit lin aire d plac e chez l autre Elle tend justifier un comportement abusif et diminuer une prise de responsabilit en rejetant la faute sur la personne qui subit l acte de violence II n est pas exclu que la personne subissant l acte violent ait provoqu mais cela ne justifie en rien la violence perp tu e sur le partenaire Une explication n gative nous para t souvent utile Elle est utile en ce qu elle g n re du mouvement Elle invite une possibilit de changement On l entend l nonc e Qu est ce qui emp che Julien d agir diff remment e Comment Julien pourrait il agir ou r agir diff remment e Qui serait le moins surpris de le voir agir diff remment e Qui serait le moins surpris de la voir a
81. s Tout cela montre que dans ce domaine la r alit est encore rarement abord e frontalement sereinement du moins au niveau du grand public et qu il n est peut tre pas encore temps de la traiter diff remment Cette difficult dire la violence appara t aussi travers des tournures comme Elle s est fait violer VS elle a t viol e VS un homme l a viol e Le choix des mots comme l absence de mots n est pas neutre Ainsi il est rare que les termes de meurtre ou d assassinat soit mentionn s dans un contexte que l on continue d assimiler de la trag die en en faisant ainsi un v nement in luctable travers par des passions qui nous d passent alors que la r alit est beaucoup plus sordide Cette ambivalence du discours m diatique qui dit sans dire et parfois qui tient des propos contraires est fr quente Ainsi on a pu lire en juillet 2008 dans la m me dition du quotidien populaire Le Matin un tr s bon article expliquant ce qu est le stalking ou harc lement obsessionnel Or cet article tait suivi quelques pages plus loin d une interview d un humoriste fran ais populaire racontant sa jeunesse et un pisode de relations sexuelles avec une domestique qui pourrait tre assimil de mon point de vue une sc ne de viol Page 23 69 26 L amour pour la premi re fois C tait quand et avec qui Avec la bonne comme tous les bourgeois J avais 14 ans je venais de lire un li
82. s cesse de participer au programme d apprentissage ou est poursuivi pour de nouvelles violences la proc dure pourra tre reprise d office 3 En cas de r cidive une suspension ne sera plus possible et si la proc dure a t suspendue elle sera reprise d office Nous attendons avec impatience la r ponse du Conseil f d ral aux propositions mises par Bea Heim 5 Le discours m diatique entre euph mismes et silences Prenons maintenant les m dias comme exemple de cette difficult appr hender la violence domestique sans faux fuyant Il y a l un enjeu important car le discours m diatique remplit un r le crucial dans la sensibilisation la probl matique comme on peut le lire dans les r sultats du Programme national de recherche L enfance la jeunesse et les relations entre g n rations dans une soci t en mutation paru en 2009 Les recherches issues de ce programme montrent que les l ves enqu te aupr s de 1405 jeunes ZH ge 9 17 ans disposent de certaines connaissances sur la violence domestique que leur source d information est prioritairement les m dias et que leurs repr sentations manquent de coh rence 25 Il coexiste des visions traditionnelles et modernes au niveau de l galit des sexes Malgr le fait qu une grande majorit des jeunes d sapprouvent les affirmations l gitimant la violence dans une relation entre les deux sexes une minorit non insignifiante un cinqui
83. t pas luder mais qu il faut aborder avec subtilit en prenant garde aux effets contre productifs Le BEFH vient de lancer une r flexion ce propos En r sum il faut veiller ne pas aller trop vite ne pas parler diff remment alors m me que la premi re parole n a pas encore t int gr e alors que la premi re sensibilisation ne s est pas encore accomplie A l appui de cette th se sur le caract re inachev de la prise de conscience je retiendrai deux observations La premi re concernera la suspension de proc dures relatives la violence domestique La seconde abordera la verbalisation de la violence domestique par le discours m diatique 4 La suspension provisoire de la proc dure art 55 a CPS Dans les situations de violence conjugale lorsque la victime de l sions corporelles simples de voies de fait r it r es de menaces ou de contraintes le demande ou l accepte l article 55a du Code p nal suisse pr voit que les autorit s p nales peuvent prononcer la suspension provisoire de la proc dure quand bien m me la poursuite a t initi e d office et non sur plainte La proc dure est reprise uniquement sur demande expresse de la victime demande qui doit se faire dans un d lai de 6 mois Or il semble que dans un tr s grand nombre de cas la proc dure est suspendue En outre faute pour la victime d avoir requis la reprise de la proc dure la poursuite tombe et l auteur e b n ficie alors d un n
