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Revue images de la culture n 25

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1. Quelques jours avec Sirk 1982 2008 61 couleur documentaire r alisation Dominique Rabourdin Pascal Thomas production Allerton Films Carlotta Films Les Films fran ais En 1982 Pascal Thomas et Dominique Rabourdin se rendent Lugano pour r aliser un entretien avec Douglas Sirk alors g de 85 ans Quelque vingt six ans plus tard ils se retrouvent pour voquer cette rencontre et pr senter en suppl ment du reportage tourn l poque pour Cin ma Cin ma de longues s quences in dites qui composent un mouvant portrait du ma tre incontest du m lodrame La cruaut du montage consiste rejeter hors d un film des pans de r alit jug s sans valeur C est sans doute l admiration de Thomas et Rabourdin pour le grand cin aste qui les a pouss s sauver ces rushes pour les exhumer aujourd hui Admiration mais aussi sympathie envers ce vieil homme l gant qui semble avoir attendu le soir de sa vie pour tre reconnu en tant qu auteur Film dans l intimit de sa villa avec une cam ra vid o premier mod le et aux abords de la cin math que de Gen ve qui lui consacrait une r trospective Douglas Sirk voque son destin d Allemand exil Hollywood et revient sur les motifs qui caract risent ses films d montrant la coh rence artistique d une uvre dont il s est senti d poss d par les conditions de production Il se livre enfin une sage le on de mise
2. blouissent la grande complicit liant les acteurs Ventura Blier Blanche Rich et la qualit des dialogues qui a tant fait pour la post rit du film Les t moignages r v lent d ailleurs quel point les textes d Audiard davantage compos s qu crits taient de v ritables casse t tes pour les com diens Mais Mimouni se penche galement sur des aspects m connus du film comme sa gen se difficile la Gaumont o Lautner et son quipe taient surnomm s les p tits cons ou encore son fort ancrage dans une poque celle de la Nouvelle Vague qui voit la jeunesse et la soci t de consommation triompher mais qui n a pas encore tout fait oubli la guerre Demeure tout de m me intacte une part de ce miracle Lautner qui fait que pr s de 50 ans apr s la sortie du film l on cite encore des r pliques et que l on en retrouve des chos jusque dans l uvre des fr res Coen ou de Tarantino D T histoires de cin ma Il tait une fois Les Encha n s 2009 52 couleur documentaire conception David Thompson Serge July Marie Genin r alisation David Thompson production Folamour TCM participation CNC France 5 TSR Procirep Sorti en ao t 1946 Les Encha n s Notorious fut le plus gros succ s d Alfred Hitchcock aux Etats Unis David Thompson livre une analyse historique et esth tique de ce film d espionnage sur la traque d anciens na
3. une Alsacienne engag d s 23 ans dans toutes les grandes campagnes a largement influenc le sc nario d Indig nes Au del de la reconnaissance de ces anciens combattants le film de Bouchareb a soulev la question de la revalorisation de leurs pensions R L le cahier Le Tata s n galais de Chasselay M moires des tirailleurs s n galais 2007 53 couleur documentaire r alisation Dario Arce Rafael Gutierrez production C Productions Chromatiques TLM participation CNC Acs En juin 1940 l avanc e des troupes nazies vers Lyon est stopp e pr s de Chasselay par une faction de l arm e fran aise dont le 25 me R giment de tirailleurs s n galais Les allemands crasent l adversaire et massacrent tous les soldats noirs Contre l avis de Vichy le secr taire g n ral du Rh ne Jean Marchiani fait riger en leur honneur une n cropole le Tata s n galais qui depuis porte t moignage des soldats africains morts pour la France En retra ant l histoire de cette n cropole perdue dans la campagne lyonnaise Dario Arce et Rafael Gutierrez ne se contentent pas de relater un pisode douloureux et m connu de la Deuxi me Guerre mondiale S appuyant sur des images d archives et de nombreux entretiens ils mettent jour le rapport probl matique et fluctuant qu entretient la France avec sa m moire coloniale Les anciens de Chasselay se souviennent avec motion de ces Africains
4. On doit beaucoup Dubuffet qui s est comport en conservateur scrupuleux Il a permis que ces uvres soient reconnues et a t leur passeur dans le monde de l art C es lui qui a d velopp ce concept de l art brut Mais il s est toujours d fendu d avoir t sous influence Ce qui a cr le doute c est qu i interdisait l acc s sa collection d art brut aux artistes afin qu ils n aillent pas y piquer des id es Dans le film Daniel Spoerri fai malicieusement remarquer que dans certaines uvres de Dubuffet l emprunt se monte d apr s lui 80 C est vrai aussi des uvres musi cales qu il a compos es mais Dubuffet a tou 74 jours ni toute influence directe Quant Spoerri qui ne reconna t qu une influence tr s limit e on peut noter qu la fin de sa vieil travaille fabriquer des poup es qui ressemblent furieu sement celles que des malades mentaux ont faites en Finlande Il ne faudrait pas en conclure que Dubuffet ou Spoerri n aient rien invent Pour que ces uvres d clenchent un d clic cr ateur il faut tre soi m me artiste Dans La Beaut crue l herbe joue un r le important l herbe travers laquelle vous sifflez les hautes herbes o l on p n tre Pourquoi l herbe H N L herbe dans laquelle on souffle fait r f rence la trompette de W lfli Il a compos des centaines d airs folkloriques d un genre qui personnellement m int resse peu I
5. le cahier Anselm Kiefer au Louvre 2007 25 couleur documentaire r alisation Jean Luc Perr ard production MK2TV mus e du Louvre Gr ce Henri Loyrette son pr sident directeur Le Louvre a retrouv sa vocation de maison des artistes vivants Comme Delacroix en son temps Anselm Kiefer est invit en 2007 intervenir dans l difice Jean Luc Perr ard filme la r alisation du projet commentaires du plasticien devant les tableaux du mus e ou dans son atelier du Gard travelling sur ses constructions sculptures dans la campagne et installation finale des trois uvres retenues L empathie de Kiefer pour certaines toiles du Louvre vient de la r v lation d un invisible qui structure le monde La Dentelli re et L Astronome de Vermeer expriment selon lui le microcosme et le macrocosme La mati re m me des uvres du Ma tre hollandais lui sugg re les atomes Les Parques de Rubens tissent entre terre et ciel le fil t nu du destin de la reine et du peuple Cette m taphysique po tique est lecture et inspiration Pour l escalier nord de la colonnade transition et l vation il choisit l installation d un tableau monumental intitul Athanor du nom du four alchimique voquant la m tamorphose des m taux vils en or et donc de la mati re en esprit Dans des niches voisines Dana et Hortus conclusus tournesols secs fich s dans des livres ou un monticule de plomb symboles de l
6. ses organisations politiques Beaucoup se sont engag s dans le militantisme ouvrier et la R sistance Vers 1960 une seconde vague les a rejoints Tous ont travaill dur pour atteindre la retraite A pr sent certains rentrent au pays d autres restent Dans cet ancien quartier espagnol entre Saint Denis et Aubervilliers en compagnie de plusieurs t moins qui y ont grandi Sophie Sensier recueille les souvenirs Pas tous roses habitat insalubre duret du travail en usine engagement pour la R publique espagnole et abattement apr s la d faite arrestations massives par la police allemande Beaucoup de photographies et de films d archive font revivre ces pages d histoire Deux lus communistes issus de cette communaut espagnole racontent comment leurs familles se sont enracin es dans la banlieue rouge Le quartier conna t actuellement une r novation urbaine compl te Les anciens s y retrouvent dans le centre Cristino Garcia du nom d un des leurs fusill par le r gime franquiste Mais pour d autres la banlieue parisienne n a t qu un passage Rencontr s dans un petit village d Estr madure ces retrait s redevenus paysans se souviennent eux aussi de la Plaine Saint Denis E S gt ik Film retenu par la commission Images en biblioth ques Entre les ann es 1920 et 1960 fuyant le fascisme ou la mis re des Espagnols viennent travailler dur en France dans les usines de la Plai
7. toute l pret de la boxe est sensible d embl e Pour les entra neurs qui ne tarissent pas d loges leur propos les filles sont moins stress es il y a plus de plaisir dans la boxe des filles que celle des gars C t boxeuses On court apr s la reconnaissance celle du p re en particulier pour un homme ou pour une femme c est un cheminement personnel un accomplissement un d passement de soi Si les commentateurs sportifs ne s y sont pas encore faits et parlent parfois des combattantes au masculin pour Anne Sophie Mathis championne du monde Myriam Chomaz Val rie H nin Sarah Hamraoui et bien d autres ce sport est une mani re de consid rer la femme galitairement Je ne suis pas un gar on manqu je suis une fille r ussie R L images de la culture Legiteam Obstruxion au c ur des batlles hip hop La Surface de r paration 2007 53 couleur documentaire r alisation Maurice Ferlet production PMP Morgane 504 Productions participation CNC Plan te ANCSEC Collectivit territoriale corse TV Paese Procirep Angoa Le terrain de foot et ses surfaces de r paration l o tout se joue pour les buts et penalties voil le lieu symbolique o le Corse Paul Orsatti ancien entra neur de football situe son action pour remettre aux tudes et ins rer professionnellement des jeunes d socialis s et disqualifi s Un engagement marquan
8. et les sportifs trouvent dans le sport un peu plus qu un jeu une occasion de sortir de chez soi une mani re de s en sortir voire pour certains un avenir le club offrant quelques emplois ses anciens joueurs IL n est donc pas surprenant que l approche qu adoptent ces deux films consiste faire avant tout ressortir le groupe aux d pens de l individu Point de v ritables personnages au sens fort l exception peut tre des entra neurs Orsatti dans La Surface de r paration Babar dans XV gar ons dans le vent figures 83 tut laires qui organisent la communaut et qui se voient attribuer une place part Cette valorisation du collectif est d ailleurs pr sente dans les autres films et m me nous y revien drons lorsque ceux ci prennent pour sujet un sport individuel La forme centrale autour de aquelle tous se retrouvent est le montage d interviews des diff rents protagonistes qui tour de r le donnent leur point de vue sur exp rience sportive document e Ce que cha cun de ces films semble ainsi chercher cap ter travers le sport c est toujours une poly phonie de groupe la vie d une micro soci t Le sport tel que le documentaire le donne ici voir est avant tout une aventure collective gagner le respect Comme dans XV gar ons dans le vent s vader par le sport d un quartier laiss l abandon est l horizon des jeunes filles de l quipe de foot de Montfe
9. fon Ce point de vue radical sugg re aussi une possible r action du spectateur Jean Pascal pour la France un pipeau int gral La r ponse est bien s r un peu plus compliqu e S il y a une v rit dans la fiction elle doit en premier lieu tre recherch e dans les descrip tions que le personnage donne de son groupe communautaire Le pr texte invoqu pour jus tifier Les rencontres film es est fourni par une pr tendue crise travers e par le groupe Jean Pascal explique Eric que les relations entre es fondateurs se sont d grad es en particulier en raison d affaires sentimentales Cette situa tion manifeste l instabilit de toute entreprise collective dans laquelle l intime ne manque pas de faire irruption et peut d s lors mettre en p ril les principes tablis Mais surtout elle permet Jean Pascal d noncer la n cessit imp rieuse du mouvement du changement Le groupe ne peut se perp tuer dans l ind fi nie r p tition de lui m me S il fait appel des regards ext rieurs c est parce qu il ressent le besoin de trublions qui contribueront la r invention de la communaut De la m me fa on recevant Enos dans un d cor particu li rement d nud il s en explique en d cla rant qu il a pour habitude de poser ses affaires dans un lieu sans avoir l intention d y rester toujours On a besoin d tre instable pour trouver les choses Il s agit donc moins de penser c es
10. gnac choisit ainsi de planter son d cor au S n gal au moment pr cis o l administration fran aise verse pour la premi re fois ses anciens tirailleurs une pension d un montant gal celui des anciens combattants fran ais Issus d une g n ration endoctrin e par le r gime colonial ces hommes g s reviennent sur ce sentiment d avoir t esclaves de la France ce qui a expliqu leur d part la guerre et sur l ingratitude de la M tropole depuis leur gard Pour eux la d cristallisa tion des pensions d cid e en d cembre 2006 et mise en application le 1er juillet 2007 n est 92 qu un geste d risoire qui ne saurait offrir un niveau de vie plus d cent ni r parer l injustice mais apporte tout au plus la satisfaction de voir une erreur historique corrig e Fr d ric Chi gnac ne se contente pas de donner la parole une population relativement absente du d bat m diatique engendr par la prise de conscience Indig nes maisil apporte des pr cisions impor tantes En effet les portraits crois s de ces hommes mettent jour trois statuts d anciens combattants les enr l s de la Lib ration les invalides de guerre et les militaires de car ri re donnant lieu trois montants de pen sions diff rents n ayant pas t d cristallis s de la m me fa on en 2007 ainsi qu un autre cas celui de militaires de carri re ayant obtenu la r valuation de leur pension d s
11. mais malgr tout certaines choses qui sont dites sont tr s int ressantes Le travail du montage a consist trouver un quilibre entre ce souffle int rieur et des paroles parfois tr s fortes Comme lorsqu Armin Heusser parle du rapport fou entre l artiste et la roue du monde de son travail contre Dieu Au tournage nous en avions tous la chair de poule Ce qui m int resse dans le tournage d un documentaire c est de donner l autre l occasion de prendre le pouvoir S il ne saisit pas sa chance sa parole a de fortes chances de ne pas rester au mon tage mais l important pour moi c est d ouvrir la porte Armin Heusser qui est un artiste a saisi l occasion que le film lui donnait IL tait l assistant de Tinguely et a particip avec Luginb hlet d autres artistes suisses de cette bande la construction du Cyclope dans la for t de Milly Dans cette t te immense Jean Tinguely a voulu loger un mus e Le Cyclope constitue une forme d hommage Heinrich Anton M ller qui a t un de ses grands inspi rateurs Armin Heusser va plus loin en d cla rant que le Cyclope est une uvre de M ller par procuration Tous les artistes de ce courant reconnaissent qu ils ont tir une partie de leur nergie cr atrice de la rencontre avec les illu min s de la Waldau Il semble pourtant que certains artistes ne reconnaissent pas volontiers leur dette vis vis des ali n s N est ce pas le cas de Dubuffet H N
12. norme man cipation On s enferme l dedans on ach te des maisons des appartements et on ne vit plus Lorsqu on s en aper oit il est trop tard L immigration a deux faces l mancipation le cahier Les Emigr s 2009 74 couleur documentaire r alisation Jos Vieira production Al as J Vieira participation Acs Scam C est l t dans le petit village portugais de S o Vicente le moment o ceux qui dans leur jeunesse ont quitt le pays pour une vie meilleure en France reviennent le temps des vacances Jos Vieira filme ces retrouvailles joyeuses pour certains difficiles pour d autres et pr te attention aux questions et aux doutes qu elles font na tre chez ces migr s quel est d sormais du Portugal ou de la France leur v ritable pays Je me trouve plus immigr e dans mon village qu en France Le Portugal ne m a jamais rien donn Des personnes rencontr es par Jos Vieira et qu il semble bien conna tre beaucoup ont fini par voir la France comme leur vraie patrie c est l qu ils ont cherch refuge lorsque le Portugal de Salazar ne pouvait pas les nourrir l qu ils ont trouv un travail leur assurant aujourd hui une retraite convenable l encore que leurs enfants sont n s D autres l inverse se sentent chez eux S o Vicente et voudraient y finir leur vie Devant la cam ra la parole se d lie confrontant ceux q
13. pas une uvre Il est mort peu apr s le tournage M D images de la culture Qu est ce qui rapproche leurs films D B Ce sont des films de divertissement con us comme des spectacles Ce ne sont pas des films d auteur pens s en termes d uvre sans souci du public Mon p re n tait pas auteur r alisateur au sens de la Nouvelle Vague plut t r alisateur C est ce qu il dit la fin du documentaire Les films je ne les ai jamais faits seul Ila toujours t norm ment entour ILy a bien s r les crivains mais il a collabor avec de grands chefs op rateurs comme Jean Bourgoin Ghislain Cloquet Raoul Coutard avec des musiciens comme Legrand Delerue ou Kosma Nougaro Rezvani et Tr net ont crit des chansons pour ses films et Maurice Chevalier raconte son enfance dans Chevaliers de M nilmontant 1953 Parmi les com diens on compte des gens aussi divers que Claude Rich Daniel Emilfork Jacques Dufilho Berna dette Lafont Derri re tout cela il y a le hasard des rencontres et des histoires d amiti mais mon p re tait un v ritable d couvreur de talents il savait mettre en valeur les qualit s de chacun S il tait en porte faux avec la Nouvelle Vague il a t proche du groupe Zanzibar Philippe Garrel Serge Bard Patrick Deval Jackie Raynal qui rassemblait des gens plus jeunes D B La plupart habitaient chez nous rue Vic tor Hugo Mon p re avait h rit
14. tres Quelles sont les questions que l on se pose lorsqu on tourne un film dans sa propre famille V L On a forc ment la tentation de faire de son p re un h ros En m me temps la parole met en danger cette image paternelle Avec Pierre nous ne savions pas trop ce que nous allions chercher J aime cette phrase de Walter Ben jamin Brosser contre sens le poil trop lui sant de l histoire Les personnages quelque peu p riph riques marginaux comme ont pu l tre mon p re M N Roy cf Le Brahmane du Komintern ou Benjamin m int ressent en ce qu ils permettent de revenir vers le pass avec une image plus trembl e que celle trop lisse des livres d histoire Je sentais bien qu il y avait aussi chez mon p re des paradoxes par exemple lorsqu il disait ma demi s ur propos de la mort de Maurice Thorez a fera du bien au Parti Je voyais bien qu il pouvait tre dans le Parti et avoir en m me temps des amiti s avec des gens tr s loign s de la ligne officielle Il occupait une position insaisissable inconfortable ni uniquement apparatchik ni dissident Cela ram ne de la complexit dans le syst me et donne acc s une vision moins sch matique Par mon p re j ai eu acc s une histoire pas officielle ni dans l adh sion ni dans la d nonciation Comme beaucoup d his toires humaines la sienne est plus mixte plus partag e plus malmen e Et puis il nous a en partie
15. P Elles apparaissent dans l entre deux guerres mais le logement social n occupe jusqu en 1945 qu une place assez marginale C est partir du milieu des ann es 1950 que le logement social est con u non plus pour les plus n cessiteux mais pour tous Cette logique va pr sider la construction des grands ensem bles qui visent satisfaire rapidement tous les besoins en logements en finir avec une crise du logement qui dure depuis le d but du si cle La IVe et la Ve R publique vont affirmer la volont de l Etat dans un secteur qui jusque l 9 3 m moire d un territoire 2008 88 couleur documentaire r alisation Yamina Benguigui production Elemiah Canal Ina participation CNC Plan te Betv Acs La Seine Saint Denis cumule les mauvais scores habitat d grad chec scolaire ch mage des jeunes ins curit et violences urbaines Un an apr s les meutes qui parties de Clichy sous bois embras rent la France enti re Yamina Benguigui invite prendre du recul Avec les analyses d historiens d architectes de responsables politiques et les souvenirs personnels d habitants des cit s son film brosse une fresque historique et humaine Ce document en trois volets d bute vers 1840 lorsque le nord est parisien se couvre d usines Dans cette arri re cour affluent de France d Europe et bient t de l ancien empire colonial des bataillons de travailleurs sans qualifica
16. assur le son et l image sur la partie indienne et r alisateur par ailleurs de m accompagner Et je tombe sur le docteur Theodor Bergmann le dernier t moin de cette opposition communiste de droite qui avec une grande clairvoyance se m fiait d Hitler mais aussi de Staline un groupe tr s minoritaire dont l histoire est peu connue Et c est chez Theodor Bergmann que je rencon tre Kris Manjapra qui semble une incarnation contemporaine de M N Roy avec son physique de star de Bollywood Il s av re que ce jeune historien canadien d origine indienne tient un discours tr s articul sur Roy dans le Berlin des ann es 1930 Roy d fendant les femmes les homosexuels et m me les criminels sexuels chose qui para t m me aujourd hui insens e Dans Adieu la rue des Radiateurs vous travaillez sur une mati re beaucoup plus r duite et circonscrite V L La mati re de base ce sont ces images que j avais tourn es en vid o 8 dans ma famille diff rentes poques sans du tout savoir ce que j allais en faire Le film s est fait un moment o comme souvent j attendais des finan cements pour un autre projet sur Tocqueville qui ne s est pas fait C est le texte de Mathieu Riboulet tir du Regard de la sourcel qui m a donn l envie de retravailler ces images anci ennes L criture de ce film s oppose point par point celle du Brahmane Adieu la rue des Radiateurs voque une femme appartenant cette
17. dans la vie sociale La r alisatrice donne voir le d roulement de la c r monie sans masquer l intrusion que signifie sa pr sence avec une cam ra dans le village Elle nous filme avec nos bassines s exclament des femmes portant de l eau au d but du film Certains hommes d gagent m me le champ de la cam ra pour mieux tre film s en action lorsque le jeune citadin revenu chez lui est accueilli par les anciens La communaut est ainsi donn e voir dans sa conscience et son acceptation d un tournage Gentille Men guizani Assih affirme sa pr sence et l assume pendant les pr paratifs de la c r monie avant d tre rel gu e au second plan lors de la sc ne m me de la circoncision vers laquelle converge le corps du film Bouscul e par les protago nistes et les t moins la r alisatrice continue de tourner grand peine par dessus les paules absorb e par la masse communautaire mobi lis e pour l accomplissement du rituel Comme si le village entier int grait le tournage en tant qu l ment vident et participatif de l instant Itchombi se livre comme un regard subjectif assorti de commentaires brefs au d but et la fin sur un fait de soci t Il nous renseigne cependant sur toutes les tapes de d roule ment de la c r monie Des plans larges embras sent le village dans les d buts du film devenant de plus en plus serr s lorsqu on se rapproche du moment de la circoncision De la pr para
18. finir la particularit de ce cin ma r aliste bien loin des codes de Bollywood Son volution depuis l Ind pendance en 1947 jusqu nos jours est li e celle d un pays l identit flottante entre plusieurs langues et cultures C est Satyajit Ray qui ouvre la voie en consid rant le premier le cin ma comme un art Pather Panchali 1955 lui vaut une reconnaissance internationale et a l int rieur du pays une influence f conde Si la perfection formelle de son cin ma fascine le cin aste est aussi novateur comme l explique Sharmila Tagore actrice de La D esse 1960 utilisation des sons naturel des dialogues et du jeu d acteur mille lieues des codes th traux alors de rigueur Les r cits de Ritwik Ghatak seconde figure marquante chappent la structure narrative classique L Homme Auto 1958 une histoire d amour entre un homme et sa voiture Tous deux donnent naissance avec Mrinal Sen le r alisateur toujours bien vivant de A la recherche de la famine 1980 un art neuf con u comme le reflet d une poque Les descendants de ce cin ma doivent cependant aujourd hui face un Bollywood omnipr sent tourner en hindi ou en anglais pour esp rer trouver un public M D histoires de cin ma Les H ros du cin ma hindi 2008 56 couleur documentaire r alisation Hubert Niogret production Les Films du Tamarin Filmoblic participation CNC Cin Cin ma
19. galement le proc d que Micha l Gaumnitz a d j prouv dans ses r alisa tions ant rieures et qui constitue en quelque sorte sa signature artistique un proc d qu il a lui m me mis au point et propos duquel il se r f re Van Gogh et surtout Giacometti Ce moyen d expression consiste gr ce l outil informatique faire appara tre la gen se de l image c est dire rendre visibles toutes les tapes de sa cr ation la succession des traits de crayon des touches de pinceau avec ses errements et ses repentirs Dire des choses en peinture m aide comprendre dit encore Gaumnitz Je pars d un point et ce point se d veloppe comme une petite graine dont on ne sait pas l avance ce qu elle nous r serve une fleur une plante un fruit peut tre ou un arbre C est une d marche comparable celle de la nature ou de l inconscient Mais aussi vis vis de ce m dium haute ment technologique qu est la palette gra phique le graphisme humanise il ram ne de l artisanat il y a un visage et il y a une main derri re qui dessine ce visage M B 1946 automne allemand 2009 77 couleur documentaire r alisation Micha l Gaumnitz production Amip Ina Arte France participation CNC CR Ile de France Procirep programme M dia En cet automne 1946 o se tiennent les premi res lections libres depuis l av nement du llle Re
20. l ments sociologiques qui donnent penser comme celui de la place des hommes et des femmes aujourd hui en Rus sie Les femmes portent ici la responsabilit de la collectivit et les hommes ont renonc contr ler quoi que ce soit us s par l alcool les guerres le d s uvrement Le film rend hom mage une femme et une m re bien qu on entende souvent le mot pute telle qu elle se raconte et telle qu on la voit et de mani re plus large toutes les femmes les seules lutter r sister vouloir renverser le cours du destin et pouvoir apporter une lueur d amour envers et contre tout Le film d borde de la g n rosit de la rudesse et de l nergie de Lioubov bien qu elle avoue qu elle n en a plus pour longtemps Bien s r on ne peut que pen ser d autres m res de cin ma ou de roman mais il y en a tant qu il est difficile de choisir l une d entre elles Parmi toutes les facettes de cette figure m re courage m re sacrifi e mauvaise m re qui abandonne ses enfants pour vivre sa vie etc peut tre que La M re de Gorki puis de Poudovkine film muet de 1926 seraient celles qui r sonneraient le plus avec Lioubov bien que la dimension r vo lutionnaire soit trang re cette derni re Antoine Cattin toujours IL y a en r alit deux types de cin ma celui qui parle damour et celui qui parle de haine La M re appartient au premier 3 Ce sentiment n a rien d
21. l envers du d sordre Entretien avec la chef op ratrice Diane Baratier qui a r alis pour la collection Cin ma de notre temps un dr le et mouvant Portrait de mon p re Jacques Baratier L occasion de revenir plus en d tail sur la filmographie du cin aste d c d l automne 2009 Par Sylvain Maestraggi L uvre de Jacques Baratier est un continent m connu un archipel d une dizaine de longs m trages et d une vingtaine de documentaires en attente d tre explor De dix ans l a n des enfants terribles de La Nouvelle Vague excep tion faite de Rohmer dont il est quasi contem porain Jacques Baratier n obtiendra jamais les faveurs des Cahiers du cin ma La foule d acteurs de po tes d crivains de musiciens d amis en tout genre qui a particip ses films n a d gal que son isolement dans le paysage du cin ma fran ais d apr s guerre Ce n est peut tre qu aujourd hui pass es les tendances et les querelles esth tiques que ses films peuvent enfin nous appara tre dans leur sin guli re vivacit Le cin ma de Jacques Baratier est comme un brasier crivit Bernadette Lafont en 1978 Inclassables ses films plongent leurs racines dans la peinture la po sie le surr alisme et l esprit d jant de Saint Germain des Pr s celui de Vian et de Cocteau anim par la soif de libert et le refus du s rieux Qu il filme le Quartier latin et ses indig nes dans D sordre 1948
22. me mani re et quelles que soient leurs singularit s les quatre films mettent ici en avant davantage que le sport lui m me mais plut t le combat d ordre symbolique auquel il renvoie Ce qui se passe sur le terrain fait tou jours cho ce qui se passe en dehors Le ter rain de foot ou de rugby le ring de boxe acqui rent une dimension bien loign e de celle que leur donne habituellement les m dias r sul tats argent celle d un espace politique minia ture o conqu rir la sueur de son front droits et reconnaissance Damien Travade Not Only Men 2008 57 couleur documentaire r alisation Laure Belhassen Eric Pinatel production Les productions du Sommeil T lessonne participation CNC Acs CR Ile de France Chapitr en quelques rounds le film de Laure Belhassen et Eric Pinatel s int resse ces femmes qui ont choisi un sport dont la violence le r servait historiquement aux hommes la boxe Nous sommes des femmes normales avec un sport atypique disent elles Quels que soient leur niveau leur ge leur nationalit ou leur notori t elles font tomber les barri res morales et pr jug s sexistes leur mani re avec les poings Immersion dans le huis clos des gymnases avec des sportives de haut niveau en entra nement intensif corde sauter punching ball ou ring sueur et coups gestes r p t s inlassablement exigence des entra neurs qui aboient les ordres
23. ment sensible aux difficult s de la petite com dienne et la direction d acteurs de Jacques Doillon un aspect r p titif du travail peu connu du public Un probl me technique de taille s est imm diatement pos d s le premier jour o a t tourn e la sc ne avec le p re Xavier Beauvois l h pital Victoire ne savait pas lire la m mo risation de son dialogue en tait d autant plus difficile On le per oit tr s bien dans le docu mentaire hors champ une assistante souffle le texte Ensuite le travail de nettoyage de la bande son restait faire d autant plus que pour guider son actrice Doillon parle beau coup pendant le tournage ce qui bien s r doit tre ensuite effac en postproduction Mais apr s tout ce sont des questions que le cin ma sait traiter et qui se produisent lorsque par exemple un acteur est atteint de troubles m moriels Pour en revenir aux probl mes pos s par ce syst me de souffleur il arrive que Victoire com prenne mal ce qui lui est murmur et dise un texte qui change le sens de la sc ne ce qui est parfois l origine de nombreuses prises sup pl mentaires Et justement on est int ress par ce nombre de prises la fois parce que l aspect r p titif de ce travail est peu connu du grand public et aussi parce qu il porte sur des s quences tr s lourdes sur le plan mo tionnel onest inquiet de la fatigue de l enfant Sauf que et c est toute l intell
24. ouvri re pauvre o l immi gration sera une constante Ce qui pr existe c est une zone rurale avec quelques ch teaux et des gentilhommi res L histoire de la Seine Saint Denis peut tre d crite comme le pas sage du monde rural au monde urbain mais ce n est pas sp cifique ce d partement L his torien peut d embl e corriger quelques id es re ues Comme par exemple l id e qu on a cons truit des logements sur des champs de bette raves En fait il y a eu beaucoup d op rations de r novation urbaine au centre des communes En Seine Saint Denis seules quelques cit s ont t construites loin de tout Et la plupart du temps cet isolement vient de la non r ali sation d un projet d quipement de l Etat une autoroute des transports en commun pour lesquels soudain les financements ont fait d faut La p riode d avant 1940 est elle d terminante pour comprendre la suite B P Le film Petite Espagne est int ressant de ce point de vue c est une esp ce de micro his toire d un quartier et d une communaut racon t e au plus pr s des gens Le film restitue bien cette histoire dans sa duret Il permet aussi de relativiser les exigences actuelles en mati re d int gration On voit dans ce film des immigr s espagnols qui ont pass soixante ans en France sans parler le fran ais Cela tient pour une part la sp cificit de ce micro quartier entour d in dustries o les femmes et les enfa
25. quitter la France 2007 52 couleur documentaire r alisation Marion Stalens production Cin t v participation CNC Procirep Angoa Agicoa Acs France 3 El ves au Lyc e Jules Ferry Paris Ivan colombien et Rachel camerounaise sont sous le choc de la lettre de la Pr fecture re ue leurs 18 ans les invitant quitter la France dans un d lai d un mois En suivant au plus pr s la mobilisation des enseignants lyc ens et parents d l ves pour soutenir lvan et Rachel dans leurs d marches Marion Stalens retrace les solidarit s spontan es qui d clench rent le R seau Education sans Fronti res Leur vie bascule Ivan et Rachel culpabilis s r alisent qu ils sont des sans papiers avec pourtant des liasses de papiers compliqu s remplir comme ironise la d l gu e des parents d l ves La solidarit s organise accompagnement des l ves la Pr fecture p titions banderoles aux fen tres du lyc e Premier succ s la d livrance d une Autorisation provisoire de s jour Mais tout reste faire En salle des profs les discussions sont vives certains pr nent le soutien au m rite d autres que tous les l ves ont le droit de rester en France Peu peu on sort des cas particuliers pour entrer dans une prise de conscience plus collective sur la n cessit d un choix de soci t Le tout nouveau RESF est contact pour d fendre les dossier
26. r pond d un artisanat collectif o la main joue le plus grand r le A l extr me oppos de cette horizontalit extensive les pays europ ens et leurs usines o l homme est au mieux l agent d un proof test minimal ainsi de ces coups de maillets destin s prouver la coh rence de la brique au pire le rouage d une plus vaste machine et un trieur de d chets issu de populations immigr es de pr f rence Pourtant En comparaison ne se pose pas comme une charge nostalgique d un faire communautaire en lien direct avec la terre pas plus qu il n alerte sur le d veloppement trop tardif de pays pauvres Film solaire et proprement jubilatoire plut t se demande t il comment et pourquoi cette jubilation du geste rythm jou presque a pu tre d l gu e la machine comment le geste r p t est ainsi devenu bassement r p titif Les quelques intertitres sont en allemand non sous titr s M C www cnc fr idc D Harun Farocki Tel qu on le voit 1986 70 Images du monde et inscriptions de la guerre 1988 74 La Vie RFA 1989 78 Vid ogrammes d une r volution 1992 107 La Sortie des usines 1995 36 L Expression des mains 1997 30 32 Dans les films d Harun Farocki les diff rents niveaux de signification des images et des dis cours id ologiques qui les sous tendent sont mis en exergue par l artiste selon une m thode qui fait de la description et de la lectu
27. ressources et ils ont perdur avec cet esprit d institution charitable paternaliste La surveil lance y tait tr s forte Genevi ve la fin de mon film en t moigne Pour le prix de son entretien au foyer de l Arm e du Salut elle doit verser 60 de son salaire sans droit de sortir Le soir L ambiance de rel gation et de honte qui y r gnait provoquait beaucoup de disputes entre les pensionnaires Comme le dit Genevi ve c est l ternelle histoire des victimes qui se d chirent entre elles Votre film a t il comme vous l esp riez fait bouger les choses C J En tout cas il a provoqu des d bats et il a certainement contribu la lutte en faveur de la libert de l avortement Il a t projet au festival de Grenoble bien qu il mait pas figur dans la s lection officielle et il a obtenu un prix Mais il n a jamais t diffus la t l vi sion Jean Frapat s y est int ress dans une s rie t l vis e qui s appelait R alit Fiction o le mat riau documentaire tait r labor dans le cadre d une fiction Evidemment ce autour du monde passage la fiction gommait Les personnes et leurs paroles ce qui me para t un peu pervers N est ce pas ce qu a fait Claire Simon entre autres pour respecter l anonymat des visiteuses du planning familial dans son film Les Bureaux de Dieu C J Les questions d thique se posaient l poque dans des termes tr s diff rents
28. s nateur maire de Saint Ouen elle va devenir une zone sensible L Etat a t il d lib r ment sanctionn la Seine Saint Denis comme on le voit dans le film de Yamina Benguigui B P Une partie des pouvoirs publics a jou cette carte l Mais pas toujours Si l autoroute A1 s est construite sans concertation pour l au toroute A3 on a su associer les villes et organi ser une desserte peu pr s correcte A Clichy sous Bois le prolongement de l autoroute qui avait t initialement pr vu a t annul Du coup les classes moyennes ont d sert les r sidences priv es qui avaient t construites pour elles Il n ya sans doute pas eu volont de nuire mais un contexte originel d favorable s ajoutent beaucoup de d cisions malheureuses et r p t es prises dans un cadre administra tivo politique totalement inadapt l chelle de la m tropole Depuis la fin du XIXe la ques tion de la structuration de la r gion parisienne se pose mais jusqu aujourd hui les consid rations politiques l ont emport Pour p renniser leur pouvoir dans la capitale les conservateurs ont refus d agrandir Paris et syst matique ment organis l viction des familles ouvri res L histoire de la Cit des 4000 La Courneuve est tout fait embl matique cet gard La Ville de Paris l a fait construire en 1960 dans le but de reloger ceux qui taient d log s par la r novation urbaine mais aussi
29. ses engagements pr sents Saisi notamment aux c t s des Palestiniens il rayonne d une force de conviction in branlable d passe la fonction de vieux sage pour porter une parole de confiance en l avenir envers et contre tout Le plus beau arrive la fin devant la tombe du po te palestinien Mahmoud Darwich il r cite de m moire d une voix profonde Il voque ensuite son rapport charnel la po sie celle qu en parfait cosmopolite il fr quente aussi bien en anglais qu en allemand et o il affirme puiser sa pers v rance Aux coutures apparentes des hommages parfois hypocrites rendus aux grands hommes s oppose ici l impression de profonde maturation si inspirante donn e par la parole d Hessel Alain Carou BnF Paris La richesse du film Bilakoro tient dans le fait qu il aborde son sujet l excision sous tous les angles t moignages de femmes l ayant subie de femmes qui la pratiquent de celles qui luttent et militent contre enfin les avis et constats des professionnels de la sant viennent compl ter l enqu te Un film touchant vrai jamais voyeur avec une tr s belle bande son de Rokia Traor Val rie B temps M diath que de Solaize 95 Rembrandt La Vie cach e des uvres Les films du mus e du Louvre La Vie cach e des uvres Depuis 2006 le D partement des peintures du mus e du Louvre sous la direction de Vincent Pomar de organise des Journ es d tu
30. seules face l assassinat d un fils d un mari d un fr re ou d une s ur d un ami Et si les chiffres officiels annoncent au moins 200 000 morts durant cette guerre qui ne veut pas dire son nom c est compter sans les victimes bles 25 s MATE HIT JAUH me ERILE mipi Sep ICE A 26 s es vie Tout comme la famille Djahnine qui elle seule na pas seulement subi la perte d une fille mais aussi celle des parents morts de chagrin l un apr s l autre avant que l un des fr res ne se suicide et que d autres ne s exilent Ce qui fait dire Habiba lors d une interview Je voulais que l on arr te de parler de cette guerre civile comme d une trag die collective alors que chacun d entre nous l a v cue sa mani re Lettre ma s ur parle des circonstances de l assassinat de Nabila des gens qui l ont connue et qui apr s se sont retrouv s compl tement isol s parce que cette disparition a produit de la terreur Ce qui m in t ressait c tait de savoir comment on survit apr s de montrer comment le fascisme et pas seulement celui des islamistes s immisce dans le quotidien Aujourd hui on a besoin en Alg rie de se regarder en face de comprendre qui nous sommes quel est notre devenir de produire des images nous m mes sur nous m mes apr s avoir t bombard s durant des ann es par celles des autres Ni hommage ni glorification posthumes ce documentaire est
31. sin de JW Je l ai bien s r un peu choisi par f tichisme pour Monteiro C est un homme de th tre qui a une voix extraordinaire il tait parfait pour jouer le Roi et le Chasseur Violeta Sanchez apporte de la distance au person nage de la Reine C est quelqu un qui a une carri re tr s vari e elle fait des performances elle a t mannequin elle a jou au cin ma dans des films comme Le Pornographe de Bertrand Bonello Alice Houri qui joue Blanche eige m a t indiqu e par la directrice de casting je n avais pas vu La Graine et le Mulet Elle a une mani re un peu gouailleuse de dire e texte qui contrastait avec la voix plus pos e d Hugues Pour le Prince j avais pens Robin son Stevenin mais en travaillant avec Mehdi Belhaj Kacem qui j avais demand d crire a partie documentaire du film sur le tournage de Monteiro je me suis aper u que le r le tait pour lui Des quatre c est l acteur le moins pro fessionnel m me s il a jou dans Sauvage innocence de Philippe Garrel 70 Dans votre film chaque com dien apporte une couleur tr s forte son personnage Le jeu est plus expressif que dans le film de Monteiro Comment les avez vous dirig s H D Je les ai assez peu dirig s On a fait quel ques r p titions dans mon atelier pour lire le texte et que je m habitue leurs voix Comme il y avait peu d action il fallait que j invente quelques mouvements simples et positions des
32. sion de cinquante deux minutes ce format ne permet pas toujours de tirer le meilleur parti des rushes des s quences qu on a pu tourner La t l vision nous pousse aussi une autocen sure selon la sensibilit que l on semble d ce ler chez le diffuseur Le montage s est fait sous la supervision d un directeur des programmes de France 3 Alsace sans v ritable regard docu mentaire Pour ce journaliste il fallait que ce soit vivant sans temps morts avec un droit de r ponse des officiels des diff rentes parties et une voix off pour bien marteler le propos Aujourd hui l quipe dirigeante a chang et laisse plus de libert aux r alisateurs pour faire vivre leurs films comme ils le souhaitent Je pense que j aurais mont le film autrement si l quipe actuelle avait t aux manettes l poque j aurais s rement fait un film qui me correspond plus En tant que r alisateur on est souvent la merci des changements de directions et des lignes ditoriales des canaux de diffusion Les autres films dans lesquels vous tes engag sont ils eux aussi li s la th matique des cit s et des immigr s Z C Tous mes films tournent autour de la th matique des quartiers des immigr s des liens qu ils entretiennent avec leur pays d ori gine de la place qu occupent aujourd hui leurs enfants Actuellement je r alise un cinquante deux minutes pour France 3 Alsace qui parle du hip hop et d
33. tait intern et compl tement catatonique un photographe est venu rendre visite au vieux danseur peu de temps avant sa mort et lui a parl de Serge Lifar A l vocation de ce nom Nijinsky en costume et cravate a fait un saut assez haut que le photo graphe a capt La sculpture r alis e d apr s cette photo se retrouve maintenant accroch e la fa ade de la maison de Daniel Spoerri Il faut se souvenir que l oncle de Spoerri tait le directeur de la Waldau Daniel Spoerri y venait souvent le dimanche avec son ami Jean Tin guely pour manger et boire l poque o ils taient jeunes et d sargent s Ils sont donc entr s en contact tr s jeunes avec la collec tion Morgenthaler et l esprit de la Waldau Votre travail sur La Beaut crue est il l h ritier de recherches entreprises pour d autres films H N Je serais bien une exception si je n avais pas moi aussi mes obsessions La Beaut crue b n ficie de l exp rience des films pr c dents et surtout de Personne Cf Infra Ce film qui partait d un objet absolument pas cin matographique la po sie g n r e par ordinateur s est fait en s affranchissant de out ce que je connaissais du cin ma Il est parti de z ro d une page blanche o tout est permis Cette radicalit pour moi est fonda rice Il s agit d une conqu te de libert de la possibilit de faire des films qui partent vrai ment l aventure Ce n tait pas le cas avec un
34. toire de la France Quand j ai commenc l im migration portugaise n int ressait personne Les producteurs et les diffuseurs me disaient qu il y avait d j le film de Robert Bozzi Les Gens des baraques 1995 2 IL n y avait donc plus rien raconter Parce qu il n y avait pas de conflit J V Apparemment l immigration portugaise ne pose pas de probl me parce qu elle est bien int gr e La r alit est beaucoup plus violente Ceux qui quittent le Portugal au d but des ann es 1960 viennent plut t du nord du pays ce sont des m tayers qui ne gagnent pas de quoi vivre des jeunes qui fuient l enr le ment dans les guerres coloniales Certains migrent aussi pour fuir la r pression Apr s 35 ans de salazarisme les jeunes touffent a n a l air de rien de partir de faire sa vie dans un autre pays mais quand on commence interroger les gens on s aper oit que c est d une violence extr me Non seulement les premi res ann es sont difficiles avec les s parations mais a se perp tue jusqu la fin de la vie La premi re g n ration est compl tement sacri fi e Pour le couple principal des Emigr s on voit que a s est tr s mal pass Dans Les Emigr s la diff rence des films pr c dents vous ne vous appuyez ni sur des archives ni sur une voix off A quoi correspond ce changement dans votre criture cin matographique J V Quand j ai commenc travailler sur le sujet
35. 2001 et aux salles qui se multiplient proposant toujours plus de choix M D Les Cin mas dans les Etats du Sud 2008 58 couleur documentaire r alisation Hubert Niogret production Les Films du Tamarin Filmoblic participation CNC Cin Cin ma Carlotta Films Hubert Niogret se penche sur un cin ma indien diff rent qui traverse peu les fronti res Dans les quatre Etats du Sud Karnataka Andhra Pradesh Kerala et Tamil Nadu le cin ma de Bollywood conna t peu de succ s le public s int resse des films dans sa langue et ne se reconna t pas toujours dans les histoires du Nord R alisateurs directeurs d cole et critiques commentent ici la sp cificit et la force d un cin ma part Le cin ma du Sud a donc ses propres stars L industrie du Kerala repose sur deux acteurs Mammooty et Mohanlal Mais c est surtout son cin ma d auteur qui est remarquable Satyajit Ray Mrinal Sen et m me Andrei Tarkovski servent de rep res aux r alisateurs de cette cin matographie parall le en qu te d une profonde authenticit L Institut de Pune permet beaucoup d artistes crivains ou photographes de d couvrir le cin ma c est apr s y avoir tudi qu Adoor Gopalakrishnan cr e le premier cin club de la r gion en 1965 Ses films notamment Le Serviteur de Kali 2002 font montre d un r alisme po tique rare Son compatriote du Kerala Shaji Karun construit un cin m
36. 2001 avec effet r troactif mais apr s une vingtaine d an n es de proc dure pour discrimination contre l Etat fran ais Quel que soit leur cas tous sont convaincus que la r habilitation de leur r le est plus impor tante que la revalorisation de leur retraite Tout est pour eux d ordre symbolique et ils ne s at tardent pas sur ces 260 euros par semestre 1370 euros par trimestre pour les invalides de guerre finalement per us trois fois plus que le montant vers jusqu alors tant il leur parais sait inconcevable de recevoir le m me traite ment que les anciens combattants fran ais L enjeu de la d cristallisation des pensions n est donc pas tant une question financi re qu une question d honneur C est dans doute pour cette raison que Dario Arce et Rafael Gutierrez choi sissent quant eux dans Le Tata s n galais de Chasselay de concentrer leur propos autour du cas exemplaire des tirailleurs s n galais massacr s Chasselay lors de l invasion alle mande de 1940 Tourn en France et au S n gal le film insiste sur une dimension plus his torique que sociologique retra ant l horreur du sort r serv par les militaires du Reich des combattants noirs Les t moignages se succ dent devant la cam ra ceux des officiers blancs pargn s notamment un document amateur in dit dat de 1989 recueillant les propos du lieutenant de r serve Raphael Pan gaud mais aussi d habitants de Chasselay voquant
37. Alpes Maritimes La voix de l crivain dit alors avec justesse et sobri t les r miniscences qui affluent l annonce de cette mort et les r flexions qu elle suscite A ces s quences de lecture et de prise de son se m lent des films plus anciens tourn s Moscou l poque de la p restro ka Le r alisateur Vladimir L on alors g de vingt ans filmait Les instants privil gi s qui r unissaient parents et amis parmi lesquels sa tante russe Nina En m me temps qu il nous r v le le portrait de Nina ce rapprochement du texte et de l image instaure un dialogue entre pass et pr sent dont nous saisissons les subtiles et m lancoliques nuances dites ou film es du temps qui passe irr m diablement Sylvie Astric Biblioth que Publique d Information Paris A lire A propos du Brahmane du Komintern 2006 128 Images de la culture No 23 p 102 108 V L Oui il a t tr s li des gens qui repr sentaient une forme de contre culture des gens remuants qui s levaient contre les normes tr s pudibondes petites bourgeoises offi cielles Dans l URSS de Brejnev au sein de ce syst me rigide et policier il existait malgr tout des zones de libert dans les cuisines ou dans les chambres coucher Difficiles ima giner mais bien r elles La r alit comme sou vent est plus complexe que le clich Vis sotsky malgr le silence presque total des m dias officiels
38. Bain de Bretagne montre au contraire attentive la mani re dont deux po tes purent regarder de mani re diff rente un m me agencement d images Et m nage un acc s l coute de ces diff rences que nous recevions de mani re diffract e et donc comme att nu e dans l ouvrage Face aux fant mes place en effet Le spectateur de plain pied avec la mati re d couverte quand dans Un Film dans l histoire en toute logique le lecteur suivait le r cit de ce que seule l historienne avait pu voir et entendre au cours de ses recherches montage au c ur des portraits Les studios de l INA sont dans Face aux fan t mes le th tre de mises en sc ne espace de reconstruction des th ses fortes du livre d une part et mise en situation de l historienne d autre part pour permettre d approcher son ravail dans l ici et maintenant comme un geste de cr ation4 Face un livre tr s dense les quatre vingt quinze minutes du film de Jean Louis Comolli et Sylvie Lindeperg pr l vent quelques exemples qui retracent les influences complexes qui ont conduit la r alisation du film de Resnais et ont pes sur son destin de exposition R sistance Lib ration D porta tion 1940 1945 con ue en novembre 1944 par Henri Michel et Olga Wormser Migot la construction d un regard cin phile dans les derni res ann es 1990 Ils s arr tent sur quel ques tapes cl s qui rendent compte de la fonction de Nuit
39. Banlieue gay Clichy pour l exemple Invitation quitter la France Joue la comme la vie Ma vie l h tel Mouton noir St phane Hessel une histoire d engagement 9 3 m moire d un territoire Vivre en banlieue Les Nettoyeurs 75 Les films soutenus par la commission Images de la diversit Cr e en 2007 par d cret la commission Images de la diversit vise contribuer la visibilit de l ensemble des populations qui composent la France d aujourd hui mais aussi construire une histoire commune autour de valeurs par tag es Elle regroupe le CNC et l Acs Agence nationale pour la coh sion sociale et l galit des chances active depuis de nombreuses ann es sur ces th matiques sous diff rentes d nomi nations successives FAS Fonds d action sociale pour les travailleurs immigr s et leurs familles FASILD Fonds d action et de soutien pour l in t gration et la lutte contre les discriminations Le travail de cette commission vise ainsi unir les comp tences et les moyens de ces deux institutions avec l appui indispensable de pro fessionnels et d acteurs engag s dans la vie citoyenne artistique et culturelle elle se veut un lieu de d bats sur la nature et la qualit des projets pr sent s d bats enrichis par la diver sit des parcours et des comp tences des mem bres En trois ans et depuis Indig nes de Rachid Bouchareb qui a t une sorte de catalyseur plusieurs uvres qui inte
40. CNC et par l Agence nationale pour la coh sion sociale et l galit des chances en particulier Figures de l migration qu tes d identit s constats de l tat des territoires suburbains pans oubli s de la grande Histoire ces films documentent la diversit de notre soci t pour mieux la comprendre Au fil de nos prochains num ros ou sur notre site internet nous reviendrons sur les th mes qui se d gagent de ces films documentaires aid s par cette commission qui f te pr sent ses trois ans Mais tout d abord hommage la Russie en cette fin d ann e culturelle franco russe Coups de projecteur sur deux cin astes majeurs Mikha l Kalatozov et Alexandre Sokurov gr ce au documentaire de Patrick Cazals et celui d Anne Imbert ainsi que deux films plus inclassables d couvrir qui se sont illustr s dans les festivals et que l actualit de notre catalogue fait se r unir Adieu la rue des Radiateurs de Vladimir L on et La M re d Antoine Cattin et Pavel Kostomarov V ronique Cayla sommaire 14 16 20 22 25 27 29 31 33 36 38 41 44 49 51 53 58 60 61 64 68 71 76 77 78 83 86 90 92 96 99 100 une saison russe Brosser contre sens le poil trop luisant de l histoire entretien avec Vladimir L on par Eva S gal Adieu la rue des Radiateurs Le Brahmane du Komintern Le sacrifice par Marie H Desestr La M re d Antoine Cattin et P
41. Carlotta Films Personnage positif criminel transgressif ou simple homme du peuple les h ros du cin ma hindi ont chang depuis les ann es 1950 Hubert Niogret montre que cette volution est le reflet de la politique du pays et du rapport nouveau des spectateurs indiens leur cin ma Il s appuie pour cela sur de nombreux extraits de films et les interviews de r alisateurs Shyam Benegal Mani Kaul de l actrice Shabana Azmi ou de la critique Aruna Vasudev L utopie socialiste de Nehru marque le cin ma hindi des ann es 1950 les personnages sont des gens ordinaires en prise avec leur poque Depuis les ann es 1970 le h ros est de plus en plus ambigu l image des r les tenus par Amitabh Bachchan il interpr te dans Coolie de Manmohan Desai 1983 un docker qui affronte le syst me Si les r les masculins deviennent moins lisses les personnages f minins changent galement gr ce Shyam Benegal et son actrice f tiche Shabana Azmi d s The Seed 1974 il donne une place nouvelle la femme qui n est ni une m re plor e ni une victime L actrice engag e elle si ge aujourd hui au Parlement raconte son r le marquant dans Meaning 1983 de Mahesh Bhatt une femme refuse le retour de son mari infid le Les th mes sociaux du cin ma parall le atteignent aujourd hui Bollywood gr ce des stars comme Aamir Khan il joue un fermier dans Lagaan d Ashutosh Gowariker
42. D apr s Blanche Neige H D A la Manufacture de S vres dans l an cienne cole un b timent magnifique des ann es 1930 o s est install un collectif d ar tistes La G n rale en Manufacture C est un lieu qui aurait plu Monteiro Il y a un c t d suet un peu comme Lisbonne et de grandes ouver tures avec des verres d polis qui lui auraient permis de jouer sur le contre jour comme il le faisait dans ses films Il existe une version de D apr s Blanche Neige sous forme d installation Etes vous parti de cette installation pour ensuite r aliser un film H D Je savais depuis le d but que je ferais une installation et un film a s est fait paral l lement m me si j ai termin le film apr s avoir montr l installation au Centre d art contem porain de Pougues les Eaux L installation a orient le film sur un point la division de l cran en quatre images qui correspondent aux qua tre types de s quences qui dans l installation taient pr sent es sur des crans s par s La R p tition Documents d apr s Blanche Neige Noir et Neige Contes et Jardins L installa tion reprend le d cor du tournage l int rieur en bois inspir de l observatoire et les ext rieurs peints Il y a une signal tique aux murs et au sol qui suit les indications sc niques de la pi ce de Walser Au fond de la salle derri re le d cor de l observatoire taient projet es des s quences de r p ti
43. Et puis ayant commenc un moment produire pas mal de documentaires j ai eu envie de relier mes acti vit s de critique celles de producteur J ai donc produit des documentaires sur le cin ma et puis tr s vite j ai voulu les faire moi m me quand c taient des sujets que je connaissais bien Apr s un premier film sur Julien Duvivier j ai convaincu Cin Classics de faire un documen taire sur Jacques Becker Peu de temps apr s le responsable m a demand de faire un film sur Ren Clair parce qu il y avait un anniversaire quatre mois plus tard Comme c est galement un cin aste que j aime beaucoup je tournais l un le matin l autre l apr s midi Sur des sujets que je connais moins bien par contre je confie la r alisation quelqu un d autre Mais quand un ami me propose de produire son film sur la com die italienne m me si c est un sujet que je connais bien c est lui qui va le r aliser Autre cas de figure ily a trois ans le directeur de la cin math que de Bologne Gian Luca Farinelli m a dit que deux Italiens avaient norm ment tourn sur Sam Peckinpah cin aste que j adore mais que si quelqu un ne les prenait pas par le col de la veste ils n accoucheraient jamais de leur film Je les ai donc rencontr s et j ai coproduit le film avec l Italie Ils avaient tourn depuis des ann es avaient des t moignages de gens d c d s et cela restait dans des bo tes Vos documentaires tournent cepen
44. Jamel Rachid Roschdy Samy petits fils de tirailleurs 2006 63 couleur documentaire r alisation Morad A t Habbouche Herv Corbi re production Antipode participation CNC France 5 France 3 Fasild Le film Indig nes de Rachid Bouchareb prix collectif d interpr tation masculine au festival de Cannes 2006 a eu le m rite d aborder une page m connue de l Histoire fran aise le r le jou par les troupes coloniales dans l effort de guerre alli lors de la Seconde Guerre mondiale R alis lors du tournage ce documentaire met en vidence la forte implication des acteurs dans le projet et rend hommage aux h ros de l arm e d Afrique Interdites de d fil sur les Champs Elys es la Lib ration bri vement voqu es dans les manuels scolaires les troupes coloniales et leur sacrifice sur les fronts les plus durs restent zone d ombre dans notre m moire nationale Extraits d Indig nes nombreuses images d archives dont celles de films de propagande vantant les exploits des combattants d Afrique pour attirer de nouvelles recrues le film de Morad A t Habbouche et Herv Corbi re part aussi la rencontre d anciens combattants L acteur Sami Bouajila particuli rement investi dans ce travail de m moire recueille des t moignages aussi bien dans un petit village marocain lors du tournage que dans un foyer Sonacotra Bordeaux L histoire de Youb Lalleg 87 ans et mari
45. Le style fran ais A A Le cin ma italien est rest un peu blo qu sur le n o r alisme On lui reproche sou vent d tre un peu prisonnier de la r alit du quotidien Mais bon chaque pays tra ne ses casseroles Dans les ann es 1990 en France on parlait de n o Nouvelle Vague alors qu en Italie on parlait de n o n o r alisme Cela dit aujourd hui en Italie il y a un effort visible de construction d histoires ce qui le rapproche du cin ma fran ais Disons pour caricaturer la diff rence que le cin ma fran ais s attache beaucoup au sc nario au risque de ne pas suffisamment int grer ce qui se passe sur le plateau alors que le cin ma italien est davan tage du c t de la captation documentaire Je me souviens avoir lu un entretien de Pialat dans les ann es 1990 dans lequel il se plaignait de la pr minence du sc nario dans le processus de financement d un film en France Il disait que s il avait commenc dans les ann es 1990 il n aurait jamais pu monter ses films En quoi les commentateurs voyaient ils dans tes courts m trages un style fran ais A A Mes premiers courts m trages ont t qualifi s de Rohmer gay Disons que dans mes fictions j essaie de d passer le quoti dien de le r inventer que des sc nes du quo tidien prennent une dimension bizarre Par exemple dans un film comme La Femme d c t de Fran ois Truffaut un personnage doit donner une lettr
46. Stig Dagerman Pour Micha l Gaumnitz peintre et r alisateur 1946 automne allemand s inscrit dans une qu te personnelle d ordre autobiographique N Dresde en 1947 dans la zone occup e par les Sovi tiques apr s la chute du Ille Reich la future RDA Gaumnitz a opt en 1972 pour la nationalit fran aise Accompli explique t il pour des raisons purement pratiques ce changement de nationalit est pourtant la manifestation d une blessure un trouble iden titaire qu il a d affronter qu il n a pu affronter qu apr s la mort de son p re Walter Gaum nitz en 1996 Micha l Gaumnitz entreprend alors la r alisa tion de L Exil Sedan 2002 2 Ce film enqu te la fois portrait du p re et autoportrait deviendra pour lui comme un acte de nais sance le premier jalon d une re construction de son identit Car l exil Sedan n est pas une m taphore D cid par le p re subi par son pouse et ses enfants c est l exp rience qu a r ellement v cue la famille Gaumnitz entre 1948 et 1964 Le motif de cette expatriation volontaire tait connu Walter Gaumnitz avait pass sept ans dans les camps de concentration allemands en tant que triangle vert condamn de droit commun Et lorsqu en 1948 trois ans peine apr s sa lib ration il fut question de l envoyer travailler dans des mines en Ukraine il pr f ra fuir l Allemagne Mais pourquoi choisir Sedan cette ville des Arden
47. a pris avec elle quelques pi ces d archives bo te outils de circonstance photographies livre de t moignage enregis trements radiophoniques dossier de censure coupures de presse etc Il y a Nuit et Brouil lard bien s r mais aussi Les Camps de la mort r alisation des correspondants de guerre alli s largement diffus e par les Actualit s fran aises en 1945 et qui par ses proc d s d accumulation de preuves par l image de mise en accusation de l Allemagne dans son entier servit d antith se Alain Resnais lui choisit au contraire de rendre perceptible l im puissance des archives appr hender l v nement Il y a galement Westerbork images du Drancy hollandais dont la d couverte changea la physionomie de Nuit et Brouillard L quipe du film ne savait pas comme l histo rienne l a tabli aujourd hui que ces sc nes de d port s s installant de mani re bien trop paisible dans des trains bestiaux avaient t orchestr es par les nazis en 1944 des fins de propagande Sylvie Lindeperg rep re toutefois que Resnais fit des choix de monteur tr s forts1 qui ont pour effet d inqui ter cette s quence de Westerbork comme si le cin aste avait eu l intuition qu il fallait lever l nigme de cette archive et la conserver En faisant jouer pour nous l cart et le rappro chement entre les images sources et le mon tage de Nuit et Brouillard la chercheuse nous offre
48. agencement des mots Leurs textes entrent par ailleurs dans un pro cessus de d coupage de montage et de mixage qui tient une place essentielle dans la musique de Rodolphe Burger Boucles interruptions rejets relances tels qu on les entend par exem ple dans Cheval Mouvement l origine un extrait du livre Futur Ancien Fugitif d Olivier Cadiot naissent de ce travail d adaptation dans lequel le timbre et la diction jouent ga ement une part importante Rodolphe Burger comme Bashung et Gainsbourg est un chan teur phras un crooner Tout autant que les mots c est sa voix qui nous parle Si l criture pr f re la coupure l ellipse parfois l ironie a sentimentalit la guitare se charge du yrisme du courant d nergie les notes scintil ent comme un jeu d toiles puis elle gronde Le rythme toujours ralenti retenu pour mieux gagner en intensit le moment venu le passager Au del de l criture des paroles la chanson am ricaine transporte avec elle une autre question qui traverse la musique de Rodolphe Burger celle de la tradition Le blues est une musique la fois moderne et traditionnelle qui traverse toute l histoire de la musique pop Ce m lange de modernit et de tradition se retrouve chez Rodolphe Burger dans l impor tance qu il accorde aux modes d enregistre ment et de production de la musique mais aussi dans la figure qu il incarne la suite des grands bluesmen et autres fo
49. alisation Nadja Harek production Injam production Association Attitude T lessonne LMTV Sarthe Grand Ouest R gie T l visions participation CNC Acs CR Languedoc Roussillon Sacr champion de France du Battle of the Year de Montpellier en 2007 le groupe de danse hip hop Legiteam Obstruxion s envole pour le championnat du monde en Allemagne Derniers entra nements derni res finitions aux chor graphies pression constante ce reportage va nous plonger au c ur du combat de ces neuf danseurs accompagn s de leur manager pour conqu rir la sc ne internationale Les battles hip hop ou danses de d fi se d roulent en deux tapes devant un public passionn et participatif et un DJ sur son podium la premi re est la pr sentation d une chor graphie de groupe v ritable spectacle de dix minutes Les groupes s lectionn s vont ensuite s affronter deux par deux en se d fiant en vis vis L chacun va faire la d monstration de sa technique selon une surench re de figures acrobatiques Impressionner techniquement l adversaire quivaut lui assener un coup fatal Autodidactes les danseurs de hip hop mettent leurs trouvailles personnelles au profit du groupe Cette danse exige donc une grande cr ativit personnelle mais aussi une tr s bonne coh sion de groupe sans parler d une excellente condition physique danseurs artistes athl tes r sume la narratrice Si Leg
50. animer le bal du 14 juillet comme on le voit dans le film qu inventer un langage commun avec des musi ciens ouzbeks La s quence de r p tition tour And I ride and I ride 2009 107 couleur documentaire conception Franck Vialle Emmanuel Abela r alisation Franck Vialle production Atopic Le Deuxi me Souffle Aurora Films participation CNC Agence culturelle d Alsace CR Alsace Alsatic TV Procirep Angoa Sacem A force d une rigueur qui longtemps l a maintenu dans la confidentialit au sein notamment de son groupe Kat Onoma Rodolphe Burger a fini par trouver une place de choix dans le paysage musical fran ais conciliant mainstream et rock ind pendant folk et chanson texte Franck Vialle dresse un portrait patient entre sessions d enregistrement et road movie larges plages musicales et t moignages D crire Rodolphe Burger comme le collaborateur de luxe que conna t surtout le grand public de Bashung Jeanne Balibar en passant par Higelin qu on aper oit ici serait bien s r injuste Mais serait ce lui faire injure Car la rencontre lui est motrice elle irrigue profond ment style et criture Rencontre musicale bien s r avec des musiciens az ris ou un guitariste surdou avec ces autres r pertoires qui fondent son americana mondialis e exemplaire Lady of Guadalupe chanson polyglotte et comme sortie du bayou ou le fameux Stagger Lee qu on s amuse ici d ent
51. art th rapie llne s agit plus d un processus de cr ation libre o quelqu un inventerait une nouvelle mani re de dire les choses Pour Michel Beretti et moi m me et cela peut para tre iconoclaste ce n est plus de la cr ation Il s agit l de la m me valeur artis tique que ce qui se produit dans les ateliers des lyc es L art pour vous ne peut se d velopper qu en confrontation avec l institution 71 F L Da d La mii rires h E Meane Linares li carema ths qigin 72 images de la culture La Beaut crue 2008 65 couleur documentaire conception Michel Beretti Herv Nisic r alisation Herv Nisic production Atopic Louise productions TSR Images Plus The Hot Line Michel de Wooters Productions TSI RTBF YLE participation CNC minist re de la Culture et de la Communication DAP minist re des Affaires trang res Procirep Angoa L crivain Michel Beretti et le r alisateur Herv Nisic enqu tent sur les liens unissant l art et la folie partir des uvres n es dans les asiles d ali n s suisses du d but du XXe si cle et de leur influence sur des artistes en rupture comme Jean Dubuffet puis Jean Tinguely et Daniel Spoerri Un psychiatre des plasticiens des conservateurs et un musicien donnent leur point de vue qu images et bande son suggestives rendent sensible Au d but du XXe si cle des psychiatres voient dans le dessin un r v lateur r
52. au cin ma par Francois Truffaut L anecdote souvent cit e a d ailleurs tendance l agacer car elle occulte ce qui l importe r ellement dans sonitin raire Le film se consacre donc l essentiel et laisse le personnage se raconter lui m me ou par l interm diaire d extraits de son autobiographie Danse avec le si cle 1997 lus en off Chez lui dans une garden party Matignon ou dans un camp de r fugi s palestiniens il retrace pour la cam ra les grands pisodes de sa vie mouvement e et surtout d gage ce qui fait leur coh rence le combat pour l acceptation comme valeur supr me des Droits de l Homme Soixante ans apr s la r daction de la D claration de 1948 vieil homme anim d une nergie extraordinaire St phane Hessel est toujours l L quand il s agit de r sister D T Films retenus par la commission Images en biblioth ques On aurait pu craindre que St phane Hessel 92 ans f t embaum avant l heure par ce film qui lui est consacr Certes la r alisatrice fait d entr e la part de la l gende vivante qu il est et cela deux titres avant sa naissance ses parents ont form avec Henri Pierre Roch le triangle amoureux de Jules et Jim et il fut l un des r dacteurs de la D claration universelle des droits de l homme en 1948 Le film rend cela de fa on mouvante mais sans s tendre son grand m rite est de tracer surtout le portrait de l homme tourn vers
53. aurait pu tout aussi bien ne pas filmer mais au lieu de a il a pos sa veste sur la cam ra et il a film ce qui est authentique Il s agit donc vraiment d une image comme un noir de Soulages ou de Malevitch N tait ce pas risqu de remettre de l image l o Monteiro avait choisi de la retirer M me s il faudrait pr ciser de quel genre d image il s agit dans votre film H D En effet le danger tait de refaire Le film de Monteiro En 20086 je suis all Lisbonne pour faire des rep rages sur les lieux de tour nage de Blanche Neige le jardin botanique pour les ext rieurs et un petit pavillon un image mouvement ancien observatoire situ dans le jardin bota nique pour les int rieurs Le premier projet c tait de filmer des morceaux de d cor en plan s quence de la dur e du texte de Blanche Neige et de les juxtaposer images et texte comme je l avais fait dans Terre verte Mais c est en travaillant sur le texte de Walser que j ai trouv la forme actuelle du projet La pi ce est riche en rebondissements temporels Elle se situe apr s le conte des fr res Grimm qui en tant que pass est pris partie par les person nages Le Chasseur dit un moment Beaut n a pas pour la beaut la haine que pr tend le conte Par ailleurs le Roi d clare la fin Un miracle a donc bien eu lieu dans ce bref espace d une heure ce qui est la dur e r elle de la pi ce
54. avant tout un regard singulier port sur la soci t alg rienne une mani re de rendre compte d un pan douloureux d his toire avec une uvre personnelle et intime un point de vue et une criture En ce sens il s inscrit dans la mouvance de pr curseurs du documentaire de cr ation tels Azzedine Med dour r alisateur entre autres de Combien je vous aime 1985 et Assia Djebar crivain et premi re r alisatrice dans un cin ma alg rien de l apr s Ind pendance qui se d cline exclu sivement au masculin avec La Nouba des femmes du Mont Chenoua 1978 Depuis d autres femmes ont pris la cam ra encore trop peu Parmi elles Habiba Djahnine Sadia Sa ghi 1 Compte rendu de ces premi res Rencontres par Sadia Sa ghi dans Images de la culture No 17 nov 2003 Cin ma alg rien tat des lieux p 7 Lettre ma s ur 2006 67 couleur documentaire r alisation Habiba Djahnine production Momento Etouchane Polygone toil participation CNC CRRAV Nord Pas de Calais ASTV Le Fresnoy Studio national des arts contemporains Nabila militait pour les droits des femmes Dix ans apr s son assassinat sa s ur Habiba revient en Kabylie rencontrer ceux qui l ont connue soutenue aim e Ce crime comme beaucoup d autres a t attribu aux islamistes mais aucun coupable n a t jug Comment rendre justice Nabila Habiba s y efforce en donnant la parole ceux qui n ont pas
55. confidences et des espoirs pour plus tard Fini le temps o elles jouaient avec les gar ons dans la rue Maintenant on fait quipe f minine et on gagne m me contre eux Bien s r les moqueries il y en a eu et il y en a toujours mais les garcons qui vannent c est leur probl me Certes deux ou trois filles ont d arr ter l entra nement les familles ne voulant plus les voir en short mais pour les joueuses au foot l in galit n existe plus D B le cahier jeux de soci t Notes propos de Joue la comme la vie d Hubert Brunou La Surface de r paration de Maurice Ferlet XV gar ons dans le vent de Marie Ange Poyet et Not Only Men de Laure Belhassen et Eric Pinatel par Damien Travade Pour commencer une hypoth se au cin ma le sport est souvent davantage un pr texte qu un v ritable sujet en soi Si de nombreux films fictions ou documentaires le prennent pour th me central rares sont ceux qui ont pour principal objet de se pencher sur ses techniques son histoire voire de se risquer une v ritable esth tique Tout se passe plu t t comme si le sport s av rait un parfait v hi cule pour parler d autre chose que de sport comme si travers tout ce qu il implique entra nement comp tition victoire d faite sueur tactique des enjeux plus essentiels finis saient par merger Quatre documentaires r cemment entr s au catalogue Images de la culture c
56. corps Apr s quatre mois de labeur harassant toute l quipe tait liqui d e d une balle dans la nuque et la premi re t che de l quipe suivante tait de traiter les cadavres de leurs pr d cesseurs Les SS veil laient effacer les preuves de leurs crimes Cher d couvreur de ces crits J ai une pri re te faire c est en v rit mon essentielle raison d crire que ma vie condamn e mort trouve au moins un sens Que mes jours infernaux que mon lendemain sans issue atteignent leur but dans l avenir Je ne te rapporte qu une part infime un minimum de ce qui s est pass dans cet enfer d Auschwitz Birkenau Tu pourras te faire une image de ce que fut la r alit Ce texte ouvre un manuscrit crit en 1944 L auteur Zalmen Gradowski tait un des membres du Sonderkommando d Auschwitz Birkenau C est cette pri re d un condamn mort que r pond le film d Emil Weiss Mais la pri re s adresse tous et chacun En mars 1946 un jeune Polonais des environs fouillant les d combres du camp la recherche de l or des Juifs d terra un bocal contenant le premier des quatre manuscrits de Gradowski Il tait crit en yiddish une langue qu il ne pouvait pas lire Ha m Wollnerman un ancien d port revenu dans sa ville natale le lui racheta et s ef for a de le publier IL n y parvint qu en 1987 et encore compte d auteur trois cents exem plaires De 1945 1980 huit manuscrit
57. cruciale dans ce jeu de la v rit Guy Hocquenghem R alisateur de sept courts m trages n en Italie en 1975 et vivant Paris depuis 2000 Alessandro Avellis rend hommage cette tape capitale de la vie intellectuelle et politique de la fin du XXe si cle Mais les pr occupations politiques d Avellis ne s arr tent pas l il a aussi r alis en 2007 le documentaire Les R gles du Vatican sur la d rive r actionnaire du Vatican et l tat cri tique de la la cit en Italie et en 2008 Trans seizi me sur la campagne lectorale de la com dienne transgenre Pascale Ourbih t te de liste des Verts pour les municipales dans le XVIe arrondissement Paris Depuis Alessan dro Avellis est revenu la fiction avec Paname Tu es n et as grandi en Italie Pourquoi es tu venu t installer en France Alessandro Avellis Je suis arriv Paris en 38 2000 l ge de 24 ans A l poque le cin ma italien tait particuli rement moribond Je me disais que le syst me de production fran ais pouvait s av rer plus propice pour mes projets Mais il y avait aussi une raison culturelle j ai grandi en regardant des films fran ais comme ceux d Eric Rohmer Au d part a m a donc paru naturel de venir ici D ailleurs on me disait toujours que les premiers courts m trages que j avais commenc tourner en Italie avait un style fran ais C est quoi la diff rence entre le style italien et
58. d di e Sade Entre Sade et Walser les liens ne sont pas absents La Philosophie dans le boudoir raconte l ducation d une jeune fille par des libertins La pi ce de Walser livre une jeune fille aux s ductions d un groupe de personnages ambigus qui r clament tour tour sa mort et son amour La jeune Eug nie de Sade est ini ti e au d passement de la morale dans une perspective r volutionnaire La Blanche Neige de Walser est somm e de dire oui une soci t dont elle per oit tous les vices Les deux pi ces posent la question du rapport de l individu la norme sociale question qui traverse les films de Monteiro Si Blanche Neige apr s avoir tenu t te son entourage finit par c der le r alisa teur portugais appara t la fin du film et pro nonce un non silencieux face la cam ra On peut y lire la revendication toute sadienne d une singularit farouche Singularit que l on retrouve chez Walser qui v cut l cart de la soci t et finit ses jours l asile Le film de Monteiro commence par l image du po te suisse trouv mort dans la neige Apr s cette image plus aucune autre n tait possible Noir du refus noir du deuil la radicalit du geste de Monteiro renvoie sa volont de non alignement Face la mort du po te toute image devient obsc ne Il est curieux de penser qu avant de r aliser ce film noir en voulant adapter Sade Monteiro se confrontait la question de l
59. d passe la question de ge de la petite Victoire Qu est ce qu un r a isateur attend de son actrice Comment se construit s affine un personnage Quel est le r le du partenaire IL faut dire que Xavier Beauvois est certains moments dans cer taines prises au moins aussi int ressant que Victoire 50 En regardant Jouer Ponette on n mettra ici qu un seul regret le documentaire aurait t bien plus fort si les commentaires qui l ac compagnent avaient t plus discrets plus rares M me si l id e d en inscrire le texte sur l image est efficace elle est g ch e par une surabondance qui nuit l observation dont aime faire preuve le spectateur attentif Pour ce qui me concerne j aurais aim ne b n fi cier que des informations indispensables la compr hension de la situation et que la r ali satrice me laisse plus de libert de vagabon dage dans ce qu il nous est donn voir N en reste pas moins que pour qui veut la fois comprendre un enfant approcher le cin ma de Jacques Doillon et l intime du travail de com die travers le duo r alisateur acteurs Jouer Ponette est un outil pr cieux On y voit l uvre ce que Doillon d crivait comme les qualit s propres de l enfance quand il disait en aimer la force mentale la vitalit la dr lerie le sens de l initiative la gr ce avant de rajouter Je ne serais pas capable de filmer un enfant cass 2 Jouer
60. d il y a vingt ans joyeuses et spontan es Avec la perte de celle qui fut longtemps ni amie intime ni parente mais assur ment un peu de l une un peu de l autre Mathieu Riboulet prend la mesure des liens qui l attachaient cette femme triste et dr le russe de la distance infranchissable entre ici et l bas de notre impuissance sans rem de devant la mort des tres aim s Loin de cette gravit fun bre les images de famille film es par Vladimir L on entre 1989 et 1993 montrent Nina dans son quotidien moscovite fait de fantaisie et de d brouillardise de solitude et de convivialit Tendu entre l crit et l oral entre hier et aujourd hui entre Paris d crivain et Moscou le fouillis d une cuisine surpeupl e le dispositif du film ne comble ni les carts ni le vide laiss s par la mort pr matur e de Nina Il dessine en plein le portrait d une vivante g n reuse et en creux celui d une poque et d un lieu qui baignaient dans l optimisme de la jeunesse et de la P restro ka E S gt ik Film retenu par la commission Images en biblioth ques Dans la simplicit d un d cor lumineux o un preneur de son attentif capte sa voix Mathieu Riboulet donne la lecture d un extrait de son livre Le Regard de la source Cet extrait est tout entier consacr Nina dont le narrateur vient d apprendre la mort alors qu il effectue un s jour dans un monast re des
61. de Parisiens lib r s alors que la grande majo rit des gays et des lesbiennes de l poque vivaient cach s voire s obligeaient encore se marier Les membres du FHAR taient des r volutionnaires sortis des mouvements liber taires anarchistes communistes de Mai 68 Ils taient tr s politis s Aujourd hui si on g n ralise on pourrait presque dire que c est l oppos c est presque difficile de trouver des homos en r bellion contre l ordre tabli Etre homo reste pourtant toujours une diff rence par rapport au fait d tre h t ro et de ne jamais se poser aucune question sur sa sexua lit sur son identit sur ses d sirs Je trouve que c est dommage de ne pas en profiter pour essayer de voir la vie diff remment Je ne dis pas qu il ne faut pas avoir envie de se marier et d avoir des enfants Mais aujourd hui les homos sont caricaturaux s alignent sur des clich s A l poque du FHAR dans l id e de revendiquer son homosexualit il y avait aussi l id e d ap porter un plus la soci t Pour faire un paral l le on voit comment les Blacks ont fait vo luer la mentalit am ricaine jusqu ce qu un pr sident black soit lu Alors que la commu naut homosexuelle a cess de remettre en cause le conformisme pour s enfermer dans une autre norme Bon heureusement de l au tre c t il y a eu l apparition d un mouvement queer qu on voit un peu dans le documentaire travers l
62. de l migration portugaise j ai presque fait un travail d arch ologue car il y avait peu de documents Je suis all chercher des archives des coupures de presse et des t moignages r v lateurs de l histoire collective J ai film des lieux actuels comme la gare d Austerlitz qui ont fort peu chang J ai aussi recherch dans ma propre histoire ce qui pouvait relever de l histoire collective Pour trouver une coh rence entre tous ces mat riaux disparates il a fallu pour chaque film un long temps de mon tage Dans Les Emigr s la d marche est tout fait diff rente je ne viens pas au devant des gens avec des questions pr cises je veux qu ils racontent leur propre histoire Sans rep rage pr alable je me suis install d but ao t dans un village du Tras os Montes et pendant quinze jours j ai tourn tout le temps en pre nant moi m me l image et le son Comme je images de la culture Les Emigr s suis seul le rapport avec les gens est plus spontan Je me laisse porter par les rencon tres Dans ces conditions les archives sont compl tement inutiles Ces gens que vous filmez deviennent des personnages part enti re dont on sent m me dans les silences et les gestes la douleur Comment les avez vous approch s J V Ce qui m int resse c est en quoi l immi gration est une exp rience humaine violente Avant de tourner j ai beaucoup lu sur le sujet par exemple Kundera L Ignora
63. de ma triser un grand para pluie noir dans le vent Il gazouille et chan tonne Tchounga Tchanga tu as le feu au cul Tchounga Tchanga tu as le cul en feu et tombe brusquement G n rique de d but puis gros plan sur le visage tendu d une femme dans un taxi qui se dirige vers la gare on entend une chanson l autoradio J aimerais tant revenir en arri re et tre heureux avec toi mais d apr s nos lois c est oublie et bois Puis le itre La M re Nous entrons ainsi de plain pied dans le destin de Lioubov Dans le train o elle a pris place la m re entame le r cit de sa vie Les paysages de la campagne russe magnifiques et amples d fi ent travers la vitre diff rentes heures du jour et de la nuit Le r cit de Lioubov pendant ce emps suspendu du voyage forme le fil conduc eur du film jusqu sa conclusion une fin nigmatique et brutale le train arriv desti nation Lioubov court sur le quai stress e en croyant reconna tre son fils En alternance au calme du r cit le film d roule les sc nes agi t es de la vie quotidienne au kolkhoze int rieurs ext rieurs visages corps voix engueu lades danses rires et larmes Quand on se rem more le film ces sc nes o la cam ra sans doute cause de l exiguit des lieux est toujours proche des personnes nous revien nent comme des tableaux tr s vivants d une grande densit et riches en d tails Flori
64. de partir d une image dis parue C est pour a que le film porte le sous titre Traces d un film Il s agissait de raconter l histoire d un film par ses vestiges Dans le dossier de pr sentation du film vous parlez d un vide laiss dans l uvre d un autre artiste que vous choisissez d investir Cela permet il de faire un lien entre D apr s Blanche Neige et vos travaux pr c dents H D Avant de faire des films et des installa tions souvent li s j ai commenc par la pein ture et d j en peinture j tais int ress par la notion de r serve un terme technique qui d signe un vide laiss dans un dessin Ily a eu une tr s belle exposition au Louvre sur ce th me l il y a une quinzaine d ann es qui s appelait R serves les suspens du dessin La premi re installation que j ai r alis e s ap pelait R serve Le titre jouait sur la r serve de mus e et l absence d image la toile blanche il s agissait de projections de d tails de tableaux sur des toiles vierges Ces d tails taient m con naissables du fait qu ils taient pr lev s dans le fond des tableaux l arri re plan est un th me r current dans mon travail et que les photos taient prises main lev e selon des angles qui rompaient avec toute vocation de images de la culture reproduction Toujours partir du th me de la r serve ou du vide j ai aussi con u des projets partir d uvres inachev es d autres artist
65. donc une prise directe sur ce qui dans l uvre de 1955 s ouvrit cet v nement autre qu est l extermination des juifs et des tsi ganes qui ne faisait pas l objet de la commande initiale En effet lorsque le Comit d histoire de la Deuxi me Guerre mondiale se tourna vers Anatole Dauman pour produire le volet film de l exposition R sistance Lib ration D porta tion 1940 1945 la figure du d port patriote r sistant forg e au printemps 1945 restait h g monique et le destin singulier et tragique des juifs d port s pour tre extermin s tait encore douloureusement tu Face aux fan t mes prolonge ainsi en diff rents endroits par le cin ma soit avec les outils utilis s par Resnais la r flexion port e par Nuit et Brouil lard un film dans l histoire comment dans le glacis d un contexte2 un film enregistre t il apparition d une intuition d terminante pour l criture de l histoire L intuition que les centres de mises mort des juifs d Europe forment un angle aveugle investir et que le discours et les images du syst me concentra ionnaire allemand font brouillage l histoire par l image et le son Jusque dans les ann es 1980 les historiens travaillaient partir du commentaire des films comme s il ny avait pas d images rappelle Annette Wieviorka auteur du pionnier D por tation et G nocide Entre la m moire et l ou bli3 alors q
66. entre le d sir de ne pas faire honte leur famille de ne pas faillir devant tout le village et la crainte de la souffrance Florence Loiseau Biblioth que de La Part Dieu Lyon G M A Presque tous les gar ons sont circon cis l h pital avant l ge de trois ans sauf chez les Sollas o il faut attendre l ge de la pubert pour le faire sous forme d initiation Cette communaut est tr s minoritaire au Togo Une autre partie des Sollas vit au Benin voisin et les deux groupes se retrouvent tous les deux ans pour l initiation Donc la circonci sion en tant que rituel n est pas une pratique r pandue au Togo Il faut n anmoins pr ciser que les rites initiatiques de passage l ge adulte existent dans presque toutes les r gions du Togo Le principe diff re d une r gion une autre Et assez souvent le probl me d exposi tion aux dangers se pose Le rite a t il beaucoup volu depuis son apparition G M A Depuis mon tournage beaucoup de choses ont t revues dans la m thode de cir concision Une association des natifs Sollas s est cr e et chaque ann e ils font des col lectes de fonds pour fournir des produits phar maceutiques aux initi s et pour former ceux qui circoncisent les jeunes Quel est le sens d un rituel comme la circoncision pour vous G M A Un rituel comme celui l est tr s important dans l ducation du jeune Dans mon ethnie il y aussi des c r monies
67. est fait en un an du d but de l criture la premi re projection J ai commenc par aller filmer Carole Rousso poulos en Suisse qui est morte il y a quelques mois Son t moignage tait crucial D autant que la quasi totalit des images d poque que j utilise dans le documentaire provient de son film FHAR tourn en 1971 presque par hasard Elle tait l parce qu l origine ce sont des r unions f ministes qui se sont sp cialis es si on peut dire sur la question homosexuelle d abord l homosexualit f minine puis homo sexualit masculine Historiquement c est inou Et non seulement Carole tait l mais elle tait l avec la cam ra que lui avait conseill d acheter Jean Genet quelques ann es plus t t et elle a film ce qu elle voyait et entendait Les images dont on dispose aujourd hui ont t tourn es l universit de Vincennes qui tait une universit un peu exp rimentale apr s Mai 68 laquelle ont particip Guy Hocquen ghem Ren Sch rer etc Par la suite Carole a fait une carri re de documentariste excep tionnelle En tout cas sur le FHAR il n y a qua siment qu elle qui a film Et j aime beaucoup sa parole tr s libre tr s intelligente Apr s avoir obtenu son t moignage j ai eu le senti ment d avoir un pilier majeur de mon docu mentaire Ensuite j ai retrouv des images de Guy Hocquenghem pareil un grand bonheur car c est tr s rare ce n tait p
68. et Brouillard comme lieu de m moire portatif l affaire du gendarme le clich interdit par la censure fran aise en 1954 portait l ancienne autorisation de la Pro paganda Staffel ou l imbroglio diplomatique du festival de Cannes de 1956 Face aux fan t mes donne galement du relief un des axes majeurs du travail de Sylvie Lindeperg le portrait d Olga Wormser Migot conseill re historique du film de Resnais en tant que c ur de l ouvrage Celle ci fit l preuve de la question de l motion dans la constitution du savoir et de la solitude de ceux qui font un moment uvre pionni re et permet de com prendre la singularit du m tier d historienne d s lors qu elle a affaire des images et des uvres d art Il est question de visions essen images de la culture tielles celle de Bergen Belsen qu Olga visite en mai 1946 et celle de la photo d Himmler Auschwitz en juillet 1942 trouv e par Res nais qui provoquent chez elle un trouble dont elle se sert pour poursuivre son travails Contrairement Henri Michel qui dut souffrir suppose Comolli d tre d poss d par Nuit et Brouillard de l uvre qu il avait mise en route Olga Wormser Migot prouva dans le d voilement de ce qu est l art une v ritable r v lation qui lui permit de comprendre que le passage par l art tait puissance de v rit et que Nuit et Brouillard repr sentait u
69. et de sublimer les blessures mal cicatris es de l poque coloniale Je veux en finir avec cette repentance qui est une haine de soi Je veux en finir avec la guerre de m moire Je veux me battre pour une histoire vraie chante Yan Gilg Comme Jamel Rachid Roschdy Samy petits fils de tirailleurs de Morad A t Habbouche et Herv Corbi re sorte de making of du film Indig nes de nombreux documentaires ont embo t le pas de Rachid Bouchareb et ses acteurs pour renouer avec l Histoire et r ta blir les repr sentations collectives de quelques pages manquantes Si le dossier des pensions des anciens combattants indig nes de l ar m e fran aise et de leur revalorisation a attir l attention des m dias il a galement servi de tremplin pour engager un discours plus vaste sur les liens historiques et humains qui conti nuent d unir la France ses anciennes colo nies liens que certains t moins de La Retraite des Indig nes con oivent comme l abandon par une m re indigne d autres comme un loin tain cousinage D autres encore les vivent sur le mode d un couple mixte tels Youb et Marie Lalleg mari s depuis la lib ration du village alsacien de Marie par l unit indig ne de Youb et dont l histoire comme le pr cise le com mentaire de Morad A t Habbouche et Herv Corbi re a inspir le film de Rachid Bouchareb Delphine Robic Diaz images de la culture Le Tata s n galais de Chasselay
70. et du rock l Am rique est le point d o irradie la musique de Rodolphe Burger Dans la vall e vosgienne o fr mit l appel de la for t une br ve s quence de tir la carabine semble chapp e d un roman de Jim Harrison Ailleurs l adjectif fordien employ par Burger pour caract riser Roger Humbert transforme en vieux cowboys les paysans de l le de Batz L aventure de Freddy Koella on pourrait presque dire la l gende ou mieux la ballade de Freddy Koella boule verse toutefois la polarit S il est pass en quelques mois du rang de meilleur guitariste d Alsace celui de musicien le plus recherch de la Nouvelle Orl ans Koella le doit selon Burger son point de vue sur la musique am ricaine qui le distingue parmi les autoch tones En retour la l gende raconte que Freddy Koella devenu guitariste de Bob Dylan recon na tra au premier album solo de Rodolphe Burger Cheval Mouvement une qualit sonore rivalisant avec celle de Daniel Lanois produc teur phare des ann es 1990 r f rence incon tournable pour Burger l poque par sa mani re de traiter les voix de d cloisonner l enregis trement en studio et de m ler nouvelles tech nologies et mat riel vintage La musique de Rodolphe Burger est comme une graine rame n e dans la poche d un marin Si vigoureuse qu elle soit il lui a fallu s acclimater au sol tranger Depuis les ann es 1960 en effet et malgr tous les contre
71. faire les m mes films apr s certains films ne peuvent plus se faire quand Marcos dispara t de nou veaux r alisateurs apparaissent La situa tion politique culturelle et sociale n est plus la m me Le rapport du cin ma avec l Histoire est donc tr s important d autant plus en Asie qu en Europe o la d mocratie est stable depuis la guerre Les soubresauts et revirements historiques ont engendr un style une fa on de raconter de filmer diff rente C est visible dans le cin ma chinois en particulier H N Absolument Quand on parle des g n rations du cin ma chinois ces diff rentes g n rations sont li es des v nements historiques pr cis Cela ne fait pas tr s plaisir certains Chinois quand on dit que la Sixi me G n ration est celle de Tiananmen mais c est la r alit La Cinqui me est n e de la R volution culturelle la Quatri me de la Seconde Guerre mondiale Malgr l apparence d une stabilit c est en fait un pouvoir qui volue et cela engendre des 56 g n rations de cin astes qui ne font pas les films de la m me mani re qui ont des narra tions et des styles diff rents qui se pr occupent diff remment des choses La Cinqui me G n ration interroge directement l Histoire parce qu elle estime qu il y a lieu de l interroger La Sixi me G n ration ne s int resse pas l His toire mais la vie sociale notamment aux tabous qui sont au c ur de la vie quo
72. faisant ils soustraient cette production la captivit Or c est d une production d exis tence que cette signature rel ve Si elle est certes la cons quence de leur enfermement et la d crit par le menu dans ses souffrances dans ses obscures absurdit s dans ses astuces d risoires et contraintes le dispositif sommai rement construit par Roeskens la retourne en un geste d autoproduction Autoproduction par force incompl te entra v e mais en cours l uvre et dont la part absente est moins une amputation relative leur d tention que le revers litt ralement de leur ouvrage c est dire de leur puissance d tre O sont pass s leurs corps L devant nos yeux nos oreilles distance respectueuse C est leur voix rendue la pl nitude toujours h sitante d une entame de m lop e de ses accidents de sa vocation Ce sont leurs dessins rendus au mouvement inchoatif d une calli graphie de ses mouvements C est alors que le scandale prend sa pleine ampleur et qu un conflit se d clare la signature officielle d une loi inique s opposent non seulement des t moi gnages des r cits des documents mais plus d cisive la multiplicit de signatures rebelles ne serait ce qu s ent ter sans bruit se tracer signataires d un livre d j ouvert en suspens Partir de n importe quel point de l espace on saisit mieux ce que cela ne signifie Non pas vouloir aussit t arriv
73. fait face ce d partement B P Plusieurs ph nom nes se conjuguent Autour des grandes industries sont venues vivre des familles ouvri res pauvres soit dans des logements sociaux lorsqu il y en avait soit dans des bidonvilles ou des logements insalu bres de centre ville L immigration a t un ph nom ne assez constant L influence du parti communiste a jou son r le A partir de la rupture de 1947 et surtout partir de 1958 Le pouvoir central est en conflit ouvert avec les municipalit s communistes La politique de d localisation des industries de la r gion pari sienne vers notamment l Ouest de la France va frapper de plein fouet les bastions commu nistes Dans ce climat tr s conflictuel l Etat impose de nombreuses d cisions sans concer tation comme la construction de l autoroute A1 Saint Denis Les lus locaux parviennent bloquer le projet d un tr s grand ensemble 80 aux marges de Saint Denis Stains Pierrefitte qui s il avait t r alis aurait compl tement d peupl les centres villes alentours Il n en reste qu un moignon Le Clos Saint Lazare Stains Pour les villes dans ce contexte de perte des emplois industriels et de paup risa tion d une population frapp e par le ch mage les situations sont tr s complexes g rer La ghettoisation s accentue Au d part le pouvoir voyait la Seine Saint Denis comme une r serve de Peaux Rouges selon le mot de Fernand Lefort
74. fiction ce sont des personnages forts et mouvants aux r actions et au destin desquels le spectateur est suspendu une construction complexe avec des retours en arri re des images qui r sonnent entre elles pour faire sens la nar ration d une histoire qui a bien un d but et une fin articul e autour de ressorts dramatiques puissants Alors La M re est sans aucun doute une fiction Mais pourquoi ces l ments ne seraient ils pas du domaine du documen aire Le documentaire monte construit hi rarchise s installe dans la dur e et dramatise son mat riau souvent foisonnant Il a ses h ros ui aussi les exemples ne manquent pas Et quelle que soit la m thode utilis e par les r a isateurs si le spectateur s attache aux per sonnes film es le film fonctionne et remporte adh sion C est ce qui importe et non la cat gorie auquel le film est cens appartenir Et ces cat gories c est une vidence ne sont pas tanches les allers retours entre elles sont fr quents Alors ces 80 minutes de La M re qu il est impossible d oublier disons que c est tout simplement du cin ma Antoine Cattin et Pavel Kostomarov s ils s in t ressent de tr s pr s aux faits de soci t ne cherchent pas d noncer et faire un cin ma politique ou du moins ne l affichent pas en images de la culture tant que tel En filmant une famille le r le cen tral de la m re et les personnages annexes ils apportent des
75. film s le premier tapis roulant en activit en Inde depuis 1930 la cha ne semi industrielle du nord de la France install e en 1945 et la der ni re usine construite en Allemagne en 2003 images de la culture Le montage parall le altern conduit la com paraison en images des diff rents types de fabri cation des briques ainsi que des diff rents types d organisation conomique qui sous tendent une telle production de la fabrication manu factur e au Burkina Faso et en Inde la pro duction automatis e des briques en Europe les s quences d clinent l analyse des degr s d industrialisation des soci t s traditionnelles en cours d industrialisation ou hautement indu strialis es Le film produit ainsi une double perspective l tude des techniques de fabri cation et l organisation sociale qui r git le sys t me conomique travers les modes de construction de l habitat et de logement des ouvriers qui participent la fabrication des briques Ouvriers marocains du nord de la France parqu s dans des cit s dortoirs ouvriers Mumbai une cole un h pital au Burkina Faso constituent les diff rents p les d analyse aux quels s attache Farocki en filmant de tr s pr s les hommes et les femmes au plus pr s de la m canique des corps et des gestes C est par la description des gestes et leur com paraison mais aussi par la comparaison des images des plans qu il construit son film Con u sans d
76. film pr c dent La Hauteur du silence 1995 dont tout le dispositif tait d termin avant de ourner le premier plan L aventure na t du fait que ces films se confrontent un objet impos sible soit dans Personne parce que le sujet se pr te difficilement au cin ma soit comme dans La Beaut crue parce que les principaux t moins meurent Ce qui reste c est la r son nance de l histoire dans celui qui fait Le film Il tente alors de la transformer en une nergie qui donnera envie de passer d un plan l au tre d une s quence l autre en suscitant un lan et une curiosit mais sans la justification d une histoire qu on raconterait Dans La Beaut crue le r cit n est pas pr sent au d part c est m me son impossibilit qu on montre Affronter sans peur un montage lib r des contraintes de la narration voil la le on de Personne qui se retrouve mon sens dans ce film Quand on parle d artistes comme ceux de la Waldau s affranchir de toutes les contraintes est bien la moindre des choses Propos recueillis par Eva S gal septembre 2010 1 Cf Les Archers de Martin Verdet p 22 www cnc fr ide D Herv Nisic Personne 2000 90 Revoir Nijinsky danser 2000 26 images de la culture le cahier l aime cette facture qui donn du Mmouv eme LL COFFUNEMNIIXIE ADONI UAE S AUA TENTITES MOES LA CHARTE D ATHENES Anselm Kiefer au Louvre A l cole de Louise Michel
77. films des images de BD des photos et la lecture d un extrait de La Vie Ripolin ponctuent le r cit de sa vie J ai eu un coup de c ur pour ce film de Laurent Perrin Je connaissais peu les uvres de cet auteur ses qualit s humaines m ont donn envie d en savoir plus Emmanuelle Fredin Biblioth que Municipale Vocation R gionale Toulouse Michel Magne le fantaisiste pop 2009 52 couleur documentaire r alisation Jean Yves Guilleux production Petit Dragon Maybe Movies Nightshift participation CNC Sacem Orange Cin ma S ries Avec des interviews de cin astes producteurs et musiciens des archives et des extraits de films Jean Yves Guilleux dresse le portrait du trublion Michel Magne 1930 1984 Compositeur prolifique et iconoclaste inscrit dans la modernit de son poque ses d buts un concerto pour Simca 1000 et orchestre et plus tard jusqu 17 musiques de films en un an il garde en priv une part m lancolique comme nous le font d couvrir aussi ses proches Depuis ses premi res compositions de musique exp rimentale qu il appelait musique psychologique Michel Magne se r vait en lonesco de la double croche Ses musiques de films de Verneuil Lautner Hossein Yanne etc bien que plus sages m lent humour et go t pour l exp rimentation Des pastiches de Bach ou de Wagner pour les films de Roger Vadim au jeu des variations partir d un m me th me
78. films sur le cin ma asiatique se pose le probl me de la langue En g n ral je choisis des extraits non dialogu s car il faut que le spectateur comprenne l extrait en soi et pour quoi il est plac l ce moment l Vous utilisez d ailleurs souvent des photographies de films plut t que des extraits Est ce pour une question de rythme ou d acc s aux films H N Ilya plusieurs raisons D abord j aime les photos La question du rythme compte bien s r Et puis il y a le probl me majeur de l acc s aux films Pour le cin ma philippin je me suis aper u que je parlais des cin astes qui n avaient pas vu les films de leur propre cin matogra phie nationale moi j avais pu les voir gr ce Lino Brocka Parfois il reste une copie Paris mais il n y avait aucun esprit de conservation du patrimoine aux Philippines Aujourd hui une chaine de t l vision sauvegarde des films pour les passer l antenne ils ont actuellement trois mille films mais dans de nombreux cas ilne reste que des photos Par exemple Eddie Romero cin aste de film d action ador par Quentin Tarantino a commenc faire des films en 1947 mais aucun de ses films n a surv cu avant 1957 il y a dix ou douze films perdus Le probl me se pose t il aussi pour les autres pays d Asie H N En Inde ils commencent avoir l esprit de patrimoine ilexiste une cin math que natio nale A Manille il ny a pas de cin math q
79. gou vernement Les lections ont lieu dans un mois et demi Le fait de faire un documentaire sur le cin ma philippin plut t qu un livre tait ce une vidence H N Oui mais sur la Cor e du Sud par contre j ai en projet un livre issu de ce que j ai crit dans Positif du documentaire Les Renais sances du cin ma cor en et d autres choses encore Pour un film ily a la n cessit de le faire en tant que production Et la possibilit J ai tr s envie d crire un livre sur Douglas Fairbanks Junior mais ce serait tr s difficile de faire financer un film sur cet acteur aujourd hui Kevin Brownlow l historien anglais a d ailleurs ce projet Il essaie de le monter depuis quatre ans mais personne n en veut ni BBC ni Chan nel 4 alors qu il a crit une uvre majeure sur les pionniers d Hollywood 4 N y a t il pas l id e qu un film documentaire se doit d tre plus p dagogique qu un livre images de la culture H N Le t l spectateur qui regarde un pro gramme sur le cin ma chinois peut ne rien y conna tre Il faut donc expliquer un certain nombre de choses J y fais de plus en plus attention Je me retrouve devoir expliquer des probl mes extr mement compliqu s Une fois ou deux je n y suis pas arriv totalement le d but du Temps du cin ma tha landais 2006 est confus Un livre le lecteur a la possibilit de le relire daller chercher plus loin De plus avec les