84. te dans la vie pr natale Le d veloppement de l amygdale permettrait des inscriptions d exp riences d s la vie pr natale Il y a l un carrefour neurobiologique autour de l amygdale avec les noyaux v g tatifs qui expliquerait cet empi tement entre des stress pr nataux et des maladies somatiques complexes comme le diab te ou l hypertension Tenir compte de cette m moire initiale implique donc une compr hension nouvelle des situations li es la petite enfance en particulier l impact des traumatismes pr coces des exp riences de violence sur la construction de l humain Nous entrons l dans le champ de la plasticit neuronale Il existe aussi la possibilit d en garder une empreinte pig n tique Dans le domaine de la g n tique on parle aujourd hui de la probl matique de la m thylation du ADN et en particulier des modifications pig n tique li es aux exp riences v cues Le chercheur Michael Meaney qui a beaucoup travaill sur des mod les exp rimentaux suite des stress pr nataux et des stress p rinataux a d montr la modification de la m thylation du ADN Page 33 69 Il y aurait donc une trace mn sique et neuronale des exp riences pr coces mais galement une trace pig n tique Face ces constats Meaney qui s int resse aussi l impact de la s paration sur l empreinte pig n tique s interroge sur la responsabilit qu a la soci t si on commence prendre en compte l tablissement d
85. tionnels r serv s aux hommes et aux femmes les divers comportements aspirations et besoins des femmes et des hommes doivent tre consid r s appr ci s et promus sur un pied d galit Par ailleurs le BEFH s efforce de cr er les conditions cadres pour que les femmes ne soient pas seulement b n ficiaires de mesures protectrices mais v ritablement actrices du changement et que les hommes soient plus nombreux oser s aventurer hors des sentiers battus Le BEFH partage le point de vue d Alberto Godenzi tel qu il a t exprim dans un autre texte que celui pr c demment cit Selon Godenzi l in galit est le facteur crucial de la violence et la parit conomique la cl de vo te de l galit Selon lui la parit peut exister dans les 3 cas de figure suivants 31 diff renciation fondamentale des activit s professionnelles selon le sexe diff renciation et identit partielles selon les domaines identit forte des activit s socio professionnelles entre les deux sexes Page 26 69 Godenzi consid re aussi que la violence est son maximum au moment o la personne refuse le contr le refuse la domination et tente 06 aller 32 La violence physique ne s impose que lorsque la violence structurelle et psychologique ne suffit plus maintenir l in galit des relations Godenzi 1997 24 De mon point de vue une fois de plus et je ne saurai assez le r p ter ce n est
86. ulement par ses pr suppos s mais aussi par certaines de ses formulations La r flexivit permet une r valuation de la situation sans duret et sans menacer la perception actuelle de la personne aux prises avec la violence Le saut propos est important Avec cette nouvelle fonction du langage nous pourrions transcender le cogito ergo sum je pense donc je suis de Descartes et aller vers ce que Harry Goolishian courageusement proposait comme nous parlons donc je suis Si l on pouvait r ellement assimiler ce changement nous ne serions plus jamais tout fait les m mes Page 47 69 Les effets de nos questions ne se mat rialisent pas toujours au moment de l entretien par une r action imm diate du client Certaines questions restent en gestation dans la t te de nos clients des heures des jours des semaines des mois parfois m me des ann es Mais quant elles cr ent un effet ces sacr es questions elles continuent de provoquer un effet Que nous le voulions ou non en tant qu acteur dans le champ social le choix de nos a priori et nos intentions sont mat rialis e par nos questions Elles pr figurent dans une large mesure la r ponse et la r action de nos clients L espace th rapeutique est une co cr ation Notre propos est de tenter d inviter au c ur de la violence des possibilit s m me t nues de penser diff remment d entrevoir d autres possibilit s de donner la chance d autres actions
87. umatismes pr coces des stress pr nataux et des stress p rinataux L se situe un travail de pr vention pour la vie ult rieure des comportements violents o le sujet travers ces comportements violents va cr er de lui m me l acte de l autre qui lui a manqu Il va convoquer la r ponse de l autre travers son acte violent Ainsi il se trouve dans une impasse qui peut l entrainer dans un cercle vicieux gravissime Il s agit donc d explorer le lien entre traumatisme et violence L quipe du service de psychiatrie de l enfant et de l adolescent en particulier Sandra Rusconi et Dan Schechter travaillent actuellement sur les effets du stress maternel aigu sur la r gulation des changes m re enfant et sur la transmission interg n rationnelle du traumatisme et de la violence Savoir comment la violence se transmet travers les g n rations travers une certaine trace laiss e dans la relation pr coce par la violence qu a subie le sujet de la g n ration d avant Comme sources subjectives de la violence on trouve la d tresse et le traumatisme lorsque le sujet va r soudre sa d tresse par la violence Freud a beaucoup crit l dessus en particulier dans une lettre de 1932 o il r pond Einstein Elle a pour titre Pourquoi la guerre Einstein crit Freud pour lui demander de participer au soutien de la Soci t des Nations Une s rie de personnes taient tout fait sensibles la situation mondiale qui se d g