80. historiens J aime qu ils racon tent le cin ma qu ils ont v cu qui les a mus ou qu ils ont connu dans leur jeunesse mais j ai parfois besoin de plus de mise en perspective En g n ral j interroge un critique en dernier car si je sens que j ai un trou dans les interviews je sais que le sp cialiste le comblera C est n ces saire pour la compr hension et la construction Pour le cin ma indien Aruna Vasudev avait un double avantage elle parle hindi mais elle est ouverte au cin ma du sud et sur l Occident donc elle fait appel des crit res de jugement pas seulement indiens mais internationaux Vous donnez aussi une belle place aux professeurs Par exemple Ni Zhen sur le cin ma chinois H N NiZhenest un cas part Lorenzo Codelli m avait signal son livre absolument extraor dinaire sur la Cinqui me G n ration 2 Je n tais pas s r qu il puisse me parler de cin mas dif f rents mais j tais s r que je tenais quelqu un de formidable images de la culture Les Cin mas indiens du Nord au Sud Les G n rations du cin ma bengali 2008 54 couleur documentaire r alisation Hubert Niogret production Les Films du Tamarin Filmoblic participation CNC Cin Cin ma Carlotta Films Hubert Niogret interroge critiques acteurs et r alisateurs de plusieurs g n rations pour traverser l histoire du cin ma bengali Les extraits des films illustrent les analyses et permettent de d
81. l installa tion qui tait un peu didactique Le film a pris plus d autonomie Il y a beaucoup plus d images c est plus serr plus mont on entre dedans alors que dans l installation on exposait plu t t diff rents types d images Je n aime pas le terme de cin ma exp rimental mais j es p re que le film d passe ce cadre m me si au d part il y a la tentative exp rimentale de conjuguer deux types de r cits que j appelle documentaire et fictif Propos recueillis par Sylvain Maestraggi juillet 2010 image mouvement le souffle cr ateur de la waldau Film aux entr es multiples art brut musique contemporaine histoire de la psychiatrie La Beaut crue d Herv Nisic fait partie de ces projets inclassables au long cours o les t moins convoqu s meurent de vieillesse avant tournage Ce n tait qu un d fi de plus pour ce r alisateur qui d j interroge dans ses films les arcanes de la cr ation artistique sujet si d licat mettre en images Entretien avec Eva S gal La Beaut crue est l aboutissement d un travail tr s long Quel en a t Le point de d part Herv Nisic En 1996 s est tenue au Centre cul turel suisse Paris une exposition de dessins et d uvres d ali n s de la Waldau intitul e Le Dernier Continent Elle tait organis e par Michel Bereti et Armin Heusser qui ont publi un livre sous ce titre en allemand Il s agit du dernier co
82. la mis re la solitude morale des parias E S 41 Cam ra militante un livre DVD paru aux ditions M tisPresses Gen ve en 2010 en hommage la cin aste Carole Roussopoulous 1945 2009 Tout au long de sa carri re cin matographique Carole Roussopoulos fut la cam ra insatiablement engag e des minorit s diverses qui demeurent comme l angle aveugle de notre soci t Ce fut d abord les femmes les pionni res du MLF un mouvement joyeux o tout tait imagination puis celles et ceux qui priv s de la possibilit d crire leur histoire sur la page blanche l ont inscrite dans la marge minorit s sexuelles ouvriers personnes g es malades en fin de vie victimes de violences sexuelles toxicomanes d tenus sans papiers etc Son parcours commence dans le Paris en bullition de la fin des ann es 1960 o elle rencontre Paul Roussopoulos r fugi de la Gr ce des Colonels physicien et peintre Avec celui qui deviendra son compagnon de vie et le p re de ses deux enfants elle fonde le groupe Vid o Out Paris en 1970 Munie d un portapack Sony la premi re vid o portative elle filme en prise direct avec l v nement les luttes des femmes des homosexuels des ouvri res de Lip des prostitu es lyonnaises En 1982 elle fonde avec Delphine Seyrig et loana Wieder le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir premier centre d archives audiovisuelles consacr l histoire et la m moi
83. m diath ques Le fonds Images de la culture repr sente une grande partie du patrimoine audiovisuel de ces vingt derni res ann es en rassemblant les uvres aid es ou acquises par les diff rentes Directions du minist re de la Culture et de la Communication et de l Acs Agence nationale pour la coh sion sociale et l galit des chances Le CNC compl te ce catalogue par ses propres acquisitions en particulier par le biais du dispositif Regards sur le cin ma le site images de la culture www cnc fr idc Il explicite les modalit s et les conditions d utilisation des uvres documentaires donne acc s au catalogue avec des recherches par titres par mots cl s et par noms de personnes Il donne acc s une carte des lieux de consultation du fonds tarifs vente DVD location BETA SP l unit 15 25 titre semaine forfait 10 titres 20 titre semaine forfait 20 titres 240 forfait 50 titres 500 Les tarifs sont en euros T T C port inclus Les forfaits sont utilisables dans un d lai de un an dater de la premi re commande Les DVD restent votre propri t dans le cadre d une utilisation non commerciale projection publique gratuite consultation sur place pr t aux particuliers par l interm diaire des m diath ques d lai de commande Un mois minimum entre la date de commande et la date de r ception cas particuliers mois du film documentaire titres sur support B ta SP 15 TTC par sem
84. moignage sur les conditions de vie et l tat d esprit r gnant l poque dans les diverses couches de la soci t allemande analyses psychologiques sociales politiques d une acuit et d une finesse extr mes ces textes frappent par l empathie qu ils manifestent l gard de la plupart des personnes que leur auteur a rencontr es ILfaut se souvenir en effet que Stig Dagerman 1923 1954 jeune crivain prodige tait un homme engag un militant anarchiste et anti fasciste qui avait ouvertement contest la neutralit adopt e par son pays la Su de 18 pendant le deuxi me conflit mondials Il faut se rappeler surtout le contexte dans lequel a t crit Automne allemand fin 1946 un an peine apr s la reddition de l Allemagne nazie en un temps o le discours dominant tait celui des vainqueurs o on entendait par exemple L Allemagne paye l Allemagne souf fre l Allemagne r colte ce qu elle a sem Ou encore Le calvaire qu elle a impos tant d autres nations elle le gravit son tour6 Or pour des raisons morales thiques poli tiques Stig Dagerman s interdit toute simpli fication tout jugement rapide et d finitif IL refuse d amalgamer un peuple et la somme des individus qui le composent et s interroge du m me coup sur la validit juridique et morale d une condamnation collective Il observe et analyse les modalit s d application de la poli ti
85. on le comprend laisser Micha l Gaumnitz indif f rent cela s ajoute la perspective adopt e par l crivain en s aventurant directement dans les lieux et Les milieux les plus divers en se mettant l coute et en relayant les paroles individuelles les souffrances les pr occupa tions et les espoirs d Allemands de toute sorte ges classes sociales niveaux de vie sensi bilit s engagements ou ind termination politiques v cus pendant les ann es ant rieures Stig Dagerman resitue l Histoire la crois e des histoires singuli res et lui apporte du m me coup un suppl ment de sens et d me Myriam Bl d 1 Stig Dagerman Notre besoin de consolation est impossible rassasier 1952 trad du su dois par Philippe Bouquet Actes Sud 1981 p 21 2 Plusieurs fois prim L Exil Sedan a notamment remport le Prix de la critique internationale FIPRESCI au Festival international du film documentaire de Leipzig 2002 le Grand Prix du documentaire historique au Festival international du film d histoire de Pessac en 2002 et le Prix de l uvre d art num rique d cern en 2003 par la Scam 3 Lors d un entretien avec Yasmine Chouaki En sol majeur RFI 9 novembre 2009 Micha l Gaumnitz d clarait Je porte en moi le crime nazi on a a dans la peau mais il faut que je m en lib re 4 Cit par Sophie Bourdais dans Micha l Gaumnitz peintre de ruines T l rama No
86. par ce courrier Lors de mes apr s midi cin ma d adolescent interne au Lyc e de Rambouillet deux films m ont fait entrer jamais au c ur d un hiver glac dans l univers romanesque du cin ma Curieusement ces deux films taient des films russes sovi tiques m me film s par le m me chef op rateur Sergue Ouroussevski Le premier uvre majeure de Grigori Tchoukhrai est devenu en 1957 l un des films phares de l offensive du cin ma de l URSS pour asseoir une r elle cr dibilit des productions venues de l Est aupr s des diffuseurs occidentaux Le Quarante et Uni me un titre et un sc nario de guerre plut t aust res Pourtant son roman tisme son lyrisme la majest des grands espaces du d sert au sable blanc du Kara koum film s par Ouroussevski la force du jeu des deux acteurs Isolda Isvitska ia et Oleg Stri jenov m ont soudain fascin et riv au fauteuil Je savais que d s lors il me serait difficile de me passer de cin ma La rudesse et la ten dresse cach e des relations entre la rouge jeune et ardente r volutionnaire tireuse d lite d termin e et le garde blanc son grand b ta aux yeux bleus grave et stoique me convenaient De plus la pointe d rotisme qui enveloppait leurs confrontations et dialogues au cordeau me semblait d une rare audace Le vrai miracle motionnel se produisit quinze jours plus tard au rythme des s ances du jeudi avec la projec
87. plans de coupe Lui avez vous donn les questions avant le tournage A l Je le lui avais demand mais il ne voulait pas Je les ai transmises l interpr te vingt quatre heures l avance C tait la rencontre qui primait On a discut pendant le tournage comme on parlait avant sans la cam ra Je suis all e le voir plusieurs fois On parlait on parlait Lorsqu il y a eu la rencontre film e on se connaissait d j mieux Votre film est structur en plusieurs grandes parties distinctes Alexandre Sokurov voque la place de l image et du son dans son cin ma avant d aborder les grands th mes de son uvre autour de la parent ou du temps qui passe A I J avais des questions de plusieurs ordres Des questions tr s propres au cin ma sur l image et Le son et aussi sur le silence parce que c est un cin aste du silence et ils sont rares Des questions plus centr es sur ses th matiques et d autres sur la Russie qu il conna t tr s bien Il est n au bord du lac Ba kal dans la Russie profonde et dans son enfance 11 Alexandre Sokurov questions de cin ma 2008 60 couleur documentaire r alisation Anne Imbert production Fas Production Cin Cin ma RTV France 3 participation CNC Film face cam ra Alexandre Sokurov parle de sa recherche esth tique travers plusieurs grands chapitres Courbes Torsion et distorsions D saccords et accords Les Poussi res du che
88. pour trouver le rythme juste c est chaque fois une le on de musique ou comment faire exister ce qui arrive entre les notes Le film ne s enferme cependant pas dans la musique s int ressant de plus en plus des plans de coupe la beaut picturale qui deviennent le portrait vivant du petit monde qui gravite autour Les gestes de la cuisine et du jardin entrent en cho avec le travail des archers et prennent ainsi valeur de m taphores En p n trant au c ur du travail le r alisateur saisit avec une grande sensualit le jaillissement de la musique et de la gr ce M D 23 dant que les musiciens jouaient Au montage j tais obs d par cette id e je ne voulais pas rel cher la tension comment ne pas la perdre comment ne pas la rompre en passant d une s quence l autre Apr s la tension de la pre mi re le on on passe la chair d un saumon dont on arrache la peau puis un immense couloir qui s ouvre sur la perspective d une all e d arbres d o jaillit une trange machine On arrive dans le champ sans cassure jusqu l ouvrier agricole son visage sa grande concen tration la minutie de ses gestes puis la mati re brute des fruits rouges de la r colte et de l on retrouve dans la cuisine des pommes lav es en gros plan Un musicien mange une pomme en coutant une nouvelle le on il la fait tomber mais c est la tension de la le on qui prend le dessus et
89. qu elle s est visiblement fix jouer Ponette comme il faut comme Jacques Doillon le veut que de la rigueur et de l exigence autoritaire 49 du cin aste dont on se dit qu elle serait la m me l gard de n importe quel acteur adulte En fait l attitude de Doillon est double marqu e la fois par la bienveillance qu il manifeste envers Victoire et une demande purement professionnelle Et ce n est pas contradictoire je n ai pas peur des enfants Lors d une rencontre consacr e au jeu des enfants acteurs en 2009 Doillon avait affirm Je n ai pas peur des enfants Ce qui peut appa ra tre comme un paradoxe explique en fait pourquoi il traite Victoire comme il le ferait de n importe laquelle de ses actrices principales En ce sens Jouer Ponette met l preuve notre propre conception de l enfance qu il faut prot ger certes mais partir de quand Com ment Parfois de simples consid rations de bon sens font qu il ne faut pas risquer de braquer un enfant A la diff rence d un adulte il peut farouchement ne plus vouloir revenir sur le plateau Pour le tournage de Ponette le r gle ment de la DASS qui prot ge les jeunes acteurs avait t bien videmment respect une psy chanalyste tait tout le temps pr sente aupr s des enfants Mais ce n est pas ce que montre ce documentaire qui s int resse avant tout au travail de com die du jeu et de la direction d acteurs et qui ainsi
90. que soit conserv e la col lection Prinzhorn de l h pital psychiatrique de Heidelberg la plus grande collection de ce genre pr cis ment afin de d nigrer l art d g n r Ce qui revient tout de m me faire une place aux uvres des malades mentaux c t des uvres des plus grands artistes d avant garde Goebbels a donc directement contribu pour de tr s mauvaises raisons videmment la conservation de la collection au moment m me o les malades eux m mes taient exter min s En m me temps on peut noter que c est en Suisse al manique et en Allemagne que l int r t pour l art des fous s est le plus large ment d velopp au d but du XXe si cle Une psychiatre m a d clar La psychiatrie suisse est sans doute r veuse En tout cas elle se distingue cette poque par son ouverture et sa g n rosit Ce qui est peut tre propre aux pays germaniques c est une propension accepter le monde r v une certaine porosit entre les h pitaux psychiatriques et le monde de l art Le psychiatre Walter Morgenthaler tait un peintre amateur de m me que Rorschach et le fr re de Morgenthaler Ernst tait un grand artiste On sait aussi que Paul Klee connais sait la Waldau Comment expliquer que l int r t pour lart des fous soit pass aujourd hui H N L institution psychiatrique a pris en main l activit artistique des malades dans le cadre d ateliers d
91. recherche du m me que soi mais peut au contraire tre recherche d alt rit Ila toujours t tr s sensible la figure de l tranger de l immigrant Y avait il un mouvement comparable au FHAR dans l Italie de l poque A A Oui et j en fais cho dans le film Cela dit l Italie a toujours t plus r trograde que la France sur la question de l homosexualit l une des raisons tant sans doute la pr sence du Vatican sur le sol italien C est l un des motifs images de la culture j i qui m ont pouss venir m installer en France Ensuite on ne peut pas dire que l lection de Berlusconi m ait encourag rentrer en Italie Comment es tu pass de la curiosit sur le FHAR la d cision d en faire un film A A Je me suis rendu compte qu il ny avait pas de film qui t moignait de cette poque ni m me de livre C tait pass un peu sous silence alors que a me paraissait tre crucial comme moment pour la vie intellectuelle et politique fran aise Tr s vite j ai commenc chercher des financements pour le film de fiction par lequel j ai d abord abord le sujet qui devait s appeler l poque Les Machines d sirantes en r f rence Guattari et Deleuze Je n ai pas r uni un financement norme mais je me suis dit que pour rendre compte d une poque aussi libertaire ce n tait pas incoh rent de me lan cer dans un tournage disons un peu anarchique En g
92. rencontre avec Queneau et son usage savoureux des mots est d cisive Herman adapte Le Dimanche de la vie 1965 son premier long m trage la naissance de son fils autiste auquel il se consacre il s loigne du cin ma pour crire des romans La S rie noire de Gallimard lui procure un espace de libert qui rend possible la critique sociale Le cin ma le rattrape encore avec Michel Audiard avec qui il collabore en tant que cosc nariste Mais pour ne pas sombrer dans une carri re de compromission Herman va plonger d finitivement dans l criture sous le nom de Vautrin Avec Dan Franck il cr e Boro un personnage t moin de son temps qui partage avec son auteur la volont de changer les choses P E 62 gt jk Film retenu par la commission Images en biblioth ques Dans son bureau Jean Herman Vautrin se raconte avec humilit Il parle avec passion de ses travaux d critures sc narii et romans Ses amis de cr ation aussi enthousiastes que lui expliquent leurs fa ons de proc der quatre mains Dans ce film il est question du bonheur d crire seul ou avec l autre Une tranquillit une sagesse transparaissent tout au long de ce portrait la cam ra semble la fois tr s proche et juste assez loign e ce qui laisse un espace de libert Vautrin Le prologue Les deux chapitres Les deux facettes de Jean Vautrin et l pilogue structurent le film comme un roman Des extraits de
93. renonc vivre libres et en filmant des paysages dont la beaut sauvage est un appel la vie Port par la voix off d Habiba s adressant sa s ur d funte le film se pr sente d abord comme une uvre de s pulture Mais la parole de la cin aste s efface rapidement derri re celle des t moins rencontr s au cours de ce retour au pays natal Au del des femmes de sa famille de la grand m re et des tantes beaucoup de femmes du village se souviennent de Nabila Elle les r unissait pour leur parler de contraception pour d noncer le code de la famille qui traite la femme en ternelle mineure pour refuser les violences anciennes et nouvelles perp tr es au nom du Coran Parmi les femmes qu Habiba a retrouv es en Kabylie beaucoup ont partag les engagements de sa s ur et v cu pendant plusieurs ann es avec la terreur quotidienne des assassins Pour celles qui n ont pas pris le chemin de l exil le combat a pris des formes plus discr tes mais il continue Au moins l espoir port par Nabila n a t il pas disparu ce dont quelques hommes aussi portent t moignage E S images de la culture mergence d une nouvelle g n ration de cin astes au togo La production de Itchombi de Gentille Menguizani Assih signale l mergence d une nouvelle g n ration de cin astes au Togo En tournant son premier film dans un village la r alisatrice participe l volution des proc dures du rituel de l
94. respecte pas Son fils a n tra ne son ennui avec ses copains une saison russe alcool et bagarres au programme L a n e des filles Alessia seconde sa m re autant pour le travail agricole que pour l ducation des plus petits sans beaucoup de succ s pour les devoirs scolaires Le temps du film Alessia se marie avec un jeune homme indiff rent et vio lent Elle accouchera seule alors que son mari est en prison S ajoute l histoire du petit Sacha d laiss par sa m re immature qui ne songe qu l argent que la maladie de son enfant peut lui rapporter et que Lioubov recueille un temps songeant m me l adopter Viols alcoolisme mis re morale et sociale insultes et grossi ret douleur et fatigue bouches dent es conditions de vie et de travail d plorables ce sordide et ces drames laisse raient pr sager un film d une grande noirceur et au d terminisme implacable Mais on sait depuis longtemps qu une uvre quelle qu elle soit ne peut se r sumer son histoire Par la douceur de l approche et la ma trise du mon tage par le travail sur le son et la couleur par la tendresse la virtuosit et surtout la po sie et m me la gr ce des prises de vue Antoine Cattin et Pavel Kostomarov op rent un v rita ble renversement formel qui sans luder le r alisme le transcende 180 heures de rushes Tout a d marr par la rencontre avec Lioubov lors du tournage de leur film pr c dent2 En suiv
95. sa d marche Il s agit plus particuli rement de d terminer quelle relation la communaut de Jean Pascal entre images de la culture w E O gt 2 E N O a0 tient avec l organisation dominante de l es pace collectif En s loignant d un centre de travail symbolique du capitalisme financier et en constituant un groupe avec ses propres r gles il effectue de fait un geste de distan ciation par rapport au reste de la soci t Mais comme se le demande l un des intervenants y a t il l de l id alisme o du pragmatisme Tandis que Enos y voit une forme d utopie int grant les possibles de la soci t contemporaine un autre exprime surtout le soup on que Jean Pascal n ait cherch d fendre ses int r ts en valorisant un terrain achet bon march mesiles interpr tations divergent et que la communaut voqu e n existe pas en r alit hypoth se cr e par Fran ois Nougui s ouvre un champ de possibles l espace n est pas sou mis une exploitation unique et peut tre l ob jet de pratiques subjectives En envisageant diff remment le projet de Jean Pascal les intervenants r v lent la libert laiss e aux sujets en groupe ou individuellement de conf rer aux lieux diverses significations Nulle ins tance de pouvoir ne pourra ainsi d cider jamais d assigner un espace une fonction univoque Dans le m me temps les d saccords qui se font jour da
96. seaux parisiens Janson et Curiel le film de B atrice Dubell raconte les engagements de solidarit entre Alg riens et Fran ais dans la r gion Lyonnaise pendant la guerre d Alg rie Les r cits des acteurs de l poque s articulent autour du r le majeur du p re Albert Carteron pr tre ouvrier qui a su mobiliser et organiser les milieux chr tiens en soutien aux militants alg riens Entre engagement politique et profession de foi l action du p re Albert surnomm El Bi r le puits ou l homme des secrets bien cach s en a fait un personnage embl matique du combat anticolonial Le 28 son appartement lyonnais devient un refuge pour les militants harcel s par la police et un lieu de rencontre et de fraternisation entre Fran ais et Alg riens Convaincu de la n cessit historique de l Ind pendance son action se traduit par un soutien aux familles d Alg riens emprisonn s puis se radicalise en m me temps que la guerre jusqu son inculpation pour atteinte l int grit du territoire national Dans le groupe du p re Albert Paulette Hadria Hamid Amor et Jean qui allaient tous les jours au 28 comme on va visiter sa famille racontent les tortures l exil les camps d internement sans occulter les luttes intestines entre MNA et FLN T moignages crois s entre analyse politique et vocation d un quotidien fait de joies d angoisses et d amiti s ils l vent le voil
97. sont bien s r pas tr s nombreux Mais plusieurs m ont parl spontan ment des Africains qui se noient pour atteindre l Europe Dans le film sur les Roms de Roumanie auquel je travaille en ce moment je montre qu ils sont des immigr s comme les autres que eux aussi cherchent une vie meilleure que eux aussi r vent de b tir une maison au pays Evidemment ces gens qui vivent dans un bidonville sont dans une telle situation de mis re d ignorance de discri mination qu ils n imaginent pas que trente ou quarante ans plus t t d autres ont v cu la m me chose Il se trouve que le bidonville des Roms o j ai tourn Massy n est qu trois cents m tres de celui o j ai grandi Je leur ai montr les pho tos de mon enfance ils ne me croyaient pas Propos recueillis par Eva S gal avril 2010 1 Ed Le Seuil 1988 2 Diffusion Images de la culture 3 L Ignorance Le temps la m moire et l exil de Milan Kundera d Gallimard 2003 4 Ed Anne Carri re 2004 5 A propos de Michel Giacometti voir Polifonias Paci Saluta de Pierre Marie Goulet 1997 79 diffusion Images de la culture www cnc fr idc De Jos Vieira Le Myst re du papier amoureux 1997 26 Clairvivre enqu te sur une utopie 2001 52 La Photo d chir e Chronique d une migration clandestine 2001 53 Voir aussi Images de la culture No 22 p 106 108 4 LI Je ne vodiais pasaller neco omia pas de T a Invitation
98. t 2008 128 p armand gatti l homme en gloire famille je vous aime photographie et documentaire Images de la culture No 20 d CNC ao t 2005 88 p femmes en mouvements urbanisme non lieux contre l oubli images de la culture Images de la culture No 24 d CNC d cembre 2009 92 p autour du monde image mouvement histoires de cin ma ed X ed Centre national du cin ma et de l image anim e Images de la culture Service de la diffusion culturelle 11 rue Galil e 75116 Paris t l 01 44 343505 fax 01 44 34 37 68 idc cnc fr wwww cnc fr idc CNC Direction de la cr ation des territoires et des publics Service de la diffusion culturelle 11 rue Gallil e 75116 Paris E t l 01 44 34 35 05 fax 01 44 34 37 68 ommunication R PUBLIQUE FRAN AISE idc cnc fr www cnc fr idc
99. un monteur russe qui a travaill avec Eisenstein et plus tard avec Max Oph ls Anatole Dauman avait sugg r Azar mon p re pour le montage de Paris la nuit et c est lui qui a mont Goha Le montage la fois dynamique et clat de Paris la nuit rappelle d ailleurs celui des films russes comme L Homme la cam ra de Vertov m me si mon p re n a pas voulu reconna tre cette influence quand je lui ai pos la question La Ville bidon 1975 qui oscille entre pamphlet documentaire il filme la vie dans les terrains vagues de Cr teil les bidonvilles les cit s de transit et divertissement avec Robert Castel Jean Pierre Darras Bernadette Lafont a eu faire la censure comme D sordre en son temps D B En 1967 68 mon p re a rencontr Daniel Duval qui lui a racont sa vie et lui a pr sent ses amis qui vivaient de la casse des voitures dans une d charge et qui pour s amuser fai saient des courses de char sur des capots d coup s Il a eu envie de faire un film l des sus Pour raconter la vie de ces gens il a crit une histoire d amour qui se passe au milieu de cette d charge et il a propos le sujet la t l vision Mais le film a t refus parce qu il don nait une mauvaise image de cette zone o devait tre construite la ville nouvelle de Cr teil Mon p re a alors d cid de tourner des s quences suppl mentaires pour le sortir au cin ma et cri tiquer ouvertement ceux qui av
100. une excellente directrice photo Anne Galland Mal heureusement ce film a t refus partout Peut tre n aurais je pas d l appeler Notre Refus rires Beaucoup de temps s est coul entre mes diff rents films beaucoup sont rest s dans les tiroirs et je ne me consid re pas propre ment parler comme une cin aste de profes sion Mon m tier depuis de nombreuses ann es consiste enseigner l audiovisuel l Ecole d architecture de Normandie Mais je voudrais retourner en Guin e et en Ethiopie afin de revoir les personnes qui ont particip au film il y a une dizaine d ann es Je voudrais montrer les progr s accomplis sur cette question de l ex cision et des mutilations sexuelles Etiez vous en contact avec les autres f ministes qui faisaient des films C J Oui ce que j ai fait est tr s peu en com paraison de ce qu ont fait en vid o Delphine Seyrig loana Wieder Carole Roussopoulos J ai fait partie un moment du collectif Les muses s amusent J tais bien int gr e dans ce mouvement de la vid o militante o il y avait de tr s fortes personnalit s Aujourd hui j aimerais bien continuer y compris en allant du c t de la fiction J aimerais beaucoup par exemple adapter le roman de Jules Verne Les Enfants du capitaine Grant Vous voyez cela nous entra ne loin du documentaire et de la lutte des femmes Propos recueillis par Eva S gal ao t 2010 43 histoires de cin ma 44
101. usage du mot enfer car l enfer aucun de nous ne l a vu sauf en imagi nation Ce que racontent les Sonderkomman dos ce n est pas un cauchemar une halluci nation diurne ou nocturne c est leur histoire et c est d sormais la n tre Le film d Emil Weiss nous place cr ment devant cette vidence Sans chappatoire possible Sans consolation Anne Brunswic images de la culture Sonderkommando Sonderkommando Auschwitz Birkenau 2007 52 couleur documentaire r alisation Emil Weiss production Michkan World Productions Arte France participation CNC Acs Fondation pour la m moire de la shoah Procirep Angoa D amples travellings traversent le camp d Auschwitz Birkenau s attachent parfois aux arbres alentour ou s approchent au plus pr s des ruines Pas me qui vive en revanche et pour cause ces images impersonnelles offrent leur minutie glac e aux paroles des Sonderkommando ces travailleurs recrut s parmi les prisonniers juifs et charg s d assister les SS dans l ex cution de la solution finale Selon Miklos Nyiszli ancien m decin chef du cr matorium la vie des Sonderkommando dure quatre mois au terme desquels ils connaissent le m me sort que ceux qu ils ont contribu malgr eux exterminer chambre gaz cr mation Ces commandos sp ciaux taient 860 dans le complexe concentrationnaire d Auschwitz Birkenau Premiers spectateurs de la folie arit
102. 010 1 Julien Duvivier 50 ans de cin ma Bazaar amp Co 2010 2 Memoirs from the Beijing Film Academy The Genesis of China s Fifth Generation Duke University Press 2002 3 Cf p 59 et 63 4 Hollywood Les Pionniers Calmann L vy 1981 5 Changement au village de Lester James Peries 1965 restaur et pr sent au festival de Cannes en 2008 www cnc fr idc D Hubert Niogret Ombre et Lumi re Henri Decoin cin aste 1997 58 Les Renaissances du cin ma cor en 2005 61 Cf Images de la culture No 22 p 4 9 Le Cin ma chinois hier et aujourd hui 2007 59 57 fellini le joueur En 1969 Gideon Bachmann et son quipe se glissent durant un mois sur le tournage du Satyricon de Federico Fellini T moins fascin s ils en tirent un film enthousiaste et bigarr Ciao Federico r alisant le portrait d un Fellini en joueur Typographie du titre et musique de fanfare le g n rique de d but du film est assez clair nous entrons dans un cirque Un cirque disparate et extravagant la fois toc et tr s humain et l on sent que Gideon Bachmann est fascin par une sorte d exub rance latine elle m me ch auff e par l ambiance flower power de cette fin des ann es 1960 La cam ra est mobile l image pleine de recadrages le montage cut le rythme est rapide vivifi par les musiques un brin kal idoscopique Les cameramen Bachmann filme compl t d une seconde cam ra n h sitent
103. 2 Germaine Dulac questions de cin ma 2006 52 Cf Images de la culture No 23 p 86 12 iB Film retenu par la commission Images en biblioth ques Le film est d coup en quatre chapitres Le premier intitul Courbes aborde les questions de l atmosph re du rapport fiction documentaire et celui du son image Le deuxi me Torsion et Distorsions concerne l optique consid r e comme ennemie par le r alisateur lorsque l op rateur ne r ussit pas prendre le dessus sur la technique Le troisi me D saccords et Accords traite du silence le silence l image celui des acteurs et du montage Alexandre Sokurov consid re le montage comme une m thode de recherche intellectuelle parce qu il est n cessaire avant tout d essayer de comprendre le c t pratique de l existence du temps et de la vie du temps Sokurov nous donne une analyse de L Arche russe o le montage du sens est plus important que celui du choc de deux images Le dernier chapitre Les Poussi res du chemin voque l l gie d finie comme tant la bonne m moire quelque chose qui est pass qu on aimerait faire revenir et qui ne reviendra jamais Ce chant de deuil est totalement li l histoire et la culture russes ce qui l am ne s engager sur la narration historique et conclure enfin sur un tat des lieux du cin ma Sokurov annonce qu aujourd hui le cin ma est l ennemi principal de l hu
104. 3118 21 oct 2009 5 consid rer sa conduite ses prises de position et ses crits politiques entre autres on ne peut suspecter Dagerman de la moindre complaisance l gard du r gime hitl rien et de ses adeptes 6 Extraits de documents d actualit s de l poque cit s par Micha l Gaumnitz dans 1946 automne allemand 7 Stig Dagerman Automne allemand trad du su dois par Philippe Bouquet Actes Sud coll Babel 2004 b 22 images de la culture De la gen se de l image dans 1946 automne allemand Vid o peintre pionnier de la palette graphique dont il d veloppe les possibilit s cr atives depuis 1984 Micha l Gaumnitz a obtenu de nombreux prix pour ses films d animation et ses documentaires de cr ation Avec 1946 automne allemand il signe nouveau une r a lisation d une grande puissance formelle Le film se pr sente en effet comme un montage altern de s quences exclusivement graphiques ou picturales et de documents d poque cin matographiques ou photographiques qui ma nent de divers fonds d archives allemands anglais fran ais ou am ricains et qui tous ont fait l objet d un traitement particulier effets de cadrage ou recadrage zooms balayages colorisations partielles et surimpressions ou inserts d images graphiques le plus sou vent anim es Sur des images graphiques on coute particuli rement bien le texte explique icha l Gaumnitz Un texte qui cite de la
105. Eaubonne chass es de la revue homophile Arcadie Elles sont rapidement rejointes par des hommes et Guy Hocquenghem en devient le charismatique leader Contrairement la plupart des mouvements actuels le FHAR ne cherche pas une normalisation mais d clare avec fiert la diff rence des homosexuels Si la question du contr le de son corps rapproche le FHAR du MLF le droit l avortement par exemple sa lutte s inscrit avant tout dans une vision anti bourgeoise femmes arabes ouvriers et homosexuels m nent le m me combat Le mouvement se fait entendre en perturbant une mission radio sur le th me de l homosexualit mars 1971 puis dans le journal gauchiste Tout avril 1971 et dans la revue Recherches Trois milliards de pervers mars 1973 Mais les femmes trop minoritaires cr ent de leur c t les Gouines rouges et Guy Hocquenghem poursuivra le combat travers romans essais et journalisme M D 39 ChANTE par rancoise P aubon ne 40 donc faisaient pas mal parler d eux en parti culier Lettre ouverte ceux qui sont pass s du col Mao au Rotary sur les nouveaux philosophes qu il trouvait un peu trop branch s et trop m diatiques pour tre cr dibles Apr s sa mort il y a eu une exposition au Centre Pompidou Aujourd hui trouves tu le discours du FHAR toujours pertinent Comment trouves tu qu il a vieilli A A Le FHAR tait constitu d une minorit
106. Herv Corbi re La Retraite des Indig nes de Fr d ric Chignac Le Tata s n galais de Chasselay de Dario Arce et Rafael Gutierrez et Histoires vives de Jean MarieFawer et Fitoussi Belhiba Cannes dimanche 28 mai 2006 le Prix d inter pr tation masculine est d cern aux cinq acteurs principaux du film Indig nes de Rachid Bouchareb Sur la sc ne du Palais des Festi vals Jamel Debbouze Sami Bouajila Roschdy Zem Bernard Blancan Samy Naceri tant absent entonnent alors en ch ur le Chant des Africains hymne de tous les combattants de la Lib ration dont l Histoire a oubli le nom hymne du film hommage que Rachid Boucha reb et ses acteurs viennent de tourner pour r habiliter la m moire des soldats inconnus de la France coloniale Mais plus que ce Prix collectif d interpr tation masculine Indig nes va se r v ler une grande r ussite sur le plan politique A l origine d une v ritable prise de conscience historique col lective le film a permis de rouvrir le dossier d licat des pensions des anciens combattants r sidant sur les territoires anciennement colo nis s et de proc der leur revalorisation Dans le sillage d Indig nes donc plusieurs docu mentaires se sont pench s sur le cas de ces hommes qu une loi de 1959 a raval au niveau d anciens combattants de second rang alors que le front ne leur avait jamais pargn de se battre en premi re ligne La Retraite des Indig nes de Fr d ric Chi
107. Images de la culture autour du monde image mouvement histoires de cin ma CNC Centre national du cin ma et de l image anim e d cembre 2010 No 25 Eur ce Qui Cirean directrice de publication V ronique Cayla r dactrice en chef Anne Cochard coordination ditoriale Marc Guiga ont colabor ce num ro Michel Amarger Fr d rique Berthet Myriam Bl d Anne Brunswic Pascale Cassagnau Catherine Derosier Pouchous Carole Desbarats Marie H Desestr Martin Drouot Pierre Eug ne Isabelle G rard Pigeaud Sylvain Maestraggi Fr d ric Nau Olivier Nicklaus Marc Nigita Ariane Nouvet Jean Pierre Rehm Eugenio Renzi Delphine Robic Diaz Sadia Sa ghi Eva S gal Maria Spangaro Antoine Thirion Damien Travade r daction des notices de films Doucha Belgrave D B Myriam Bl d M B Mathieu Capel M C Martin Drouot M D Pierre Eug ne P E Tristan Gomez T G Rocco Labb R L Sylvain Maestraggi S M Sadia Sa ghi S S Eva S gal E S Annick Spay A S Damien Travade D T Laurence Wavrin L W remerciements Sylvie Astric Alessandro Avellis Diane Baratier Am lie Benassayag Val rie B temps Fran oise Bordonove Alain Carou Patrick Cazals Zouhair Chebbale Sarah Colbac Hugues Decointet Mathieu Eveillard Julien Farenc Emmanuelle Fredin Anne Imbert Claude Jourde Anne Lagune Vladimir L on Florence Loiseau Sophie Marzec Gentille Mengu
108. Jank l vitch un philosophe et la musique En 2005 elle fonde Fas production pour r aliser Germaine Dulac questions de cin ma Entretien propos de Alexandre Sokurov questions de cin ma par Martin Drouot Comment avez vous eu l id e de faire un documentaire sur Alexandre Sokurov Anne Imbert Son travail de cin aste et sa d marche tr s personnelle m int ressaient beaucoup J allais voir tous ses films Cela fait longtemps que je me dis que j aimerais faire quelque chose autour de son travail Je me suis renseign e pour savoir ce qui existait sur lui Aucun film n avait t fait Comment avez vous fait pour le rencontrer A l Jenele connaissais pas du tout J aieu ses coordonn es par la Cin math que fran aise j avais suivi la grande r trospective qui lui avait t consacr e J ai eu le contact d Alexei Jankowski son assistant parfaitement bilingue qui m a confirm qu il n y avait jamais eu de docu mentaire parce qu Alexandre Sokurov avait toujours refus Par contre il garde sa porte ouverte tous les tudiants qui font des th ses ou des courts m trages tous les journalistes de la presse crite ou de la radio mais il ne veut pas d images Son assistant m a dit Ne vous inqui tez pas je vais lui remettre votre projet eton va voir J avais crit le concept du travail un peu d velopp et j ai ajout une lettre plus per sonnelle en disant pourquoi j aimais ses films Au bout de
109. La lecture du texte a donc relanc le projet je me suis rendu compte de tous les jeux auxquels il pouvait se pr ter et j ai invers la d marche je me suis appuy sur Walser pour raconter plusieurs histoires dont Le tour nage du film de Monteiro o un autre moment un extrait du conte des fr res Grimm Ce jeu avec la temporalit chez Walser se retrouve dans votre mani re de mettre en sc ne le texte de vous situer apr s le film de Monteiro mais avant un autre film qu on verrait en train de se tourner H D Perturber l ordre chronologique de la production d un film m int resse Cela d j travers les installations puisqu elles permet tent de montrer en m me temps et sur un m me plan plusieurs l ments de d cors qui pr c dent l image Mettre des extraits du rep rage ou du storyboard dans un film m int resse galement M me si le storyboard qui appa ra t dans le film a t r alis apr s coup Ce qui me plait c est que l on percoive les images autrement Et j aime assez l id e qu en ayant vu D apr s Blanche Neige les gens qui n ont pas vu le film de Monteiro puissent se deman der s il l a vraiment r alis Partant de votre int r t pour le cin ma pourquoi avez vous choisi de travailler sur l exposition du d cor et des conditions de tournage plut t que de r aliser des films traditionnels D apr s Blanche Neige Traces d un film de Jo o Cesar Montei
110. Laure Belhassen et Eric Pinatel Un travail d arch ologue entretien avec Jos Vieira par Eva S gal Le Dr le de Mai et Les Emigr s Chers d couvreurs de ces crits par Anne Brunswic Sonderkommando d Emil Weiss indig nes et apr s par Delphine Robic Diaz La Retraite des indig nes de Fr d ric Chignac Le Tata s n galais de Chasselay de Dario Arce et Rafael Gutierrez Jamel Rachid Roschdy Samy petits fils de tirailleurs de Morad A t Habbouche et Herv Corbi re Histoires vives de Jean Marie Fawer et Fitouri Belhiba Les films du mus e du Louvre par Catherine Derosier Pouchous La Vie cach e des uvres de Stan Neumann et Juliette Garcias et autres films images de la culture mode d emploi index des films et bon de commande CES guil ere nujo Mit images de la culture EOLAIN SUPEMELTE y sommaire 3 une saisonrusse brosser contre sens le poil trop luisant de l histoire En s attachant des personnages secondaires ou p riph riques pour explorer le si cle communiste Vladimir L on tente de retrouver la complexit et le mouvement de l histoire par del les clich s et les censures Rencontre avec le cin aste galement acteur et producteur autour de trois de ses films Nissim dit Max 2003 cor alis avec son fr re Pierre L on Le Brahmane du Komintern 2006 et Adieu la rue des Radiateurs 2008 Entretien avec Eva S gal Vos premiers pas dans le cin
111. Noire de 1966 de briser les silences de l Histoire officielle Camp de Thiaroye 1988 et de pr ter attention aux mutations sociales du S n gal post colonial Le Mandat 1968 Xala 1974 L image d une chaise vide au g n rique la maison d serte du cin aste explor e par la cam ra de Zamoum le soulignent bien l absence du doyen p se Mais c est maintenant peut tre comme l affirme son diteur Denis Pryen qu il faut le d couvrir D T 61 Michel Magne le fantaisiste pop Jean Herman qui deviendra Vautrin 2009 56 couleur documentaire r alisation Laurent Perrin production TS productions participation CNC Cin Cin ma CR Aquitaine Jean Herman n en 1933 connu galement sous le pseudonyme de Jean Vautrin est un touche tout sc nariste cin aste et romancier prix Goncourt 1989 pour Un Grand Pas vers le bon Dieu fort id al humaniste Chez lui son bureau il raconte son parcours marqu par des rencontres exceptionnelles sous le sceau des collaborations avec des cin astes Rossellini Audiard des dessinateurs et des crivains Tardi Dan Franck A 22 ans Herman part en Inde et devient gr ce Truffaut l assistant de Rossellini De retour en France il monte un court m trage satirique avec le dessinateur Bosc Puis d bute une exp rience de cin ma v rit avec un jeune d linquant qui tourne mal et pousse Herman vers la fiction La
112. Par exemple lorsque Genevi ve nous parle sa fille g e de trois ou quatre ans est pr sente L es pace tait tr s exigu mis rable mat rielle ment c tait difficile d viter que l enfant assiste l entretien mais surtout nous n y avons pas pens Aujourd hui quand je regarde cette s quence je me dis que bien s r pour la petite Rachel a a d tre tr s dur d entendre sa m re dire que le second enfant abandonn conna trait sans doute un meilleur sort Cela devait r veiller la peur d tre elle m me abandonn e On la voit r agir aux propos de sa m re mais l poque nous tions dans une forme d urgence d indignation qui fait que a nous a chapp Pour ce qui concerne cette petite fille les choses ont heureusement bien tourn par la suite dix ans plus tard son p re a pu s occuper de son ducation Je suis rest e en contact avecles per sonnes du film pendant une vingtaine d ann es ensuite a s est effiloch J aimerais beaucoup retrouver Genevi ve Apr s ce film j ai t aspi r e par la spirale du MLF Mais vous avez vous continu faire des films C J Oui Je crois que c est au moment du mon tage que je suis vraiment entr e dans le cin ma Chris Marker nous a pr t g n reusement une table de montage pendant plusieurs mois ensuite j ai t accueillie l universit de Paris 3 Pendant le tournage j avais t tr s entour e par les militantes du MLF et les
113. Ponette en apporte la preuve manifeste Carole Desbarats 1 Cf catalogue Images de la culture Un Tournage la campagne r alisation 1936 de Jean Renoir montage 1994 86 d Alain Fleischer 2 Entretien propos de Petits Fr res Le Figaro 8 avril 1999 Jouer Ponette autour du film de Jacques Doillon 2007 92 noir et blanc documentaire r alisation Jeanne Cr peau production Box Film Sorti en 1996 Ponette de Jacques Doillon met en sc ne une petite fille confront e la mort de sa m re Dix ans plus tard Jeanne Cr peau profite de la num risation des archives de tournage pour proposer le making of du film et explorer l art d un cin aste r put pour sa direction d acteur Exp rience d autant plus passionnante que diriger une fillette de 4 ans qui obtiendra le Prix d interpr tation Venise constitue un d fi consid rable Jeanne Cr peau a rassembl les images enregistr es par Le combo cette unit vid o qui permet au metteur en sc ne de voir simultan ment ce que filme la cam ra un peu moins que des rushes puisque l image vid o en noir et blanc reste de qualit m diocre et un peu plus que des rushes car elles permettent de documenter les moments o la cam ra ne tourne pas stricto sensu r p titions et autres moments vol s d un tournage A travers une poign e de sc nes la r alisatrice met en sc ne comme un protocole de d monstration retra ant l
114. Sud de Tha lande de Chine d Inde et tr s r cemment des Philippines Vous tes d abord entr dans le cin ma par la critique Jeune Cin ma puis Positif Hubert Niogret J avais une double id e en t te faire des films en tant que producteur ou r alisateur et faire de la critique de cin ma J ai toujours fait les deux choses parall lement Tr s vite j ai mont une soci t de production de courts m trages avec laquelle j ai beau coup produit puis je suis pass au long m trage tout en crivant dans Positif Cela a t impor tant pour moi d tre la fois dedans et l ext rieur m me si les choses taient tr s s par es Beaucoup des films que j ai produits n avaient pas de rapport avec Positif voire m me dans certains cas n taient pas vraiment aim s par la revue J ai produit le premier film de Jean Luc Comolli qui venait des Cahiers m me s il n y crivait d j plus l poque Aujourd hui pourquoi ne produisez vous plus de longs m trages H N Je n ai pas produit de longs m trages depuis longtemps et je ne sais pas si j en pro duirai nouveau parce les conditions ont beau coup chang Ce n est plus le m me m tier et je ne suis pas s r de savoir le faire J ai essay de produire un long l ann e derni re une copro duction hongroise roumaine et su doise J es p rais qu elle soit aussi fran aise mais je m ai pas trouv d argent en France
115. a m taphorique tandis qu au Karnataka Girish Kasavalli d veloppe des r cits humanistes et r alistes Chacun d veloppe ainsi un style unique qui attire parfois les stars de Bollywood C est le cas du r alisateur tamoul Mani Ratnam son Dil Se 1998 b n ficie de la pr sence de la star Shahrukh Khan M D 55 Par contre vous vous n intervenez jamais directement H N Jamais Je coupe mes questions Le pro bl me se pose car je viens de publier un ouvrage sur Julien Duvivier et on me demande de faire un film dans la s rie Il tait une fois cr e par Serge July3 J ai sugg r Le Petit Monde de Don Camillo de 1951 qui est un vrai film sur la Guerre froide On m a propos d intervenir moi m me en tant que sp cialiste de Duvivier Mais je n ai pas envie de me mettre en sc ne dans un documentaire Je trouverai donc un autre sp cialiste La s rie IL tait une fois a ceci en commun avec votre approche qu elle part d un point de vue historique comment un film existe dans son poque se fait le reflet de l Histoire H N C est effectivement l angle de tous mes films Le cin ma m int resse en ce qu il est le reflet d un pays et d une Histoire Ce n est pas pour rien que je m int resse l Asie qui conna t tant de mutations je pense la Chine la Cor e mais aussi la Tha lande ou aux Philip pines Les r alisateurs qui font des films sous la dictature de Marcos ne vont pas
116. a circoncision Cette d marche active se d marque de la production pisodique mal entretenue par les pouvoirs en place au Togo Elle s appuie sur une petite structure de production priv e qui a pu pauler le film gr ce l action du programme Africadoc mis en place pour former des documentaristes comp tents et motiv s en Afrique Analyse et entretien avec la r alisatrice par Michel Amarger L affirmation du cin ma n a encore rien d vident aujourd hui au Togo M me si les spectateurs sont friands d images et d action Depuis l in d pendance il n existe aucun dispositif parti culier de promotion de l industrie du cin ma Les soutiens qui ont permis aux r alisateurs togolais de produire proviennent essentielle ment des bailleurs de fonds du Nord Pourtant dans les ann es 1960 de nombreux repor tages d actualit s sont faits et projet s avec les cin bus du CINEATO Equip s de projec teurs 16 mm et d un groupe lectrog ne ils contribuent l engouement pour le cin ma en largissant le public des salles Leur nombre cons quent entre 1960 et 1970 qui culmine Lom o l on compte une quinzaine de cin mas d cline ensuite face la concurrence de a t l vision et des cassettes vid o Suivent des troubles sociaux qui ach vent de d tourner es gens des cin mas Aujourd hui il subsiste moins de trois crans dans le pays concentr s Lom dont Le Togo g r tant bien que mal par E
117. a pass Par cette r flexion et par le dispositif qui l ex prime le film de Fran ois Nougui s est aussi un film sur le cin ma Le brouillage qu il op re dans les fronti res entre le r el et le fictif ne surprend plus gu re en nous les postmo dernes En revanche l inventivit des images et des situations caract risant Jean Pascal autorise un loge peu commun de l artefact cin matographique le vrai ne se fait pas enten dre sans le faux et les deux participent de la m me exp rience d exister De cette exp rience le cin ma tel du moins que l entend Fran ois Nougui s prend sa part en la repr sentant mais aussi et surtout en en cr ant sans cesse les nouvelles conditions de possi bilit s par Le trouble jet sur nos regards par fois trop tranquilles sur le monde et les choses Entre le trouble et la gr ce l exp rience t ton nante existentielle et ou cin matographique Fr d ric Nau 1 Letitre du film lui m me pouvait attirer l attention emprunt une chanson des ann es 1980 il pointe vers la part fictive du film C est du moins l id e que peut s en faire r trospectivement le spectateur 2 Au fond le dispositif imagin par Fran ois Nougui s n est pas loign des tableaux de Magritte qui se plaisent ces rencontres surr alistes entre le r el et l imaginaire Mais tandis que l art pictural fige l instant de la rencontre et que l esth tique de Magritte joue sur
118. a surveil lance plan taire lectronique En tant que remake du film de Walter Ruttmann Berlin symphonie d une grande ville 1927 Contre Chant s attache articuler six grands moments qui ponctuent une journ e type de la m tropole lilloise partir de l chantillonnage d images pr lev es sur internet mais aussi partir de copies de disques durs d enregistre ments de cam ras de surveillance Deux crans distribuent des fragments de r cit et les images de nature diff rente fragments de films en noir et blanc mangas images de r gie vid o ima gerie num rique convoquant des r alit s dis parates et des chelles de r alit contradic toires Mont sans commentaire ni son Le film invente son propre tempo sa propre narration 31 Zum Vergleich En comparaison 2009 62 couleur documentaire r alisation Harun Farocki production Harun Farocki Filmproduktion Navigatorfilm ZDF 3Sat De l Inde l Autriche de la France au Burkina Faso entre Suisse et Allemagne Harun Farocki diss que une pratique fondamentale et universelle la fabrication des briques A rebours de tout didactisme pesant il pose une cam ra silencieuse attentive aux souffles des hommes et des machines leur rythme La d monstration retrouve ainsi ce go t du geste qui fait de Farocki un cin aste rare Gando au Burkina Faso tendue ocre parsem e d arbres faire des briques ou plut t construire un habitat
119. aborde Le Moniteur Paris 2007 Le Logement social en Seine Saint Denis 1850 1999 Beno t Pouvreau G rard Monnier Itin raires du patrimoine No 286 Paris Ed du Patrimoine APPIF 2008 Un Politique en architecture Eug ne Claudius Petit Beno t Pouvreau Le Moniteur Paris 2004 le cahier 89 avenue de Flandre Les Nettoyeurs 2007 54 couleur documentaire r alisation Jean Michel Papazian production Les Poissons volants participation CNC Acs Procirep Angoa Plan te France 3 Dans les quartiers nord de Marseille la cit Kalliste est un ensemble o cohabitent 5 7000 personnes dans l insalubrit et la pr carit Les priorit s sont le nettoyage et le ramassage des ordures t ches quotidiennes qui rel vent ici de l exploit Jean Michel Papazian a suivi Les nettoyeurs de la cit sur plusieurs ann es et recueilli le t moignage d habitants tat des lieux d une situation qui volue lentement Tout particuli rement dans le b timent H les habitants ont pris depuis longtemps l habitude de jeter les ordures mais aussi les vieux appareils m nagers par les fen tres Ca peut nous tomber tout moment sur la t te t moigne Fabrice Payet l un des nettoyeurs Les d chets s entassent ainsi chaque jour au pied des immeubles favorisant la prolif ration des rats des probl mes d hygi ne et de s curit Didier Bonnet responsable de la soci t de nettoy
120. age uvre patiemment sensibiliser les habitants Pour renforcer son action il a financ un terrain de sport pour les jeunes entretenu au cordeau par Mourad Radi employ de la soci t qui habite la cit La r int gration des laiss s pour compte log s dans la cit est videmment au c ur du probl me Jean Marc Dominici du syndicat de la copropri t est aussi motiv On ne peut pas laisser ces gens comme a dans la pourriture Seuls les enfants semblent y trouver leur compte les mat riaux r cup r s font de belles cabanes T G 89 avenue de Flandre 2008 70 couleur documentaire r alisation Alessandra Celesia production Zeugma Films participation CNC France 2 Procirep Angoa Acs Au 89 avenue de Flandre Paris se dressent de hautes tours dont l une de 29 tages o la r alisatrice filme le quotidien de plusieurs personnes g es Ren Colette Andr a Fran oise et les autres m moires d un quartier en pleine mutation subissent la solitude et les douleurs dont les ans sont la cause selon le mot de La Fontaine que Ren s amuse citer Mais entre eux s est forg e une forte solidarit et le bonheur reste possible Le film entrecroise les histoires des habitants de la Tour des Orgues Fran oise vit entour e de chats elle montre une amie le testament qu elle a fix sa porte d entr e au cas o Ren 97 ans a t renvers par u
121. ai trouv tellement dr le que j ai eu envie de faire un film pour montrer mes fr res et s urs comment il se comportait lors des tournages sa volont de tout diriger d indiquer le moin dre geste d annoncer les r pliques Un jour o il interviewait Jean Baptiste Thierr e qui a jou dans trois de ses films j ai d cid de lais ser tourner la cam ra entre les prises et c est de l qu est n e l id e du portrait Andr S Labarthe qui dirige la collection Cin ma de notre temps voulait produire un film sur mon p re depuis longtemps Il m a propos de met re en avant la relation p re fille ce qui n avait jamais t fait pour la s rie J ai donc orient criture du projet dans cette direction et j ai demand l acteur Andy Gillet qui avait jou dans Astr e et C ladon de venir en renfort pour nous filmer mon p re et moi Ily a dans ce portrait deux films qui se confondent le v tre et celui sur lequel il est en train de travailler D B Nous tions en train de tourner Le Beau D sordre que mon p re n a pas pu finir et que je termine actuellement pour lui Je voulais montrer mon p re au travail tout en m inscri vant dans le style de la s rie qui veut qu on r alise Le film la mani re du cin aste auquelon s int resse On le voit donc tourner des s qu ences avec moi diriger sa monteuse et comme il n y a pas de com diens dans ce film je lui ai demand de faire lire un p
122. aient voulu inter dire son film Il a demand ses amis Lucien Bodard et Pierre Schaeffer de venir improviser 48 La Chu Doris Te Ai mg un d put maire et un architecte qui expul sent les habitants pour sp culer sur les ter rains et La Ville bidon l origine une histoire d amour s est transform e en critique de l ur banisme moderne Pourquoi votre p re a t il si peu tourn entre La Ville bidon et Rien voil l ordre 2002 son dernier long m trage D B En 1973 mon p re a r alis Vous int ressez vous la chose un film rotique Ce film de commande a t per u comme une forme de compromission m me s il n est pas sans qualit s Apr s cela il a mis dix ans r aliser L Araign e de satin 1984 d apr s Andr Breton avec Daniel Mesguich Roland Topor Ingrid Caven qui n a rencontr aucun succ s puis presque vingt ans obtenir l avance sur recette pour Rien voil l ordre crit en collaboration avecJean Claude Carri re Durant cette p riode il a par ailleurs continu r ali ser des documentaires Rien voil l ordre a t tourn en vid o uniquement avec l avance sur recette et gr ce l amiti des com diens pour mon p re Le film est inspir de la vie de Jacques Besse un po te musicien qui est pass pour fou et a t intern l h pital de Laborde Le film traite de la folie comme refuge pour qui ne supporte pas la soci t On y cr
123. aim un maharaja quitte son palais Il rencontre des tigres qui meurent de faim et d cide de les nourrir de son propre corps L enqu te qui par libert et l g ret semble tenir du hasard des rencontres avance au contraire selon une logique pr cise qui rap pelle les crits d Engels sur l Angleterre La r ponse d un saint homme appelle celle du secr taire de la f d ration communiste de Bombay De celui ci on passe des ouvriers Des ouvriers aux paysans De la ville la campagne C est le Pasolini sociologue d pass dans un second temps par le sc nariste Le cap reste le film venir Un film qui se pr cise Regar dant du m me il cam ra tant t les visages des Indiens pour un casting venir tant t les illustrations d un livre sur les maharajas Paso lini semble en d couvrir le sc nario Dans cette mise plat du mythe et du r el il y a la conception pasolinienne de l art populaire Le mythe le conte populaire issu de la culture anonyme est toujours quelque chose de vivant L hypoth se de travail que les Notes v rifient dans chaque phonogramme est que le mythe et notamment le mythe religieux parle tou jours au pr sent qu il d crit la condition d un peuple plus que la premi re page d un journal Et ce avec une universalit qu aucun reporter ne saurait atteindre Le film venir sera un film sur le monde ancien et le monde nouveau La premi re partie celle o le maharaja q
124. ain affi chant discr tement comment chacun s y rap porte s y rep re se l approprie et le met en formes substituant l impersonnalit du plan officiel la figure instantan e de son exp rience de passant Ces esquisses se situent au croisement de la carte et du dessin au point de rencontre entre une ville et ses usages per sonnalis s A la fois portraits individualis s d un espace urbain et autoportraits griffonn s de passants ce que Brouwn recherche sous ces trac s h tifs c est la ville comme fonc tion m moire comme image reste empreinte comme vestige Plus encore comme vestige sign par ses habitants c est dire mis en signes mais aussi paraph approuv scell par eux Ces petits hi roglyphes sur papier sont le pacte autographe pass entre un lieu et les tres qui le hantent De mani re similaire mais radicalis e par le contexte et par la forme filmique les dessins des t moins et les r cits d Aida illustrent moins une situation qu ils ne la signent Autrement dit avant de pr senter un guide tr s sp cial dans les d dales serr s du camp avant de d cliner une suite d exemples et d explications concr tes de la condition scandaleuse dans laquelle ces t moins sont reclus ce film mon tre l laboration et le tra age d une signature Ce faisant car en effet cest un atelier et sa facture comme on dit pour parler du singulier d un style dont nous sommes les t moins ce
125. aine mises disposition group es des tarifs d gressifs sont appliqu s r guli rement sur des listes de films propos es un ensemble de partenaires sur www cnc fr idc rubrique mises disposition et sur imagesenbibliotheques fr CNC Images de la culture Service de la diffusion culturelle 11 rue Galil e 75116 Paris t l 01 44 34 85 05 fax 01 44 34 37 68 idc cnc fr 99 index des films et bon de commande vos coordonn es Ce bon de commande est adresser Alain Sartelet Centre national du cin ma et de l image anim e Service de la Diffusion culturelle 11 rue Galil e 75116 Paris t l 01 44 34 35 05 fax 01 44 34 37 68 alain sartelet cnc fr Les titres de collections sont indiqu s en gras Tous les nouveaux films disposent du droit de pr t aux particuliers par l interm diaire des m diath ques nouveaux films au catalogue 1946 automne allemand 89 avenue de Flandres 9 3 m moire d un territoire A l cole de Louise Michel Adieu la rue des Radiateurs Alexandre Sokurov questions de cin ma And I ride and I ride Anselm Kiefer au Louvre Archers Les Architectures Mosqu e royale d Ispahan Pyramide du roi Djoser H tel royal SAS sur 1 DVD Argent du charbon L L Usage du monde Banlieue gay Beaut crue La Bilakoro Bourtzwiller 420 D truire disent ils Ciao Federico Cin mas indiens du nord au sud Les 3 x 55 sur 1 DVD Claude Lanzma
126. aissait bien les archives Il nous a pous s s travailler sur ce mat riau qui tait alors peu explor De film en film vous examinez la question de l immigration sous toutes ses facettes le passage clandestin l int gration l impossible retour J V Dans Le pays o l on ne revient jamais 2006 le personnage central est mon p re Il fait partie de ces gens qui ont pass leur vie pr parer leur retour au pays natal Au moment de la retraite il d couvre que chez lui ce n est plus l bas c est ici C est une prise de consci ence terrible qu on retrouve aussi dans Les Emi gr s On voit combien l migration d truit les gens C est un aspect mais je crois qu elle a aussi une dimension d mancipation d ouver ture Car pour ces paysans qui vivaient au vil lage comme des serfs tenus dans l ignorance la plus totale l migration a permis de s ouvrir de d couvrir le monde Mais en partant ils ne sont pas du tout conscients qu ils vont perdre leur chez soi Lorsqu ils le comprennent c est un coup de massue llesttrop tard On ne revient pas en arri re 86 Vous dites au d but de La Photo d chir e 2001 C est en cherchant son histoire dans celle des autres qu on retrouve une m moire collective Est ce que cela d finit votre d marche d une facon plus g n rale J V Oui c est en quelque sorte mon programme Mon point de d part travers cette photo d chi r e c tait
127. amin aussi est dans un entre deux entre un marxisme po tique et une culture juive qui passe notamment travers Gershom Sholem2 Dans notre poque de crispations nationalistes il ne me d pla t pas d tre ailleurs Si je peux me dire fran ais aujourd hui plut t que russe c est surtout par mon rapport la langue fran aise celle dans laquelle je pense et qui d une certaine fa on me guide Propos recueillis par Eva S gal avril 2010 1 Ed Maurice Nadeau 2003 2 Gershom Sholem Berlin 1897 J rusalem 1982 historien et philosophe sp cialiste de la Kabbale et de la mystique juive images de la culture le sacrifice Notes propos de La M re de Antoine Cattin et Pavel Kostomarov par Marie H Desestr En d pit du mutisme des insulaires et de l appa rente confusion de leurs entreprises assez sem blables celles de damn s de cin ma errant l aveuglette dans un monde priv de tout espoir il tait possible de conjecturer faute de mieux que l effondrement de l activit industrielle dans laquelle les hommes tenaient le haut du pav et son remplacement progressif par une conomie de troc ou de bricolage o c taient les femmes qui se d brouillaient le mieux avaient induit une volution parall le non moins cata clysmique de leurs structures familiales et sociales en gros et pour autant que l on p t en juger les hommes priv s de travail salari taient en train de p
128. ant sa famille et son entourage pendant trois ans les deux cin astes ont recueilli le quotidien et les p rip ties qui se pr sentaient etont obtenu 180 heures de rushes pour arriver aux 80 minutes du montage final qu ils signent aussi utilisant moins de 2 du mat riau film un travail puisant de leur propre aveu Parfois le d roulement des v nements leur a r serv des rebondissements inattendus dans le sc nario tels le mariage et l accouchement d Alessia lemprisonnement de son jeune mari Pour la premi re fois ils ont film deux cam ras l cran la vari t des points de vue s appr cie souvent Leur montage fait fi de la chronologie et fonctionne plut t par chos associations d id es voire par raccourcis Par exemple la naissance d un veau qui go te trop vite aux brutalit s de la vie transport peine n par les pattes travers l table r pond au r cit par Lioubov de la naissance de son fils Micha la traite des vaches r pond l image d Alessia de profil enceinte qui pleure la vie des animaux boue fumier neige fait cho celle des hommes et des femmes qui travaillent dans les m mes conditions Le chant appris pour une f te l cole se poursuit en off en contrepoint de l aveu des difficult s scolaires des enfants trop dissip s Les premi res images sont celles d un petit gar on qui marche avec difficult dans la neige tout en tentant
129. apide des pathologies mentales et constituent des corpus Mais certains s meuvent de cette nergie cr atrice comme Walter Morgenthaler de l asile de Berne la Waldau qui publie en 1921 Adolf W lfli un ali n artiste Pour Dubuffet la rencontre en 1945 avec ces uvres est d cisive Th oricien de l Art brut contre l art culturel il les collectionnera et s inspirera de leur esprit pour ses propres peintures Leur totale libert marque aussi le jeune Spoerri qui fr quente l asile de M nsingen o son cousin est m decin Son ami Tinguely nourrira son uvre des machines d Heinrich Anton M ller Michel Th voz premier conservateur du mus e de l Art brut Lausanne souligne le paradoxe ambigu de l h pital psychiatrique carc ral d antan g n rateur d une force discriminatrice mais aussi stimulatrice car provocatrice qui cesse avec l encadrement administratif de la cr ation chez les malades mentaux L W image mouvement H N C est une des trames du film ces condi tions difficiles dans lesquelles la cr ation se d veloppe Adolf W lfli a produit la Waldau des centaines de cahiers de dessins qui empi l s montent une hauteur de 3 10 m tres 30000 40000 dessins L inventaire n est m me pas termin Les machines de Heinrich Anton M ller dont il ne reste presque rien juste quelques photos taient des assemblages faits avec des morceaux de bois de cuir des d tri
130. appartient l ensemble parall le des Appunti documentaires exp rimentaux rep rages films en devenir et jamais inachev s qui offrent un point de vue privil gi sur la m thode de Pier Paolo Pasolini On y passe ici de r cits l gendaires en entretiens d enluminures en portraits pris sur le vif de notables en Intouchables de r alit s en fantasmes Forte de son histoire mill naire avec son lot de l gendes et d imageries que temp re l histoire alors r cente de son Ind pendance l Inde offrait Pasolini un laboratoire id al pour construire et prouver sa th orie d une conservation non dialectique du pass dans le pr sent Si le cin aste cherche d abord cam ra l paule et micro en main confronter l Inde r elle le souvenir d un conte o un maharadjah se donne par bont des tigres affam s il glisse bient t vers la question des castes il parvient d ailleurs interroger un Intouchable s quence trop candide pour ne pas susciter un trange sentiment Egalement au programme surpopulation et st rilisation d bat alors port par les lites urbaines au d triment des paysans et ouvriers occidentalisation enfin entre industrialisation et r ve d mocratique Film sur un film sur l Inde ces courtes notes justifient d une densit inattendue indispensable pour comprendre Pasolini et son orientalisme si particulier M C histoires de cin ma LANOIRE DE
131. arole dans sa totalit Cela m emb te d avoir a chez moi alors que je pense que des gens peuvent tre int ress s car Les gens qui sont int ress s le sont vraiment mon avis Donc ce n est pas un travail inutile On me dit que je pourrais faire un livre avec tout ce qu il m a dit Mais c est autre chose cela n a rien voir Je ne l ai pas fait dans cet esprit Je ne peux pas disso cier sa parole d une image M me quand il ne parle pas il dit des choses Un son l image c est d abord une image comme il le dit lui m me On ne peut pas ne pas tenir compte de a sinon je suis malhonn te vis vis d un cr ateur comme lui J attends donc d avoir des sous pour faire les autres films un jour Alexandre Sokurov a t il vu le film A l Je sais qu il y a des choses qui ne lui plai sent pas comme moi le rythme par exem ple Mais il m a fait des compliments Ce que je voulais surtout c tait ne pas le trahir lui qui a t si g n reux a je le sais je ne l ai pas trahi Pour a j en suis contente Mais bon j ai pu tre maladroite peut tre Et j ai un regard occidental je ne suis pas l int rieur du monde russe m me si j y suis tr s sensible Il y a toujours un d calage Propos recueillis par Martin Drouot juin 2010 13 une lettre de patrick cazals A la demande d Images de la culture sur la gen se de son film L Ouragan Kalatozov Patrick Cazals nous a r pondu
132. as gagn Oui parce qu l poque il y avait moins de cam ras qu aujourd hui et aussi parce qu il n tait pas une figure aussi m diatique que a A A Oui mais apr s son coming out dans le Nouvel Observateur en janvier 1972 auquel sa m re r pondra une semaine plus tard il a t beaucoup plus connu Il tait souvent invit la radio et m me la t l vision Mais je n ai pas pu avoir acc s ces archives l car elles co taient trop cher J ai eu la chance que Carole en revanche me fasse un prix accessible Ensuite Hocquenghem tait quand m me connu pour ses articles dans Lib ration pour ses livres qui taient parfois pamphl taires et La R volution du d sir 1970 la lib ration homosexuelle 2007 78 couleur documentaire conception Alessandro Avellis Gabriele Ferluga r alisation Alessandro Avellis production Hyst rie Prod Les Films du Contraire Pour retracer l histoire du FHAR Front homosexuel d action r volutionnaire Alessandro Avellis fait appel aux figures proches du mouvement comme la cin aste Carole Roussopoulos le philosophe Ren Sch rer ou la photographe Catherine Deudon Des jeunes du mouvement des Panth res roses compl tent ce film patchwork et r v lent la survivance du travail militant des deux personnalit s fondatrices Guy Hocquenghem et Fran oise d Eaubonne Le FHAR est cr en 1971 par un groupe de femmes men es par Fran oise d
133. au d cors r p titions qui sommeille en chaque film Dans cette op ra tion les points de contact entre le texte de Walser et son expression cin matographique se trouvent d plac s Chez Monteiro texte et film coincident au moment o Blanche Neige demande au Prince qui lui d crit les amours de la Reine et du Chasseur de repousser la vile image Chez Decointet c est un peu plus loin lorsque la Reine invite Blanche Neige et le Chasseur rejouer une sc ne du conte que texte et film entrent en r sonance nr fiii M co Pourquoi tes vous parti du film Blanche Neige de Monteiro Hugues Decointet C est un film tr s singulier d apr s un texte tout aussi singulier Blanche Neige de Robert Walser recommand Mon teiro par Serge Daney Un film singulier par le fait qu il a t occult Je dois citer ici un docu mentaire sur Four Devils un film disparu de Murnau Lar alisatrice am ricaine Janet Bergs trom parvenait en m me temps raconter l histoire de la disparition du film qui a t pro duit et diffus et l histoire du film lui m me partir des quelques l ments retrouv s comme des dessins du storyboard Il y avait donc un double r cit la fois documentaire et fiction nel cela avec tr s peu d images J avais trouv que c tait un objet cin matographique sur prenant Peut tre que l id e de faire un film d apr s Blanche Neige est venue de l Je trouvais int ressant
134. au charbon dans une proportion importante Les deux chauffeurs qui se tiennent en face du propri taire en sont l tape No 1 du processus le chargement Ou plut t l tape z ro puisque leurs camions encore vides stationnent dans une longue file d attente avant de passer sous la pelleteuse qui remplira leurs remorques des 36 tonnes r glementaires Ils meublentce temps mort en parlant business avec le propri taire combien a co te une mine Combien a rap porte Qu en est il des mines dites priv es images de la culture avec et sans autorisation de l Etat Le camionneur qui se tient au centre du cadre vient de courir jusqu son engin pour en rap porter toujours au pas de course un paquet de cigarettes D un geste nerveux ilen a tir une qu il a offerte au propri taire et une autre au coll gue en parka de simili cuir La troisi me il la tend l homme qui tient la cam ra Cela donne une image comme on ne peut en voir que dans les films documentaires non seulement le camionneur regarde vers la cam ra mais son geste s adresse directement celui qui dans le cin ma de fiction est cens ne pas exister Hors champ le cin aste Wang Bing devient partie prenante de la sc ne Ne serait ce qu titre de t moin et de narrateur il fait partie de l histoire Situ dans les toutes pre mi res minutes du film ce plan indique une position de cin aste et prend position dans le champ du documentai
135. au d part le voyage au Mexique n tait dans mon esprit qu un rep rage J avais tout de m me emport une petite cam ra et pour finir ces plans sont rentr s dans le film Apr s je suis parti en Inde et l alors que je n avais pas encore trouv de financement je savais que j tais en train de faire le film L pi sode mexicain a donn la tonalit du film dans son ensemble une parole un peu clat e des t moignages ventuellement d nu s d infor mation mais des rencontres avec des gens qui acceptent de parler d un homme que tout le monde a oubli et qui n existe plus Si on prend Roy Medvedev je l ai contact Moscou uniquement parce qu on l avait appel Roy en m moire de M N Roy Il n avait en fait rien dire de plus l dessus mais il m int ressait parce qu il tait en tant qu historien du stalinisme un acteur important de l poque Gorbatchev Or c est lui qui me conduit la Douma et Jiri novski ce qui tait tout fait impr vu Vous vous laissez guider par ce personnage avec un certain bonheur V L Oui c est devenu un principe constitutif du film a a fonctionn comme a jusqu au bout J avais d cid que le tournage tait fini d j beaucoup d heures de rushes et pas d argent lorsque j apprends qu Stuttgart il ya un vieux militant qui a personnellement connu M N Roy Evidemment je me dis qu il faut y aller Je demande Arnold Pasquier qui avait d j
136. aux les miradors les lignes de barbe l s les mar cages au fond tapiss de cendres la voie ferr e la rampe l entr e monumentale les trav es des baraques l alignement des tinettes les d combres de la chambre gaz et des fours dynamit s Mais les voix d outre tombe qu Emil Weiss nous fait entendre en yiddish et en fran ais d cillent nos regards Dans l asc se des images une sc ne de crime surgit devant nous dont chaque d tail s imprime comme si nous en avions t personnellement t moins Les bo tes de chlore ou de Zyklon B apport es par des camionnettes portant une croix rouge L homme en uniforme quip d un masque gaz Les granul s jet s dans l orifice et aussi t recouverts d un pais couvercle de ciment Le monticule de deux mille corps fig s les plus faibles en dessous les robustes au sommet Les contusions laiss es par la derni re lutte pour le dernier atome d oxyg ne Le jet d eau puissant pour laver les d jections dont ils sont ous couverts Les attaches qu on fixe aux poi gnets pour d nouer ce tas de corps glissants Les monte charge dont les portes s ouvrent automatiquement l tage sup rieur des fours cr matoires Les cadavres aux yeux ouverts qu on enfourne t te b che en dessous les fem mes parce qu elles br lent mieux les enfants par dessus parce que leurs petits corps ris quent de glisser entre les grilles et de tomber dans le cendrier Il faut s interdire ici l
137. avait une popularit de star Mon p re prouvait un immense plaisir fr quenter ce milieu culturel tr s ind pendant Moscou revient dans vos trois films Qu est ce que cette ville vous inspire V L Je suis n Moscou j ai beaucoup aim cette ville Elle ressemble aux personnages qui m int ressent Pour la plupart des visiteurs trangers elle apparait tr s hostile bruyante encombr e avec une architecture tr s com posite Mais au coin d une rue on peut d cou vrir une glise du XVIe ou un immeuble d cr pi du d but du XXe si cle Les diff rentes strates de l histoire y sont peut tre plus visibles qu ailleurs Dans un m me plan on peut voir les traces de la ville marchande du XIXe la ville de l espoir r volutionnaire la ville stalinienne et la ville d aujourd hui avec ses normes pan neaux publicitaires Dans Le Brahmane du Komintern on sent un point de vue presque enfantin sur Moscou son central t l phonique ses archives secr tes sp cialement lorsque l imposante gardienne vient vous gronder V L Le Moscou de mon enfance est bien s r pr sent Pendant le tournage du Brahmane nous avons log avec mon fr re qui faisait le son rue de Tver l ancienne rue Gorki dans un h tel assez miteux Cette rue de Tver je l ai tr s bien connue dans mon enfance parce que ma grand m re maternelle travaillait aux Nouvelles de Moscou Le choix de cet h tel cher et au d cor typiquemen
138. avec motion le souvenir de cette premi re rencontre avec des hommes de cou leur qui a marqu leur enfance ou encore celui de l historien s n galais Cheikh Faty Faye appor tant un recadrage culturel essentiel pour com prendre le r le jou par les tirailleurs dans l histoire de la colonisation et de la d coloni sation Le Tata de Chasselay n cropole s n galaise construite en pleine campagne lyon naise d s 1942 rig e sur fonds priv s par le Secr taire g n ral aux Anciens combattants du Rh ne Jean Marchiani et inaugur e offi ciellement par le pr sident Vincent Auriol sept ans plus tard rend hommage aux indig nes morts lors de la Dr le de guerre Lieu de culte ce monument joue ainsi les lieux de m moire selon la conception de l historien Pierre Nora puisqu il cristallise les enjeux de la repr sen tation d un pass commun Le th me du devoir de m moire est justement au centre du spectacle musical A nos morts hommage aux tirailleurs par le hip hop auquel est consacr le documentaire Histoires vives de Jean Marie Fawer et Fitoussi Belhiba Le chant et la danse sont ici pos s en vecteurs de r appropriation d une histoire partag e et m connue Sur des images emprunt es aux archives militaires de l ECPAD projet es sur grand cran en fond de sc ne les artistes de la troupe de Yan Gilg conjuguent leurs racines pour parvenir une catharsis capable tout la fois d exorciser
139. avel Kostomarov L me russe entretien avec Anne Imbert par Martin Drouot Alexandre Sokurov questions de cin ma Une lettre de patrick cazals L Ouragan Kalatozov autour du monde Walter Stig et Micha l par Myriam Bl d 1946 automne allemand de Micha l Gaumnitz Portrait Territoire par Sylvain Maestraggi And I ride and I ride de Franck Vialle Tendu comme un arc entretien avec Martin Verdet par Martin Drouot Les Archers Nabila et Habiba par Sadia Sa ghi Lettre ma s ur de Habiba Djahnine Emergence d une nouvelle g n ration de cin astes au Togo par Michel Amarger Filmer pour am liorer la vie entretien avec Gentille Menguizani Assih par Michel Amarger Itchombi Des briques et des hommes par Pascale Cassagnau En comparaison de Harun Farocki Tourner la page par Jean Pierre Rehm Vid ocartographies A da Palestine de Till Roeskens Arr t sur image Smoking or not smoking par Anne Brunswic L Argent du charbon de Wang Bing Quand l homosexualit tait r volutionnaire entretien avec Alessandro Avellis par Olivier Niklaus La R volution du d sir Retour sur image Filles m res en gr ve illimit e entretien avec Claude Jourde par Eva S gal Les Enfants du gouvernement histoires de cin ma L envers du d sordre entretien avec Diane Baratier par Sylvain Maestraggi Cin ma de notre temps Portrait de mon p re Jacques Baratier L enfant acteur par Carole Desbarats Jouer Po
140. avoir ce que Fellini voit m me si cela semble tr s pr cis Cette confrontation avec un visage qui ne r pond pas transforme Fellini en une sorte de histoires de cin ma docteur Mabuse r alisateur secret et quelque peu machiav lique qui manipule la repr sen tation tel point que m me le r el du tournage s en trouve chang D o notre sensation que Fellini s est jou aussi d un Bachmann sans que l on puisse en prendre v ritablement la mesure qui livre des images fascin es o peine s baucher un regard analytique des images comme insuffl es sous hypnose Du coup ce n est plus seulement la direction d acteur de Fellini qui est ici r v l e mais une direction plus vaste qui agit sur le r el de tournage jusqu manipuler en quelque sorte le film d un autre Parmi les interviews qui r p tent le dogme fel linien d une non s paration naturaliste entre la vie et le cin ma un seul acteur donne une note diff rente Sa d claration n est pas parti culi rement mise en valeur et c est pourtant le seul regard critique qui s affirme dans film Etonnamment c est l acteur sans dou le plus jeune Max Born qui joue Giton 18 an qui en une phrase semble r sumer toute pratique de Fellini Nous jouons mais nou savons que nous jouons En effet ce n est pa le cin ma qui est ins parable de la vie c est vie tout enti re qui est non du cin ma ma un jeu conscient de repr sentat
141. bles Emir endure calmement les propos homophobes et les gestes obsc nes des jeunes de sa cit Le pire de son quotidien est ais ment imaginable car devant la cam ra les attaques se nuancent sans doute quelque peu A S vres Evry Aulnay Brahim Mika l et Julia essaient eux aussi le dialogue par le outing aupr s de leurs parents ou leur fratrie par des d bats sur les radios p riph riques par la cr ation d une association pour rompre l isolement Il reste par l homophobie ambiante que la vie amoureuse rel ve pour tous de la clandestinit La libert du quartier gay du Marais Paris o vient se r fugier Emir n a pas cours quelques kilom tres de l dans des quartiers o r gnent frustration tabous et poncifs paradoxalement Mika l condamne les exc s du Marais qui selon lui ne peuvent fabriquer que de l homophobie L mouvant Emir conclue Les gays viennent perturber un monde o l h t rosexualit est d j si difficile exprimer D B 82 Vivre en banlieue La Parole d un ducateur de rue 2006 53 couleur documentaire conception Jean Marie Petitclerc Marie Mitterrand r alisation Jean Baptiste Martin production CasaDei productions Public S nat participation CNC Acs Si le film consigne la parole du pr tre sal sien et ducateur Jean Marie Petitclerc sur les moyens d velopper pour r duire la fracture sociale d
142. bord basse simple mastaba comme les s pultures royales voisines elle est sur lev e jusqu dominer le site de ses 60 m tres Blocs de calcaire inclin s et niveaux en gradins assurent sa stabilit Mais le monument r v le aussi une nouvelle conception de la puissance monarchique Elle s exprime dans le choix du mat riau la pierre taill e rempla ant l habituelle brique crue des tombeaux gyptiens Eternit contre finitude L id e contamine tous les espaces une esplanade born e permet au mort de r it rer symboliquement le Heb Sed une course rituelle du pharaon g prouvant la p rennit de sa vigueur Des chapelles factices reproduisent celles provisoires rig es pour ces f tes Sous terre le d funt dispose de stocks pour l Au del et son palais en simulacre se veut l expression de la permanence de son pouvoir Ce que traduit aussi tout l ensemble qui imite en l adaptant la pierre l architecture v g tale traditionnelle L W H tel Royal SAS 2008 26 couleur documentaire conception Richard Copans Stan Neumann r alisation Richard Copans production Les Films d lci Centre Pompidou Arte France participation CNC minist re de la Culture et de la Communication DAPA Entre 1956 et 1960 Arne Jacobsen construit Copenhague un difice qui devient aussit t l embl me de la modernit au Danemark Pour son programme d abord un terminal d a roport en centre vi
143. bref ren drait justice et r parerait les torts L intention est louable Et l entreprise quoique d licate parfois possible port disparu Mais pourquoi semblable op ration serait elle si difficile Parce qu il ne s agit pas seule ment de faire revenir le disparu le tu l entrav le meurtri mais de le faire retourner comme tel Le retour doit tre autant celui du bless que de sa blessure Faire voir dans un m me mouvement ce qui avait disparu et que a avait disparu D couper dans le brouillard de l invisible pour que du visible s organise nou veau sous nos yeux d une part Et c est une t che malais e Mais elle se tient trop loin encore de l injustice sine s y adjoint pas d autre part au sein du visible reconquis le maintien de son vanouissement pass l insistance de l oppression qui l a contraint C est cette n ces saire remont e l complexe contradictoire qui discr dite l emploi d une simple et uni voque convocation compara tre Pourquoi est ce si d cisif Parce que nul n est propri taire du tort qui lui est fait Par d finition au contraire c est l uvre de l injustice que de d poss der et d ali ner Si la douleur participe par force d une identit ce n est alors en aucune mani re d une identit transparente stable qu il peut tre question au final Car c est la possi bilit m me du principe identitaire qui se trouve endolorie ab m e tout en
144. c 2 D port s r fugi s et prisonniers unifi s dans la figure des absents 3 Ed Hachette Pluriel Paris 2008 4 Une approche par le cin ma d un film de cin ma 5 Le Syst me concentrationnaire nazi PUF 1968 histoires de cin ma le cin ma en tant que reflet d un pays et de sonhistoire Hubert Niogret poursuit son exploration des cin matographies nationales A l occasion de sa derni re trilogie sur Le cin ma indien rencontre avec le r alisateur producteur et critique de cin ma Entretien avec Martin Drouot N Lyon en 1945 Hubert Niogret crit depuis 1969 dans Positif Il se fait conna tre pour ses textes sur le cin ma asiatique en particulier le cin ma japonais auquel il consacre plusieurs ouvrages notamment sur Akira Kurosawa et Shohei Imamura En plus de son activit de critique ilest producteur depuis 1974 notam ment des premiers longs m trages de Claude Miller mais aussi de Jean Louis Comolli Pierre Zucca ou Luc B raud Son int r t pour Le format court le pousse cofonder l Agence du court m trage en 1983 et produire en 1995 1996 une mission hebdomadaire pour la Cinqui me Fen tre sur court Il r alise son premier docu mentaire sur un cin aste en 1996 Le Travail d un cin aste Julien Duvivier cin aste auquel il vient de consacrer un ouvrage et poursuit son exploration asiatique avec des documen taires sur les cin mas de Hong Kong de Cor e du
145. chapp parce que finalement ilne nous a pas dit grand chose sa parole avait beau coup de mal venir elle tait tr s encombr e Ce qui a amen un point de rupture dans le tournage c est la rencontre avec Jacques Rossi Mon p re ne le connaissait pas mais il l a tutoy d embl e ce qui donne au spectateur l im pression qu ils se connaissaient L espoir n du XXe Congr s n est plus possible apr s cette rencontre avec un homme qui a pass vingt ans au goulag Le film bascule alors dans quelque chose de plus grave C est ce moment l que notre p re nous r v le qu il ne paie plus ses timbres qu il n est donc plus de facto membre du Parti On voit dans ce film une amiti assez inattendue entre votre p re et la boh me sovi tique des ann es 1970 Vissotsky Marina Vlady images de la culture Adieu la rue des Radiateurs F 5 si on Rr FIL TE Adieu la rue des Radiateurs 2008 37 couleur documentaire r alisation Vladimir L on production Les Films de la Libert En 2003 Mathieu Riboulet publiait dans Le Regard de la source d M Nadeau une forme de monument fun raire d di une amie de Moscou Nina Kotchekova C est cette l gie d une haute densit litt raire qu il lit chez lui Paris cinq ans plus tard avec gravit et pudeur Vladimir L on neveu de Nina voque la disparue en images travers les rues vides de Moscou aujourd hui et des vid os
146. chnique librement inspir e du Myst re Picasso de Clouzot une cam ra vid o un micro un cadre de bois et des feuilles de papier coll es sur ce cadre une personne qui dessine au marqueur pendant que l on filme le dos de la feuille o le dessin transpara t au fur et mesure et l enregistrement des commentaires de cette personne Le film est compos de six chapitres six histoires diff rentes narr es par des voix dont on ne verra pas les visages o les m mes lieux reviennent d un dessin l autre mais sous des perspectives diff rentes La sobri t d un tel dispositif mis au service de probl mes complexes permet au spectateur de les appr hender d un il neuf en m nageant son espace de r flexion Lorsqu on demande Till Roeskens s il consid re son film comme politique il r pond ceci Oui Mais non de politique locale La libert fondamentale pour tout humain d aller et venir me semble aussi urgente r clamer ici que l bas J ose consid rer ces r cits comme de petits actes de r sistance l occupation de r appropriation symbolique des lieux L arm e isra lienne continue d imposer sa carte chaque nouvelle expropriation les cartes des lieux d sormais interdits sont punais es sur les arbres Alors oui il s agit de revendiquer le droit de dresser sa propre carte Sylvie Astric Biblioth que Publique d Information Paris effac sous la nuit du pr judice En
147. ci Le Beau D sordre 46 Loin du discours nostalgique de ceux qu il interroge dans D sordre 20 ans votre p re pose un regard attentif sur la jeunesse de 1967 les adolescents errants la mode les nouvelles danses les spectacles de Marc O avec Bulle Ogier et Pierre Clementi D B Il a toujours t curieux de son poque Quand il observe Saint Germain des Pr s ce n est donc pas avec nostalgie Dans Le Beau D sordre o il se met lui m me en sc ne on le voit filmer le Saint Germain d aujourd hui avec des jeunes de 20 ans Il s est toujours int ress ce qui se passait autour de lui En revanche il y a un esprit Saint Germain auquel il voulait rester fid le La Lib ration a t un moment extraordinaire une v ritable explo sion de libert Beaucoup de ceux qui s taient engag s dans la R sistance s taient battus pour une soci t plus libre plus galitaire mais ils ont t cart s la Lib ration on leur a demand de rendre les armes et de rentrer chez eux Dans ce quartier en particulier se sont retrouv s des gens qui d us par la tour nure des v nements cherchaient s expri mer par d autres moyens Cet esprit libertaire se retrouve dans des films comme La Poup e ou La Ville bidon qui sont de v ritables satires du pouvoir Lorsque vous l interrogez sur cette dimen sion politique il semble esquiver la r ponse D B Une des difficult s que j ai rencontr
148. cin astes du GREC mais au montage je me suis retrouv e presque seule aid e seulement par une amie cin aste Jos e Constantin C est l que j ai fait v ritablement mon apprentissage du cin ma Au d but des ann es 1980 j ai propos la premi re cha ne de r aliser un film sur Charles Andr Julien historien qui a t un des pre miers militants anticolonialistes lutter pour l ind pendance du peuple alg rien Malheu reusement on n a pas voulu m en confier la r alisation le film r alis par Jean No l Roy est sorti sous le titre Charles Andr Julien m moire d un anti conformiste J en tais offi ciellement productrice ce qui ne voulait pas dire grand chose C est dur de ne pas avoir un r le direct dans un tournage et d tre exclue d un montage Quelques ann es plus tard j ai propos au Centre audiovisuel Simone de Beauvoir de tour ner un film sur les femmes islandaises Je me suis rendue en Islande pour le rep rage mal heureusement faute de moyens financiers il n y a pas eu de suite Ensuite j ai fait un film sur les femmes travaillant dans les coop ra tives Question de temps Il s agissait de savoir si le fait de travailler en coop rative permet tait aux femmes d avoir un statut plus juste Mais mon travail le plus significatif c est le film sur les mutilations sexuelles que j ai r a lis en Afrique au d but des ann es 2000 Notre Refus J ai eu la chance de travailler avec
149. compris pour moi Par rapport au Brahmane c est un film qui semble beaucoup plus contr l mais il ne l est pas tant que a Dans une certaine mesure Adieu la rue des Radiateurs ne se rattache t il pas au genre litt raire du tombeau V L Ce travail de s pulture n tait pas forc ment conscient pour moi J ai d couvert lors du voyage Moscou pour Le Brahmane que la tombe de ma grand m re et de ma tante ne portait par leurs noms A l enterrement de ma tante nous avions pay un type des wagons de roubles l poque pour qu il grave leurs noms Il avait bu des vodkas avec l argent et n avait rien fait Cette trahison r v lait de fa on brutale la fois le d nuement du pays et le d nuement de cette histoire familiale l Le film tait une fa on de mettre un nom sur cette tombe rest e anonyme Ma tante Nina dont le destin de femme sovi tique est parfai tement anonyme se retrouve au centre d un film et d un livre comme si elle avait t une personnalit exceptionnelle ce qu elle tait mais comme tout le monde Ces anonymes de l histoire russe m riteraient tous qu on crive quelque chose sur leur destin Qu est ce qui fait le charme la puissance po tique de personnages comme Nina et ces Russes chers votre c ur V L Difficile dire Il y a un grand cart entre les images de Moscou et celles de Paris En Russie le rapport au temps est diff rent J ai tourn dix ans d
150. compte le terme d hypoth se para t ne pas mal convenir Faire une hypoth se c est en effet faire une sup position comme les enfants qui dans leurs jeux installent souvent la situation avec des formules telles que on dirait que On dirait qu il y a un groupe communautaire et puis on voit ce qui se passe comment le monde ext rieur r agit Mais donner les hypoth ses en math matiques c est aussi pr ciser les don n es d un probl me et ce groupe est bien suscit pour poser probl me et tout d abord aux interlocuteurs de Jean Pascal un cin ma exp rience Jean Pascal pour la France est donc un film sur la vie en commun Soumettant diff rents intervenants une hypoth se cr ative ilrecueille en une dur e qui ne peut tre qu ph m re l vocation d exp riences et d instants Ces frag ments de r cits offerts par les acteurs de bonne foi r pondant Jacques Bonnaff traduisent un v cu retravaill toutefois par les repr sen tations la m moire et les phantasmes et illustrent le tissage que font les existences du r el et de la fiction L imagination l invention et la cr ation apparaissent alors comme l in dispensable mobile qui meut les vies humaines et procure parfois pour un bref instant un tat de gr ce selon les derniers mots du film laiss s Enos qui rappelant son pass au sein d un petit groupe communautaire voque r veusement un tat de gr ce qui
151. construit sur ce postulat entre s quences intenses de jeu et d entra nement et t moignages des jeunes sportifs de l quipe s nior espoir de Saint Denis et de leurs entra neurs pugnaces Au plus pr s des corps en mouvement et dans l effort magnifi e par la symphonie Rugby d Arthur Honegger une r flexion sur l apprentissage de l panouissement personnel et de l int gration sociale Plut t ducateur que simple entra neur Jean Baptiste Gioux dit affectueusement Babar a fait depuis 1973 partager des g n rations de gamins et jeunes gens de Seine St Denis sa passion du rugby Un sport dur mais qui v hicule son pesant de valeurs int gratrices t nacit rigueur ma trise des pulsions respect de l autre et des r gles communes solidarit d quipe Encore faut il reconvertir ces valeurs l dans la vie quotidienne et venir Aussi au Club le joueur est avant tout une personne qu on paule galement dans la recherche d un travail d un logement ou pour d finir ses objectifs de vie Certains visent bien s r le haut niveau du rugby mais la plupart des jeunes gens parlent plut t du simple et bon plaisir de jouer Et de l articulation des entra nements avec les tudes ou le travail une question d organisation facile r soudre quand on est motiv D B Legiteam Obstruxion au c ur des battles hip hop 2008 53 couleur documentaire r
152. d initia tion Les gar ons apprennent la lutte tradi tionnelle et le rituel finit par un tournoi inter villages Chez les filles c est un apprentissage la vie du foyer il n y a pas d excision Je suis pass e par l et ma perception de la vie a chang depuis Selon moi les rites initiatiques aujourd hui sont de belles occasions pour les jeunes de d couvrir leur culture et de m rir Bien s r si ces pratiques sont faites dans les r gles d hygi ne et sans trop de violence Pourquoi intervenir en proposant la d sinfection des couteaux G M A Pour moi il ne s agissait pas seule ment de faire un film mais je ressentais le besoin d attirer l attention de nos chefs tradi tionnels sur le danger que peut repr senter certaines pratiques lors des initiations Pro poser la d sinfection du couteau tait pour moi le moyen d ouvrir le d bat et de sugg rer une solution possible Comment est v cu le Sida par la population du Togo selon vous G M A Aujourd hui la population ne consi d re plus le Sida comme une maladie hon teuse Gr ce aux programmes de sensibilisa tion la majorit de la population a conscience de l existence de cette maladie et ils connais sent les moyens de pr vention Les gens ont aussi appris ne pas rejeter les malades du images de la culture Sida ce qui fait que les s ropositifs sont moins stigmatis s et b n ficient souvent du soutien de leur proches Malgr tout une parti
153. d un immense appartement avec quinze chambres La clef tait sur la porte tout le monde pouvait y dor mir Il les a beaucoup aid s mais cela n a pas eu d influence particuli re sur ses films Goha son premier long m trage a t pr sent en 1958 au festival de Cannes o il a obtenu le Prix international en tant que film tunisien Dans ses films ult rieurs il s est int ress aux populations immigr es de la banlieue parisienne D o viennent les affinit s de votre p re pour l Afrique du Nord D B Cela rel ve de l histoire familiale son grand oncle avait particip la mission Mar chand en 1896 une exp dition de 150 hommes travers l Afrique pour r cup rer une position histoires de cin ma britannique au sud du Soudan en transpor tant un bateau vapeur en pi ces d tach es comme dans Fitzcarraldo de Werner Herzog Mon p re a t lev dans le culte de ce grand homme de la famille Il a fait son service mili taire au Maroc en 1938 1939 au moment o la guerre a clat Apr s la d faite il s est engag dans un r seau de R sistance A Paris il fr quentait le mage Gurdjieff comme ce dernier tait un peu collabo la veille de la Lib ration on a demand mon p re de rester avec lui pour le prot ger Durant la nuit mon p re lui a demand ce qu il devait faire dans la vie et Gurdjieff a r pondu Il faut agir Le lendemain matin ila donc br l son journal e
154. d y installer les rapatri s d Alg rie C est un grand ensemble d une taille gigantesque pour l poque une performance en termes de productivit dont on s enorgueillit Comme ce n est pas dans Paris Les exigences en termes de qualit sont nettement moindres Mais c est dans les ann es suivantes que les probl mes vont s accumuler car la Ville de Paris se d sint resse des loge ments qu elle a fait construire Les infiltra tions et les fuites se multiplient En dynamitant les barres de La Courneuve ne d signait on pas l architecte comme le coupable B P Oui s rement Mais c tait un message galement violent l gard des habitants L o vous viviez a ne valait rien Au lieu d incri miner l architecte ou l urbaniste ne valait il pas mieux ajouter une gare de RER prolonger une ligne de m tro ou de tram implanter des quipements structurants d chelle r gionale A mon sens les solutions viendront de l Alors que d truire un immeuble c est m diatique mais tr s peu efficace Dans les ann es 1980 90 une nouvelle g n ration d architectes a cru pouvoir r parer les erreurs commises par la g n ration pr c dente Ils manquaient de modestie mais les plus coupables sont les politiques qui ont manqu de hauteur de vue ils s en sont remis ces jeunes architectes pleins d ambition et parfois de talents quand c tait l chelle r gionale qu il aurait fallu engager les bons
155. dant autour de deux grands sujets l Asie d aujourd hui et la France des ann es 1930 1940 H N Le cin ma asiatique c est une vieille passion qui a commenc avec Kurosawa Mais je vois aussi beaucoup de films am ricains pour Positif je fais norm ment d interviews de cin astes am ricains ne serait ce que parce 53 qu on n est pas tr s nombreux parler anglais couramment Le cin ma fran ais je le connais bien je vis dedans J ai r alis un film de trois heures M moires du cin ma francais 2004 A part pour le troisi me volet de ce film vous travaillez peu sur le cin ma fran ais d aujourd hui H N C est vrai J ai un probl me avec le cin ma fran ais d aujourd hui Les questionnements sur Histoire et la soci t sont absents du cin ma tr s contemporain et cela me rend triste C est eur choix mais c est un cin ma tr s d connect des r alit s de la vie Une exception quand Robert Gu diguian r alise La ville est tran quille 2000 ou Le Promeneur du Champ de Mars 2005 c est remarquable Mais je ne trouve pas la m me force la m me continuit dans son uvre que dans les films de Claude iller Et je ne dis pas cela parce que je l ai produit par deux fois On est li sa g n ration et moi j appartiens celle de Claude Miller Bertrand Tavernier Luc B raud Yves Boisset J ai un manque avec le cin ma qui arrive apr s Vous avez r alis des documentair
156. de retrouver des histoires de pas sages clandestins que j avais entendues dans mon enfance Mon p re a tendance se repro cher d avoir entra n ses enfants dans cette vie tr s dure Mais son histoire c est l histoire de milliers d autres Ilest important de replacer toute cette exp rience douloureuse dans un contexte politique A leur insu les gens sont pris dans la tourmente de l histoire Ce qu ils vivent chacun comme une aventure indivi duelle il faut en donner un clairage plus large Ils sont partis parce que c tait la mis re mais ils sont aussi venus dans un pays qui les appe lait L appel de la France en direction des pays du sud tait tr s fort Le patronat avait un immense besoin de main d uvre On entend encore des Portugais dire heureusement que la France tait l pour nous accueillir en s imaginant que la France avait fait envers eux une d marche humanitaire Nous avons attendu en moyenne cinq ans pour sortir de l ill galit aujourd hui le stage dure plut t dix ou quinze ans A qui destinez vous vos films J V A tous bien entendu Beaucoup d enfants d immigr s portugais ont achet les DVD pour les regarder avec leurs parents Mais lors de projections publiques j ai vu aussi beaucoup de Fran ais ou d Africains qui se sentaient concern s Les p rip ties du voyage de larri v e ventuellement du retour touchent tout le monde Je fais ces films parce que c est l his
157. des con sacr es chacune aux uvres d un artiste majeur conserv es dans les collections du mus e Choisir un grand peintre dans les collections du mus e d crocher tous ses tableaux des murs les sortir de leurs cadres les poser sur un che valet hauteur du regard les rassembler tous dans une m me salle faire venir du monde entier des conservateurs des historiens des restaurateurs des scientifiques les plus grands sp cialistes de l uvre du peintre et les r unir dans la salle avec les uvres pendant deux jours les laisser tudier et discuter en toute libert tels sont les buts de ces Journ es d tude La nouvelle collection de films La Vie cach e des uvres produite par le mus e du Louvre Cam ra Lucida productions et Arte France con ue par Stan Neumann et r alis e par Juliette Garcias et Stan Neumann invite le spectateur entrer au c ur de ces rencontres en d couvrant l actualit de la recherche en observant scientifiques historiens d art et experts internationaux qui s interrogent partir des tudes techniques les plus r centes men es par le laboratoire des mus es de France A l initiative du mus e du Louvre la mise en production d un fonds d archives audiovisuelles captant ces rencontres professionnelles fonde la premi re pierre de cette collection audiovi suelle L acc s et le filmage d tudes profes sionnelles de collection de peinture sont assez exceptionnels pour que c
158. deux mois sans nouvelles je pensais que ce serait n gatif mais j ai appel et on m adit qu il avait t malade Peut tre huit jours apr s je re ois un coup de t l phone d Alexei Jankow ski qui me dit Alexandre vous attend au studio Lenfilm de Saint Petersbourg dans quinze jours Je me suis pr cipit e pour obtenir un visa J y suis all e confiante en disant les choses comme je les pensais tr s honn tement Je me suis dit qu au vu de ses films c est quelqu un qui fonc tionnait s rement dans le sensible a passe ou a ne passe pas D s les deux premi res minu tes j ai t rassur e par sa mani re d tre et les questions qu il me posait Il m a dit oui tout de suite J ai eu beaucoup de chance Avez vous tourn rapidement apr s cette premi re rencontre A I Je voulais faire des rep rages s rieux choisir les lieux comme de vrais lieux de ren contre et qu il les choisisse avec moi Quand je le filme sur les quais par exemple c est un endroit o il va lui m me r fl chir sur son tra vail et c est l qu il discutait avec Andrei Tar kovski ils le faisaient toujours sur ce trajet l M me si le spectateur ne le sait pas chaque lieu chaque d tail a un sens en fonction de l ensemble du film M me le petit oiseau en bois qui appara t a un sens il tr ne toujours sur sa table de montage et il a une symbolique forte en Russie pour les Saint P tersbourgeois Ce ne sont donc pas des
159. ditions assez drama tiques afin qu il soit lev dans des condi tions meilleures que celles qu elle pouvait elle m me assurer Dans votre film on voit deux jeunes filles visionner la table de montage leurs propres interviews Pourquoi avez vous mis en place ce dispositif r flexif C J Les deux s urs taient curieuses de voir ce qu tait un tournage et un montage et je trouvais int ressant de les faire participer l exp rience du montage o je faisais moi m me mes premiers pas L une tait l ve au coll ge du Plessis Robinson l autre tait log e dans un h tel maternel je tenais donc en partant de leur famille les deux lieux essentiels du film D o vous est venue l id e du titre C J Alors que j tais surveillante d internat une m re est venue avec sa fille Elle tait furieuse de la situation dans laquelle tait sa fille furieuse contre tout le monde et contre moi en particulier puisqu ce moment l je repr sentais l institution Elle m a dit Il ne faut pas que vous preniez nos enfants pour les enfants du gouvernement Ce titre met l ac cent sur l ambigu t des services sociaux D un c t l abandon de l enfant tait stigmatis de l autre il tait encourag puisque ces mineures taient r put es incapables d lever leurs enfants Dans la plupart des cas on ne savait pas si l option de l abandon avait t choisie par la jeune fille ou par ses parents Ce