88. un locuteur ou une locutrice quand il veut m nager pour des raisons variables son destinataire Il s agit d une pratique tout fait habituelle et qui peut prendre diverses formes Ainsi plut t que de dire 5 Range la cuisine on pourra dire 6 Je te prie de bien vouloir ranger la cuisine Ce serait sympa si tu rangeais la cuisine Merci de ranger la cuisine J appr cierais beaucoup d avoir une cuisine rang e Tu ne pourrais pas ranger juste un peu la cuisine par hasard etc c t de toutes ces formules il en est une assez volontiers utilis e qui suit la trame syntaxique du titre choisi 7 Et si tu rangeais la cuisine Sous l aimable suggestion on sent bien qu il y a une demande assez pressante En fait la forme interrogative se substitue ici la forme imp rative Elle a pour objectif d att nuer le caract re potentiellement probl matique de l acte de discours en le drapant d un maximum de politesse Les linguistes consid rent m me que le degr de politesse d un acte de langage est proportionnel au degr de menace Or en mati re de politesse le titre de ce forum ne l sine pas sur les ressources linguistiques disponibles Il d marre avec un petit mot tout fait banal ET qui nous situe d embl e dans une relation de familiarit et dans une histoire interactionnelle dont on sugg re de franchir une nouvelle tape Quant au SI hypoth tique d crit par les m mes sp cialistes comme un cr ateur de
89. une connasse les mots blessent comme les coups www vd ch egalite 25 novembre 2009 Votre en fa 1 a perdu AON su KA 7 Stez p s seul aver votre probl me 1 w violencequefaire ch RNET O CONFIER ANONYMEMENT VOTRE SITUATION IONNEL LE S QUI R PONDENT TOUTES VOS QUESTIONS 40 Page 62 69 Annexe II Diapositives De Madame Fabienne Kuenzli Docteure en psychologie sp cialiste en psychoth rapie FSP AVP cabinet priv Lausanne a ilac Ca 2 EYES M IENVENTE D construction des id es re ues S SUr na violence au del des explications causales de la violence Kuenzli F 2009 Page 63 69 Que renforce t elle Qu encourage t elle Qu apporte elle Que soutient elle Que pr vient elle Qu emp che t elle Kuenzli F 2009 Cornrnernit rencre la violence rois 000 656 7 Distinguer l action de la personne MOINS oppressive 11202 des limites de Gregory Bateson 1972 1978 1979 Michael White 1984 1986a 1990 Kuenzli F 2009 Page 64 69 Qu est ce qui emp che Julien 7 diff remment Comment Julien pourrait il agir ou r agir diff remment Kuenzli F 2009 Kuenzli F 2009 Ace moment pr cis quand le regard de Votre femme vous a paru suppliant pourquoi avez vous choisi d arr ter de frapper d arr ter de serrer Pourquoi avez vous arr t a ce moment la
90. une exp rience de plaisir associ e un tat somatique de plaisir qui se combine avec une exp rience de d plaisir associ e un tat somatique de d plaisir De l mergerait quelque chose de d ordre d un conflit d un d plaisir mais qui est associ un tat somatique de plaisir II y aurait le plaisir dans le d plaisir une satisfaction dans une exp rience n gative de destruction Il peut donc y avoir un tat de d tresse de d s quilibre m me chronique loin des lois de l hom ostasie Et s il n y a pas de pr sence pacifiante de l autre d acte de l autre le sujet va travers un acte pourquoi pas violent r guler sa propre d tresse C est dire que l acte qu il n a pas re u de l autre il va le faire lui m me cherchant une solution dans la violence sa propre d tresse Je crois que c est l une dimension paradoxale centrale Peut tre qu on peut se demander s il n y a pas une certaine relation dans le devenir des sujets entre la d tresse du nourrisson la d tresse inaugurale l enfant carenc l enfant laiss seul la d tresse le traumatisme et l volution vers la violence Page 34 69 Qu est ce que serait une pr vention de la destructivit sur le plan psychologique Le texte pr c dent donne des l ments au niveau de la soci t et du cadre symbolique dans lequel sont inscrits les gens Et au niveau du sujet Ce serait se pr occuper de la d tresse de la carence de l abandon des tra
91. une femme morte figure sur le visuel Toutefois pour 5 questions videntes de s curit et de pudeur elles ne souhaitaient pas tre repr sent es en personnes Nous avons donc sollicit une photographe suisse en s jour aux Etats Unis pour r aliser des portraits Il est souligner que les femmes contact es par cette photographe taient ou se sont senties concern es et ont accept d offrir leur image pour cette cause Si cette action a permis aux participantes de sortir de leur statut de victimes il en est all de m me pour certaines des femmes tatsuniennes En revanche il s agissait que la page de couverture du d pliant ne tienne pas un discours aussi explicite pour que les femmes concern es puissent facilement s en saisir o qu elles soient sans risque d tre rep r es Leur demande de communication explicite voire frontale tait donc tr s diff rente de la d marche qui avait t privil gi e jusqu ici Elle semble toucher juste puisque depuis mai 2008 pr s de 30 000 exemplaires de ce d pliant ont t distribu s en particulier dans le cadre de la maternit du CHUV qui le met notamment disposition dans les toilettes lieu o les femmes peuvent s en saisir en toute discr tion T Pour un discours efficace un point de vue de th rapeute Les victimes ne sont pas les seules tre la recherche d une communication qui touche juste Au nom de l efficacit certain e s th rapeutes propos