160. du Togo on pratique des c r monies d initiation autant pour les filles que pour les gar ons Mais celle de Solla repr sente l extr me dans le sens du risque auquel elles exposent Les jeunes initi s Avez vous fait des rep rages avant de tourner la c r monie G M A Je ne suis jamais all e sur Les lieux de tournage avant C est un village qui reste inha bit toute l ann e Les gens ne vont l que pour l initiation et il n est pas permis aux trangers d y aller en temps ordinaire Par contre j ai fait un gros travail de recherche aupr s des natifs pour avoir une description tr s pr cise du d rou lement du rite et des lieux Comment avez vous pu pr parer les gens votre tournage G M A mon arriv e dans le village il n tait pas question que je filme J ai pass deux sem aines dans une famille Je me suis int gr e au quotidien des habitants en participant aux activit s m nag res comme toutes les femmes de la communaut Cela leur a permis de se rendre compte que je n tais pas une tran g re venue juste pour faire un film Je suis ori ginaire du village voisin et j ai t initi e moi aussi Nous avons les m mes principes et les m mes croyances A partir de l les gens sont devenus ouverts il y a eu beaucoup de d bats Le reste est venu tout naturellement Quel accueil ont ils fait votre projet de film G M A Au d part ils taient r ticents l id e que cette i
161. duc tion avec un producteur philippin que je connais sais tr s bien il a dit qu il n y avait jamais eu un film sur le cin ma philippin et qu il fallait absolument m aider Tous mes films sont r a lis s avec un budget modeste je fais beaucoup de choses moi m me Et tre son propre producteur H N Quand je r alise je pense production comment faire des conomies Peut tre devrais je tre plus s v re avec moi m me en tant que r alisateur et moins laisser faire le producteur Aux Philippines j ai gagn un jour de tournage le producteur tait tr s content mais peut tre que le r alisateur n aurait pas d accepter En tout cas j aimerais bien faire un film avec plus de confort peut tre vais je y r ussir avec un documentaire sur la musique cubaine avec France T l vision J aimerais ensuite revenir au cin ma asiatique avec le Japon en particulier Jusqu pr sent c tait tr s difficile pour moi de trouver l axe en sachant que les cin astes que j aime sont morts que je trouve la production actuelle pas tr s int res sante m me si j adore Kitano Une autre rai son m a fait pour l instant reculer les extraits des documents comme la vie sur place tout est tr s cher Et les guichets pour faire de tels films sont de moins en moins nombreux Je reste fid le Cin Cin ma Cin Cin ma m est fid le mais c est plut t dans la pauvret Propos recueillis par Martin Drouot mars 2
162. e Sylvain Maestraggi 22 tendu comme un arc Martin Verdet est graphiste ind pendant depuis quinze ans cr ant livres affiches et jaquettes principalement dans le domaine de la culture En 2005 Il r alise son premier film Donner le jour s lectionn aux Etats g n raux du film documentaire de Lussas et prix du Premier Geste Long aux Ecrans documentaires Arcueil Puis il cor alise Charles Fourier l illusion r elle en 2007 A la demande de Christine Krabbe qui organise des r sidences musicales dans son manoir sur l le de Frederiksdal au Danemark il signe Les Archers pr sent en comp tition fran aise au FID Marseille 2009 Entretien r alis par Martin Drouot Comment de graphiste en tes vous venu r aliser des films Martin Verdet la mort de ma m re dont j tais tr s proche j ai commenc un travail sur le deuil en photographie 464 pages en noir et blanc des photos num riques Je vou lais des pleines pages sans bord blanc et je n avais crit qu une phrase au d but et la fin de l ouvrage C tait aux photos muettes de raconter l absence Cette narration silencieuse par l image tait finalement d j un projet de cin ma Avec l argent de l h ritage de ma m re j ai pu payer un tr s bon imprimeur un papier de r ve et on a fini cet objet Lison en 2005 aux Editions de l il Je n arrivais pas aban donner ce livre J ai donc voulu continuer tra vailler ce suje
163. e Vous rendez aussi hommage ses films avec une belle l gie fun bre dans le cimeti re vous filmez les photographies de d funts sur des arbres A I J avais fait ces rep rages avant les inter views notamment dans ce grand cimeti re J avais lu qu il existait des traces des morts pendant le blocus autres que les fosses si ge de L ningrad pendant 900 jours par l arm e allemande qui a pris fin en 1944 et fait 1 2 million de victimes civiles les gens avaient plant des arbres avec les photogra phies des d funts J avais trouv l poque cette id e extr mement belle et russe l id e images de la culture que quelque chose s l ve en m me temps que l arbre grandit J ai eu cependant beaucoup de mal trouver puis beaucoup de difficult s au niveau des autorisations On me disait que a n existait pas que c tait une invention On voulait bien me montrer les fosses oui mais pas a Mais je suis t tue Je ne savais pas si Alexandre allait ou non en parler Je mai pas pos de questions en pensant comment uti iser ces images Et il m en a parl de lui m me l se demande jusqu o on peut aller dans la souffrance pourquoi les Russes souffrent encaissent et acceptent Comme tous les Russes de sa g n ration ilest tr s marqu par a Seconde Guerre mondiale qu ils appellent a Grande Guerre patriotique Il a adopt Saint P tersbourg et se sent tr s attach cette vil
164. e V L C est l histoire m me de M N Roy et les al as du tournage qui ont amen cette trame plus fournie et plus compliqu e beaucoup de lieux de personnages une longue histoire La complexit vient aussi du fait que je travaillais sur un personnage mort On m a m me dem and plusieurs reprises si je l avais invent Consciemment ou non il y a quelque chose de fictionnel dans la r volution et dans l histoire de la r volution On peut dire aussi que dans l amour de la r volution il entre un certain amour de la fiction Ce que je remets totalement en question c est l id e que sous pr texte que l on serait dans une criture documentaire on serait plus vrai le rapport la v rit serait diff rent de ce qu il est dans une fiction Non on est de toute fa on dans la reconstruction lare convocation La trame un peu fictionnelle du Brahmane c est une fa on de ne pas tre dans un r cit v riste Je ne pr tends pas avoir la v rit sur cette histoire Et les t moins pas davantage on sait bien qu il ny a rien de plus menteur qu un t moin Un t moin n appartient vraiment un film que lorsqu il devient un personnage La voix off est tr s pr sente et tr s crite dans Le Brahmane Et elle fait entendre le r ve de ce que la r volution aurait pu tre aurait d tre V L Oui et c est sans doute une forme de fid lit mon p re La croyance r volution naire le Parti ont t souven
165. e un autre et on le voit en alerte chercher de gauche droite dans la foule le destinataire de la lettre L Truffaut prend son point de d part dans le quotidien mais le transforme en cin ma Alors que dans le cin ma italien on verrait juste le premier personnage donner la lettre au deuxi me Mise ainsi en sc ne cette lettre devient tr s myst rieuse et importante le spectateur se demande quel peut bien tre son contenu Comment t es tu int ress au FHAR A A J ai commenc par rencontrer des mili tants de l poque en particulier le cin aste Lionel Soukaz qui m a beaucoup parl de Guy Hocquenghem De fil en aiguille j ai eu l occa sion de rencontrer le philosophe Ren Sch rer de voir les films de Carole Roussopoulos J tais de plus en plus intrigu par la figure de Guy Hocquenghem Pour moi il est davantage qu un militant homosexuel flamboyant il est carr ment un philosophe Il a t form par Ren Sch rer qui a t en quelque sorte son pygma lion Puis Hocquenghem a d velopp toute une philosophie sur l homosexualit sur les rapports entre homosexualit et h t rosexua lit Deleuze le respectait le consid rait comme un vrai philosophe Au moment o Deleuze et Guattari publient L Anti dipe en 1972 Hoc quenghem remet en cause lui aussi le concept freudien de complexe d dipe Selon lui contrai rement l id e re ue l homosexualit n est pas forc ment la
166. e des coups et d en donner elles assument leur go t pour la bagarre c est le mot qu emploie la multi championne du monde Anne Sophie Mathis quitte perdre aux yeux des hommes leur f minit Privil giant cette dimension Laure Belhassen et Eric Pinatel ont choisi de traiter la boxe f minine sport on ne peut plus individuel comme s il s agissait d une aven ture minemment collective une lutte aux accents fortement f ministes Il merge de la ribambelle de boxeuses qui se succ dent l cran quels que soient leur niveau leur natio nalit et leurs motivations un v ritable motif commun que r sume parfaitement Marie Lise Rovira secr taire g n rale de la F d ration Fran aise de Boxe La place d une femme c est l o elle a envie d tre le sport comme conqu te C est donc bien toujours d appropriation et de conqu te dont il est question dans ces films et m me peut tre dans la plupart des films o le sport joue les premiers r les C est par le sport que Buster Keaton cherchait recon qu rir sa promise dans Sportif par amour par le sport que Rocky Balboa cherche s extraire de la pauvret Rocky de Sylvester Stallone et par le sport que Mohamed Ali qui a tant ins pir le cin ma Muhammad Ali the Greatest de William Klein When We Were Kings de Leon Gast Ali de Michael Mann prit part la lutte pour les droits civiques et au mouvement anti Vietnam De la m
167. e pour faire ce film c est que mon p re n a jamais voulu r pondre mes questions Il d testait tre enferm dans une d finition il n a jamais voulu dire un mot ni sur son travail avec les com diens ni sur son travail avec les crivains exception faite d Audiberti Si on abordait des id es plus g n rales comme la politique il pr textait qu il ne savait pas ou que cela n avait pas d int r t C tait quelqu un d une tr s grande ind pendance d esprit Il n a jamais voulu entrer dans aucune cole ou aucun style ce qui n a peut tre pas servi sa carri re Lorsque vous lui demandez s il a aim la Nouvelle Vague est ce une mani re de le situer dans le cin ma fran ais d apr s guerre D B Il a t tr s attaqu par la Nouvelle Vague Les Cahiers du cin ma l ont descendu ce qui a t catastrophique pour sa carri re Quand on est cin aste c est dur d tre seul et il a t tr s seul Il se sentait tr s proche de Ren Clair qui n tait pas non plus tr s aim par Les Cahiers peut tre parce qu il est le premier cin aste tre entr l Acad mie fran aise en 1960 Or mon p re est le conti nuateur de Ren Clair Il lui a d ailleurs consa cr un portrait dans la s rie Cin astes de notre temps qui a pr c d Cin ma de notre temps en 1975 Cin ma de notre temps Portrait de mon p re Jacques Baratier 2009 58 couleur documentaire r alisation Dian
168. e r alisation Marion Lary production Neri productions France 3 Lorraine Champagne Ardennes participation CNC Acs Procirep Aujourd hui qui conna t Louise Michel s interroge Marion Lary Pendant une ann e scolaire elle va suivre des l ves de Premi re du Lyc e Louise Michel Bobigny Seine St Denis qui ont chu des travaux personnels encadr s sur la vie de la r volutionnaire communarde et f ministe Malgr l enthousiasme des professeurs les adolescents refusant toute analogie avec le pr sent vont exprimer un singulier d sint r t pour cette histoire Le sujet n a pas inspir Jolie Kim Omar non plus except que comme les h ros dans les films Louise Michel s est battue pour ses id aux Les profs d histoire et de fran ais ont beau structurer les recherches des l ves travers archives et mus es Louise Michel et la Commune ses engagements f ministes ou aux c t s des Canaques lors de sa d portation la curiosit et l int r t des ados ne sont gu re au rendez vous Le r cit passionn de la vie de Louise Michel par une professeure appara t m me comme d cal du v cu des l ves comme si la condition mis reuse des classes pauvres de l poque les luttes pour la justice la la cit et l galit des femmes n taient pas comparables la r alit aujourd hui Le film questionne ce hiatus entre l Histoire en tant qu
169. e sur la guerre clandestine qui se menait sur le sol fran ais S S Mouton noir 2008 52 couleur documentaire r alisation Thomas Mauceri production Vivement lundi TV Rennes 35 participation CNC Acs Procirep Angoa Agicoa CR Bretagne Les Films du Funambule Penmarc h en Bretagne Paris Baltimore et Brazzaville Quatre lieux quatre salons de coiffure o le r alisateur Thomas Mauceri s est install pour interroger coiffeurs et clients sur un m me sujet comment coiffer les cheveux cr pus De ce sujet d apparence anodine Mouton noir d cline une r flexion sur l acceptation de la diff rence dans les soci t s occidentales et sur la toute puissance des standards culturels dict s par celles ci Tout en se faisant coiffer dans chacun des salons qu il visite le r alisateur d couvre qu en France jusqu une p riode r cente aucune technique capillaire n existait pour les cheveux cr pus la population noire devait se contenter des m thodes adapt es aux cheveux raides Signe parmi d autres d une culture occidentale ferm e sur elle m me contraignant bien souvent les Noirs d friser leurs cheveux quitte user de produits chimiques agressifs Deux parisiens racontent m me avoir choisi un temps de fuir ce climat touffant pour des contr es davantage ouvertes sur l alt rit comme les Etats Unis Dans le salon Dreadz n Headz Baltimore o le fi
170. e tant par son formalisme que par son r le dans la propagande sovi tique Patrick Cazals retrace la carri re du r alisateur l aide d extraits de ses films et d interviews d historiens du cin ma de collaborateurs et de membres de sa famille qui t moignent de la vitalit de la dynastie Kalatozov de cin astes D s Le Sel de Svan tie 1930 Kalatozov recherche un langage purement cin matographique Apr s son film interdit Le Clou dans la botte 1931 il fait all geance au r gime en espionnant l industrie du cin ma am ricain en 1949 il publie un livre anti imp rialiste Visages d Hollywood Apr s la mort de Staline Le Premier Convoi 1955 port par la musique de Chostakovitch fait preuve d un monumentalisme la Khrouchtchev Sa rencontre avec le chef op Sergue Ouroussevski va porter son comble son inventivit visuelle Quand passent les cigognes 1957 film du d gel conna t un succ s mondial aur ol de la Palme d or au festival de Cannes il sort aux Etats Unis La simplicit de l histoire s oppose au formalisme du duo Kalatozov Ouroussevski qui trouve son apog e avec Soy Cuba en 1964 Film sur la r volution cubaine longtemps interdit il b n ficie d une seconde vie gr ce l appui de Martin Scorsese et Francis Ford Coppola blouis au festival de San Francisco en 1993 M D Film retenu par la commission Images en biblioth ques Je suis tomb e
171. e Baratier production Argos Films participation CNC Cin Cin ma Diane Baratier filme son p re dans son jardin De ce lieu jaillissent Les souvenirs il raconte un un ses films les artistes avec qui il a travaill comme Jean Cocteau Gabriel Pomerand ou Jacques Audiberti et parle de la po sie la peinture la guerre d Alg rie la Nouvelle Vague Les anecdotes et les extraits de ses films compl tent la parole d un cin aste qui nous fait g n reusement voyager dans sa m moire Diane Baratier et son p re se disputent gentiment choisissant tous les deux la place de la cam ra il y a en fait deux films tourn s en m me temps Jacques Baratier retravaille son film D sordre 1948 sur le monde de Saint Germain des Pr s en se filmant tel un conteur voquant le temps pass Sa fille en profite pour Le montrer au travail en train de relire ses cahiers ou de choisir avec minutie une coupe au montage Le cin aste est aussi peintre et dit tourner ses tableaux Son cin ma qu il se refuse appeler po tique se place sous l influence de Ren Clair Pourtant qu il voque Paris la nuit 1956 la beaut du monde arabe dans sa premi re fiction Goha 1958 une dictature sud am ricaine dans La Poup e 1962 ou une lutte politicienne dans La Ville bidon 1975 il garde le m me regard de po te Avec modestie le vieil homme r p te qu il n est rien et qu il a fait des morceaux
172. e au public avec cette nouvelle s rie un acc s une discipline vivante contem poraine nourrie d une grande diversit de m tiers de savoirs et de comp tences cher chant inlassablement comprendre et trans mettre en utilisant les technologies les plus modernes d investigation L volution de l his toire du go t des pratiques politiques et sociales li es l art celles des techniques la recherche historique la divergence des points de vue tout cela est revisit par les regards malicieux de Stan Neumann et de Juliette Garcias qui nous offrent ainsi avec La Vie cach e des uvres une rencontre avec la peinture pleine de d lec tation d humour et de simplicit Catherine Derosier Pouchous production audiovisuelle cin ma et dition multim dia du mus e du Louvre Le catalogue des productions audiovisuelles du mus e du Louvre Les Films du Louvre est en ligne sur www louvre fr Les quatre autres pisodes de cette collection seront disponibles prochainement au catalogue Images de la culture images de la culture Fleurs dans le miroir lune dans l eau La Vie cach e des uvres Rembrandt 2009 43 couleur documentaire r alisation Stan Neumann Juliette Garcias production Camera Lucida Productions mus e du Louvre Arte France participation CNC minist re de la Culture et de la Communication Centre de recherche et de restauration des mus es de France Les Journ es d
173. e d un kolkhoze femme au bord de rompre accul e tant par la maladie que par les exactions de ses fils sa mis re est elle aussi incroyable qu elle para t ou n est elle qu atrocement banale Antoine Cattin et Pavel Kostomarov ne l vent jamais l ambigu t fondamentale d un film qui semble cultiver pour lui m me le danger h sitant entre enqu te et dification recherche de l instant magique et mis rabilisme observation attentive obstin e et mise en sc ne M C 10 Film retenu par la commission Images en biblioth ques Antoine Cattin et Pavel Kostomarov dressent le portrait bouleversant d une femme dans les campagnes d une Russie sombre dure et sans piti Dans la grisaille le poids des t ches perp tuelles de l organisation agricole les relents de vodka la d sillusion ultra violente des jeunes le manque d ducation la mis re vit Lioubov la m re Dot e d une me profonde d un amour sans faille d une g n rosit et d un courage toute preuve elle est abandonn e de tous mais garde espoir Sans jamais s riger en victime elle lutte pour nourrir et duquer ses enfants et m me ceux des autres Le fil rouge est le voyage de Lioubov en train Ce temps du trajet lui est r serv seul instant o elle peut s exprimer librement Ses paroles sont illustr es par des s quences chez elle avec sa famille au travail dans une ferme collectiviste issue des anciens kolkho
174. e de la population rurale continue croire que cette maladie est une invention de l Occident La circoncision est elle une des causes de propagation les plus actives G M A La circoncision n est pas la principale cause La contamination par voie sexuelle en reste la principale Et les regroupements de communaut s lors des c r monies d initia tion sont des occasions o les jeunes s adon nent beaucoup aux activit s sexuelles Pourquoi introduire le film par un conte G M A Dans la culture africaine et plus pr ci s ment au Togo le conte joue un r le tr s impor tant dans la transmission orale La l gende Solla existe telle que je la raconte Elle se transmet de g n ration en g n ration Elle m a t cont e et il donc tout naturel que je la transmette A qui s adresse le commentaire de la fin G M A Le commentaire s adresse tout le monde Aux jeunes Sollas aux vieux d ten teurs de nos traditions au public d ailleurs qui d couvre une culture qui s ouvre au monde et qui accepte l am lioration Pourquoi avez vous fait le cadre et le son vous m me G M A J ai t oblig e de faire Le cadre et le son par la force des choses D j il fallait le moins possible de personnes dans l quipe Pour emp cher les curieux d affluer la c r monie les dates sont d cid es de fa on impr visible J ai t inform e au dernier moment Arriv e sur les lieux je me suis bien rend
175. e la difficult r ussir sa vie d artiste lorsqu on vient d un quartier difficile et de surcro t de province Je travaille galement sur un film en d veloppement qui traite de la condition des femmes au Maroc travers le pro bl me des filles m res Les deux films sont des projets que je d veloppe avec Bix Films ce sont des producteurs avec qui je travaille depuis maintenant quelques ann es Je pense que a aussi c est important rester fid le aux m mes personnes permet de se construire en tant que r alisateur un peu plus apr s chaque film Propos recueillis par Eva S gal f vrier 2009 77 sortir de cette logique d affrontement entre paris et ses banlieues Plusieurs films r cents s int ressent l histoire de La Seine Saint Denis Petite Espagne Clichy pour l exemple et 9 3 m moire d un territoire Beno t Pouvreau historien de l architecture au service du patrimoine culturel du Conseil g n ral de la Seine Saint Denis a accept de les visionner et de les commenter Entretien avec Eva S gal Plusieurs films r cents se penchent sur l histoire de la Seine Saint Denis L histoire peut elle aider clairer l actualit des banlieues Beno t Pouvreau Le d partement lui m me en tant qu entit administrative n a que 40 ans Mais la banlieue du nord est parisien existe depuis beaucoup plus longtemps Depuis le milieu du XIXe si cle on voit se former cette ban lieue industrielle
176. e la r gion de Sainte Marie aux Mines et la chanson C est dans la vall e m lange le chant traditionnel am ricain Moonshiner avec la voix de Roger Humbert racontant la joie de vivre des fermiers vos giens Jouer aux Indiens est une mani re d ex plorer le territoire Le microcosme de la vall e celui de l le travers s par le cosmos am ri cain r v lent leur propre immensit l infinit d un d tail o se r fl chit lunivers Jeu de miroirs dans lequel lunivers est lui m me renvoy ce qu il a de marginal Indiens ban dits po tes C est dans le d tail que la beaut r side Cette formule de Roger Humbert rapport e par Rodolphe Burger dit bien l attention au local mais peut tout autant s appliquer la chanson forme br ve et r p titive qui use de quelques mots pour r sumer la vie enti re comme le fait Marie Dirou dans la chanson Totem et Tabou J avais seize ans j ai rencon tr un jeune homme a a fait tilt et puis la vie a pass La tradition d s lors n est pas le fol klore mais un condens de temps une exis tence cristallis e dans une parole un r cit A l int r t que lui voue Rodolphe Burger ne r pon dent ni une d marche ethnologique ni un retour au pass mais bien plut t une forme de relance faite de rencontres de traductions de reprises C est un mouvement qui va de l avant et qui le conduit tout autant prendre la rel ve des orchestres d autrefois pour
177. e retrouver le caract re min ral des films du cin aste Je pense aussi au moment o il parle du peintre et de son chevalet et qu il passe sa main au ralenti sur une grille A I Bien s r c est une sorte d hommage C est le seul petit effet que j ai utilis en cho El gie de la Travers e 2001 Quand il a fait ce geste j ai tout de suite pens au dernier plan de ce film On sent quel point il est sensible aux mati res Cela va para tre pr tentieux ou surprenant mais je crois que je partage avec lui cette mani re de voir le monde o le r el est transform pour tre autre chose que pri sonnier du r alisme je fonctionne comme a m me dans la vie Je ne me force pas D autant que pour moi la nature a une tr s grande place je raisonne donc avec elle A certains moments vous vous loignez donc volontairement du c t informatif du documentaire A I Je pense comme lui qu entre documen taire et fiction il n y a pas vraiment de diff rence Par contre il y a une grande diff rence avec le reportage la captation de r el Pour le cin ma on essaie que ce soit un art Evidem ment dans la partie documentaire il y a un souci d information un moment o un autre Mais cette information passe mieux si c est du cin ma parce qu il y a une distance qui passe par la forme La composition des plans la lumi re les couleurs les mati res les d placements c est une recherche constant
178. e ridicule il aune certaine grandeur et porte en lui une forme de r demption du moins peut on la r ver Marie H Desestr 1 De Maurice Cloche 1963 adaptation du roman feuilleton de Xavier de Mont pin paru en 1884 2 Antoine Cattin est n en 1975 Dipl m de l Universit de Lausanne histoire cin ma et tudes slaves il est le fondateur et r dacteur de la revue suisse de cin ma Hors Champ Il a travaill en Russie comme assistant r alisateur de Serguei Loznitsa Pavel Kostomarov est n en 1975 Moscou Dipl m du VGIK Institut national du cin ma Moscou section op rateur il a t cameraman et directeur de la photographie de films de Serguei Loznitsa Vitali Manski et Aleksei Outchitel La rencontre professionnelle de Cattin et Kostomarov a eu lieu sur un tournage d Alexei Guerman Ils ont r alis ensemble le court m trage Transformator 2003 et le moyen m trage Vivre en paix 2004 C est sur le tournage de ce dernier qu ils ont rencontr Lioubov qui travaillait dans le m me kolkhoze que les r fugi s tch tch nes qu ils filmaient alors 3 Sur TSR Info le 14 avril 2008 une saison russe l me russe Charg e de production de 1972 1990 l ORTF puis l INA Anne Imbert devient en parall le sc nariste et r alisatrice pour la t l vision Elle d veloppe des documentaires de cr ation tels que notamment Erik Satie fils des toiles et Question d oreille Vladimir
179. e royale Entre son entr e align e sur la place et la salle de pri re tourn e vers la Mecque un axe divergeant de 45 degr s deux couloirs habilement coud s m nent les fid les dans la cour aux quatre iwans Les techniques de construction persanes tel l arc en tiers point dans la salle de pri re ont permis l l vation du volume du bulbe ici monumental recouvert de briques verniss es turquoises La mosqu e tant la repr sentation du jardin id al plant par Dieu pour l homme le d cor des c ramiques ponctu d entrelacs v g taux et d critures coufiques la gloire des proph tes participe cette c l bration de l Islam chiite devenu religion d Etat A S 98 La Pyramide du roi Djoser Saqqarah 2008 26 couleur documentaire conception Richard Copans Stan Neumann r alisation Stan Neumann production Les Films d lci mus e du Louvre Arte France participation CNC Dans la n cropole de Saqqarah pr s du Caire s l ve la premi re pyramide de l Histoire Elle fait partie d un ensemble fun raire n vers 2700 av JC de l ambition du roi Djoser et d Imhotep le plus ancien architecte connu Selon le principe de la collection Architectures Stan Neumann analyse le b timent et montre comment y appara t l Architecture qui d passe la construction empirique par ses innovations techniques et sa port e symbolique La pyramide degr s ne na t pas d embl e D a
180. eaubourg sur les cin mas de Singapour et de Malaisie il ny avait pas beaucoup de spectateurs part pour les films d Eric Khoo Le cin ma philippin est un cin ma que j ai bien connu dans les ann es 1970 avec Lino Brocka dont plusieurs films sont sortis en France Apr s sa mort en 1991 le cin ma philippin est tomb au troisi me sous sol la connaissance que nous en avions du moins car je me suis aper u en faisant des recherches qu c t de Lino Brocka il y a bien d autres cin astes int ressants qu on n a pas su voir ce moment l A quel point vos films sont ils crits Aviez vous con u au pr alable les trois parties du Cin ma indien du nord au sud H N Tout est crit avant Le cin ma indien j avais envie de l aborder depuis un certain temps mais je savais que c tait difficile je ne pouvais pas le faire en une heure tellement le sujet est vaste Et Cin Cin ma a accept les trois fois une heure J avais d j l id e d une certaine r partition linguistique culturelle et historique du nord au sud Il y avait une struc ture en place J ai donc commenc par Cal cutta car c est le cin ma le plus ancien c est l qu il s est d velopp en tant qu industrie Je suis ensuite descendu vers le cin ma hindi qui est le plus connu en essayant de montrer autre chose que Bollywood Et puis j ai fini avec le sud le cin ma le plus m connu mais le plus important en nombre de spectateu
181. ela soit soulign Ce processus est rendu possible gr ce la g n rosit des conservateurs du D partement des peintures du mus e du Louvre L originalit de la d marche initiale r side ga lement dans les choix ditoriaux qui pr sident la mise en uvre de cette captation savoir 96 confier la r alisation de ces images d archives un r alisateur un point de vue de cin aste Un deuxi me choix assum conjointement par le D partement et le conservateur en charge de la coordination de ces s minaires propose un dispositif de filmage autorisant la fois la libre circulation des sp cialistes autour des uvres et celle de la cam ra Enfin le mus e com mande et finance ce fonds d archives se r ser vant le choix de la divulgation de ces images Cette r serve garantit l acc s aux s ances de travail et la confiance de tous les participants Produire un fonds d archives audiovisuelles de ces tudes puis d velopper ensuite par tir de cette mati re filmique un concept de s rie pour transmettre la diversit des regards des questionnements et des m tiers des his toriens de l art sur les uvres de Rembrandt Vinci Watteau Poussin Rapha l dans les col lections du Louvre est donc l enjeu ditorial de cette initiative Le mat riel filmique de ce fonds d archive est compos de 6 20 heures de rushes selon le d roulement des diff rentes Journ es d tude Stan Neumann con oit en
182. elles sont humaines sont la fois contradictoires impossibles douloureuses joyeuses Votre prochain h ros ce sera donc Walter Benjamin V L Oui avec un petit d tour par la fiction Ses th ses sur l histoire m ont beaucoup marqu C est vrai que j ai envie de brosser contre sens le poil trop luisant de l histoire IlL me semble que c est le moyen sinon d viter du moins de minimiser les catastrophes venir les abomi nations qui s annoncent Mais l aussi l histoire a plus d imagination que nous la catastrophe n est pas obligatoire Ce sera un court m trage intitul Les Anges de Port Bou avec un sc nario et des com diens J esp re que le filmage am nera la fiction ailleurs je ne sais pas encore o Avez vous un autre projet V L Un film qui s appelle Mes chers espions un peu une suite d Adieu la rue des Radiateurs Ce sera je l esp re le dernier film familial J y raconte l histoire des parents de Nina mes grands parents donc Ils taient des Russes Blancs install s en France qui pendant la guerre s taient compl tement rougis au point qu ils ont t expuls s en 1948 par la DST pour acti vit s incompatibles avec la s curit nationale D apr s ce que j ai vu aux archives de la DST je n arrive pas encore savoir si l affaire a t gon fl e pour plaire aux Am ricains un moment o la France n gociait le plan Marshall C est a version que j ai en
183. ellini est attendu pour le filmage de ce sulfureux 58 Satyricon Et l on peut se demander dans quelle mesure Bachmann n a pas t un peu dupe du cirque fellinien qui nous est pr sent telle une grande f te organis e Il y a quelques arti fices dans cette mani re d orienter le regard une volont un peu na ve de ressembler au ma tre mais sans vouloir prendre sa place Volont sp culaire qui voudrait exclure toute ext riorit m me si elle ne peut emp cher l quipe am ricaine d tre des intrus Bach mann en a conscience et prend plaisir lors d une courte s quence aligner les reproches qu on lui fait de tout filmer des r clamations sur les paies aux discussions priv es Le film joue sur ce balancement int gration dispari tion de l quipe disparition au d but du film regard int gr puis apparition partir de la moiti du film dans le miroir des r actions des sujets film s la question du fantasme Ce balancement est parall le celui du fan tasme D un c t coller au regard de Fellini faire le film depuis son regard fantasm De l autre c t Bachmann montre le tournage comme une foire trange et fascinante qu il regarde avec d tachement et prise de dis tance Ce jeu sur la distance rend toute la sub jectivit de Bachmann avec ce qu elle com prend de fascination pour le grand Fellini en m me temps qu il est impossible de s en rap procher sans tomber dans une f
184. ement cin ma de Censier En 1970 les tr s jeunes m res c libataires ne sont pas rares Stigmatis es par la soci t souvent rejet es par leur famille et leur tablissement scolaire elles tombent sous la coupe d institutions qui les culpabilisent et les infantilisent Celles qui osent t moigner dans ce film revendiquent des droits et se rebellent contre un appareil d tat qui tout en interdisant l avortement les met sous tutelle et leur te toute libert de choisir En explorant trois lieux une famille un coll ge technique et un foyer maternel ce film militant conduit une enqu te sur la situation sociale et morale des jeunes m res c libataires Il prend le parti de leur donner directement et g n reusement la parole Deux s urs de 14 et 15 ans vivent avec leurs parents L une a obtenu la garde de son b b l autre non En face d elles se dresse l Assistance publique qui jugeant inapte cette famille de prol taires tente de lui retirer ses enfants Au CET du Plessis Robinson les l ves enceintes r clament au lieu de vagues cours de repassage un enseignement s rieux adapt leurs capacit s Bient t jet es la rue sans formation comment pourront elles assumer leurs responsabilit s Le foyer maternel r v le une autre facette de cette entreprise de rel gation On y rencontre une jeune femme l intelligence lumineuse qui d nonce une seconde souffrance qui s ajoute
185. en sc ne Pour Sirk lumi re mouvement musique distribution tout concourt l exaltation des sentiments parce qu il est le plus populaire le cin ma est l art majeur du XXe si cle S M ste Be Thare it mu Le Docker noir Sembene Ousmane 2009 54 couleur documentaire r alisation Fatma Zohra Zamoum production Les Films d un Jour participation CNC Cin Cin ma Procirep Angoa Lutter pour la r habilitation culturelle de l Afrique telle fut la grande ambition du S n galais Sembene Ousmane crivain r alisateur du premier long m trage d Afrique noire La Noire de 1966 et cofondateur de l un des principaux festivals de cin ma africain le FESPACO Ouagadougou Disparu en 2007 l ge de 84 ans il laisse une uvre consid rable dont Fatma Zohra Zamoum met en lumi re toute la force la virulence et l actualit La r alisatrice interroge notamment deux sp cialistes de Sembene Samba Gadjigo et Isma la Diagne Leurs analyses minutieuses illustr es d extraits de films et enrichies de nombreux t moignages dessinent une trajectoire plac e tout enti re sous le signe de l engagement Et ce d s le premier roman Le Docker noir 1957 que Sembene crit en se fondant sur sa propre exp rience de docker Marseille Communiste il choisit d ailleurs d tudier le cin ma Moscou militant panafricain il ne cessera d s lors de d noncer l exploitation La
186. endre sur fond de vaches alsaciennes Tout aussi d terminante la vie de ces vieilles gens rencontr es par chance du p re Humbert son voisin Mamie Dirou figure de l le de Batz dont les voix nourrissent certains projets Visiblement Burger aime peu parler de lui c est donc par r fraction qu And I ride and ride parvient finalement dresser le portrait d un musicien monde M C www cnc fr idc Kat Onoma comme son nom l indique de Philippe Poirier 1996 49 Hidden Place de Christophe Derouet 2007 46 21 n e la Maison de la radio o la guitare de Burger dialogue avec les sonorit s aigres des instru ments ouzbeks montre avec une miraculeuse vidence comment la profondeur originelle du blues permet de s ouvrir d autres horizons A la musique comme support d change et de communication correspond dans les textes l importance de la traduction La traduction de Jack Spicer en espagnol et en fran ais dans la chanson Lady of Guadalupe la traduction de Take a Message to Mary en fran ais interpr t e avec les musiciens ouzbeks largit le texte des r sonances nouvelles propres chacune des langues Comme la traduction les reprises tr s fr quentes sur les albums du musicien ici The Passenger d Iggy Pop et Love Will Tear us Apart deJoy Division entretiennent un rapport particulier l original En faisant appel la m moire de l auditeur elles en d ga gent la dimen
187. ent les danses rituelles pr c dant la circoncision les costumes multicolores arbor s par les jeunes garcons Tout se passe comme si la tradition qui remonte au temps o les poules avaient encore des dents n avait pas tre justifi e et d cortiqu e Ce qu Itchombi met en revanche en question ce sont les conditions sanitaires de la circoncision En accordant une large place aux discussions houleuses sur le bien fond de la st rilisation des couteaux en questionnant les participants sur les dangers du sida Le film ne remet pas en cause la tradition elle m me mais milite pour une id e forte Pour r sister au temps le rituel de l Itchombi doit s adapter l volution du monde D T 30 Films retenus par la commission Images en biblioth ques Dans un village du Togo la c r monie traditionnelle de circoncision s annonce Les adolescents qui vont tre circoncis sont pr par s au milieu des danses de la musique et des discussions Tradition et modernit s affrontent certains conscients des infections possibles et des risques li s au sida veulent d sinfecter les couteaux d autres affirment que ce n est pas n cessaire L intensit monte en m me temps que l acte de circoncision se rapproche Les images sont alors tr s impressionnantes voire angoissantes L obligation que ressentent les adolescents vis vis de leur entourage est palpable ils apparaissent tiraill s
188. ent en jouant au football affronter le vrai terrain celui qu ils auront fouler une fois Les six mois de stage coul s le march du travail la collec tivit bref la vie D j essentiel dans La Surface de r paration le collectif est le ma tre mot de XV gar ons dans le vent de Marie Ange Poyet lequel de fa on embl matique s ouvre sur un plan d en semble de l quipe l entra nement qu exalte un mouvement musical d Arthur Honegger Le cadre sportif n est plus celui d un stage de for mation et de socialisation mais celui plus clas sique d un club l US Saint Denis Et pourtant comme celle de Maurice Ferlet la cam ra de Poyet s attache moins au sport en tant que tel qu ses vertus socialisantes int gratrices et formatrices Le rugby pour Jean Baptiste Gioux dit Babar entra neur charismatique du club est avant tout un sport collectif qui plus que tout autre permet tout le monde de trouver sa place Et trouver sa place dans une quipe c est aussi trouver sa place dans la cit c est apprendre tre soud canaliser son agres sivit accepter les diff rences et les fai blesses des autres Dans une banlieue pari sienne r put e difficile le sport relaie les d ficiences de la soci t ou de la famille et acquiert une vertu p dagogique essentielle Les entra neurs comme le dit galement Babar y jouent davantage le r le d ducateurs
189. ent lentement ponctu s par le crissement lugubre des roues les sombres b tisses du camp se profilant au loin La cam ra filme ces lieux hant s par la mort plans de pierrailles grises bleu tres ressemblant des ossements grands arbres noirs et d charn s se d tachant sur un ciel sombre flaque d eau o se refl te l obscurit ambiante Quand la mort est l l cran devient noir le silence s instaure Contrairement bien d autres films bas s essentiellement sur les r cits de survivants Sonderkommando est constitu par des t moignages de d funts mis en sc ne par le r alisateur Nous sommes vraiment au c ur de l enfer dans l horreur indicible pourtant dite L un d eux crit Tout le processus dure vingt minutes un corps un monde est r duit en cendres Les mots sont violents mais ils s l vent dans un chant fort exprimant la douleur humaine Un film remarquable sobre et tragique Fran oise Bordonove Biblioth que Publique d Information Paris Claude Lanzmann il n y a que la vie 2009 52 couleur documentaire conception Sylvain Roumette Laure Adler r alisation Sylvain Roumette production Effervescence France 5 participation CNC Acs Procirep Angoa R alis alors qu il crit Le Li vre de Patagonie Gallimard ce portrait de Claude Lanzmann se concentre sur quelques tapes la R sistance auquel il prend part en jeune communiste puis son e
190. ent sur la vie rude des montagnards de la Haute Svan tie Kala tozichvili tait lui m me l op rateur exigeant et inspir Les cadrages singuliers le rythme du montage venaient en cho poignant la mis re et au d sespoir de ces oubli s criant leur besoin de routes et de sel adorant les dieux pa ens Salema et Dala et leur sacrifiant chevaux et b tail sur les tombeaux des morts A l image du film de Luis Bunuel Terre sans pain sur la r gion de Las Hurdes Le Sel de Svan tie reste tou jours aujourd hui un extraordinaire document sur la destin e humaine et les trag dies de la utte pour l existence 1994 nouveau choc cin philique Et l tou jours Kalatozov Un apr s midi d automne dans une salle de cin math que trang re la d couverte de son film p pite sid rant Soy Cuba 1964 qui venait d enthousiasmer Martin Scorcese et Francis Ford Coppola au Festival de San Francisco me fit ce m me effet d ouragan tropical Apr s un ong purgatoire de trente ann es pass es sur es tag res des r serves cach es de Mosfilm et des Studios Cubains ses deux coproduc eurs pour lyrisme chevel et monstruosit d cadente le film trouvait enfin un public Et e chef op rateur d un tel ovni ne pouvait tre bien s r que Sergue Ouroussevski En pr parant films et livre sur Sergue Parad janov j ai t amen rencontrer le chef op rateur des Chevaux de feu Youri IlLienko Au fil de ces c
191. entr es de champ des sorties quelques petits travellings C est partir des r p titions que j ai fait tout le d coupage Cela m a permis de visualiser des postures et des directions Mais le film est lui m me une r p tition la limite du jeu le texte la main un peu comme Monteiro l avait fait dans une s quence du Bassin de JW avec Pierre Cl menti Hugues Quester et Joana Azevedo Vous avez d j r alis une installation qui mettait en jeu la lecture La Chambre aux songes 2002 partir d un dialogue inspir de la l gende de sainte Ursule H D C tait une lecture ouverte au public durant la premi re Nuit blanche Paris dans un dispositif de d cor install l h tel d Albret Le dialogue crit par Mehdi Belhaj Kacem tait dit par plusieurs femmes qui souvent ne se connaissaient pas la mani re d une audi tion Cela a donn un petit film la continuit du texte mont partir des diff rentes lec tures Finalement ce sont souvent des textes qui sont l origine de mes projets j ai une approche assez litt raire Je travaille en ce moment sur un projet sur des voix seules sans images Il existe d autres formes de jeu que celui dont on a l habitude au cin ma Comme dans les films de Jean Marie Straub et Dani le Huillet par exemple qui font parfois appel la lecture et qui font entendre le texte tout en donnant une pr sence tr s forte au paysage O avez vous tourn
192. er ailleurs mais le patient labeur des pr paratifs d un d part en quoi consiste pour l heure l essentiel du p riple Jean Pierre Rehm 1 Ceux de Primo Levi 2010 le tr s beau film d Anne Barb fait de ces questions entre autres tr s exactement sa mati re et son style m me 35 arr t sur image smoking or not smoking Commentaire d un photogramme extrait du film L Argent du charbon de Wang Bing par Anne Brunswic L histoire commence dans le d sert de Mongolie int rieure proximit d une mine de charbon ciel ouvert sur un plateau balay par un vent de sable et de poussiers o il est bien difficile d allumer une cigarette Le propri taire de la mine gauche avec le casque orange vend son charbon des artisans camionneurs qui viennent parfois de fort loin pour l acheter Ses 36 affaires prosp rent la mine qu il a achet e il y a quelques ann es a d j presque doubl de valeur Le charbon m me de qualit m dio cre trouve facilement preneur La position des camionneurs au centre et droite de l image est moins assur e Leur marge b n ficiaire amput e par les taxes les p ages les contra ventions le prix du carburant les repas et les nuit es sur la route fluctue fortement en fonc tion des cours du charbon Une autre variable a son importance la qualit de la marchan dise car il arrive que dans les veines superfi cielles des pierres se m lent
193. er son impuret le r el les intervenants s entretenant avec Jean Pascal et le fictif Jean Pascal alias Jacques Bon naff sont franchement mis en pr sence dans un m lange qui tient la fois du sc nario puisque ce t lescopage entre fiction et non fiction est bien programm et de l improvisa tion puisque les interlocuteurs de Jean Pas cal sont des acteurs de bonne foi et ne r citent aucun texte Il y a l une forme d exp rience au sens scientifique du terme dont le film donne voir le d roulement plus que le r sul tat que se passe t il lorsqu un individu se trouve confront une id e de l imagination 2 Qu est ce que ce dialogue nous dit de l animal social qu est l humain chacun sa communaut L exp rience porte en premier lieu sur les espaces r els et virtuels tels que les groupes humains se les approprient Le premier plan du film montrant le parking de la gare de Ven d me sugg re d abord l change entre deux lieux les bureaux de La D fense et une com munaut que Jean Pascal aurait fond e pour y vivre dans un milieu plus conforme ses aspirations C est sur cette id e de commu naut que s effectue l encha nement avec la sc ne suivante r unissant les futurs interlo cuteurs du protagoniste qui expriment leur point de vue et leurs interrogations sur Jean Pascal Or leur conversation fait rapidement appara tre ce qui dans son choix pose ques tion la motivation de
194. erdre le pouvoir et les femmes de s en emparer M me la relative sup riorit phy sique des hommes pour ne rien dire de leur prestige tait la longue mouss e par leur absence d exercice et leur ivrognerie Jean Rolin Un Chien mort apr s lui le de Kizyl Su Turkm nistan Au premier abord comment ne pas penser un m lodrame lacrymal comme La Porteuse de pain1 une fresque n or aliste italienne ou une histoire la Zola Le naturalisme n est ce pas le retour la nature et l homme l obser vation directe l anatomie exacte l acceptation et la peinture de ce qui est juste un milieu social et le poids de l h r dit sans psychologie R sumer La M re son simple argument revient num rer des situations plus sordides les unes que les autres En Russie de nos jours dans la r gion de Novgorod Lioubov qui signi fie Amour dans le r le titre l ve seule ses neuf enfants Quand elle avait 14 ans sa m re l a donn e un homme pour une bouteille de vodka presque un soulagement pour Lioubov qui a chapp ainsi aux assauts des amants maternels Apr s de nombreuses naissances et des violences conjugales qu on devine aussi nombreuses elle a r ussi se s parer de son mari Entour e de sa grande famille elle vit dans un kolkhoze o son quotidien se com pose de travaux p nibles aux champs et l table d un logement minable d un nouveau compagnon alcoolique qui ne la
195. es comme Terre verte qui est un film r alis d apr s un synopsis non r alis d Antonioni lui m me inspir par un texte qu il avait lu dans le journal Je suis retourn au texte original sign par un certain Piovene et j ai racont l histoire en fai sant d filer l int gralit de ce texte en sous titres sur un plan s quence un plan large de la mer depuis une amorce du littoral de galets jusqu l horizon Le plan change progressive ment de couleur et on entend un montage de sons li s au r cit mais sans voix Comment interpr tez vous le geste de Jo o C sar Monteiro H D Il avait d j eu un geste similaire sur le tournage de Sylvestre o il avait t g n de voir les personnages en costumes dans un d cor r el Il avait tout arr t chang le casting c est l qu il a choisi la jeune Maria de Medei ros dont c est le premier film et tourn Le film uniquement en studio dans des d cors peints tr s marqu s Dans Blanche Neige il a t plus radical Je sais que Monteiro se m fiait de l image ce qui peut para tre paradoxal pour un cin aste Hugues Quester raconte dans le film qu il tait tr s m lomane et tr s exigeant sur le son Il a choisi de mettre en avant des voix Est ce une impuissance En peinture on dirait plut t qu il est arriv une forme d abs traction C est pour cela qu il insiste sur le fait qu il ne s agit pas de noir mais de nuances de gris Il
196. es sur le cin ma de Hong Kong de Tha lande de Chine de Cor e d Inde C est une vraie s rie sur l Asie H N Je viens d ailleurs de tourner aux Philip pines Ces documentaires sur les cin mas asia tiques forment une collection informelle que j ai entreprise l origine avec Lorenzo Codelli col laborateur italien de Positif C est ensemble que nous avons eu l id e de faire des films portraits de cin matographies nationales peu connues du public Saviez vous qu apr s les cin matographies de Cor e ou de Chine vous exploreriez celles d Inde ou des Philippines H N Quand je suis en train de terminer un film je me demande toujours quel sera le pro chain J essaie toujours de livrer Cin Cin ma le film fini avec le sc nario du prochain C est une r gle Pour Le choix du pays c est mon envie qui d cide bien s r mais c est l opportunit aussi cela d pend du contexte de la p riode Par exemple je n aurais pas eu id e il y a qua 54 tre ans de faire un film sur le cin ma philippin L c tait le moment il y a eu l ann e derni re une r mergence du cin ma philippin Pour ce sujet j ai r ussi convaincre la cha ne parce que Brillante Mendoza avait eu un prix au fes tival de Cannes et que deux trois films philip pins taient sortis des films qu ils peuvent acheter Si je ne peux pas m appuyer sur ce type d v nement c est difficile A la r tros pective r cente B
197. es Panth res roses un groupuscule politique Le queer c est une fa on de ne pas mettre de barri re entre les sexualit s de res ter ouvert de faire circuler le d sir En cela on rejoint les revendications du FHAR de d sin t grer les barri res Et ils reprennent le travail du FHAR sur une question telle que la trans sexualit ily a un travail concret faire d veil des mentalit s de facilitation des op rations des proc dures administratives etc D ailleurs tu as film la com dienne transgenre Pascale Ourbih candidate des Verts aux lections municipales en mars 2008 dans le 16 me arrondissement parisien A A J ai suivi Pascale en campagne sur les march s du XVIe Elle n tait d ailleurs pas la seule J ai vu comment les diff rents candi dats prenaient d assaut les march s C est l que tu vois que la politique est un march au sens litt ral Pascale connaissait tout le monde Sur le fond si j ai voulu filmer a c est toujours autour de la m me id e Le sexe c est poli tique Pascale s int resse beaucoup aux per sonnes g es et aux logements qui sont deux probl mes majeurs de ce quartier Et tu as aussi tourn un film en Italie sur le Vatican Quel tait ce projet A A C tait l poque de la loi sur le Pacs Italienne Donc l id e c tait de suivre les manifestations qui s opposaient ce projet C tait l poque laquelle le centre gauche de Ro
198. es conserve est redoubl par un d sir d universalit qui pour Pasolini ne peut s panouir que dans la narration dans un r cit romanesque Ces notes ne seront pas un documentaire comme celui que Rossellini tourne en 1958 c est dire une uvre p da gogique Plut t un film sur et pour un film venir qui ne sera finalement jamais r alis Ebauche d un projet inachev rarement cit souvent oubli lorsqu on voque la filmogra phie de Pasolini Notes pour un film sur l Inde est pourtant une uvre d une perfection absolue Pasolini commence par poser un 60 trange rapprochement la question de l Inde actuelle dit il est celle de la religion et de la faim Dans cette formule qui r unit en une seule phrase les diff rentes r alit s d un pays immense il y a tout Pasolini son me double de philosophe mat rialiste d un c t et d an thropologue id aliste de l autre et une troi si me me le po te qui tient ensemble les deux autres dans une coh rence absolue et pourtant f brile F brile car un po te se limite saisir le monde alors que Pasolini l enregistre comme un cin aste et surtout l interroge comme un journa liste Il reprend le micro de Comizi d amore enqu te sur la sexualit de 1965 et se met la recherche de son conte La premi re ques tion est tir e d une l gende populaire Elle exprime de mani re all gorique la question de la religion et de la f
199. es h sitations les refus et les col res qui permettent d aboutir tel plan qui au montage exclura tous les autres Elle d montre ainsi que l impression du naturel de la petite Victoire Thivisol fut obtenue de haute lutte force de patience et d ajustements innombrables Peu de making of seront ainsi all s si loin dans l exploration des arcanes cin matographiques au plus proche de la technique et de la mise en sc ne M C images de la culture nuit et brouillard le passage l art Notes propos de Face aux fant mes de Sylvie Lindeperg et Jean Louis Comolli par Fr d rique Berthet En 2007 Sylvie Lindeperg publiait Nuit et Brouillard un film dans l histoire d Odile Jacob L uvre d Alain Resnais y tait longue ment regard e travers les influences qui avaient pes sur sa r alisation en 1955 entre enjeux d histoire de m moire et d art pour tre ensuite d plac e dans l espace et le temps de sa r ception dans la perspective de faire une micro histoire en mouvement L ouvrage remarquable de rigueur et d invention tait plac sous le signe d une histoire des regards jouant des variations d chelles et des chan gements de focales et la recherche de la r solution de l nigme du film en fournissait le ressort dramaturgique La d marche pro fond ment cin tique de l historienne n aura donc pas chapp G rald Collas producteur l INA qui prop
200. es quartiers le r alisateur suit aussi ses actions sur le terrain aupr s des jeunes du Centre du Valdocco Argenteuil Pour J M Petitclerc membre du Conseil national des villes et de l Agence nationale pour la r novation urbaine mixit sociale et mobilit sont deux facteurs essentiels d insertion A la tribune du S nat o il d tonne quelque peu ses analyses des causes de la violence urbaine rel vent d une sociologie bien comprise Sur des images d archives d un urbanisme id al et celles actuelles d une urbanisation incontr l e le film traduit le r quisitoire de J M Petitclerc contre les politiques de zonage facteurs de s gr gation et de violence Au Valdocco l ducateur met en place toute une s rie d initiatives modestes mais innovantes Comp titions de moto avec des jeunes de milieux plus favoris s mixit et int gration des r gles stage de menuiserie r habiliter l intelligence du travail manuel auto financement d tudes en entreprise ponctualit et relation fonctionnelle avec l adulte r habilitation des caves des cit s r appropriation de l ensemble du territoire L apprentissage de l autonomie passe aussi par la capacit chapper la tribalisation de sa cit visite de Paris en solo ou deux chantier en pleine nature ou bateau cole D B A l cole de Louise Michel 2007 52 couleur documentair
201. euse pendant un banquet Chaque figurant est un instrument dans la grande orchestration de sa mise en sc ne il domine les sc nes de foule jusqu au moindre d tail de la quantit de poussi re aux rires des acteurs au fond du cadre Une actrice confie qu elle ne conna t que ses d placements lui seul conna t le sens la m lodie jou e Son nergie entra ne tout sur son passage le faisant se moquer d un acteur voire insulter une actrice aupr s de laquelle il s excuse imm diatement apr s la sc ne Son univers imaginaire qui croise ici celui de Petrone ne l loigne pas du monde r el au contraire C est le seul v ritable moyen que j ai de faire partie de ce monde Quand je r alise un film je me r alise moi M D images de la culture Ciao Federico view Le film patchwork de Bachmann pourrait tre le condens des moments marquants du tournage Se d gage plut t l impression qu ilest constitu de fragments pris au hasard dans un tournage tout entier extraordinaire Jacques Rivette disait que les films taient l his toire de leur tournage et tout semble se d rou ler ici comme si le monde fellinien d passait le simple cadre de la sc ne de tournage Fellini explique d ailleurs des journalistes qu il n op pose pas la cr ation de films la participation au monde tout est dans le rapport aux autres et les rencontres Tout se passe comme si l as pect mat riel du
202. evant la cam ra pour clamer leur r volte Les formules cinglantes les expressions joyeuses les id es fut es fusent jet continu En toute libert Voil ce qui fait mouche cette pluie de paroles sans frein Free sons garantis sur toute la ligne Nouveaut d une approche du r el par l image qui d cr te la primaut du son comme d tecteur de v rit Du coup fruit de ce renversement inventions tous les tages dur e des plans mouvements de cam ra formes de discours non montage Nouvelles mises en forme pour nouvelles formes de lutte Chaque bande on pr f re dire bande plut t que film est un coup d clat o brillent autant le brio d un talent personnel que les feux d une poque p trie d insurrections Jean Paul Fargier extrait de Cam ra militante Cam ra militante une s lection de six films de Carole Roussopoulos et un livre de 132 p avec les contributions de Nicole Brenez Jean Paul Fargier Fran ois Bovier et H l ne Fleckinger Contact www metispresses ch et non les pi ger La jeune femme que j inter viewe la fin Genevi ve est un cas assez part Plus g e et plus m re que les autres elle avait d j r fl chi sur la maternit Elle aborde un sujet tabou qui est l accouchement sous X et la possibilit de donner son enfant adopter Elle a fait ce choix pour son deuxi me enfant qui avait t con u avec un autre p re que le premier et dans des con
203. exemples la musique anglo saxonne n a cess d adresser une seule et m me question la chanson francaise peut on faire du rock en fran ais On peut consid rer que le territoire musical d frich par Rodolphe Burger est une r ponse sp ci fique cette question chanter en langues Rodolphe Burger n a jamais d fini sa musique comme de la chanson fran aise Du temps de Kat Onoma les chansons du groupe taient crites en anglais pour la plupart par Pierre Alf ri sous le pseudonyme de Thomas Lago et d j par Olivier Cadiot ou emprunt es des po tes anglo saxons comme Jack Spicer dont le recueil Billy the Kid a t adapt sous forme d album Peu peu sont apparues des traduc tions comme la chanson Cupid crite par Alf ri en fran ais et en anglais puis des textes en fran ais toujours sign s Thomas Lago comme La Chambre Olivier Cadiot et Pierre Alf ri conti nueront crire sur Les albums solos qui feront de plus en plus de place au fran ais Rodolphe Burger empruntant des textes par ailleurs d autres po tes comme Anne Portugal Passe Donne ou Eug ne Savitzkaya Unlimited Mar riage Mais faire appel des po tes ne veut pas dire mettre en musique de la po sie Ce que Rodolphe Burger reproche la chanson fran aise c est la trop grande importance qu elle accorde au texte au d triment de la musique L enjeu au contraire est de faire remonter la musique au premier plan d ins
204. fait je ne voulais pas imposer une voix qui sur plomberait la parole de ces jeunes filles Elles avaient besoin d exprimer elles m mes leurs revendications et leur col re Face la cam ra elles ont parl tr s spontan ment notam ment dans la s quence tourn e au coll ge o elles racontent leurs conditions lamentables d tudes A l poque l administration avait cr deux coll ges internats pour ces filles encein tes celui du Plessis Robinson et un autre dans le sud pr s de Talence ce qui tait tr s insuf fisant L enseignement qu elles y recevaient tait vraiment minimal tr s en dessous de leurs capacit s Comme si le gouvernement leur accordait la gr ce de les scolariser malgr tout Des centaines d autres filles se retrou vaient chaque ann e expuls es du syst me scolaire et renvoy es dans leurs familles alors que nombre d entre elles y avaient subi des viols La pr sence des trois hommes qui vous entouraient sur le tournage ne les a pas g n es C J Non elles avaient tellement dire et elles se sentaient soutenues par la mobilisa tion militante des femmes Le fait que le MLF ait organis la gr ve du coll ge avec occupa tion les avait mises en confiance Elles savaient que ces interviews taient destin es les aider Les Enfants du gouvernement 1974 40 noir et blanc documentaire r alisation Claude Lef vre Jourde production Grec participation Iskra D part
205. films suivants J ai toujours un diffu seur plus ou moins riche pour l instant j ai travaill avec des diffuseurs pas tr s riches Cela me permet d avoir parfois acc s au CNC J ai eu une aide pour le Sokurov pas pour celui sur Germaine Dulac J essaie de trouver des aides de r gions S il n y avait pas cette com plexit de production j aimerais bien faire deux ou trois films de plus par an Mais tout est tellement long se d bloquer entre les diffuseurs le CNC il faut attendre la commis sion de ceci ou cela J attends l argent car je ne peux pas partir sans avoir la garantie de pou voir payer tout le monde Parfois c est m me d sesp rant quand le travail est pr t et qu il faut encore attendre J aimerais bien aussi pouvoir payer un travail d talonnage plus pointu pour arriver d velopper des nuances Avez vous d abandonner beaucoup de mati re au montage A I Je devais faire un 52 minutes et j ai quand m me r ussi obtenir 60 mais avec ce que j ai fait d images et de rencontres avec Alexandre je pourrais en faire trois comme celui l Au fond je ne suis pas totalement contente du film car je mai pas pu traiter le rythme comme je le voulais Alexandre Sokurov r pond tr s longuement aux questions donc j ai t oblig e de couper Et puis la langue russe est une langue de m andres On reprend on fait intervenir des subtilit s Ce serait bien d avoir le temps de laisser cette p
206. g n ration qui s est trouv e la fin de l URSS comme un poisson hors de l eau Pen dant les ann es Eltsine ces gens ont t lami n s dans la nouvelle soci t qui surgissait une d structuration compl te du syst me pr c dent Tout branlant qu il tait le syst me sovi tique leur assurait un cadre qui s est sou dain effondr Le porte parole que je me choisis est Mathieu Riboulet dont le rapport cette histoire n est pas du tout le m me que le mien J avais tellement t bavard dans Le Brahmane que cette fois ci j ai voulu d l guer la parole J ai voulu traiter une affaire tr s intime puisqu il s agit de ma tante Nina et d images que j ai film es dans le cercle familial Un mouvement presque inverse celui du Brahmane M N Roy dont je ne connaissais presque rien je me le suis r appropri sur un mode familier avec Nina j ai choisi de passer par les mots d un autre Du coup on se demande si le person nage qu on voit l cran est le m me que celui dont parle Mathieu Riboulet et rien dans le film maide r soudre cette question C est une autre forme de fiction Une forme plus exp rimentale que celle du Brahmane V L Oui c est une forme courte avec une cri ture de l ordre de l essai J ai poursuivi l des questions qui m int ressent on ne sait pas si la bande son et l image appartiennent au m me espace De cette incertitude peut surgir quelque chose d inattendu y
207. ges mais on saisit la mati re m me celle que cr e la tr s grande concentration et images de la culture que je peux ensuite faire r sonner litt rale ment avec toute la maison et ses environs On ne voit jamais la fl che dans la cible le r sultat du travail Les sc nes d butent quand la le on a d j commenc et s ach vent avant la fin du cours On est dans un progress sans d but ni fin M V Cela vient de cette maison qui est com pl tement perdue dans le temps qui semble n avoir ni d but ni fin Elle a t construite l ann e de la naissance de Mozart en 1756 On y voit le musicien g le tout jeune tous sont constamment en recherche C est ce mouve ment qui m int resse la puissance de ce choix de vie sans v ritable d but ni fin Comment le film a t il t produit M V Le film a t produit par Nicole Zeizig de Z azimut Films une petite soci t de production bas e sur Lyon Nicole avait vu Donner le jour Lussas et m avait dit qu elle aurait beaucoup aim avoir produit ce film Elle est tr s intui tive nous sommes tr s proches Quand j ai commenc tourner elle est venue voir mes rushes et tait s re que si je partais huit foi l bas je ram nerais un film Mais on n a touch d argent d aucune structure Christine Krabb a pay mes billets d avion Une fois termin film n a pas t s lectionn la bourse qualit au CNC il a fait cinq festival
208. ges compl mentaires ce qui a fait chapper le film un carcan qui l au rait touff Cette seconde part je l appelle la part de la folie Car m me si le film a un ancrage dans le r el l essentiel n est pas l Il s agit de montrer comment le feu de la cr ation s est communiqu Le feu cr ateur d Adolf W lfli H N Dans le courant de ce travail qui s est tendu sur une dizaine d ann es j ai pris con science de l importance de ce personnage L histoire de W lfli est poignante c est l his toire d une justice de classe d une m decine de classe Tr s pauvre et simplet il est plac comme gar on vacher au plus bas de l chelle sociale Il tombe amoureux de la fille du fer mier qui est aussi amoureuse de lui Le fermier le renvoie Ce renvoi injuste l a compl tement d boussol Ensuite il a t accus sans preuves probantes d actes de p dophilie Cet homme naif dont la base psychique est tr s fragile se retrouve bris et enferm vie A cette poque les h pitaux psychiatriques taient des pri sons L originalit de la Waldau c est qu on y pratiquait une sorte de r ducation par le tra vail Du fin fond de son enfermement et de sa d ch ance sociale cet homme crit dessine chante compose de mani re exub rante Et il est reconnu comme artiste Ses uvres com mencent se vendre Avec l argent il ach te du papier et des crayons W lfli est conscient de son nouveau stat
209. hm tique de leurs bourreaux en cela les plus menac s par l avanc e des troupes alli es certains ont laiss des t moignages insoutenables dans des manuscrits enterr s au pied des fours les plus chanceux quatre d entre eux seulement ont la possibilit de t moigner de vive voix lors des proc s de 1945 et 1946 Emil Weiss croise leurs t moignages pour reconstruire dans son horrible litanie de chiffres et de protocoles le quotidien de ces travailleurs sp ciaux mieux trait s que leurs victimes mais en proie des troubles psychiques irr parables Ils pr f reront se r volter en octobre 1944 plut t qu attendre la mort M C le cahier Film retenu par la commission Images en biblioth ques C est un paradoxe de la m moire de la Shoah ce sont les t moignages les plus directs sur le fonctionnement des installations d Auschwitz Birkenau qui ont mis le plus de temps nous parvenir Emil Weiss Le film rapporte les t moignages crits des Sonderkommandos pendant le d roulement des faits ainsi que ceux du m decin Les paroles d Emil Weiss les encadrent en forme de prologue et d pilogue Des extraits de ces r cits sont lus en voix off leur contenu est pr cis jusqu la minutie rempli de d tails techniques d annotations d sesp r es et mouvantes tandis que des images lourdes de sens passent l cran ce sont les rails du chemin de fer qui se d roul
210. i ter le second dit son attachement son indi vidualit et sa crainte d tre noy tandis que le premier d veloppe un discours plus ou moins anarchiste sur l entreprise vue comme le lieu 66 o nous vivons ensemble au risque de nous dessaisir de notre libert Les propos chang s renvoient ainsi une d finition toujours plastique de la communaut Projection des espoirs comme des craintes l engagement dans le collectif se fait le miroir r fractant de la subjectivit Il r v le limpos sibilit d un contr le g n ral des espaces tant concrets que symboliques et la constitution in luctable de rapports personnels aux lieux pratiqu s C est pourquoi la r union des quel ques intervenants de Jean Pascal pour la France tout enillustrant une vari t des exp riences ne correspond aucunement un chan tillon ou encore pour reprendre un terme significativement la mode un panel Il n y a pas dans ce film de d marche statistique pour la bonne et simple raison qu il ne pourrait de toute fa on y avoir de statistique capable de r soudre en une formule la cr ativit des pratiques humaines Sous son angle politique le dialogue orchestr par Fran ois Nougui s se situe plut t dans la lign e des travaux po tico g ographiques de Michel de Certeau par exemple dans L Invention du quotidien Les pratiques quotidiennes ne forment pas des poches dans la soci t conomique R
211. ialogues ni commentaires une ving taine de sous titres ou inserts de textes pr ci sent parfois l identit des lieux Le film tire sa puissance d une analyse directe et rapproch e des situations film es Le son direct acquiert une place importante au sein de l conomie du film le registre tr s tendu des sons li s aux diff rentes g ographies humaines joue le r le d une sorte d horloge du travail et des objets Chaque tape de la fabrication des briques produit un son sp cifique relatif galement aux diff rentes techniques C est aussi en mettant en vidence au fil du d roulement du film les interstices les images manquantes la part d invisible de ce qu il filme le processus de la comparaison implique un troisi me l ment voqu dans le titre En comparaison qu Harun Farocki construit une v ritable architecture des images et qu il dresse une v ritable anthropologie du travail humain au moment m me o il contribue l enregistrer Pascale Cassagnau autour du monde tourner la page Notes propos de Vid ocartographies A da Palestine de Till Roeskens par Jean Pierre Rehm Il me semblait pouvoir partir de n importe quel point de l espace de proche en proche je finirais toujours par d couvrir un monde Voil ce que l on peut lire sur le site tr s fourni www documentsdartistes org artistes roeskens consacr au travail de Till Roeskens au bas d une photograph
212. iat engag par Africadoc travers les collections Lumi re d Afrique trouve un relais efficace chez Baga Images La soci t coproduit deux films de la premi re collection Itchombi de Gentille Menguizani Assih et Autopsie d une succession r alis par Batita Augustin Talakeana lui m me puis Kondona en pays Kaby de Luc Abaki dans la deuxi me collection cf Infra s impliquer dans le film L engagement de Gentille Menguizani Assih dans Baga Images lui permet d amorcer le tournage de Itchombi Le travail sur l image est pour elle une affaire concr te Elle prend la cam ra bras le corps et assure elle m me le cadre et la prise de son Le rituel de circoncision 27 Itchombi un film de la collection Lumi re d Afrique La collection Lumi re d Afrique vise favoriser la cr ation d images documentaires par les Africains pour t moigner des r alit s du continent Elle est issue du programme Africadoc pour soutenir l mergence de nouveaux professionnels de l image en Afrique sub saharienne Le programme Africadoc d velopp en France par Ard che Images entreprend des actions de formation et de mise en r seau de professionnels africains dans une vingtaine de pays d Afrique de l Ouest et d Afrique Centrale Il prend en compte la cr ation et la production ainsi que la distribution et la diffusion La collection Lumi re d Afrique repose sur une charte de coproduction quitable Elle a po
213. ich Stig Dagerman jeune crivain et journaliste su dois parcourt l Allemagne en ruines Il en rapportera Automne allemand o le t moignage sur la situation mat rielle et morale du pays sous tend une r flexion forte et troublante sur l angoisse la haine la culpabilit Le film du peintre cin aste Micha l Gaumnitz se fonde sur ce recueil d articles Qu il sillonne les d combres monte dans un train p n tre dans la cave o vit une famille suive un d bat public ou assiste un Spruchkammersitzung session d un tribunal de d nazification le regard que porte Dagerman sur l Allemagne de 1946 est r solument plac hauteur d homme Aussi dans ses reportages l empathie l gard des personnes qu il rencontre ce qu il appelle la compassion n est jamais sacrifi e la rigueur de l analyse Cette dimension humaine remarquable dans son livre est celle que Micha l Gaumnitz a privil gi e En reconstituant le p riple effectu par l crivain il a voulu en effet donner corps et visage ceux que celui ci avait crois s sur sa route Par un subtil montage d archives filmiques et radiophoniques ila donc illustr parfois prolong les propos de Dagerman dont de larges extraits sont lus en voix off Et sur ce tissu litt raire et documentaire il a projet graphiquement dessin et anim litt ralement imagin des visages M B 19 portrait territoire And ride and r
214. icile de faire faire de grandstirages argentiques j exp rimente aujourd hui d au tres techniques partir d impressions num riques mais il faut que a r siste la pein ture Pour la vue du jardin dans le film j ai fait l inverse on est parti d une petite aquarelle que l on a agrandie en num rique sur une toile On voit une de ces d couvertes dans D apr s Blanche Neige un ciel qui fait r f rence aux interm des du film de Monteiro Au d but du plan elle intervient comme un l ment de d cor puis la fin comme une uvre film e un ciel peint Dans le film il y a trois niveaux d image les d cors en palissade les ext rieurs peints et les d coupes cadre et fen tres On est immerg dans un dispositif d illusion Quel r le jouent les prises de vue en ext rieur r el dans ce dispositif H D Je me suis servi des rep rages comme d chapp es vers des ailleurs Les plans de jardin sont reli s au monde des nains voqu par Blanche Neige les plans de l observatoire la lecture du conte des fr res Grimm J ai transform ce qui tait de l ordre du docu mentaire pur en image de fiction Cette direc tion s est impos e au montage o tout de m me il est question de faire un film alors qu au d but les diff rents l ments taient plus cloisonn s Mais c est le texte de Walser qui m a amen faire ses glissements En ce sens je pense que le film va plus loin que
215. ide est une r f rence la chanson d Iggy Pop The Passenger reprise en 1993 par Rodolphe Burger sur son premier album solo Cheval Mouvement Dans la chanson le passager personnage errant aux abords des villes contemple les toiles travers les vitres d une voiture et nous invite monter avec lui pour prendre la mesure de ce qui nous appartient Dans les pas de Rodolphe Burger c est un voyage similaire que nous invitent Franck Vialle et Emmanuel Abela sur un axe est ouest qui va de la vall e de Sainte Marie aux Mines l le de Batz de l Alsace la Bretagne Par Sylvain Maestraggi Sainte Marie aux Mines c est l que se trouve ancienne ferme am nag e en studio d enre gistrement o l on assistera aux nombreuses s ances de r p titions qui jalonnent le film ais si nous sommes invit s observer le pro cessus d laboration des morceaux le film s attache tout autant d crire le milieu dans equel ce processus prend place la campagne environnante le paysage de la vall e vosgienne travers laquelle sillonnent des routes tor tueuses tant t sous la neige tant t clatant d un vert humide sous des brumes vanes centes Paysage de vall e repli sur lui m me insulaire sa mani re comme l le de Batz for mant une unit pas tout fait close puisque travers e par des routes mais profond ment locale un microcosme Cette inscription dans une localit a son impor tance com
216. ie cach e des uvres Retraite des Indig nes La R volution du d sir La Sans papiers ni crayon Sonderkommando St phane Hessel une histoire d engagement Surface de r paration La Tata s n galais de Chasselay Le Vid ocartographies A da Palestine Vivre en banlieue La Parole d un ducateur de rue XV garcons dans le vent Zum Vergleich En comparaison films cit s au catalogue g n ral Les films ne disposent pas du pr t aux particuliers par l interm diaire des m diath ques Brahmane du Komintern Le Carnet de notes pour une Orestie africaine Cin ma chinois hier et aujourd hui Le Clairvivre enqu te sur une utopie Dieu merci je suis lesbienne Erik Satie fils des toiles Expression des mains L FHAR Le Germaine Dulac questions de cin ma Hidden Place Images du monde et inscriptions de la guerre Jeu de l oie du Professeur Poilibus Le Kat Onoma comme son nom l indique Ombre et Lumi re Henri Decoin cin aste Personne Photo d chir e La Chronique d une migration clandestine Question d oreille Vladimir Jank l vitch un philosophe et la musique Renaissances du cin ma cor en Les Revoir Nijinsky danser Rouben Mamoulian l ge d or de Broadway et Hollywwod Sergue Paradjanov le rebelle Sortie des usines La Tel qu on le voit Tournage la campagne Un Vid ogrammes d une r volution Vie RFA La images de la cult
217. ie d un paysage sans attraits hormis pauvre d tail une chaise vide tourn e vers l horizon Son credo Peut tre si l on accepte d y lire plut t que l ambition conqu rante d un d couvreur d univers une technique du pointill une m thode du cheminement petit pas Et si l on conc de que le freine encore l effet Achille et la Tortue qui y pr side avancer de proche en proche c est assurer au lointain de demeurer jamais hors de port e Il nem p che ceci indique assez combien Roeskens privil gie la g ographie ses points ses cartes leurs mouvements potentiels une dynamique horizontale C est dans cette perspective qu il a initi en 2004 Strasbourg une suite de travaux intitu l e Plans de Situation D finition Bas s sur l exploration de divers fragments du monde l coute de ses habitants les plans de situation dessinent des g ographies subjectives via la parole des autres Sous des formes vari es conf rence livre vid o exposition ils ten tent d ouvrir les r cits de situations indivi duelles et locales sur des questionnements plus vastes concernant nos tentatives de nous orienter de peupler l espace d y chercher un chemin Vid ocartographies A da Palestine 2009 appartient ces Plans de Situation sous une forme cin matographique Un autre film le pr c dait tourn Creil en 2007 Un autre encore le suit aujourd hui abouti tourn Marseille dan
218. ien voir avec ces marginalit s qu int gre bient t l orga nisation technique pour en faire des signifiants et des objets d change Par elles au contraire une diff rence incodable s insinue dans la rela tion heureuse que le syst me voudrait avoir avec les op rations dont il pr tend assurer la gestion Lles espaces sociaux stratifi s sont irr ductibles leur surface contr lable et constructible Illisibilit s d paisseurs dans le m me lieu de ruses dans l agir et d acci dents de l histoire 3 le besoin d tre instable pour trouver les choses Or la part politique de Jean Pascal est d au tant plus li e une construction po tique que la communaut de Jean Pascal n existe pas C est dans la derni re partie du film que la fic tion travaille et r agit le plus videmment avec le r el des intervenants Certains d entre eux reconnaissent l acteur Jacques Bonnaff c est le cas notamment de Hugues qui l issue Jean Pascal pour la France 2009 53 couleur documentaire conception Fran ois Nougui s Jean Lo c Tribolet r alisation Fran ois Nougui s production Capricci Films participation minist re de la Culture et de la Communication Cnap Cadre ais Paris a priori sans histoire Jean Pascal est l origine d une exp rience communautaire inattendue Vend me o il vit aussi loign e que possible de l utopie Pour en sonder la viabilit e
219. iens M V Cela m a t reproch Cela d concerte parfois demande une attention qui n est plus de mise aujourd hui la t l vision Ni Arte ni Arte Musique ne veulent du film Le specta teur ne sait pas d entr e qui joue quoi et pour quoi On entend bien et on voit bien qu il s agit de masterclasses ou de le ons de violoncelle Je ne voulais pas tre didactique je voulais qu on soit d abord totalement perdu parce que ce lieu est magique puis emmener le spectateur par l image et non pas par le commentaire On est dans le nord de l Europe c est clair d s les cinq premiers plans pour moi a suffit C est un film sur la musique et je veux d abord que l on coute c est un film sur le travail et je veux que l on observe Je ne mets pas non plus de noms sur les visages on ne sait pas forc ment que c est Per N rg rd qui corrige sa par tition le Boulez danois d aujourd hui mais on se rend tout de m me compte que ce n est pas n importe qui C est faire confiance mes images mes personnages et non pas me reposer sur leur renomm e Dans une sc ne de travail et de recherche entre Per N rg rd et son violoncelliste le myst re vient aussi du fait qu on voit la main du compositeur avant son visage Filmer le monde autour les gestes de la cuisine ou des champs a une valeur po tique et met en valeur la dimension du travail de la musique et du cin ma puisque vous aussi a
220. ies des copains l cole le traumatisme des expulsions toujours brutales la souffrance des parents Tandis que RESF R seau Education sans Fronti res poursuit ici comme partout sa d nonciation du non respect des droits de l enfant et son entraide au coup par coup les lyc ens travaillent leur dossier D assistance juridique b n vole en convocation stressante au tribunal seul Icham aura la chance d obtenir un titre de s jour Rel gu s dans leurs campements boueux et sales on pressent que les enfants roms eux n auront pas la moindre chance D B le cahier Ma vie l h tel 2006 52 couleur documentaire r alisation Val rie Denesle production Ex Nihilo France 5 participation CNC minist re des Affaires trang res Acs TV5 Monde Procirep Angoa P le Image Haute Normandie Arriv s de Bulgarie en 2004 avec juste un petit sac Emilya et ses deux enfants vivent provisoirement dans un h tel de Montmartre En attente d une r gularisation hypoth tique et Le plus souvent refus e ils sont des milliers en France vivre l h tel Subventionn s par des services sociaux limit s g rer l urgence les propri taires de ces tablissements en tirent Les b n fices tout en vidant les chambres leur gr Val rie Denesle suit au jour le jour la vie de la petite famille et la lenteur du parcours du combattant des demandeurs d asile attente du verdict des t
221. igence du travail de montage de Jeanne Cr peau certains moments l on s aper oit que le perfection nisme du r alisateur trouve un parfait cho chez son actrice qui cherche r pondre sa demande et le contenter Certains regards en biais de l enfant montrent bien qu elle guette une approbation et nous avons l par le cin ma la confirmation des propos de Doillon Dans un entretien donn la sortie du film il voquait cette complicit de travail Quand pour Le Voleur de bicyclette De Sica voulait obtenir que son com dien pleure il lui approchait une cigarette de la peau Que vous dire sinon que je ne fume pas et que je ne martyrise pas non plus les petites filles de quatre ans On ne contraint pas Victoire on ne la mate pas Elle m avait sugg r quand je ne serai pas tr s bien tu pourras m engueuler mais pas trop fort Tout entre nous est pass par la confiance et la n gociation Lorsque Victoire n est pas d ac cord je le sais elle m appelle Jacques Doillon A cet gard l insistance de Jeanne Cr peau nous montrer la litanie de reprises de la s qu ence de l h pital tourn e le premier jour est clairante il semble bien que c est en obser vant les r sistances de Victoire dire le texte de cette premi re sc ne que Jacques Doillon a dessin le caract re de son h ro ne et en a pr cis le personnage Alors on apprend autant de la force de cette enfant et de l objectif
222. il Par ses cahiers de dol ances d s que le calme est revenu l association AC LE FEU a incit les habitants mettre des mots sur la col re Des mots toujours les m mes chec scolaire ch mage logements d labr s absence de transports collectifs Au coll ge Romain Rolland en fin de 3 me une majorit d l ves est orient e vers les fili res professionnelles Dans la cit d cr pite 60 des moins de 25 ans pointent l ANPE Pourtant la Mission locale pour l emploi des jeunes s ent tent dans leurs recherches au point de bluffer les employ s par leur capacit rester mobilis s malgr les rebuffades Pourtant Rachid s occupe obstin ment de l intendance de la cit et de la r habilitation des logements insalubres Pourtant Claude Dilain maire de Clichy bataille ferme pour un raccordement du tramway qui d senclaverait sa ville Une ville o l ordre policier r gne mais o les in galit s sociales demeurent Autant de facteurs de d sespoir et de nouvelles col res venir D B le cahier Petite Espagne 2006 58 couleur documentaire r alisation Sophie Sensier production Yenta production KTO CFRT participation CNC CR Ile de France Acs Saint Denis a accueilli au cours des ann es 1920 une vague d immigrants espagnols Dans des taudis de la zone industrielle ils ont recr en famille une petite Espagne avec sa convivialit
223. intervalle deux f tes r unis sant les m mes gens et on a l impression que c est la m me f te On remarque peine qu une barbe a blanchi Une des cl s est l Tandis que les r gimes s croulent les Russes gardent cette capacit peut tre archa que faire que la table de la f te soit toujours la m me Ily a une forme d immobilit du temps en tout cas un rapport au temps plus archa que pas tr s occidental Cette fa on dont les gens rient pleurent boivent la vodka prennent la guitare elle tait l il y a vingt ans et sera sans doute l dans cinquante ans La po sie de La Russietient ce m lange des changements tr s brutaux associ s une forme d immobilit archa que avec ce qu elle a d effrayant et de merveilleux N est ce pas une forme de nostalgie qui traverse tous vos films V L Les films m aident plut t combattre la nostalgie Ce qui est inacceptable c est le dis cours id ologique qui proclame que le commu nisme n existe plus Ily a un c t stalinien faire dispara tre de l histoire officielle les personnes ou les r alit s qui ne conviennent plus Com ment peut on vacuer 70 ans de l histoire russe sous pr texte que cela n est plus recevable Les films plus g n ralement les uvres peu vent malmener cette posture id ologique qui voudrait que l histoire soit une chronologie claire avec des enjeux clairs des causalit s claires Les histoires parce qu
224. inutes en voiture Cet enclave ment fabrique de la pauvret haute dose Les agences immobili res vous proposent d acheter l bas pour une bouch e de pain deux appar tements le loyer de l un tant cens rembour ser le pr t pour les deux Ce sont donc de pau vres trangers qui exploitent de plus pauvres qu eux On ach te pas cher mais on revend perte Le ratage l est complet Il ne tient pas la couleur politique de la municipalit les pro bl mes n ont simplement jamais t trait s au bon niveau Il me semble que a bouge main tenant de fa on positive mais il aura fallu un si cle Quand on voit Londres Berlin ou d au tres capitales europ ennes il ny a que Paris qui soit rest ainsi engonc dans son XIXe si cle Une ville mus e certainement pas une ville l chelle d une capitale de ce rang l Propos recueillis par Eva S gal octobre 2009 Interview par Yamina Benguigui dans 9 3 m moire d un territoire Beno t Pouvreau a aussi t conseiller historique pour le film Firminy le maire et l architecte d Olivier Cousin et Xavier Pouvreau Cf Images de la culture No 24 p 72 A lire Les Courtilli res cit ordinaire histoire singuli re Beno t Pouvreau en collaboration avec Paul Landauer Espaces et Soci t s No 130 2007 Les Cit s jardins dans le nord est parisien Beno t Pouvreau en collaboration avec Marc Couronn Guillaume Gaudry et Marie Fran oise L
225. investissements Le loup se paie et se repaie Ce qui frappe c est le nom bre d occasions manqu es la quantit d argent public gaspill Pass le temps des grands ensembles dont personne ne voulait plus les politiques n ont plus men de v ritables poli tiques urbaines Ils ont laiss nouveau proli f rer les pavillons de banlieue qui avaient pourtant entra n un fiasco au d but du si cle chose que les lus des ann es 1950 avaient encore en m moire A partir des ann es 1990 la politique de la ville a pr tendu apporter une r ponse globale et interminist rielle mais ce minist re a toujours t trop faible La solution viendrait de la structuration administrative d un Grand Paris B P On commence tout juste sortir de cette longue logique d affrontement entre Paris et ses banlieues Que le gouvernement soit de droite ou de gauche la d centralisation en marche pousse la r gion se structurer Depuis 2001 la Ville de Paris travaille beaucoup mieux avec les communes des alentours Mais les lourdeurs sont encore l Par exemple la ligne 12 du m tro sera prolong e jusqu Aubervil liers mais on est semble t il incapable pour des raisons politiques de la pousser 500 m tres plus loin jusqu La Courneuve c est dire jusqu une interconnexion avec le RER B L his toire de la r gion parisienne et singuli rement de la Seine Saint Denis est pleine de demi mesures La cau
226. ion de sur jeu Id e pour le coup minemment fellinienne Le fait que Bachmann ne puisse pas d termi ner quelle part du jeu fellinien s inscrit dans son film ne lui fait pas perdre son int r t Il est au contraire plaisant de voir s inscrire dans ce journal de tournage une rencontre avec tout ce qu elle comprend de malentendus de jeu dans les m caniques Le film de Bachmann a le m rite de rendre un r el de tournage dont l ambiance est particuli re de r aliser une tude de gestes comme on ferait un croquis de faire en somme un r cit de voyage Et avec un enthousiasme communicatif il se laisse prendre au jeu consciemment et inconsciem ment en m me temps En cela il constitue un portrait surprenant mais original de Fellini en grand ma tre du jeu 9 Dano Pierre Eug ne Il tait une fois La Dolce Vita 2009 52 couleur documentaire conception Antoine de Gaudemar Serge July Marie Genin r alisation Antoine de Gaudemar production Folamour TCM participation CNC France T l visions RTS Palme d or au festival de Cannes objet d un v ritable scandale sa sortie premi re rencontre entre Federico Fellini et son alter ego Marcello Mastroianni La Dolce Vita 1960 marque un tournant esth tique dans l uvre de son auteur Pour Antoine de Gaudemar de nombreux t moins Anouk Aim e Antonio Tabucchi se souviennent de ce film mythique r cit de
227. irrepr sentable 68 Mais rien ne dit quelle place aurait tenue l image Quant au son la note d intention de La Philo sophie dans le boudoir annonce clairement La voix sera l l ment primordial de s duction d un jeu d entrecroisement des lignes m lodiques Au moment de la pr paration de Blanche Neige embarrass par l iconographie de l imagi naire f rique Monteiro crit dans son jour nal Me vient soudainement l id e d une r ci tation musicale puis il ajoute Je suis les nuages du regard la tessiture du r ve de Walser est faite de cette mati re diaphane impr cise ph m re qui tient presque de limmat rialit Les seules images de Blanche Neige seront des nuages qui servent d inter m des aux s quences o le spectateur plong dans l obscurit est livr la mati re dia phane impr cise ph m re des voix Le noir lib re l imagination et fait basculer Le film sur le plan de la musique Comme Blanche Neige s inscrivait dans les traces de La Philosophie dans le Boudoir D apr s Blanche Neige d Hugues Decointet s inscrit dans celles de Blanche Neige Mais reprise et variations creusent l cart avec lori ginal pour explorer de nouvelles directions Si la d marche d Hugues Decointet met en ques tion la repr sentation ce n est pas en r pu diant l image mais en d composant les l ments du tournage Il expose ainsi la machine th trale plate
228. iteam Obstruxion s est finalement inclin en demi finale devant l quipe cor enne ces images rendent hommage au niveau d implication tant physique que mental de chacun de ses membres R L 85 un travail d arch ologue De son enfance dans un bidonville d immigr s portugais aux portes de Paris Jos Vieira tire la mati re d une uvre intimiste et universelle De films en films les derniers en date tant Le Dr le de Mai 2008 et Les Emigr s 2009 il explore l exp rience douloureuse de l immigration entre mirage de la prosp rit et violence de l arrachement Entretien avec Eva S gal Quand avez vous commenc filmer les immigr s portugais Jos Vieira Au d but des ann es 1980 en vid o Mon premier c tait Week End en Tosmanie La Tosmanie est un pays qui n existe pas le pays qu on a quitt qu on ne voit plus qu id a lis D s le d but je voulais rendre ces tra vailleurs leur histoire mais aussi montrer ce qu il y a de commun toute immigration Je faisais des films mais je ne pouvais pas en vivre En 1989 1990 j ai travaill pour le maga zine Racines sur France 8 avec G rard Noiriel en r alisant sept pisodes de 26 dans toutes sortes de communaut s immigr es Ces deux ann es ont t tr s formatrices pour moi qui d barquais dans la profession A cette poque ily avait encore peu de films sur l immigration G rard Noiriel auteur du Creuset francaist conn
229. ives projet es sur grand cran la compagnie M moires vives tente la r paration de cet oubli et la r habilitation des tirailleurs africains et indochinois tomb s pour la France Au plus pr s de cette jeune troupe volontaire la cam ra d voile les coulisses du spectacle dont le directeur artistique Yan Gilg a adopt une d marche reposant autant sur un travail de recherche historique que sur la cr ation artistique chor graphie musique chant et vid o Pr sent dans les c r monies comm moratives sur l ancien front alsacien la m diath que de Lun ville pour l exposition Les Goums marocains 39 45 ou en conversation avec Nicolas Bancel auteur de La Fracture coloniale ouvrage qui a nourri le spectacle pour Yan Gilg pas question de perdre cette guerre des m moires la question coloniale mal r gl e par la France a des prolongements dans les probl mes actuels de notre soci t A nos morts hommage hip hop aux goumis indig nes et tirailleurs trangers la m moire euthanasi e parle efficacement aux jeunes g n rations Le spectacle ne condamne que l ignorance et revendique qu c t de Jean Moulin on ajoute N Guyen et Hady Bah S S 94 El Bi r Le Puits 2008 83 couleur documentaire r alisation B atrice Dubell production Z azimut Films T l Lyon M tropole participation CNC Acs Procirep Angoa En marge de l histoire plus connue des r
230. izani Assih Sylvie Morata Hubert Niogret Herv Nisic Marianne Palesse Christine Parillaud Beno t Pouvreau Martin Verdet Jos Vieira Nicole Zeizig Images de la culture est dit par le Centre national du cin ma et de l image anim e pr sidente V ronique Cayla directrice g n rale d l gu e Anne Durupty directrice de la communication Milvia Pandiani Lacombe directrice de la cr ation des territoires et des publics Anne Cochard chef du service de la diffusion culturelle H l ne Raymondaud responsable du d partement du d veloppement des publics Isabelle G rard Pigeaud maquette Etienne Robial avec Dupont amp Barbier impression IME Imprimerie Moderne de l Est les photographies ci contre et celle de couverture sont extraites du film Quelques jours avec Sirk de Dominique Rabourdin et Pascal Thomas Cf p 61 la reproduction totale ou partielle des articles et des notices de films doit porter imp rativement la mention de leur auteur suivie de la r f rence CNC Images de la culture ISSN 1262 3415 CNC 2010 il La cam ra est un il qui suit les acteurs dit Douglas Sirk en off de cette capture d cran choisie pour la couverture de ce No 25 d Images de la culture Film en 1982 par Pascal Thomas et Dominique Rabourdin le cin aste est conduit de Lugano o il r side Gen ve o il va pr senter ses films Il nous livre alors une v ritable le on de cin ma en particulier
231. jeu dans la captation d un moment de sport celle de la production de l information description comparaison Avec En comparaison 2009 la comparaison devient l auxiliaire op ratoire de la description pour mettre ici en exergue ce qui rel ve de la m canisation et du pouvoir de la m canisation Tel est l objet de l installation Comparison via a Third 2007 24 qui a pr c d le film sous un autre format et sous une autre dur e Dans cette installation polyphonique deux crans et au montage altern ainsi que dans le film le cin aste filme sur plusieurs continents le monde industriel ou artisanal de la fabrication des briques ainsi que des techniques de cons truction d habitations La brique constitue un v ritable objet anthropologique porteuse en elle m me de nombreuses significations tech niques sociales historiques travers l histoire Le film met en tension les courts circuits his toriques et techniques qui se tissent entre l expression des relations sociales et l expres sion des savoirs partag s pour r v ler les fortes disparit s et diff rences temporelles enga g es dans la fabrication des briques Plusieurs mouvements scandent le film cinq s quences conduisent le spectateur de l Afrique l Inde jusqu la France et l Allemagne Harun Farocki met en exergue les diff rentes moda lit s de fabrication de m canisation d automa tion dans la production des briques ainsi sont
232. jeune fille des s quelles de l amputation qu elle a cr l association Pour que a cesse Pour cette militante active faire bouger les mentalit s affronter le fait d tre une bilakoro fille non excis e donc impure pour le mariage passe par une ducation massive tous les niveaux Face aux histoires farfelues en circulation aux imams qui se r f rent au Coran alors qu ils ne lisent pas ou peu l arabe ou une majorit de membres du gouvernement qui se contentent d un c est dans notre culture pour justifier cette pratique les femmes s insurgent S S le cahier St phane Hessel une histoire d engagement 2008 52 couleur documentaire r alisation Christine Seghezzi production Zeugma Films Images Plus participation CNC R action en cha nes Acs Procirep Angoa La vie de St phane Hessel n en 1917 est un v ritable roman fait d aventure de courage et d engagement En sa compagnie Christine Seghezzi retrace son parcours Allemand immigr en France R sistant d s 1941 r dacteur de la D claration universelle des Droits de l Homme de 1948 ambassadeur compagnon de lutte des sans papiers ou des Palestiniens grand amateur de po sie Romanesque l existence d Hessel le fut d s l enfance le m nage libre que ses parents formaient avec l crivain Henri Pierre Roch inspira ce dernier Jules et Jim 1953 adapt quelques ann es apr s
233. l errance d un journaliste de f te en f te de nuit en nuit et de femme en femme Pour son 7 me film Fellini abandonne la veine n or aliste de ses d buts et affirme son envie de vivre dans le faux Dominique Delouche assistant du cin aste Il tourne en grande partie Cinecitt o des rues de Rome sont reconstitu es et d laisse les codes de narration classique pour privil gier l observation d un microcosme la jetset romaine une p riode o la capitale italienne est devenue un haut lieu du show business international L historien Julien Neutres r v le d ailleurs que la plupart des s quences trouvent leur origine dans les frasques rapport es par la presse sensation de l poque Pourtant Fellini ne juge pas Tabucchi La Dolce Vita accompagne dans une longue d ambulation nocturne des personnages vivant dans l acceptation du p ch selon les mots du cin aste mais sans jamais en faire le proc s C est cela sans doute qu une partie de l opinion ne pourra accepter l Eglise notamment certains r clamant m me la destruction pure et simple du n gatif D T 59 bauche d un projet A propos de Notes pour un film sur l Inde de Pier Paolo Pasolini En 1961 Pier Paolo Pasolini est en Inde avec Alberto Moravia et Elsa Morante Le r cit ou plut t le journal de ce voyage est publi sous le titre L Odeur de l Inde Gallimard Folio 2001 En
234. l ge des petits gar ons apprennent leur table de multiplication qui a du mal rentrer dans leur petit cr ne aux cheveux ras Alessia la s ur a n e les lave un peu brutalement dans une La M re 2007 80 couleur documentaire r alisation Antoine Cattin Pavel Kostomarov production Les Films Hors Champ Les Films d ici Arte France Parallax Pictures TSR YLE TV2 TV Ontario participation OFC Suisse DDC Suisse Fondation vaudoise pour le cin ma Mourzik Alessia Micha Edik Pas toujours facile de conna tre et reconna tre les neuf enfants de Lioubov m re courage du film d Antoine Cattin et Pavel Kostomarov dont les plans obtur s hormis l chappatoire illusoire de quelques paysages vus d un train nous plongent au c ur d un kolkhoze non loin de Novgorod une mis re dont tout l amour d une m re peine temp rer la violence quotidienne Un peu avant la fin du film le diagnostic tombe la malnutrition dont souffre le petit Sasha est avant tout un mal social dit le m decin Difficile d s lors d viter encore cette question qu on n osait se poser depuis qu on suivait Lioubov m re et personnage central autour de qui s enroule tout un monde son destin peut il tre repr sentatif d un milieu d une population d un pays Adolescente vendue contre de la vodka un dictateur domestique violent et alcoolique pauvre fermi re sans pouvoir ni richess
235. l a ga lement invent son propre syst me de nota tion sur six lignes comme Nijinsky qui lui aussi tait enferm la Waldau Il jouait ses musiques toute la journ e la cantonade avec un cornet en papier et c tait tellement insupportable qu on lui a donn une chambre part Cette trompette je pouvais la refabriquer facile ment mais a me paraissait un peu scolaire Enfant quand j allais en randonn e dans les Alpes j aimais prendre une herbe pour souf fler dedans Dans cette herbe il y a aussi sans doute un clin d il au pass de W lfli l ancien gar on vacher J avais envie de faire rena tre quelque chose du terroir suisse et du geste de l enfant dans l alpage Quant aux hautes herbes qu on p n tre elles viennent d ailleurs J aime explorer avec la cam ra ce monde qui ondule et fr mit sous nos pieds ce monde peupl d elfes de gnomes selon les l gendes nor diques et saxonnes Ya t il une parent entre La Beaut crue et un autre film que vous avez r alis Revoir Nijinsky danser Cf Infra H N Le personnage de Nijinsky tait videm ment pr sent pendant le tournage la Waldau mais il n est pas rest dans le montage final Chez Daniel Spoerri o nous sommes all s fil mer on voit une sculpture qui repr sente le saut de Nijinsky sculpture qui a t ex cut e partir d une fameuse photo prise la Wal dau plus exactement dans son annexe de M nsingen Alors qu il
236. le Quand on parle de cette ville on ne peut ignorer ce blocus qui est encore tr s pr sent dans les esprits Tous vos films ont un rapport fort la musique au son Sokurov dit que le son est l me du film A I Son approche est originale l image est plut t du c t de l action et le son du c t de l me On entre dans son univers par le son On est confront l image mais c est le son qui nous entra ne nous fait glisser dans un autre monde C est tr s net dans ce merveilleux film documentaire Une Vie humble 1997 qui montre cette vieille dame travaillant ses papiers ses tissus Alexandre aime d ailleurs couter les films la radio Ecouter un film c est rare Je le fais toujours en montage Quand on a fini de monter trois quatre s quences on les r coute avec le monteur sans les images C est un type de r flexion qui nourrit le film Est ce pour cela que vous faites des films autour de la musique A l C est vrai qu un film sur la musique est particuli rement int ressant car il contient en soi une grande distance face l image Comment travaillez vous le son dans vos films A l Je ne fais pas beaucoup de sons directs sauf pour les interviews Donc c est beaucoup une saison russe de sons d ambiance qu on retravaille apr s Cette fois ci j ai trouv un jeune ing nieur du son tr s bien Quels sont vos prochains projets Est ce qu il y a d autres cin astes auto
237. le fait pro bable que sa d cision de s installer pr cis ment dans cette ville se fondait sur une volont plus ou moins consciente d expiation A l ge adulte Micha l Gaumnitz va s affranchir relativement du moins du diktat paternel apr s un apprentissage de cuisinier il se forme aux Beaux Arts de Berlin et Paris puis peintre emp ch il s oriente vers la vid o le multi m dia Mais gr ce L Exil Sedan confron tation aux cauchemars de l enfance etentreprise d apaisement de compr hension et de r con ciliation filiale par del la mort il va galement parvenir lib rer son geste de peintre Pour autant Micha l Gaumnitz n en a pas fini avec son d sir d affronter d interroger et de comprendre ses racines son dualisme franco allemand et l histoire de ses deux pays Ainsi en 2005 il r alise Premier No l dans les tran ch es documentaire de cr ation l image tr s labor e dans lequel il relate un fait lar gement ignor de la Premi re Guerre mon diale savoir la tentative de fraternisation qui eut lieu en d cembre 1914 entre les soldats fran ais et allemands En l absence d archives filmiques ou photographiques documentant images de la culture autour du monde v nement il s est appuy sur des lettres de ces soldats lues en voix off Et notamment celle ci qui ouvre le film Le 28 janvier 1915 Hier ou avant hier au rapport on a lu des lett
238. le film Les Archers et me raconte l anecdote d un profes seur de violon qui faisait s entra ner ses l ves au tir l arc J en ai moi m me fait Dans le tir l arcinstinctif sans viseur celui que pratique Robin des bois et qui vient des Indiens d Am rique du Nord on doit ressentir la justesse du geste cela ne repose pas sur un alignement de croix mais sur une sensation et l ajuste ment de la tension Pendant le tournage j tais moi m me tendu dans un coin de la pi ce pen Les Archers 2008 60 couleur documentaire r alisation Martin Verdet production Z azimut Films Une belle propri t Frederiksdal sur l le de Lolland au Danemark est d di e au travail de la musique Sans commentaire Le film nous fait entrer in media res dans le processus de cr ation Compos en quatre temps Les Archers propose d assister aux master classes de Ralph Kirshbaum et de Valter Despalj au travail de cr ation du compositeur Per N rg rd et du quatuor Kroger tout en s attachant des sc nes de l intendance de la maison Sans d but ni fin les sc nes se concentrent sur une phrase r p t e la contemplation d un geste ou d un visage au travail Martin Verdet filme en gros plans les musiciens leur bouche leur regard leur nuque tournant autour d un myst re en marche Du jeune violoniste qui trouve la bonne phrase force de la r p ter au quatuor qui chante sans jouer d instrument
239. le monde arabe dans Goha 1958 ou les terrains vagues et les bidonvilles de la banlieue parisienne dans La Poup e 1962 et La Ville bidon 1975 Jacques Baratier saisit chaque fois travers le prisme de la mise en sc ne une r alit fragile vanescente qui donne ses films une valeur exceptionnelle de t moignage N appartenant aucun genre privil giant la forme du divertissement son uvre frappe par sa fantaisie son audace et son trange beaut Quelque temps avant sa disparition en novem bre 2009 l ge de 91 ans sa fille Diane Baratier chef op ratrice attitr e d Eric Rohmer depuis L Arbre le maire et la m diath que 1993 lui a consacr un portrait pour la s rie Cin ma de notre temps En attendant la r trospective de son uvre pr vue d but 2011 la Cin ma th que fran aise elle revient ici sur le parcours et la filmographie de ce cin aste atypique libre et visionnaire Tout en tant tr s m thodique dans la pr sentation de l uvre et de la personnalit de votre p re ce portrait parsem d impr vus et d accidents a des airs de film de famille Comment en tes vous arriv e cette forme Diane Baratier En 2006 apr s Les Amours d Astr e et de C ladon d Eric Rohmer j allais tourner de temps en temps avec mon p re qui travaillait sur une nouvelle version de son film D sordre intitul e Le Beau D sordre Jusque l j avais tr s peu travaill avec lui et je l