92. up rieure en moyenne celle des femmes Il faudrait tre aveugl par l id ologie pour ne pas mettre cette probable pr disposition biologique plus forte en rapport avec les statistiques sur les violences les agressions et leur r pression elles laissent les femmes loin derri re les m les dans tous les pays occidentaux dont le n tre et dans beaucoup d autres pays o elles sont disponibles Il y a donc lieu de penser que la pr vention de la violence domestique certainement li e la biologie du machisme n cessite une r flexion un effort ducatif et une critique culturelle particuli rement s v res en particulier au niveau des diff rences d ducation entre les genres Le moins que l on puisse dire est que nous en sommes tr s loin et que l essentiel reste faire dans ce domaine y compris et peut tre surtout chez nous L ducation aux mains des marchands et du profit Ce que la soci t offre comme mod les aux enfants travers l ducation scolaire et familiale mais aussi par les jouets les jeux les lectures les sports de comp tition et le tout puissant audio visuel devrait tre surveill attentivement tant par les responsables politiques et administratifs de l ducation que par les parents Or on assiste aujourd hui tr s souvent une totale d mission des uns et des autres D un c t les pesanteurs historiques partageant les jouets en poup es et dinettes pour les filles et en armes et jeux guerriers
93. vre rotique qui m avait chauff Elle s appelait Sidonie Je lui ai dit Viens ici Elle a connu le bonheur sur la moquette Rires Le Matin 23 juillet 2008 De nos jours une telle pratique pourrait tomber sous le coup du Code p nal suisse Art 193 Abus de la d tresse 27 Celui qui profitant de la d tresse o se trouve la victime ou d un lien de d pendance fond sur des rapports de travail ou d un lien de d pendance de toute autre nature aura d termin celle ci commettre ou subir un acte d ordre sexuel sera puni d une peine privative de libert de trois ans au plus ou d une peine p cuniaire Dans ce quotidien au m me moment o la r daction condamnait sans ambigu t le stalking elle laissait avec complaisance un humoriste s pancher sur ses souvenirs libidineux Il nest gu re tonnant d s lors que les jeunes qui sont de plus en plus expos s cette presse populaire manquent de coh rence dans leurs repr sentation des rapports sociaux de sexe en g n ral et de la violence domestique en particulier Tout cela explique pourquoi je consid re que la demande de parler diff remment de la violence domestique peut tre pr matur e et doit tre consid r e avec prudence d autant plus que cette demande n est pas in dite Les milieux concern s parmi lesquels les bureaux de l galit la connaissent depuis longtemps Cependant ces organismes sont aussi confront s d autres dem
94. x oser s aventurer hors des sentiers battus 35 T1 85 z cas de figure possibles 3 pour r aliser la parit gt Diff renciation fondamentale des activit s professionnelles selon le sexe gt Diff renciation et identit partielles selon les domaines gt Identit forte des activit s professionnelles entre les deux sexes Godenzi 1997 www vd ch egalite 36 La violence en tant que refus de l galit gt La violence physique ne s impose que lorsque la violence structurelle et psychologique ne suffit plus maintenir l in galit des relations Godenzi Alberto 1997 Les hommes et la violence la logique de l in galit Promouvoir l galit un d fi commun aux hommes et aux femmes Actes du S minaire international de Strasbourg des 17 et 18 juin 1997 Publication du Conseil de l Europe pp 21 30 Ici p 24 www vd ch egalite 37 Page 61 69 d LIBERT PATRIE 4 Vivre en toute galit dans le respect des choix et des diff rences individuelles www vd ch egalite 38 Shockvertising gt Doit tre consid r comme shockvertising toute publicit qui ind pendamment du m dia employ utilise des th mes sans aucune relation objective avec le produit ou la compagnie et capable d entra ner des r actions violentes de la part des consommateurs dans le but d am liorer la notori t de la compagnie www vd ch egalite 39

Et si l`on parlait différemment de la violence domestique

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Et si l`on parlait diff&eacute;remment de la violence domestique

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Et si l`on parlait différemment de la violence domestique