240. lksingers la figure du conteur Plusieurs chansons interpr t es dans le film illustrent cette dimension du personnage autour du monde Stagger Lee et Take a Message to Mary deux chants traditionnels am ricains ainsi que Lady of Guadalupe tir du Billy the Kid de Jack Spicer Trois histoires de bandits de p nitencier de meurtres et de vengeance qui renvoient l ima ginaire du western On a d j voqu la longue s quence o le musicien raconte la l gende de Freddy Koella mais le film explore encore cette veine narrative lorsqu il nous pr sente Rodolphe Burger assis dans une barque sur une plage de l le de Batz jouant d une sorte de banjo exotique la mani re d un marin il semble alors qu il pourrait chanter des his toires entendues aux quatre coins du monde C est d ailleurs la recherche d histoires ou de chants traditionnels qu il est all avec Olivier Cadiot la rencontre de Marie Dirou et de Roger Humbert Les albums H tel Robinson et On n est pas Indiens c est dommage sont deux tentatives de description d espaces celui de l le et celui de la vall e A travers les enregis trements de voix et d ambiances chacun des morceaux s ancre dans la vie locale tout en y incorporant des l ments de la culture am ri caine Sur On n est pas Indiens c est dommage dont le titre est assez loquent se croisent chants navajos et chants welches la langue parl e par les habitants d
241. lle mais sans avions pour enregistrer billets et bagages et un h tel attenant Pour son architecture ensuite une tour vitr e de 22 tages sur un socle horizontal d bordant et vert Sont d cortiqu s ici les choix op r s pour sa construction Pour accro tre ses ventes la compagnie a rienne SAS des trois royaut s scandinaves a l id e de ce programme fonctionnel Pour l h tel Jacobsen adopte un symbole du progr s la tour mais il souhaite l int grer au b ti du centre ville Ainsi le socle abritant le terminal est une charni re visuelle qui respecte en hauteur le gabarit environnant Le mot d ordre est la l g ret les structures porteuses en b ton sont invisibles l ext rieur et les fa ades sont une peau trait e en transparences et en reflets Si le socle s autorise des bandes bard es d aluminium la tour alterne vitres des fen tres ruban et verre teint de clair masquant les parties pleines les surfaces se fondent dans le ciel changeant et les vues panoramiques obtenues sont un atout commercial majeur Le design int rieur modulaire ou organique est pens dans ses moindres d tails Aujourd hui seule une chambre mus e en t moigne Le terminal s est converti en salles de fitness et de r union et l h tel est r nov L W images de la culture les livrets p dagogiques ins rer dans les bo tiers DVD en collaboration avec le Centre national du th tre Au soleil
242. lm nous transporte alors nous d couvrons que la coiffure peut prendre une v ritable dimension politique et les dreadlocks marquer une importante tape dans un parcours initiatique vers sa culture originelle Et pourtant l Afrique o Mauceri ach ve ses tribulations capillaires s av rera ne pas tre le paradis perdu D T images de la culture Bilakoro Bilakoro 2007 52 couleur documentaire conception Johanna Bedeau r alisation Johanna Bedeau Laurent Bena m production Ch teau Rouge production T lessonne participation CNC Acs Procirep Angoa De Paris Bamako la maison au travail ou en r union Awa Kadidja et Inna bravent les pressions sociales et l omerta ambiante autour de l excision pour que cesse une pratique traditionnelle aux effets d sastreux sur la sant Leurs t moignages poignants sont relay s plus grande chelle par les m decins interview s M decins qui tentent aujourd hui des chirurgies r paratrices La cam ra capte les visages saisit les motions les paroles et les non dits Inna 27 ans se souvient de vacances dans la famille au Mali o l insu de ses parents elle fut excis e ainsi que ses s urs pour Awa c est Le chef de caste qui a d cid de l excision de ses filles sans opposition possible pour Kadidja non excis e cette tradition tant peu r pandue dans le Nord du pays c est en voyant mourir une
243. lme surtout les souterrains et il recr e une for t artificielle et morbide aux Tuileries Il va jusqu mettre en sc ne la mort de son double dans une variation mythologique autour de Salom L expression fleurs dans le miroir lune dans l eau d signe le caract re insaisissable des choses c est cela m me que Tsai Ming liang cherche rendre palpable dans ses images M D 97 H tel Royal SAS Architectures 3 films sur un m me DVD La Mosqu e royale d Ispahan 2007 26 couleur documentaire conception Richard Copans Stan Neumann r alisation Richard Copans production Les Films d lci mus e du Louvre Arte France participation CNC A travers l analyse du site de la mosqu e royale d Ispahan Richard Copans nous invite une lecture didactique de la contribution architecturale des Safavides la civilisation de l Iran islamique dans la premi re moiti du XVIIe si cle Les maquettes d voilent l organisation interne complexe du b timent les croquis les d tails constructifs et les gros plans les l ments d coratifs de l ensemble Au c ur de la nouvelle capitale de la Perse safavide Shah Abbas 1er r am nage une place royale de 500 m tres sur 160 le Meydan L orientation des quatre monuments royaux bordant cette composition classique nous claire sur la mise en sc ne du pouvoir intimement li la religion L un des quatre b timents est la grande mosqu
244. m me la nuit d Eric Darmon et Catherine Vilpoux 1997 162 d CnT CNC 2004 20 p Rom o et Juliette de Hans Peter Cloos 1997 130 d CnT CNC 2005 24 p Elvire Jouvet 40 de Beno t Jacquot 1986 42 d CnT CNC 2006 64 p Voyages en pays lointains Jo l Jouanneau met en sc ne Jean Luc Lagarce d Isabelle Marina 2002 52 Journal de Jean Luc Lagarce 1992 51 d CnT CNC 2007 44 p Ch reau Kolt s Une Autre Solitude de St phane Metge 1996 76 d CnT CNC 2009 40 p ba rj x elvire jouvet 40 voyages r pars lintuirrs Jo l jouanrnenu met en gT ne jean luc lagarce E journal r3 centrejnational du th tre www ent asso fr images de la culture mode d emploi Les Archers p 22 Le fonds Images de la culture est un catalogue de films documentaires g r par le CNC Il s adresse aux organismes culturels sociaux ou ducatifs structures tr s vari es comme des lieux de spectacle des tablissements scolaires des biblioth ques publiques des mus es des lieux de formation des coles d art des festivals tous ceux qui m nent une action culturelle en contact direct avec le public Les films sont disponibles en format DVD et en location pour le B ta SP ils sont destin s des diffusions publiques et gratuites sur le territoire fran ais DOM TOM inclus et leur consultation sur place pr t aux particuliers par l interm diaire des
245. ma documentaire c est avec Nissim dit Max Vladimir L on Documentaire Je ne sais pas C est un film documentaire en ce sens qu il est bas sur des entretiens m me s il y a aussi un c t acteur chez mon p re Je savais que l histoire personnelle et intime de mon p re ne correspondait pas compl tement la position publique de quelqu un qui a t pendant dix sept ans correspondant de L Humanit Moscou Apr s avoir t longtemps r ticent il a accept de parler Le film s est alors mis en branle tr s vite Il r pondait la n cessit de recueillir une parole intime qui tait sur le point de s va nouir Mon p re est mort dix jours apr s la fin du tournage Mais ce film est port par une question plus large comment faire pour qu un film d entretiens porte au del des paroles qui sont dites Ce qui int resse le cin ma c est la mani re dont une posture un regard peuvent dire autre chose que les mots dont on sait bien qu ils sont le meilleur moyen de masquer la v rit Nous avions envie mon fr re Pierre et moi de faire entrer le monde ext rieur dans le film avec la participation de Marina Vlady et de Jacques Rossi l auteur du Manuel du Goulag Cette ouverture hors de la famille faisait se croiser v rit et mensonge politique avec v rit et mensonge familial a compliquait un peu les r seaux C est l qu est vraiment l histoire cariln y a pas d histoire qui se fasse en dehors des
246. manit car le principe humaniste du cin ma est en train d tre chass du cin ma aussi bien par les r alisateurs que par le public Le film se termine heureusement par un conseil qui est de croire toujours en soi et de tout faire soi m me AU vu du discours soutenu du contenu richissime et profond il est bien pens d avoir construit Le film en chapitres Anne Imbert a pris le parti d illustrer les paroles du cin aste par des extraits de ses films mais aussi par des plans fixes extr mement raffin s et po tiques que l on doit son directeur de la photographie Eric Bouttier Comme si Anne Imbert port e par les compositions d Olivier Messiaen et Dimitri Chostakovitch essayait de donner un cho l esth tique cette science du sensible omnipr sente dans les films de Sokurov Sylvie Morata M diath que Louis Aragon Martigues tant fils de militaire il allait comme il dit de trou perdu en trou perdu Il conna t tr s bien le Caucase Il a aussi v cu en Pologne dans les Etats baltes qui taient sovi tiques cette poque Il conna t le grand Nord le grand Nord Ouest et aussi la limite de la Mongolie de la Chine il a une connaissance de la diver sit du monde russe Votre film compte de nombreux moments po tiques autour de la nature comme lorsque vous filmez en ouverture les nuages plus tard les reflets dans l eau ou l corce des arbres Avez vous essay d
247. mano Prodi tait au gouvernement entre es deux phases de la gouvernance de Berlus coni Le Pacs tait dans leur programme Mais une grande partie du centre enfin de la coali ion de centre gauche puis la droite puis le Vatican ont commenc une politique de pro pagande contre ce projet Le fond du probl me videmment c est que le Vatican ne voulait pas d une loi pareille en Italie L Etat italien est cens avoir pris ses distances avec la religion catholique mais pourtant il y a encore des crucifix dans les tribunaux dans les salles de classe des coles publiques Or m me le Por tugal a vot le mariage gay O en es tu de tes projets de fiction A A Ily a deux ans j ai tourn pendant un an sans sc nario un film qui s appelle Paname et qui voque un m nage trois Et l je viens tout juste de d poser un nouveau projet la commission d aide l criture du CNC Propos recueillis par Olivier Nicklaus ao t 2010 www cnc fr idc Le FHAR Front homosexuel d action r volutionnaire 1971 25 et d autres films de Carole Roussopoulos Voir aussi Images de la culture No 20 dossier Femmes en mouvements Dieu merci je suis lesbienne de Laurie Colbert et Dominique Cardona 1992 55 Le Jeu de l oie du Professeur Poilibus de Franssou Prenant 2007 150 Cf Images de la culture No 24 p 9 11 images de la culture retour sur image filles m res en gr ve illimit e 23 a
248. me tous les aspects g ographiques du film qu ils soient concrets imaginaires musicaux ou linguistiques C est travers la g o graphie la mani re de d crire et de relier des espaces que se dessine le portrait de Rodolphe Burger portrait qui si le territoire tait un genre pictural comme le paysage serait l es quisse d un territoire Ce qui implique que celui dont on fait le portrait n occupe pas toute la sur face du cadre Le territoire est peupl d autres personnages li s chacun un espace sp ci fique et qui font eux aussi l objet de portraits Roger Humbert agriculteur dans la vall e Marie Dirou habitante de l le de Batz et Freddy Koella guitariste alsacien parti tenter sa chance aux Etats Unis Les voix des deux premiers ont t sampl es par Rodolphe Burger et Olivier Cadiot respectivement sur les albums On n est pas Indiens c est dommage et H tel Robinson le film leur donne un visage une stature Avec leur exp rience leur force morale leur sagesse de peu de mots cat gorique et joyeuse la fois ils font figures d anciens d indig nes de farouches 20 g nies des lieux Freddy Koella le troisi me n appara t pas en personne c est Rodolphe Burger au volant d une voiture au pare brise embu par l hiver qui nous raconte son his toire en une longue s quence d pliant sa val l e enneig e aux vastes dimensions du r ve am ricain Terre d origine du blues du folk
249. mer des lectures r p titions semble justifi comme une option qu eut pu choisir Monteiro lui m me Au risque d entendre Walser plus que Monteiro dont la r f rence menace toujours de se dissoudre M C 69 H D Parce que je me sens plus peintre que cin aste Par exemple c est la premi re fois que je travaille avec des acteurs mais j aime bien l id e de faire des films sans acteurs Ce qui m a int ress de prime abord dans le cin ma c est toute la partie du film qui est l arri re plan J ai d couvert le m tier de chef d cora teur en travaillant sur des tournages C est un m tier passionnant avec lequel j ai imm dia tement partag des questions d ordre plas tique sur la couleur les lumi res Apr s qu il y ait une action devant le d cor cela m int resse dans la mesure o on peut l aborder dif f remment L id e de base de mon travail est de mettre au premier plan des l ments qui d habitude sont situ s l arri re plan Et de se poser la question abord e chez Antonioni par exemple du pouvoir du d cor du paysage sur le r cit et sur les personnages Comment avez vous choisi les acteurs H D Nous avons organis un casting avec la production mais j avais d j une id e de la plu part des r les Ce qui comptait pour moi c tait qu ils soient assez diff rents les uns des autres J avais beaucoup d sir rencontrer Hugues Quester que j avais trouv g nial dans Le Bas
250. min Anne Imbert confronte ce discours th orique et n anmoins po tique avec des images de reflets dans l eau des lumi res dor es dans les ruelles des plans picturaux du ciel et de la mer et les extraits des films du cin aste russe Une sp cificit du cin ma selon Alexandre Sokurov est de pouvoir rendre les atmosph res Plus qu l crivain il compare ainsi le cin aste au peintre et au musicien La m lodie met tout en place L o l optique est l ennemie car elle tente d tre le coauteur du film Le son est son me toujours en train d chapper au cr ateur Le r alisateur aborde galement ses th matiques de pr dilection Il filme la parent comme un fardeau que ce soit travers le sacrifice du fils dans M re et Fils 1996 ou la relation complexe de P re et Fils 2003 IL explore galement Le rapport un temps qui ne reviendra jamais en particulier travers son El gie paysanne en deux parties 1978 et 1988 Dans ses narrations historiques enfin il filme les dictateurs comme des hommes dans Moloch 1999 Hitler est racont travers des d tails quotidiens concrets Cette dimension humaniste habite en profondeur son travail qui derri re son esth tisme est une uvre de compassion M D www cnc fr idc D Anne Imbert Erik Satie fils des toiles 1999 51 Question d oreille Vladimir Jank l vitch un philosophe et la musique 2001 5
251. ms documentaires ayant b n fici de pr s de 6ME mode d emploi L Acs attribue des aides la production uni quement Un contrat de diffusion est exig lors du d p t du dossier Le montant de ces aides n est pas plafonn Le soutien accord par le CNC au titre de ce fonds est possible apr s avoir pr alablement obtenu une aide s lective l une des diff rentes commissions du CNC Court m trage COSIP Avance sur recettes Fonds Sud L aide compl mentaire vers e a vocation couvrir une des tapes de la cr ation jusqu son exploitation les soutiens deman d s peuvent ainsi correspondre la pr para tion criture d veloppement la production ou encore la diffusion distribution dition DVD Ces financements peuvent atteindre un plafond de 50 000 dans la limite du montant de l aide ou des aides s lective s initiale s accord e s Pour les projets susceptibles d tre retenus par les deux tablissements un cumul des aides attribu es dans le cadre de la com mission est possible d s lors que la demande est faite simultan ment par la m me personne morale aupr s des deux tablissements Les films documentaires soutenus par l Acs et le CNC au sein de La commission Images de la diversit sont en diffusion au catalogue Images de la culture Les bilans annuels de la commission sont dis ponibles sur www cnc fr ou en publications gratuites au CNC contacts marc nigi
252. musical dans Les Tontons flingueurs Magne arrive insuffler dans le mondeillustratif de la musique de film une sorte de folie malicieuse m lant toutes les influences du jazz la musique concr te En 1969 il monte un studio d enregistrement dans sa propri t d H rouville o un grand nombre d artistes pop de l poque des Stones aux Pink Floyd admir s par Magne viennent travailler contestant la mauvaise r putation du son fran ais Malgr ce parcours tonnant Magne reste une personnalit assez tortur e et ses d boires financiers finiront par prendre le dessus P E images de la culture IL tait une fois Sailor amp Lula Il tait une fois Les Tontons flingueurs 2010 52 couleur documentaire conception Serge July Marie Genin Gilles Mimouni r alisation Gilles Mimouni production Folamour TCM participation CNC France T l visions RTS Gilles Mimouni retrace l histoire d un ovni dans l histoire du cin ma fran ais Les Tontons flingueurs 1963 Les nombreux t moignages extraits du film et images d archives qu il convoque d voilent les audaces formelles et langagi res de cette premi re collaboration entre le cin aste Georges Lautner et le sc nariste Michel Audiard tout en la r inscrivant dans le contexte si particulier du d but des ann es 1960 Mimouni revient sur certaines s quences cultes et notamment sur celle de la cuisine o
253. n ception de l enfance ainsi mise en jeu inachev le petit tre est jug incapable de distance quand ce n est pas de point de vue sur le monde et les choses Et si l on poursuit dans le st r otype il faut rajouter que Victoire Ponette est tellement mouvante qu elle ne saurait l tre que naturellement sans recours l ar tifice du jeu aurait elle r ellement souffert sur le plateau Ces deux a priori sont erron s Le premier parce qu il participe d une concep tion d bilitante de l enfance le second parce qu il renvoie une id ologie naturaliste de l art d autant plus pernicieuse qu elle ne se sait pas telle Or pr cis ment le cin ma de Jacques Doillon se construit aussi en opposition ces deux pr jug s Et c est tout le m rite du docu mentaire de Jeanne Cr peau Jouer Ponette d en apporter la preuve Avant de parler de ce remarquable document r alis douze ans apr s le tournage du film il faut donner quelques l ments sur l uvre elle m me Ponette n est pas le premier film o Doillon met en sc ne des enfants pour ne prendre qu un exemple on citera Un Sac de billes port par deux com diens enfants en 1975 En 1996 Doillon raconte l histoire d une fillette de qua tre ans dont la m re vient de mourir dans un accident o elle m me a t bless e Le film d crit le combat de cette enfant qui ne se r sout pas ne plus revoir sa m re Cette lutte ne se terminera
254. n m prisant le danger C est celle qui filme qui vous apporte tout ceci s indigne l un des res ponsables du village L action de la r alisatrice est ainsi vigoureusement soulign e Elle m me rentre volontiers dans le jeu en abordant de front le sujet Au milieu du film elle questionne un couple dont un fils va tre circoncis sur les pr cautions envisag es durant la c r monie La femme s empare de la parole avec v h mence pour d noncer les effets du Sida s affirmant concern e dans ses rapports sexuels avec son mari Poussant son enqu te la r alisatrice interpelle aussi un vendeur de pr servatifs qui d marche son produit en lan ant Ce sont les chaussettes de la nuit hein Son commerce provoque la col re d un homme r tif l id e d uti liser un pr servatif porter la peau de quelqu un pour baiser dit il Ces r actions chaud attestent de la vitalit des changes et aussi de la vitalit du village lui m me On y d couvre des jeunes dynamiques et braves pour affronter le rituel douloureux Les rires et la fantaisie fusent Les anciens d cident les jeunes s activent On approche le Oualo l autorit morale et sacr e du village qui tablit le calendrier de la c r monie Mais si les villageois se montrent respectueux des traditions ils sont aussi capables d int grer les changements propos s durant le film C est vrai que c est difficile de faire changer les choses mai
255. n ral on commence plut t par faire un documentaire puis on en tire une fiction Pourquoi as tu commenc par la fiction A A Au d part je n aimais pas trop les docu mentaires Je ne m tais pas tellement int ress cette forme qu on voit peu en Italie en tout cas pas autant qu en France surtout ily a dix ans Et puis m me au niveau international le statut du documentaire a chang ces dix derni res ann es avec les films de Michael Moore ou Le Cauchemar de Darwin par exem ple Comme Ma saison Super 8 a fait beau coup de festivals j ai particip pas mal de d bats apr s le film et on me posait toujours norm ment de questions sur Guy Hocquen ghem Je me suis rendu compte qu il y avait une telle curiosit sur lui en particulier et sur le FHAR en g n ral qu il y avait mati re r a liser un documentaire Encore une fois il y avait peu de choses disponibles sur ce sujet et elles taient tr s parpill es Beaucoup de militants de l poque taient morts du sida C tait tr s difficile de bien comprendre cette histoire Mais plus je prenais conscience de la difficult plus il me semblait n cessaire de le faire Une sorte de devoir de m moire que j avais un peu commenc avec la fiction et que je pouvais terminer avec le documentaire autour du monde m Comment s est pass le tournage A A Une fois que j ai identifi cette n cessit c est all tr s vite Le film s
256. n essaie de gruger autant qu il peut son prochain sur la qualit la quantit le salaire promis ou les sommes vers es Hors de l argent pour eux rien ne semble exister A cette nudit de l me r pond la nudit du pay sage d sertique au d but d lib r ment d p ouill de tout l ment de couleur locale par la suite Car si loin qu il soit de la mine l homo eco nomicus ne change jamais d univers Jet tout entier dans une comp tition darwinienne avec tous les autres agents conomiques il trans porte avec lui son d sert et l tend de proche en proche tout ce qu il touche Le film de Wang Bing t moigne de ce d sert g n ralis mais une certaine distance car si ces hommes sont bien ses compatriotes et ses contemporains ils ne sont pas exactement ses fr res Sa ciga rette c est avec d autres qu il ira la fumer A B L Usage du monde L Argent du charbon 2008 53 couleur documentaire r alisation Wang Bing production Les Films d lci Arte France mus e du Quai Branly WIL Productions Chine participation CNC Procirep Angoa Personnage principal de ce film le charbon dont on suit le parcours de son extraction en Mongolie jusqu au port de Tianjin en Chine du Nord Les poids lourds cument sans discontinuer les routes pour couler une cargaison de qualit m diocre puis retournent la source Routiers revendeurs et autres entremetteurs s agitent sans jamais redonne
257. n peu plus avan c s pas seulement au niveau de la production mais aussi au niveau des salles par exemple Aux Philippines ils utilisent un format qu on ne conna t pas ici pour livrer un film en vid o HD aux exploitants En Inde c est plus compli qu cela d pend de la richesse des r gions A Calcutta j ai un peu peur quand on va chez le loueur de mat riel mais Bombay le mat riel est impeccable car on y tourne sans arr t Dans tous vos films la place de l conomie est importante notamment les changements li s la salle de cin ma Dans votre documentaire sur l Inde vous filmez les devantures de cin ma vous montrez les affiches et vous voquez les transformations des grandes salles qui deviennent des multiplexes en se scindant en petites salles H N En Inde le cin ma est une machine tr s b n ficiaire Les multiplexes ont apport l id e formidable qu avec plus de salles on pouvait proposer des choix diff rents et passer un film ind pendant dans la plus petite salle Ce n est pas encore le cas aux Philippines Dans la cinqui me salle aux Philippines passe un film de t l vision am ricain Les films de Bril lante Mendoza ou de Raya Martin ne sont pas vus et ne sortent pas forc ment en salle Ils ont une sorte de caf cin ma o ils font des projections en vid o Mendoza croit qu ils vont arriver imposer l id e de cette cinqui me salle ind pendante mais cela d pend du
258. n pivot d cisif dans sa recherche Alors seule l cran sans Jean Louis Comolli ou Annette Wieviorka avec qui dialoguer Sylvie Lindeperg regarde les photos d Olga se souvient de la lecture de son journal intime et semble dialoguer avec elle comme le faisait Michelet pour que les morts retournent moins tristes dans leur tombeau Face aux fant mes en mettant une historienne en situation d actionner les outils de son m tier pour les re mettre au travail en m nageant au passage de nouvelles directions de regards telle cette s quence blouissante d inattendu et d acuit lorsque Sylvie Lindeperg lit les bou leversantes Lettres de Westerbork d Etty Hil lesum objet d une br ve mention dans le livre est sans aucun doute un film sign quatre mains Il ne saurait toutefois chapper au spec tateur que si Sylvie Lindeperg rend hommage au travail l uvre de celles Etty Hille sum Olga Wormser Migot Annette Wierviorka que d aucuns n attendaient pas dans cette histoire du film de Resnais Jean Louis Comolli aura lui mont le portrait de Sylvie Lindeperg au c ur de ce film elle seule revient de don ner entendre ce qui du dehors du vivant peut se mat rialiser dans une voix qui prend le risque d aller la rencontre des fant mes Fr d rique Berthet 1 Exemples suspension du commentaire retrait des sc nes trop riantes ajout d une greffe d archives trouv es Varsovie et
259. nce m re patrie c est une m re qui a oubli ses enfants Depuis la fin de la guerre ces pensions ont toujours taient source de conflit en 1945 d j les soldats d mobilis s cantonn s Thiaroye pr s de Dakar se mutinent ce sujet L arm e francaise ouvre le feu 35 morts En 1984 certains avaient d nonc d j la discrimination devant la justice fran aise Ila fallu attendre 2001 pour que la justice donne raison 30 d entre eux Septembre 2007 la Paierie de France Dakar la r action des int ress s est plut t mitig e les montants restent d risoires relatifs la chert de la vie 265 semestre au lieu de 103 Au bureau des militaires de carri re le m contentement demeure car l augmentation ne leur a pas t appliqu e a co terait sans doute trop cher dit Dam M Bow qui n a quitt l arm e fran aise qu en 1964 R L 93 Mouton noir Autres films soutenus par la commission Images de la diversit Histoires vives 2007 52 couleur documentaire r alisation Fitouri Belhiba Jean Marie Fawer production FilFil Films Alsatic TV Images Plus Epinal participation CNC Acs Pendant la Deuxi me Guerre mondiale la contribution des soldats issus de l ex empire colonial la lib ration de la France n a laiss que peu de traces dans les livres d Histoire Avec A nos morts spectacle m lant hip hop rap et images d arch
260. nce3 ou des romans comme celui de Fatou Diome Le Ven tre de l Atlantique j ai en t te cette litt ra ture l lorsque j aborde les gens dans leur vil lage Parmi eux il y en a un qui est parti en Allemagne mais au bout d un mois il a com pris que ce n tait pas pour lui et il est rentr Il a refus de se s parer des gens et des pay sages qu il aimait et aussi de devenir un sala ri Pour ces paysans qui sont aussi contre bandiers la vie est rude mais assez libre Ily a chez eux un c t libertaire avec un certain refus de l Etat J en ai rencontr beaucoup qui ne se sont pas adapt s Les historiens ont montr que 50 des immigr s ne sont pas rest s en France et sont assez vite rentr s au pays Contrairement ce qu on imagine l adap tation l int gration est difficile m me pour les Portugais m me en p riode de plein emploi Voyez vous ces retours comme un chec ou comme un choix J V Ceux qui sont rest s au pays voient plut t l migration comme un pi ge o ils ne sont pas tomb s Car ceux qui se sont engag s dans l id e de gagner de l argent pour revenir au pays et y faire construire une maison n en ont jamais fini Au Portugal quand ils sont partis il n y avait pas d argent On vivait pauvrement du produit de sa terre et l on n achetait quasi ment rien Lorsqu ils d couvrent le salariat l argent devient tr s important notamment pour les femmes qui y voient une
261. ncore vivant Nicky de Saint Phalle aussi Les choses ont tourn autre ment car le montage du projet a pris norm ment de temps Lorsqu est venu le moment de tourner tous ces gens taient morts C est une situation qui se produit h las assez souvent dans le cin ma documentaire et se r sout g n ralement par un abandon Mais apr s avoir baign cinq ou six ans dans cette histoire j en tais habit et le producteur Christophe Gou jon Atopic aussi Nous avions obtenu assez vite le soutien du minist re de la Culture D l gation aux arts plastiques mais aucune t l vision d importance en France n tait entr e dans la production C est gr ce un coproduc teur suisse Louise Production que le film s est fait L arriv e de ce coproducteur suisse a t elle infl chi le projet H N Cela a beaucoup chang la mani re de travailler en donnant la fois des moyens et des contraintes J ai travaill avec le chef op rateur Jean Jacques Bouhon qui a fait une tr s belle lumi re et une tr s bonne quipe tech nique Mais le cadre tait celui d une produc tion classique avec seulement deux semaines de tournage deux cam ras o il faut pr voir pas pas le tournage de chaque plan Evidem ment ce n est pas la m thode id ale lorsqu on veut faire surgir de l inattendu Heureusement Atopic a permis que je conserve la deuxi me cam ra pendant six mois pour faire mon rythme des tourna
262. ne Seyrig qui tait engag e dans le Mouvement de Lib ration des Femmes Le GREC Groupe de recherches et d essais cin matographiques dirig par Pierre Braunberger qui tait alors tr s actif m a r pondu en proposant de tourner un film en 16 mm l poque de la vid o n avait pas encore commenc Vous n aviez re u aucune formation de cin aste Comment vous tes vous empar e de la technique C J J ai t aid e par une quipe profession nelle un cameraman un preneur de son et un machiniste Quant au sc nario si on peut vrai ment parler de sc nario il est sorti naturelle ment de l activit militante f ministe qui tait alors foisonnante L id e de d part tait de recueillir les t moignages de ces jeunes filles du Plessis Robinson et de filmer les manifes autour du monde tations qui se d roulaient en m me temps pour le droit l avortement et la contraception C est en luttant pour ces jeunes filles mineures que je suis entr e dans le militantisme MLF sur l avortement la contraception et le viol mais en restant toujours l cart des que relles de parti Je cherchais surtout obtenir des r sultats Pour vous le cin ma tait donc un moyen parmi d autres pour faire bouger les choses C J Son c t artistique je l ai d couvert par la suite surtout au montage Comme j ai d em bl e presque d instinct refus toute voix off cela a amen un long travail de montage En
263. ne Saint Denis en esp rant une vie meilleure et une ducation pour leurs enfants Ils vivent dans des bidonvilles qu ils peuplent 90 dans des conditions difficiles ni eau ni d lectricit Dans Petite Espagne ils voquent ces moments avec motion et sans aigreur Ouvriers syndicalistes communistes ou anarchistes ils sont arriv s avec leur culture ont soutenu l Espagne r publicaine et ont particip la R sistance sous l occupation allemande Ils transmettent ici leur m moire de la guerre d Espagne ainsi que de la culture ouvri re et syndicale en France Aujourd hui certains sont retourn s dans leur village natal d autres ont pr f r rester en France et se retrouvent au centre des retrait s espagnols de Saint Denis J ai trouv ce documentaire int ressant car il renvoie une probl matique plus g n rale de l immigration exil mis re que l on quitte et que l on trouve encore l arriv e accueil de la France solidarit au sein des communaut s trang res Il nous apporte galement un clairage sur la m moire ouvri re de la Plaine Saint Denis Anne Lagune Biblioth que de la Cit de l Architecture et du Patrimoine Paris 79 avait t laiss l initiative priv e Un secteur o les besoins sont immenses du fait de la mutation de la France rurale vers une France majoritairement urbaine du baby boom de l afflux de la main d uvre immigr e d Alg rie et d E
264. ne s explique pas avec des mots Ce qui compte c est le r sultat final l exp rience T G 63 image mouvement 64 une fable Apr s Dancing Killing 2006 exp rience performative documentaire d un marathon de danse l artiste et r alisateur Fran ois Nougui s poursuit sa r flexion sur le faux et le simulacre en nous entra nant avec Jean Pascal pour la France dans les boucles d une exp rience cin ma Analyse de Fr d ric Nau Le moyen m trage de Fran ois Nougui s intitul Jean Pascal pour la France met en uvre une exp rience originale et ing nieuse Les pre mi res images du film montrent le parking de la gare TGV de Vend me puis un bandeau de texte explique au spectateur que Jean Pascal travaillant dans le quartier d affaires de La D fense a choisi de s installer pr s de Vend me et effectue ainsi quotidiennement le trajet entre son lieu de vie et son lieu de travail La sc ne suivante pr cise la situation duditJean Pascal Sans le conna tre cinq personnes changent des r flexions sur sa d marche pourquoi a t il entrepris de fonder une communaut d ha bitation et de vivre dans un espace singulier alors qu il m ne une vie professionnelle par faitement int gr e aux exigences de la soci t lib rale actuelle Dans le m me temps ces personnes d ge et de sexe vari s voquent leurs propres liens avec une communaut Enfin en envisageant les questions qu elles adressero
265. ne voiture il chante Valentine ses chers voisins venus lui rendre visite Andr a boulevers e emm ne son chat chez le v t rinaire pour le faire piquer Un p re et son fils gravement handicap se prom nent chaque jour dans le square Colette discute de la Star Academy avec des rappeurs qui tournent un clip en bas de l immeuble Succession de tranches de vie tant t dr les tant t poignantes 89 avenue de Flandre est un film sur la vieillesse et la grande ville Une ville un peu inhumaine l image du gigantisme des tours de ce coin du 19 me arrondissement de Paris o sans cesse le tissu social menace de se d chirer Mais une ville o parvient quand m me subsister un esprit de quartier qui en fait un espace encore habitable D T 81 Vivre en banlieue La Parole d un ducateur de rue Banlieue gay 2006 55 couleur documentaire r alisation Mario Morelli production Morgane production Pink TV participation CNC Fasild Procirep Angoa Agicoa Il ne fait pas bon tre gay ou lesbienne dans le 9 1 9 2 9 3 7 8 etc Pourtant c est en banlieue parisienne que les jeunes Mika l Emir Brahim et Julia vivent et comptent bien rester Avec leur lot d insultes et de m pris Avec l espoir d y voir voluer les comportements et d y pouvoir vivre un jour leurs amours au grand jour Un reportage succinct sous la forme d un constat amer A Grigny en bas des immeu
266. nes o le sentiment anti allemand enracin depuis 1870 tait si virulent Dans la m moire de son fils a n Micha l ces ann es noires que furent celles de son enfance et de son adolescence sont entach es irr m diablement par l opprobre l humiliation la culpabilit Et domin es par le silence lem p chement de la parole L allemand tait pour moi la langue de la honte explique Micha l Gaumnitz je refusais de la parler pourtant je la comprenais tr s bien Mais j ai t insult dans les deux langues Silence donc li au d chirement entre sa langue maternelle familiale et sa langue sociale celle de l cole et de la rue Li l hostilit ordinaire de cetenvironnement social envers les Boches mais aussi l enfer quotidien impos sa famille par le p re neurasth nique alcoolique et violent en contradiction avec l image que Walter a laiss e parmi ses voisins et relations Sedan celle d un homme un peu curieux mais affable et sympathique Au del de la langue de l expression verbale la privation de parole s tendait encore pour l a n toute forme d expression son p re en particulier lui interdisait de dessiner Peintre talentueux dont le d veloppement avait t d j contrari par son p re Walter Gaumnitz devait ces dispositions artistiques sa survie dans les camps C est ce que r v le entre autres L Exil Sedan Avec
267. nette de Jeanne Cr peau Nuit et Brouillard le passage l art par Fr d rique Berthet Face aux fant mes de Sylvie Lindeperg et Jean Louis Comolli Le cin ma en tant que reflet d un pays et de son histoire entretien avec Hubert Niogret par Martin Drouot Les Cin mas indiens du Nord au Sud Fellini le joueur par Pierre Eug ne Ciao Federico de Gideon Bachmann Ebauche d un projet par Antoine Thirion et Eugenio Renzi Notes pour un film sur l Inde de Pier Paolo Pasolini D autres films image mouvement Une fable par Fr d ric Nau Jean Pascal pour la France de Fran ois Nougui s Il tait deux fois par Sylvain Maestraggi D apr s Blanche Neige Traces d un film de Jo o Cesar Monteiro de Hugues Decointet Le souffle cr ateur de la Waldau entretien avec Herv Nisic par Eva S gal La Beaut crue le cahier Les films de la commission Images de la diversit J ai grandi dans cette cit entretien avec Zouhair Chebbale par Eva S gal Bourtzwiller 420 D truire disent ils Sortir de cette logique d affrontement entre Paris et ses banlieues entretien avec Beno t Pouvreau par Eva S gal Petite Espagne de Sophie Sensier 9 3 m moire d un territoire de Yamina Benguigui Clichy pour l exemple d Alice Diop Jeux de soci t par Damien Travade XV gar ons dans le vent de Marie Ange Poyet La Surface de r paration de Maurice Ferlet Joue la comme la vie de Hubert Brunou Not Only Men de
268. ngagement dans la question juive qui va le conduire se passionner pour Isra l avant de r aliser ce qui sera son chef d uvre Shoah En cin aste qui a choisi de faire uvre de t moignage il s explique sur son esth tique ins parable de sa morale S il ins re archives et extraits de Pourquoi Isra l 1972 et de Shoah 1985 ce portrait se compose surtout de s quences tourn es en 2008 une poque o Lanzmann met en ordre ses souvenirs En crivant tout me revient dit il On Le suit Clermont Ferrand au lyc e Blaise Pascal dont une salle portera son nom l occasion pour lui d voquer son ann e d hypokh gne en 1943 44 lorsqu il r ceptionnait des armes pour la R sistance avant de monter au Maquis A Berlin o il est nouveau combl d honneurs il voque Rosa Luxembourg les juifs allemands et ses premi res r flexions sur l antis mitisme Insatisfait de Sartre il a voulu se confronter l identit nouvelle qui se construisait en Isra l Devant un public de lyc ens il revient sur l ambition majeure de Shoah dire la catastrophe juive non au pass mais au pr sent Lorsqu on l interroge in fine sur la mort qui l attend ce juif la c qui n a pas appris l h breu r pond en r citant Le Bateau ivre de Rimbaud E S 91 indig nes et apr s Notes propos des films Jamel Rachid Roschdy Samy petits fils de tirailleurs de Morad A t Habbouche et
269. nine remonte 2003 ann e de l Alg rie en France On est en mai Paris il fait beau L quipe de l Espace Jemmapes cl ture sa saison aux couleurs alg riennes par un pique nique sur les bords du canal o se m lent joyeusement artistes spectateurs et habitants du quartier Du brouhaha ambiant et des conversations s l ve soudain un rire clair sonore et commu nicatif celui de Habiba Un rire qui me guide jusqu sa table pour une discussion qui durera plus d une heure Au fil de celle ci s esquisse alors devant moi l image d une jeune femme la fois forte volontaire et r solue avec l Alg rie chevill e au corps Mais pas n importe quelle Alg rie Celle des d mocrates celle des militants et militantes pour une vie meilleure contre la r pression la misogynie et l obscurantisme pour la reconnaissance des cultures de ce pays et la culture dans ce pays Au terme de notre change elle m invite aux premi res Rencontres cin matographiques de Bejaia auxquelles j assisterai quelques jours plus tard1 et m offre son ouvrage Outre Mort publi aux ditions El Ghazali Alger Les Ren contres et la publication de son livre ses deux projets de l ann e 2003 son ann e de l Alg rie elle De la lecture de son recueil de po sie aux articles d elle ou sur elle des Rencontres de Beja a aux discussions avec des amis com muns son portrait s affine son histoire fami liale se d roule son parcours p
270. nitiation soit montr e au public tranger peur qu on les traite de barbares mais quand ils ont su quelles taient mes inten tions ils ont jug qu il tait mieux de jouer le jeu et de permettre d autres de comprendre leur culture D s que le film a t fini ils l ont vu et ont donn leur b n diction pour qu il circule Comment le rituel de circoncision est il pratiqu au Togo Itchombi Itchombi 2009 52 couleur documentaire r alisation Gentille M Assih production Baga Images Ard che Images production TV Rennes 35 Rennes Cit M dia participation CNC R action en cha nes Procirep minist re des Affaires trang res Dans un village du pays Solla au Togo se pr pare la c r monie de l Itchombi rituel de circoncision qui marque pour les gar ons le passage l ge d homme La r alisatrice togolaise Gentille M Assih suit pas pas cette grande f te annuelle alternant sc nes prises dans les mouvements de foule et interviews de diff rents protagonistes son film documente cette tradition ancestrale tout en questionnant son adaptation au monde aujourd hui Itchombi ne cherche pas tout prix donner sens au rituel Dans la tradition du cin ma direct la cam ra colle fi vreusement la densit des v nements sans en donner toutes les cl s Quelle est cette poudre noire que les hommes du village boivent avant le d but de la c r monie Que signifi
271. nn il n y a que la vie Clichy pour l exemple D apr s Blanche Neige Traces d un film de Joao Cesar Monteiro Docker noir Le Sembene Ousmane Dr le de Mai Le Chronique des ann es de boue El Bi r Le Puits Emigr s Les Enfants du gouvernement Les Face aux fant mes Fleurs dans le miroir lune dans l eau Histoires vives Il tait une fois La Dolce Vita Il tait une fois Les Encha n s Il tait une fois Les Tontons flingueurs Il tait une fois Sailor amp Lula Invitation quitter la France Itchombi Jamel Rachid Roschdy Samy petits fils de tirailleurs Jean Herman qui deviendra Vautrin 100 19 81 78 82 12 21 97 23 98 37 82 73 95 76 58 55 91 79 69 61 87 94 87 41 52 97 94 59 63 63 63 88 30 93 62 Jean Pascal pour la France Joue la comme la vie Jouer Ponette Legiteam obstruxion au c ur des battles hip hop Lettre ma s ur Ma vie l h tel M re La Michel Magne le fantaisiste pop Mouton noir Nettoyeurs Les Not Only Men Notes pour un film sur l Inde Ouragan Kalatozov L Petite Espagne Portrait de mon p re Jacques Baratier Cin ma de notre temps Quelques jours avec Sirk Rembrandt La v
272. nous voil en piste pour une seconde s quence musicale Ily a un travail au bord de l abstraction sur les raccords Par exemple quand la ma tresse des lieux coupe un chou rouge et qu on passe au pull pourpre d un l ve On a l impression que la logique visuelle guide au moins autant les raccords que la logique narrative M V On a norm ment travaill cette id e Avec Catherine on tait maniaque sur toutes les jonctions car cela se joue sur presque rien IL fallait que les associations soient efficaces jouissives et sinc res C est une logique po tique du cin ma et non pas une association d images symboliques Le r alisme doit tre secondaire sinon on ne surprend plus et la tension se rompt Le montage a t il t long M V Il s est tal sur un an Il fallait que j prouve la mati re J ai appris sur ce film que ce qui a t observ au tournage l esprit de l il qui tourne ne peut tre transform au montage J ai essay de nombreuses choses il fallait parfois que j aille au bout de mes torts croyant que je pouvais changer ma mati re Catherine me disait que j essayais de rendre mon film plus intelligent qu il ne l tait alors qu il l tait d j bien suffisamment Elle me disait de r v ler l esprit dans lequel j avais tourn R v ler l nergie du tournage c est ce qui pouvait m arriver de mieux C est ainsi que quelque chose de sinc re et d authentique jaillit Vot
273. ns pour d noncer la situation des jeunes m res c libataires Claude Jourde d couvre la fois Le militantisme au sein du MLF et le cin ma dont elle s approprie peu peu le langage Depuis Les Enfants du gouvernement termin en 1974 elle poursuit de film en film son combat pour les droits des femmes Entretien par Eva S gal Qu est ce qui vous a amen e faire votre premier film Les Enfants du gouvernement Claude Jourde Beaucoup de hasards En 1968 pour des raisons familiales je suis rest e c t du mouvement Quand en 1969 je suis arriv e Paris pour faire mes tudes de linguistique la fac de Vincennes je n tais pas li e aux mou vements f ministes ni aux mouvements poli tiques Pour financer mes tudes j ai trouv un poste de surveillante d internat et c est comme a que je me suis retrouv e au coll ge tech nique du Plessis Robinson J avais alors 23 ans J ignorais que ce coll ge accueillait des jeunes filles enceintes g es de 13 16 ans A l poque l avortement tait interdit etces gamines taient contraintes de mener leur grossesse dans des conditions mat rielles et morales pouvanta bles La plupart avaient t victimes de viols J ai alert les journaux et frapp toutes les portes pour d noncer cette situation C est comme a que vous avez rencontr des cin astes C J En fait je suis all e au Secours Rouge et c est de l que j ai t orient e vers Delphi
274. ns cette conversation tra hissent la difficult qu il y a justement former une communaut ce qui est commun ne va pas de soi Ce constat est renforc par la suite de la sc ne Chacune des figures impliqu es dans le sc nario y expose les conditions dans lesquelles elle s est trouv e li e une communaut Ily a Jean Pascal d abord dont la premi re appa rition est adress e au public Le statut de Jacques Bonnaff acteur connu sans tre une star rend la r action du spectateur impr visi ble les uns le reconna tront les autres non De m me ses propos entretiennent ils le flou autour du projet de son personnage dont il assigne l origine un mal tre dans son mode de vie ant rieur en fondant ce quartier o vivre ensemble plut t qu c t les uns des autres il n aurait d abord cherch que la commodit La diversit des exp riences relat es ensuite par Les autres personnages va galement dans le sens d une pratique fortement subjective de toute communaut il n y a pas de th orie g n rale possible du collectif D une tentative men e spontan ment dans les ann es 1970 aux formes virtuelles de communaut s comme le c l bre Facebook les exemples pass s en revue refl tent la fois la permanence de cette impulsion humaine et la diversit de ses r alisations Hugues Peyret et Eric Camus deux intervenants expriment en outre la m f iance que les regroupements peuvent susc
275. nt Jean Pascal elles annoncent au spectateur le troisi me et dernier temps du film le plus long lorsque ce dernier rencontre individuellement ses interlocuteurs et change avec eux ses r flexions sur les diff rentes possibilit s offertes par leurs tentatives com munautaires L apparition de Jean Pascal r s erve toutefois une surprise puisqu il n est autre que l acteur Jacques Bonnaff d ail leurs reconnu par au moins l un des cinq inter venants Le film d voile ainsi le principe de son fonctionnement qui consiste mettre en pr sence un personnage l tre fictif Jean Pascall et un petit nombre de personnes appe l es exprimer leurs r actions devant une situation imaginaire une fable Par ce proc d Fran ois Nougui s rencontre une probl matique qui a travers le cin ma des ann es 2000 Le statut du documentaire et au del le statut du r el dans le cin ma Le d veloppement des genres non fictifs l utili sation d acteurs non professionnels la d fini tion juridique et esth tique de nombreux films li s au documentaire la qualit variable de Michael Moore Raymond Depardon et les multiples sc narisations du r el aussi bien en politique avec le storytelling qu la t l vi sion avec les fameux reality shows ont large ment pr occup la critique Si Jean Pascal pour la France se distingue de cette abon dante production c est qu il ne cherche nulle ment dissimul
276. nt de revenir au pays Tous t moignent du cruel retour sur terre que constitua l arriv e en France logements plus que pr caires charges de travail avoisinant les 250 heures mensuelles interdiction absolue de manifester la moindre opinion politique sous peine d expulsion Dans ce contexte si mis rable Mai 68 n est pourtant pas accueilli comme l occasion d une r volte Si certains se m lent la lutte au sein des comit s d action des travailleurs immigr s d autres vivent la gr ve g n rale comme une p riode de trouble de d sordre et de danger Elev s sous la coupe de l anticommunisme forcen et du fascisme l eau b nite de Salazar nombre d entre eux prennent peur et choisissent de rentrer au Portugal Ench ssant interviews au pr sent et images d archives le film explore ce chapitre m connu de l histoire de Mai 68 D T 87 parce qu on d couvre le monde et l ali nation parce qu on va tout sacrifier Votre cin ma semble port par un fort engagement J V Mon engagement est d abord contre ce syst me qui exploite les gens qui exploite leur force de travail et leur vie Beaucoup d entre prises du b timent je pense sp cialement Bouygues se sont enrichies sur le dos de l im migration notamment portugaise Les ouvriers sont trait s en esclaves Le patronat a profit largement de cette main d uvre docile qui a v cu depuis des si cles sous l empri
277. ntinent de l art bien entendu Ce que j ai trouv passionnant c est le travail d ana lyse de Michel Beretti et ce qu il r v lait des relations entre les psychiatres suisses les malades mentaux et l art Plus que les uvres ce qui m int resse dans cette histoire c est la fa on dont un regard particulier port sur elles peut permettre au patient de se r v ler lui m me en tant qu artiste Quel regard les psychiatres du d but du XXe si cle portaient ils sur les productions de leurs malades H N Ily a eu certains ali nistes notamment l h pital Sainte Anne Paris qui ont t sen sibles leur valeur artistique mais l attitude la plus courante tait le rejet de ces griffon nages Comme les dessins d enfants on consi d rait que a occupait les patients et que a pouvait canaliser leur violence puis on les jetait la poubelle A la Waldau les uvres des mala des taient aussi appr ci es pour leur int r t dans le diagnostic Il faut se souvenir que Ror schach l inventeur du fameux test tait psy chiatre la Waldau Mais c est un autre psy chiatre de la Waldau Walter Morgenthaler qui le premier en 1920 a soutenu dans un livre l id e qu Adolf W lfli tait un artiste un malade mental et un artiste Vis vis de l id ologie nazie la collection Morgenthaler n tait elle pas une forme de r sistance H N Le paradoxe c est que Goebbels lui m me demandera
278. nts restaient entre eux Le regroupement familial s op re naturellement sans que l Etat s en m le Ce film 78 n est pas tant une approche du quartier qu on ne localise pas tr s bien que d une commu naut constitu e de gens qui provenaient sou vent des m mes villages En raccrochant cette histoire au Stade de France et l volution actuelle du quartier de La Plaine le film aurait peut tre pu toucher un public plus large Le film de Yamina Benguigui 9 3 m moire d un territoire couvre une p riode et un espace plus large B P Le probl me est qu il se fonde sur l id e tr s discutable qu il y aurait une sp cificit historique de la Seine Saint Denis Il existe depuis le milieu du XIXe si cle une zone d in dustries lourdes au nord de la r gion pari sienne situ e entre des voies d eau et des lignes ferroviaires mais elle ne correspond pas aux limites administratives du d parte ment actuel cr en 1964 essentiellement partir de consid rations politiques Il ne faut pas imaginer la Seine Saint Denis comme les corons du Nord de la France transport s en banlieue parisienne Ce n est pas du tout un territoire homog ne Bagnolet et Montreuil l atelier l emporte nettement sur l industrie lourde Et depuis la fin du XIXe si cle les zones pavillonnaires occupent des espaces impor tants comme Montfermeil A quelle poque commence t on b tir de grandes cit s B
279. o me Andy J ai appliqu le syst me D comme lui l a toujours images de la culture OF Tg a E fi Ds p r k 2 m 4 i 1 a b Fr Le DA F 27 AR nT E 5 i Bt e ME N Mr TT a i ime N r s i ff p d ih f d fait pour ses propres films L id e tait de mon trer comment il arrivait faire des films avec presque rien Au montage Jean Pierre Bloc et moi avons d cid de ne pas suivre de ligne narrative ou chronologique mais d entretenir un certain d sordre qui est aussi une forme de libert Mon p re a toujours t obs d par l ordre tout en semant un d sordre sans limites autour de lui Votre p re est tellement directif que vous devez parfois ruser avec lui D B Il travaillait pour moi le matin et l apr s midi je travaillais pour lui mais Les choses se sont vite m lang es On voit bien dans le film que chacun essaie d obtenir de l autre ce qu il veut quitte mentir un peu Chacun tire dans son sens mais pas forc ment dans la m me direction Cela avec beaucoup d amour de ten dresse et d humour surtout de la part de mon p re Ce portrait est peut tre avant tout l his toire d une profonde affection entre une fille et son p re En 1947 il r alise D sordre un document exceptionnel sur Saint Germain des Pr s qui r unit les personnalit s de l poque Cocteau Vian Gr co Quelle est l histoire de ce film et de ses diff ren
280. objet d tude impos e et la simple histoire et la difficult pour des ados s identifier des personnages mythiques dont la r volte pourrait leur inspirer pour le moins une empathie sinon un exemple suivre D B images de la culture Joue la comme la vie 2006 52 couleur documentaire r alisation Hubert Brunou production Injam productions KTO CFRT T l ssonne participation CNC Acs CR Ile de France A Montfermeil Seine St Denis Cit des Bosquets au pied des barres de b ton tagu es un rectangle vert et pr cis le stade et son terrain de foot C est l que Vanessa Marie Deborah Ga lle Imane S b et les autres filles du quartier viennent taper dans le ballon loin des pr jug s qui voudraient que dans les cit s les filles n ont rien le droit de faire cause des traditions des parents ou des grands fr res Les parents n accompagnent plus d sormais leurs filles l entra nement et les fr res sont plut t fiers de la grande s ur qui fait du foot au club en bas des tours Elles ont de 12 20 ans et elles en veulent Elles aiment quand ca joue quand a tourne et qu on ne pense plus rien qu gagner La plus g e Elodie sera footballeuse professionnelle c est d cid Dans les rues dans leur cit dans les vestiaires sur les pelouses et en tournois la cam ra va suivre au naturel l quipe changeant des balles des rires des
281. oire exp rimental lorsque Clem Clem Lawson signe Voyage en M tropotamie 1982 une satire sur le m tro parisien Ces initiatives parses ne suffisent pas toffer l activit du cin ma au Togo mal gr la tenue des Rencontres du cin ma et dela t l vision de Lom favorisant les changes Le d sir d utiliser le cin ma comme un outil pra tique apte montrer dans un pays o la produc tion reste si difficile perdure dans les ann es 2000 et trouve un nouvel lan avec l apparition du num rique Sanvi Panou bas en France l emploie pour filmer au B nin Beaut grandeur nature 2005 sur l lection des Nanas Benz puis L Amazone candidate 2007 A l int rieur du Togo des petites soci t s de production naissent pour d velopper des sujets de com mande des courts m trages ou des s ries t l s prix modique L une d entre elles Baga Ima ges est anim e par Batita Augustin Tala keana un ancien militaire de la Marine converti au cin ma On lui doit Le premier feuilleton togolais Yon Taba Les Rivales diffus par CFI etles cha nes francophones et un documentaire sur la constitution togolaise ensanglant e tir d un de ses essais Il s est perfectionn par une r sidence d criture pour long m trage organis e par Nomadis Image en 2006 et entend profiter des possibilit s suscit es par des initiatives du Nord pour intensifier la pro duction locale Dans cette optique le partenar
282. oise Claude Rich Amira Casar Laurent Terzieff Jean Claude Dreyfus et les malades de l h pital psychiatrique o il a t tourn On trouve certains des films de votre p re dans la collection du Forum des Images Que faites vous actuellement pour que l ensemble de sa filmographie soit distribu e D B Mes fr res et s urs et moi avons mont une association qui a pour but de rendre les films de mon p re accessibles au public Cer taines copies sont en mauvais tat d autres subissent des probl mes de droits ou ne sont pas exploit es par leur distributeur A la mort d Eric Rohmer je me suis occup e de la res tauration de certains de ses films tout en son geant que ce travail restait faire pour ceux de mon p re Une r trospective est pr vue la Cin math que en f vrier 2011 et une s lec tion de ses films sera diffus e par la cha ne Cin cin ma en accompagnement du portrait que j ai r alis Mais je suis tr s inqui te devant la d t rioration de certaines copies Je pr pare actuellement un film qui prend la restau ration des films de mon p re comme point de d part pour une r flexion sur les conditions de conservation des films travers le monde et la disparition du cin ma au profit des tech nologies num riques Vous a t il laiss des indications pour finir Le Beau D sordre D B Je tourne actuellement quelques plans pour finaliser le montage des choses man quantes ou de
283. oise d Eaubonne et Ren Sch rer Il est paradoxal qu une facette aussi importante de l histoire intellectuelle et politique fran aise du d but des ann es 1970 soit document e par un Italien Et pour rester dans le paradoxe pr cisons qu au lieu de tirer une fiction de ce documentaire Alessandro Avellis a commenc par la fiction Ma saison Super 8 en 2005 avant de r aliser ce documentaire un an plus tard Entretien par Olivier Nicklaus Prol taires de tous les pays caressez vous Telest l un des slogans du FHAR fond officiel lement le 12 mars 1971 Jusque l les revendi cations de Mai 68 n avaient pas cibl le couple Via le MLF les femmes les premi res trou vent enfin le catalyseur de leur mancipation Press e de sortir de la clandestinit des pis soti res et des revues vendues sous le manteau comme Arcadie l homosexualit va gr ce une poign e de militants et au d part surtout de militantes se revendiquer en pleine lumi re Finis les Vivons heureux vivons cach s place aux Nous sommes des machines jouir Les biennes p d s et m me transsexuels font enfin entendre leur voix Or en quelques mois les diff rences de leurs revendications finissent par les opposer plut t que de les rassembler D s 1973 le FHAR aura vol en clats Mais dans l intervalle des avanc es spectaculaires auront t obtenues sur la pens e de l homosexualit Et sera apparue une figure
284. oment de leur lecture Le cin aste construit souvent ses films partir d images pr existantes archives visuelles et sonores de r emploi archives de t l surveil lance en constituant des corpus de vocabu laires d images ou d archives des expres sions filmiques qu il parcourt et interroge la mani re d un arch ologue il Machine est construit partir d un fonds de documents m diatiques d archives d images qui d signent le domaine de l imagerie militaire ainsi qu un panorama des nouvelles avanc es des programmes de traitement des images il Machine filme des machines dites intel ligentes des cha nes de robots qui alimen tent les grands r cits que les soci t s contem poraines imaginent De penser une guerre de machines autonomes des guerres sans soldats comme des usines sans ouvriers Contre Chant 2004 remake des films de villes selon l auteur poursuit sa r flexion sur les modes de repr sentation labor s par les soci t s disciplinaires Le projet consiste analyser chantillonner les diff rents modes de repr sentation de la ville et de surveillance d un territoire partir d images r elles prises de vue ou de simulation images digitales qui constituent toutes des images op ratoires voire op rationnelles des images de contr le Celles ci d signent la ville comme une machine habiter et produire soumise l
285. onfirment cette r gle Les exp riences sur lesquelles chacun d eux se penche mettent en jeu des probl ma tiques sociales qui vont bien au del des seuls enjeux sportifs comment se pratique tel sport qui a remport telle rencontre Le sport n y est pas une fin en soi mais plut t l occasion de quelque chose de plus important une fa on de s en sortir une mani re d tre accept l oc casion de repartir z ro jouer collectif Dans La Surface de r paration Maurice Fer let s int resse ainsi au terrain de football pris comme espace de reconstruction d int gration de r paration Les footballeurs qui participent au stage de Claude Orsatti Porto Vecchio ne sont pas des sportifs de haut niveau et ne visent pas une carri re professionnelle Ce sont de jeunes ch meurs au pass accident appa remment sans avenir et pour qui Le sport va servir de rampe de lancement vers une vie nouvelle A travers le jeu les entra nements la comp tition le respect des r gles ou la lecture quotidienne de L Equipe les stagiaires n ap prennent pas seulement jouer au foot ils apprennent s int grer dans un collectif pren dre go t au travail respecter des consignes se d passer Et finalement devenir eux m mes comme le dit Orsatti Le terrain de foot ball dont il est ici question est donc une sorte de microcosme social un laboratoire o les jeunes en formation se pr par
286. onner le jour et Les Archers j ai cor a lis un film sur le philosophe Charles Fourier 100 minutes de la parole de Simone Debout une philosophe tr s g e que j adore assise avec des lunettes qui emp chent presque de voir ses yeux Filmer la parole la pens e en mouvement tait une vraie gageure Avant a j avais presque totalement abandonn le gra phisme et je m tais lanc dans un film abo minable o je filmais des voitures accident es au Mexique en parall le avec des photos de mon fils une obsession tr s morbide J ai abandonn ce film en prenant conscience que je n allais vraiment pas bien Christine Krabbe que je connais depuis mon enfance est venue me trouver au moment o je cherchais un sujet Elle devait quitter son manoir au Danemark et voulait faire un film pour garder une trace Il y a peu de temps pas d argent Le sujet est tr s ouvert une v ritable carte blanche Mon film est encore tr s vague car je suis int ress autant par la musique que par cette famille danoise au destin tr s romanesque Je voulais eur faire jouer leur propre r le C est en fil mant que je d couvre mon sujet Pendant un an je filme huit fois une semaine en me concen rant sur les masterclasses et le quatuor cordes La famille est un th me trop bouillant et complexe La musique s impose Comment a filmer Comment faire pour que l image n illu stre pas le son Repr senter des violoncel istes ou un quatuo
287. onquilles sont rejou s mais ce sont des gestes qu elle fait naturellement au quotidien J avais besoin de ses d placements pour montrer l espace de la maison Comment avez vous travaill le son M V J tais tr s souvent seul au son J ai beaucoup retravaill les bruits de couloir de la maison J avais heureusement un ing nieur du son pour certains enregistrements du quatuor et pour la sc ne du pamplemousse qui n aurait pas eu la m me valeur sans cela C est un son riche puissant Je voulais que Per N rg rd plu che ce pamplemousse et le filmer comme s il arrachait la peau d un astre J avais pens mon cadre mais pas qu il allait le manger ni essuyer la table Ce sont les cadeaux du tournage Vous ne parlez pas le danois N tiez vous pas frustr de ne pas comprendre ce qui se disait pendant les le ons de musique M V C tait bien s r une preuve de ne pas savoir mais en m me temps on sent l inten sit d une s quence par son cadre et sa dyna mique Ils parlent souvent de leur cuisine un fa di se une attaque plus forte J ai pu monter de nombreuses sc nes sans savoir ce qu ils disaient en fonction de la tension J ai eu une tr s bonne surprise quand on a traduit le po me que r cite Per N rg rd mais on pouvait d j sentir les voir la solennit de ce moment Cela fait partie de la th matique du film on n est pas en train d expliquer la r alit de leurs chan
288. onversations l vocation de ses audaces techniques pour ce film cam ra tr s mobile et tournoyante avanc es rapides tait toujours en r f rence aux films de Kala tozov et au traitement de l image tel que le concevait Ouroussevski L encore il ne pou vait s agir de hasard Cet Ouragan Kalatozov est donc pour moi l ach vement d un cycle sur les tranges destins images de la culture crois s de grands cin astes natifs de Tbilissi G orgie qui par des voies tr s diff rentes ont marqu le cin ma contemporain de leur g nie novateur Vous oubliez Otar losseliani me diront certains pertinents Evidemment non Il tait une fois un merle chanteur Pas torale La Chute des feuilles sont bien class s aussi dans ma cin math que et assister Otar losseliani pour les deux soir es Seule G orgie sur Arte a t une fi vreuse exp rience Pour cet Ouragan Kalatozov Micha Kalato zichvili m a ouvert ses archives familiales et celles du Kalatozov Fund qu il avait fond Nous avons tourn ensemble Moscou et Honfleur avec sa famille Tbilissi IL suivait avec confiance et enthousiasme l avanc e du film Nous avions le projet de pr senter un programme Kalatozov dans plusieurs villes de Russie et de G orgie dans des festivals euro p ens et soudain au c ur de l hiver 2009 l auteur du remarquable Champ sauvage son dernier film prim dans plusieurs grands festivals internationaux ce
289. origine divine de la procr ation L ensemble des trois pi ces se fait la m taphore de la cr ation artistique qui transforme en uvres des mat riaux de la nature ou recycl s L W Fleurs dans le miroir lune dans l eau 2009 47 couleur documentaire r alisation Fran ois Lunel production JBA production mus e du Louvre Homegreen Films Visage 2009 commande du mus e du Louvre permet Tsai Ming liang de tourner nouveau Paris apr s Et l bas quelle heure est il 2001 Dans cet hommage la Nouvelle Vague Lee Kang sheng acteur f tiche et double du cin aste ta wanais dirige Jean Pierre L aud jouant son propre r le aux c t s de Fanny Ardant Fran ois Lunel filme le tournage de cette mise en abyme et l claire des confidences g n reuses du cin aste Fleurs dans le miroir dessine le portrait d un r alisateur d crivant humblement ses angoisses face un tournage p rilleux Les acteurs sont au c ur de son travail il cherche respecter le rythme de jeu et la libert de chacun utilisant par exemple La titia Casta comme un mod le la Bresson Tsai Ming liang dit aimer les films faits la main les images du tournage d voilent tout autant la fragilit du work in progress que la pr cision de sa recherche esth tique Chaque image est compos e comme une all gorie de la mort le r cent d c s de sa m re hante le film De Paris le cin aste fi
290. orme de cari cature Tout l int r t de Ciao Federico r side pr cis ment dans ce regard subjectif ilestun v ritable film de t moignage et poss de un charme incontestable qui tient aussi l poque d une libert palpable S bauche une sorte d esth tique du souvenir comme si Bachmann voulait ramener les rushes en Am rique pour montrer un voyage en Fellinie Ciao Federico n a pas pour v ritable sujet l adaptation du Saty ricon par Fellini mais Fellini lui m me r v l par son tournage Bachmann veut montrer un Fellini qui ne change pas qu il dirige une sc ne discute avec les producteurs ou fasse une inter Ciao Federico 1970 60 couleur documentaire r alisation Gideon Bachmann production Victor Herbert Sur le tournage de Satyricon en 1969 Gideon Bachmann suit Federico Fellini Sans voix off ni commentaire il le montre au travail dirigeant ses acteurs Il vole aussi des images autour du tournage la production ren cle payer des notes de frais le cin aste se joue d un journaliste ou les acteurs confient leur admiration pour le maestro Se dessine en creux le portrait d une poque de libert La premi re chose qui marque dans cette vision de Federico Fellini au travail est l investissement de son corps Il n h site pas parler aux acteurs durant le tournage d une sc ne d orgie dirigeant chacun de leurs gestes et regards ni mimer les d placements d une dans
291. osa Jean Louis Comolli d en faire un film Face aux fant mes s ouvre par le lent filmage d un rail de travelling les mains de Jean Louis Comolli feuilletant le livre et la voix de Sylvie Lindeperg qui expose Le retour des d port s en France au printemps 1945 est un moment qui va fixer tr s durablement l imaginaire et cet v nement va tre per u travers une s rie de filtres En quelques secondes l es sentiel du projet est ramass D un c t la r f rence par synecdoque la destruction de masse des juifs d Europe et la marque sty listique de Nuit et Brouillard de l autre la fabrique d un nouveau film fait de paroles vives L o les travellings de Resnais d bouchaient sur le pr sent douloureusement victorieux d un d cor naturel Le bleu du ciel le vert des herbes folles et l ocre pimpant des baraques de Bergen Belsen Comolli entra ne une chercheuse dans les studios ferm s de l INA M tal de la table de montage d filement d une bande magn tique sur Nagra bleu roi des moniteurs vid o soufflerie envahissante d un r troprojecteur circuit sinueux des c bles et des prises brillance excessive de l clairage artificiel les artefacts du cin ma sont dis position qui permettent autant de filmer Sylvie Lindeperg en action comme l a voulu Jean histoires de cin ma Louis Comolli que de laisser celle ci actionner le film investir langle aveugle L historienne
292. our les acteurs Ces habi tants d A da ces prisonniers femmes enfants hommes racontent le quotidien de leurs d pla cements dans les camps voquent leur lieu de vie En fait ils accompagnent un dessin qu ils crayonnent devant nous croquis l mentaire trac d un feutre noir apparent des deux c t s de la feuille c est dire des deux c t s de la fronti re de l image Voil la fronti re marqu e ou plus simple ment rappel e l existence Si Roeskens a souhait filmer A da c est qu il y a l obstacle Le film relaye cet obstacle il offre sa mobilit son possible l immobilisme l impossibilit mais non pour le r sorber frauduleusement au contraire pour l int grer au film Aucune magie nul n a pass l obstacle l cran est la fronti re qui ne dispara tra pas plus qu elle ne sera franchie Reste pourtant la possibilit de sa travers e sa porosit Promesse ou mime d un franchis sement plus ample la feuille blanche laisse passer les voix et s inscrire les traces graffitis sur un mur en papier fragile missive envoy e depuis l autre c t du cahier de lumi re Si Les corps des t moins sont occult s l image la voix et le dessin criture et glose seront leurs ambassadeurs mais ambassadeurs d abord de leur absence C est dire non pas leur place mais la place m me de leur retrait forc Pas plus visibles que derri re les murs de leur mise en quaran
293. parisienne comme d cor d une dictature sud am ricaine est un film sur lequel souffle l esprit libertaire que nous avons voqu D B Apr s Goha mon p re a eu beaucoup de propositions mais il n avait qu une id e en t te tourner La Poup e d apr s le roman de son ami Audiberti qui est un film sur la libert et une critique de toutes les politiques possi bles o celui qui renverse le dictateur devient dictateur son tour Il a t r alis avec tr s peu de moyens dans des d cors o il ny a presque rien et c est avec une grande ing nio sit dans le d coupage et le montage qu il par vient reconstituer la jungle un laboratoire le palais du dictateur Les ext rieurs du film ont t tourn s dans la banlieue parisienne en 47 particulier dans le bidonville de Nanterre En pleine guerre d Alg rie il est all chercher des figurants alg riens pour incarner le peuple qui l on d clare Il faut faire la r volution On affame vos enfants il faut se battre Dans le portrait que vous faites de lui votre p re dit qu il fait ses films au montage Ila une mani re tr s libre de monter ses films sans souci parfois de la vraisemblance D B Ce sont des films tr s fabriqu s Mon p re n h sitait pas faire un faux raccord ou doubler ses acteurs pour obtenir exactement ce qu il voulait La Poup e a t mont par ma m re sous la direction de L onide Azar
294. pas abuser du zoom en direct s ap procher des visages voire les d former en les filmant de trop pr s suivre des d tails gestuelle de Fellini dirigeant ses acteurs visages maquill s avec regard cam ra naturel des corps transparaissant derri re les maquillages et les costumes outranciers Ciao Federico est un journal de tournage celui du Satyricon que Bachmann et son quipe ont suivi pendant un mois Mais il est surtout le point de vue d un outsider am ricain sur l uni vers d un r alisateur qu il admire et qui le fas cine Se trouve dans Ciao Federico une sorte de projection fantasmatique sur l univers de Fellini une volont sp culaire de coller au regard du ma tre En sont t moins comme des exercices d admiration ces montages musi caux o Bachmann joue sur le son transforme les gestes de Fellini en ceux d un boxeur ces plans vaguement libidineux sur les fesses des actrices l une d elles monte un escalier en ondulant sur un montage musical le tout avec une sorte d humour potache insistant sur les moments amusants du tournage car le film est dr le telle cette sc ne o Fellini jette des oranges sur un acteur en pleine prise pour chauffer la sc ne Mais il y a comme une ironie qui chappe au r alisateur tout ce qu il trouve n est ce pas ce qu il est venu chercher Aur ol des tour nages au long cours de Huit et demi ou de La Dolce Vita qui ont d fray la chronique F
295. que instaur e par les puissances d occupa tion alli es Etats Unis Angleterre France Union Sovi tique cette politique dite des quatre D d sarmement d nazification d cartelli sation c est dire d mant lement des grands cartels industriels et d mocratisation Et il essaye d en valuer les cons quences id olo giques notamment On demandait des Alle mands qui vivaient dans des caves s ils vivaient mieux sous Hitler et ces Allemands r pondaient oui On demande quelqu un qui se noie s il se portait mieux quand il se trouvait sur le quai et il r pond oui Si l on demande quelqu un qui n a que deux tranches de pain par jour pour se nourrir s il vivait mieux quand il en avait cinq il y a fort parier que l on obtiendra la m me r ponse Toute analyse de l id ologie du peuple allemand en cet automne de privations sera enti rement fausse si elle ne r ussit pas donner simultan ment une id e suffisamment corrosive du milieu et des conditions de vie que les sujets analys s se sont vus assigner7 La volont de comprendre de Stig Dagerman de d crire l indescriptible et d appr hender dans toute sa complexit la situation qu il d couvre en Allemagne ainsi que la r flexion qu il conduit opini tre sur la notion et le prin cipe m me de culpabilit individuelle collec tive une r flexion profonde puissante et d une saisissante actualit ne pouvaient
296. que lorsque Ponette l aura ramen e f t ce dans un fantasme quelques histoires de cin ma instants aupr s d elle La m re la renvoie alors vers la vie en lui disant qu il faut qu elle apprenne tre contente Le simple pitch du film claire les deux a priori d j voqu s et si ce qui tait parfaitement intol rable un spectateur adulte tait la cruelle conscience de la douleur des enfants devant le deuil mais galement l id e qu une fillette de quatre ans puisse affronter ce r le Or jus tement le cin ma de Jacques Doillon est assez ambitieux pour relever le d fi et c est toute la force du film De son c t le documentaire de Jeanne Cr peau donne des preuves irr futables d une double exigence celle du r alisateur envers son actrice et celle de la com dienne envers elle m me Pour cela la r alisatrice a travaill partir des rushes du film qu elle a mont s pour mettre en valeur le travail commun de ces deux personnes Le dispositif choisi est aussi simple qu efficace A l instar du film qu Alain Fleischer a r alis partir des l ments de tournage d Une Partie de campagne de Jean Renoir il s agit de faire d filer les diff rentes prises en les commentant cela permet au spectateur de constater l volution dans l interpr tation du personnage de Victoire l influence de ses partenaires en particulier Xavier Beauvois acteur et par ailleurs r alisateur donc double
297. qui passent mais les champs ne sont plus cultiv s Autour du village tout a br l Au Por tugal tout br le parce que la terre n est plus entretenue mais aussi parce que pour des rai sons de rentabilit court terme on a plant partout des eucalyptus la gestion de la for t est catastrophique En filmant les tr s beaux paysages de Tras os Montes j essaie de conso ler un peu les migr s Je ne voulais pas rester seulement sur leur souffrance Avez vous d autres films en projet sur les Portugais J V Je voudrais r aliser une suite de La Photo d chir e et du Dr le de mai un troisi me volet qui raconterait Les ann es qui ont suivi 1968 88 celles de l installation progressive dans la soci t fran aise pendant la R volution des illets au Portugal Les Portugais aujourd hui m me lorsqu ils paraissent bien int gr s se sentent en fait assez m pris s comme s ils taient des gens sans histoire Ces sentiments ressortent fortement au moment des matchs de football C est une attitude qui t moigne de leur humiliation collective Mais ils s expri ment peu de mani re sourde ce qui rend peut tre plus difficile de faire des films avec eux IL y a dans chacun de vos films un vieil immigr portugais qui parle de la situation actuelle de cette histoire tragique qui continue Est ce fr quent ce sentiment de solidarit J V Les immigr s conscients de ce que vivent les autres ne
298. r cordes me semblait cli ch s et je pensais la phrase d une amie chef images de la culture op ratrice quand dans un concert la musique me passionne je ferme les yeux Je d cide de filmer l attention la musique et de cr er une triangulation entre l l ve le professeur et le spectateur du film Je veux faire confiance au son la force de ce qu il v hicule Me porter non pas sur l origine du son le musicien mais sur l attention du regard de celui qui coute le son J ai moi m me fait dix ann es de musique Quand on joue on se concentre et notre espace mental s extrait du lieu o l on est il devient abstrait L oreille prend la place de l il Je montre au d but les pi ces dans lesquelles travaillent les musiciens pour ensuite pouvoir cr er un autre espace g om trique celui de la concentration Mon cadre reconstruit quatre murs sensoriels qui constituent cet espace abstrait l int rieur duquel l image associ e au son doit toujours redynamiser la tension Cette abstraction est renforc e par l utilisation des gros plans M V Pleinement c est certain Je filme en gros plan de fa on instinctive quasi obses sionnelle J ai mont seul la premi re version de la s quence du d but sur le Schubert Je ai montr e la monteuse Catherine Rascon qui m a dit cette sc ne est compl te elle campe e myst re la d couverte du r le entre profes seur et l ve et sur
299. r les protagonistes et notamment l usage de leur voix La voix telle est la prescription se doit de coincider avec son origine tangible certifi e arraisonn e des l vres un visage un corps un nom propre une fonction On ferait fausse route dicte cette loi tacite la laisser vaquer seule moins qu elle ne soit celle du Grand Commentateur voix omnisciente qui va soutenir de sa science toutes les images Du coup le corps dans de telles entreprises n ap para t nullement dans sa gloire f t elle opaque il n est que le ma tre par d faut d une voix tenue en laisse Et cet crasement du discours sur le visible s accentue encore lorsque les t moins sont d une mani re ou d une autre des victimes Quel est le motif d une surveillance aussi poli ci re C est que pensent ces films il importe de rendre aux victimes leurs corps intacts L s es les victimes retrouveraient leur int grit t moigner enti res ou presque en gros plan ou en plan am ricain Le cin ma alors permettrait de restituer ce qui a t spoli de faire merger au plein jour ce qui avait t 33 e a dt un Vid ocartographies A da Palestine 2009 47 noir et blanc documentaire r alisation et production Till Roeskens participation Batoutos Films Flamme Un cran blanc sur lequel une pointe noire par transparence trace un dessin ou plut t un plan Nul visage pas plus de main Se
300. r r dac tion est enti rement contemporaine des crimes La m moire n a pas eu le temps de faire le tri la censure consciente ou inconsciente de faire son uvre lls exposent sans d tours le mode op ratoire de la solution finale dans ses tapes ultimes Pendant 24 heures deux quipes se relaient pour faire tourner plein l usine de mort Elles accomplissent sous la garde des SS des milliers de gestes techniques pr cis Chaque jour huit mille cadavres laver d pouiller charrier de la chambre gaz aux fours Auxquels s ajoutent lorsqu arrivent les convois de Juifs hongrois durant l t 1944 les milliers de victimes exc dentaires qui sans le mensonge l nifiant de la douche sont men es encore vivantes devant des fosses incandes centes o elles sont culbut es d une balle dans la nuque Les membres des Sonderkom mando d crivent en d tail chaque geste et chaque d tail p se son poids de souffrances insens es Ils disent aussi leur d sespoir d tre encha n s cette t che de fossoyeurs de leur propre peuple leur tentation du suicide et leur r volte qui aboutira au dynamitage du cr ma torium IV le 7 octobre 1944 Tandis que les images fouillent inlassablement le paysage inerte du camp ce sont les voix ici qui font voir Spectateur on croit m me lorsqu on n a pas fait Le p lerinage en Sil sie avoir d j vu cent fois ces images les abords verdoyants du camp les pote
301. r substance une conomie parfaitement d shumanis e L o l on attendrait terrils et galeries creus es en profondeur les mines ciel ouvert de Shanxi s talent perte de vue dans l immensit d sertique Il en va de m me d un film qui aurait abandonn toute tentation herm neutique pour mieux glisser lui aussi en surface et suivre les acteurs de la cha ne conomique du charbon sans jamais tenter d en obtenir plus que les dialogues fonctionnels d un marchandage incessant Pas de nom pas de portrait ni d approche psychologique des intervenants Faut il donc y voir un d ficit de m thode Au contraire la pr sence bient t insistante d un n gociateur charg de faciliter les transactions entre routiers et revendeurs d montre que dans ce monde l id e de substance des choses des tres le c de leur capacit assurer la bonne circulation des marchandises Plus loin qu une simple tude de cas L Argent du charbon fournit ainsi l image exemplaire d un monde r gi par le superficiel au d triment de toute profondeur d sormais illusoire M C 37 quand l homosexualit tait r volutionnaire Le documentaire au beau titre La R volution du d sir qu Alessandro Avellis a r alis en 2006 retrace l histoire du Front homosexuel d action r volutionnaire FHAR fond en 1971 dans la foul e de Mai 68 et du MLF et ses liens avec des intellectuels tels Guy Hocquenghem Franc
302. re Au deuxi me visionnement un d tail m a frap p e alors que les deux personnes situ es dans le champ de la cam ra acceptent sans parole la cigarette offerte le cin aste la refuse Sans doute a t il ses raisons soit qu il ait Les deux mains occup es ma triser sa mini DV soit qu il ne soit pas fumeur soit que cette marque de cigarettes ne lui plaise pas Mais dans la suite du film lorsque les hommes n gocient parfois fort longuement le prix d un char gement les conditions de la vente ou le salaire des man uvres qui vont vider les remorques d autres cigarettes interviennent en silence dans l histoire et la mani re dont elles circulent semble r pondre des codes tr s pr cis Lorsqu une cigarette est offerte et accept e cela vaut consentement l affaire est sur le point d tre conclue Lorsqu elle est refus e avec une moue de d dain c est signe que la n gociation est dans l impasse Si l autre puise alors osten siblement dans son propre paquet il signifie qu un point de rupture est atteint A la fin du film un degr suppl mentaire est franchi lorsqu un camionneur tire une cigarette de son paquet et se la colle aux l vres sans en offrir une son interlocuteur Celui qu il fait ainsi mine d ignorer est un ouvrier qui r clame son d Pire qu une marque de d saccord le geste du fumeur go ste appara t comme une insulte autour du monde Revenons cette premi re cigarette offe
303. re des femmes Le travail de Carole Roussopoulos ouvre donc le cin ma documentaire la captation directe et pure de la r alit soci tale La focale telle un spectateur attentif et silencieux arpente les territoires marginaux de nos soci t s la rencontre d une vie dont le d faut est de se tenir l cart des discours dominants Elle introduit la subversion dans l image en livrant au regard ce qui pr cis ment s en est toujours vu exclu Pionni re d un genre qu elle fonde elle laisse sa cam ra enregistrer les gestes les visages les regards et Les voix de ceux et celles qui croisent son champ sans jamais contaminer leur pr sence brute par des commentaires car rien ne justifie ses yeux de recourir une voix qui ne proviendrait pas de la bouche de l un de ses personnages Cette approche fait de ses films un v ritable travail d exploration 42 aussi bien dans la prise de vue que dans le montage Aux gens qu elle filme Carole Roussopoulos dit Mes images vous appartiennent Cette revendication r v le sa position unique de pionni re qui am nera une profonde et v ritable r volution du regard On ne revoit pas aujourd hui les vid os de Carole Roussopoulos r alis es sur la lame des ann es 1970 sans frissonner un moment ou un autre Quarante ans plus tard leur charge d motion reste intacte On vibre toujours autant devant ces visages rayonnants qui se relaient d
304. re fa on de filmer la lumi re dans la maison les couloirs vides les fen tres les portes rappelle Les tableaux de Vilhelm Hammersh i un peintre qui a beaucoup influenc Dreyer M V Je me suis imbib de peinture danoise avant de partir mais l bas tout est comme dans la peinture d Hammershgi Je ne pouvais pas faire un cadre sans penser ce peintre 24 Dans la premi re sc ne on reste sur la le on de musique Par la suite la musique s extrait des pi ces de travail pour qu on l entende du couloir vide de la cuisine comme une pr sence qui plane sur la maison M V Mon d sir sous jacent c tait que transparaisse l id e que la maison se vidait de ses occupants sans en faire un ressort dra matique Le dernier quatuor a quelque chose de fantomatique c est le seul plan large sur les quatre musiciens ils r int grent le d cor Et Christine Krabbe est la fois La dame ser vante et le capitaine de cette grande maison fant me On a beaucoup travaill cette silhou ette A la fin du film on la voit qui ferme une porte qui s assied puis pour la premi re fois de face devant la table redevenue petite avec un bouquet comme celui qui ouvrait le film faisant une boucle entre les saisons elle se pose elle s arr te elle coute mais sont ils toujours l L absence de tout commentaire rend le film tr s myst rieux On ne sait pas avant le g n rique de fin qui sont ces music
305. re les outils op ratoires La m thode consiste chez lui en l laboration de dispositifs multim dia qui exposent l analyse des images de leur mon tage d terminant dans le m me mouvement une mise en archive des donn es visuelles La description joue un r le important dans son cin ma bien souvent l artiste s attache indexer des expressions des gestes r sultant de situations de contrainte de surveillance de travail d effort Dans Images de prisons 2000 et Cr ateurs des mondes de consom mation 2001 ce sont les mouvements des sujets tudi s en milieu clos la prison le super march qui deviennent Les vecteurs de l ana lyse de la construction sociale C est galement le cas de Deep Play qui fut pr sent la derni re Documenta Kassel en 2007 Il ne s agit ici nullement de l enregistre ment d une partie mais de la production d une analyse en direct Sur douze moniteurs Harun Farocki expose litt ralement tout un mat riel vid o qui rend compte de la finale de la coupe du monde de 2006 mod lisations sch mas outils statistiques extraits de s quences de cam ras de surveillance du stade outils d ana lyse automatis s vue du stade lui m me aper us des cabines de montage des t l visions filmant le match La multiplication des sources vid o h t rog nes constitue un miroir pour conduire une analyse ainsi qu une description tr s pouss e de tous les l ments mis en
306. res de prisonniers boches Pourquoi je n en sais rien Car elles sont les m mes que les n tres a mis re le d sespoir de la paix la mons trueuse stupidit de toutes ces choses C est malheureusement comme nous les Boches ls sont comme nous et le malheur est le m me pour tous Quatre ans plus tard avec 1946 automne allemand Micha l Gaumnitz revient au plus pr s de sa probl matique personnelle c est dire en l occurrence de ce sentiment de culpabilit qui l accompagne depuis toujours et qui est selon lui le destin du peuple alle mand 3 A l origine de ce film il y a la formula tion de cette question r currente Comment aurais je grandi si mes parents n avaient pas quitt l Allemagne pour la France Et peu apr s la d couverte du remarquable Automne allemand de Stig Dagerman Ce livre va apporter Micha l Gaumnitz des l ments de r ponse et orienter de mani re d terminante son projet de film C tait ce que je voulais faire sur Dresde mais largi toute l Allemagne et beaucoup plus fort Seul un jeune homme de 23 ans tranger pouvait avoir ce regard de compassion et de r volte 4 Publi d but 1947 Automne allemand est un recueil de reportages r alis s entre septembre et d c embre 1946 au cours d un voyage travers l Allemagne Une Allemagne d faite en ruines partitionn e en quatre zones d occupation Magistrale le on de journalisme pr cieux t
307. revanche on date Notes pour un film sur l Inde de l ann e 1968 Ann e cl pour le monde et Pasolini en particulier Dans un article paru dans L Espresso il s en prend aux tudiants italiens qui occupent les universit s Le texte provoque une pol mique sans fin Rentrer dans ce d bat n cessiterait un trop long d tour Limitons nous dire que dans ce texte Paso lini exprime une position anti moderne Il interpr te 1968 non pas comme le d but d une r volution populaire mais comme l tape ultime du processus de modernisation bourgeoise entam la fin de la guerre et qui a modifi inexorablement la structure de la soci t ita lienne Cette modernisation il la refuse en bloc Le retour en Inde se comprend mieux si l on tient compte de cette d marche d intellectuel anti moderne Orphelin de Gandhi le pays marche son tour vers la modernisation Pasolini est curieux de savoir si cette modernisation sera diff rente de celle occidentale et bour geoise qui a d j gagn son monde Ou bien si l industrialisation de l Inde prendra des formes nouvelles diff rentes Il pense que cette inter rogation peut faire l objet d un film de fiction Le journal de 1961 tait la cristallisation intime et po tique d un voyageur Il n avait pas d au tre but que la traduction litt raire des impres sions et des motions du po te Notes pour un film sur l Inde est diff rent La dimension pri v e que le mot not
308. rges fragments d Automne allemand de Stig Dager man dans lesquels s insinuent les commen taires de quelques actualit s film es datant de 1945 1946 Par ailleurs si 1946 automne allemand est pour l essentiel en noir et blanc comme le sont les documents qui le composent resti tu s dans leur s cheresse et leur violence parfois l introduction de lignes et d aplats rouges en particulier dans les s quences qui accompagnent l vocation des tribunaux de d nazification ou dans celles qui retracent le parcours effectu par Dagerman travers l Al lemagne de 1946 est le moyen subtil qu a imagin le r alisateur pour d ployer en arri re plan de son film les couleurs et le dra peau du llle Reich Du point de vue de l criture comme du dis autour du monde cours filmiques cependant l aspect le plus remarquable de ce documentaire tient dans les visages que Micha l Gaumnitz a donn s aux personnes rencontr es par Stig Dagerman lors de son p riple Des visages qui posent la subjectivit explique t il aussi bien celle de l crivain su dois que la sienne propre et qui du m me coup donnent un surcro t d huma nit un documentaire qui sans cela aurait t beaucoup plus dur glacial m me Ainsi le film comme les crits et la pens e de Dager man sur lesquels il se fonde parviennent atteindre plus directement plus profond ment le spectateur Remarquable
309. ribunaux des commissions de recours de la lettre qui annoncera l obtention d un titre de s jour et ainsi la possibilit de travailler et de vivre normalement Dans la chambre d h tel on cuisine sur un r chaud et le rangement se doit d tre incessant avec les enfants qui s exasp rent entre les quatre murs La grande sortie bi hebdomadaire est le d ner aux Restos du C ur Au reste du temps qui s tire la Cafda qui coordonne l accueil des familles fait ce qu elle peut et Emilya fait des miracles avec ses 70 par mois La loi fran aise impose de donner un toit des familles avec enfants Avec les voisins de chambres russes bulgares ou turcs la m me question taraude Emilya Pourquoi l Etat paie jusqu 1500 par mois aux tenanciers des h tels pour les loger alors qu un logement social co terait beaucoup moins cher D B Film retenu par la commission Images en biblioth ques Ma vie l h tel traite du logement social d urgence travers l histoire d une famille en attente d une issue l gale sa pr sence en France Val rie Denesle a gagn la confiance de Martina la fille d Emilya Son extraordinaire capacit prendre la parole comme sa pr sence la cam ra t moignent de son d sir de d couvrir le monde V ritable fille courage Martina paule sa m re en son absence en s occupant de la cuisine de la vaisselle tout en surveillant son pe
310. rmeil en Seine Saint Denis laquelle se consacre Joue la comme la vie Une nou velle fois le sport se charge d enjeux profonds que Hubert Brunou cherche r v ler en jouant sur le rapport son image Le dispositif central sur lequel repose le film est le suivant l cran la cam ra suit une joueuse sur le terrain en plein match ou l entra nement tandis que en voix off elle nous parle de sa vie de footbal leuse et de ce que le sport lui apporte Ainsi derri re la surface derri re la simple pratique sportive affleurent des repr sentations et des motivations souterraines plus essentielles Pratiquer le foot pour une fille de Montfer meil n est pas tout fait du moins pas encore anodin travers les propos des joueuses de l quipe on sent qu il se joue toujours quelque chose de l ordre de la conqu te d une recon naissance affirmer que l on peut la fois tre femme et footballeuse prouver sa valeur aux gar ons de la cit si possible en les battant sur leur propre terrain montrer aux autres que l on peut vivre en Seine Saint Denis et ne pas tre une racaille De la m me mani re travers leur pratique de la boxe les femmes de Not Only Men font bien plus que du sport Elles s approprient sans m nagement comme l analyse l cri vaine Beno te Groult l une des derni res 84 chasses gard es de la domination mascu line la violence Elles acceptent de prendr
311. ro 2010 45 couleur documentaire r alisation Hugues Decointet production Entre 2 Prises participation minist re de la Culture et de la Communication Cnap D apr s Blanche Neige h rite la fois de la pi ce de Robert Walser et du film de Jo o Cesar Monteiro son adaptation culte car d sert e par l image Le dispositif de Hugues Decointet est l cho de ce premier dialogue en split screen ou image plein cran il alterne r p titions br ves archives o le cin aste portugais justifie sa d marche sibylline et Le t moignage du com dien Hugues Quester victime collat rale de ce passage au noir Tout texte th tral appelle par nature une repr sentation sc nique Quand il adapte Blanche Neige de Walser Monteiro redouble cet appel et choisit de se passer d images car l image nous apprend il dans les quelques archives pr sent es ici tait trop dramatique pour lui permettre la lumi re L repr senter du th tre d sormais inscrit sur l cran noir d un cin ma fraie d s lors avec un irrepr sentable Le spectateur du film est ainsi contraint de produire ses images propres sans leur ter pourtant l obscurit qu y inscrit Monteiro ce non nigmatique qu il oppose au oui de Blanche Neige Le geste de Decointet par cons quent est risqu Car le film source invite la production de ses images perdues autant qu il la d courage En ce sens le choix de fil
312. rofessionnel et militant se dessine en lien o en parall le avec celui de sa s ur Nabila son a n e son alter ego En vrac et dans le d sordre Tizi Alger Constantine Beja a quelques bribes de leur parcours commun cr ation d un cin club premi res exp riences politiques syndi cales et f ministes meutes d octobre 1988 manifestations pour la reconnaissance de la langue et de la culture berb res abrogation du code de la famille en 1989 Dans le m me temps les v nements se pr cipitent la menace islamiste se pr cise Tahar Djaout crivain et journaliste est assassin en 1993 Tr s affect e Habiba prend le chemin du Sud alg rien pour se ressourcer jusqu au moment o Nabila la persuade de rentrer Tizi pour organiser un festival Images et imaginaires de femmes dans le cin ma alg rien Ce sera leur dernier projet ensemble Apr s avoir chapp deux tentatives d assassinat Nabila tombe sous les balles des terroristes le 15 f vrier 1996 elle avait 29 ans Un an plus t t elle fai sait part dans une lettre Habiba de son d sarroi et de son impuissance face la mon t e de la violence de la r pression de la folie meurtri re qui s emparait du pays ILaura fallu dix ans apr s ce crime odieux pour que Habiba soit en mesure de r agir en mots et en images avec Lettre ma s ur non seu lement au meurtre de Nabila mais au deuil de toutes les familles meurtries abandonn es
313. rrogent et tayent identit de la France dans ses multiples facet tes qui explorent l alt rit et le respect des diff rences ont confirm que ces th mes trou vaient une profonde r sonnance chez les spec tateurs comme en t moigne par exemple le beau score enregistr en salles en 2009 par La Premi re Etoile premier film de Lucien Jean Baptiste M me constat observ la t l vision qui r ussit gagner le pari de l audience avec des fictions exigeantes diffus es en premi re partie de soir e Les r cents succ s d A cha de Yamina Benguigui et de La Journ e de la jupe de Jean Paul Lilienfeld sont sans aucun doute symptomatiques de ce besoin de renouvelle ment et de cette aspiration voir un reflet plus juste de la soci t fran aise et plus proche de sa complexit Ces succ s sont autant de signes qui doivent donc encourager aller encore plus loin Si ce bilan montre que l volution est positive et que le public est au rendez vous il d voile aussi le chemin qui reste parcourir afin que 76 les cr ateurs travaillant sur ces sujets particu li rement importants pour notre soci t soient encore plus visibles afin que l offre de pro grammes soit encore plus abondante et les investissements encore plus cons quents notamment pour la fiction audiovisuelle Depuis 2007 plus de 500 soutiens ont t attribu s pr s de 450 uvres pour un montant de plus de 13 M dont 270 fil
314. rs Vous aviez d j choisi toutes les personnes que vous vouliez rencontrer H N Oui cela d pend des pays mais pour le cin ma indien il y en avait une bonne moiti que je connaissais d j et m me certains que j avais d j interview s Je choisis donc l avance des personnalit s repr sentatives avec un certain nombre de crit res Par exp rience je me suis rendu compte qu il ne fallait pas que je d passe dix ou douze personnalit s pour une heure de film J en ai gard quatorze dans Le Cin ma chinois d hier et d aujourd hui 2007 et beaucoup de spectateurs sont per dus Aux Philippines on me poussait pour que j en fasse d autres j ai refus Ensuite je privi l gie les r alisateurs qui sont des cin astes que j aime je choisis quelques acteurs ven tuellement un technicien ou un producteur pour avoir un ventail diversifi Je pars avec une liste plus grande que mes besoins pour pallier aux absences et maladies Je re ois peu de refus Pour Les Renaissances du cin ma cor en 2005 cela a t beaucoup plus facile au niveau des contacts car je connaissais tout le monde j avais interview Im Kwon taek cinq fois Lee Chang dong quatre fois Kim Ki duk deux fois Le seul cin aste que je ne connais sais pas c tait Bong Joon ho et Lee Chang Dong l a appel pour moi Vous choisissez aussi toujours un critique H N Oui pour avoir plus de recul Les cin astes ne sont pas des
315. rte au cin aste Il semble que son refus dise quelque chose sur le rapport que Wang Bing entretient avec ces camionneurs sur la distance qu il entend maintenir Son enqu te sur le com merce du charbon le conduit suivre de pr s les camionneurs et entrer avec eux dans une certaine intimit Il les filme la cantine o ils acquittent au propri taire le prix du chargement puis il monte dans la cabine du Vieux Meng qui en chemin lui explique le syst me des taxes d export de la province de Shanxi Wang Bing le filme la nuit quand il roule sur les routes d fon c es le matin quand il t l phone pour s enqu rir des cours du charbon et pendant les discus sions qui se tiennent d abord avec son agent commercial local puis avec le client Il montre ses h sitations ses tergiversations les billets qui changent de main qu on compte et qu on recompte Apr s le Vieux Meng dont les aff aires se sont en somme vite r gl es Wang Bing accompagne un autre camionneur qui doit cou ler un chargement de qualit plus m diocre Des n gociations longues et heurt es le mettent aux prises avec le client un revendeur qu on ne trompe pas sur la marchandise puis avec les ouvriers qu il doit payer pour vider le camion La seule chose qui semble int resser tous les protagonistes du plus riche le propri taire au plus pauvre l ouvrier du d chargement est le profit personnel qu ils peuvent en tirer Et chacu
316. s la Pr fecture et semer les germes d un engagement citoyen Rachel et Ivan vont finalement obtenir leur titre de s jour Ce qui ne sera pas le cas de Jeff un autre l ve dont tous vont tenter jusqu l a roport d emp cher l expulsion D B images de la culture Sans papiers ni crayon Sans papiers ni crayon 2006 52 couleur documentaire r alisation Marie Borrelli production Injam production T lessonne participation CNC Scam CR Provence Alpes C te d Azur Procirep Angoa FASILD En France entre 50 000 et 100 000 l ves sans papiers sont potentiellement expulsables leurs 18 ans Entre h tels de transit et bidonvilles des p riph ries entre solidarit s des associations ou des structures scolaires et municipales Marie Borrelli restitue les d marches harassantes les espoirs d une normalisation l angoisse l humiliation et Le v cu de jeunes plac s sous ce couperet les privant d un projet de vie En Terminale Pro Icham Saad et Vasile ont recu leur majorit l arr t pr fectoral de reconduite la fronti re Pourtant leur int gration en France est patente comme en t moigne l quipe enseignante mobilis e leurs c t s Vivre sans papiers c est l enfermement la peur du dehors des contr les du placement en centre de r tention Pour les plus jeunes comme Fatima et Oussama 12 et 11 ans ou Lionel le Tzigane ce sont les moquer
317. s mais sens bien que je suis en marge de pas mal de circuits documentaires Pourtant les gens qui m int ressent au cin ma sont encore bien plus culott s Depuis deux ans je travaille un nouveau film C est comme si je recommen ais z ro sur le fond comme sur la forme oO Dodo Comment Les Archers a t il t recu par les musiciens M V La premi re Copenhague s est tr s bien pass e il y avait 450 personnes Tous les musiciens ont aim le film Ils ont beaucoup ri J tais terrifi l id e de montrer le film Per N rg rd qui est tr s impressionnant par sa culture sa puissance et son verbe Il me fait penser Jean Marie Straub Il a t tr s agr ablement surpris par la libert que j avais prise avec la narration Il se m fie du docu mentaire t l visuel Il a m me compos un morceau partir du film Cela lui a aussi plu que je garde la sc ne o on le voit se tromper c est son l ve Jacob qui le reprend Il s est d ailleurs rendu compte qu on avait fait une erreur corrig e depuis dans la traduction d une note de musique dans un sous titre il m a dit tr s gentiment que c tait comme dans la belle c ramique japonaise le d faut lui donne encore plus de prix Propos recueillis par Martin Drouot ao t 2010 autour du monde nabila et habiba Notes sur Lettre ma s ur de Habiba Djahnine par Sadia Sa ghi Ma premi re rencontre avec Habiba Djah
318. s choses qu il avait pr vues comme de filmer une jeune trompettiste qui interpr te les chansons de Boris Vian sur les quais de la Seine l o mon p re avait film Vian lui m me la sortie d une bo te au petit matin Il existe quinze montages diff rents mon p re connaissait chaque plan par c ur qu il notait sur des petits bouts de papier pour composer le film dans sa t te Pour le termi ner je suis bien oblig e de le faire ma fa on et d y mettre un peu d ordre ce qui n tait pas dans ses principes lui qui refusait toute forme de structure narrative ou explicative Propos recueillis par Sylvain Maestraggi mai 2010 images de la culture l enfant acteur Notes propos de Jouer Ponette de Jeanne Cr peau par Caroles Desbarats Victoire Thivisol qui interpr te le r le titre du film de Jacques Doillon Ponette devait elle ou non porter le r le d une enfant endeuill e La question a sous tendu le scandale qui a entour au festival de Venise de 1996 l attribution du prix de la meilleure actrice cette enfant de qua tre ans Bien s r on devine ce qui a pu motiver l indignation de ceux qui ont protest contre ce choix comment une fillette de cet ge pour rait elle avoir assez de maturit pour jouer un r le aussi difficile pour entrer dans la peau d un autre et qui plus est accomplir le travail de com dienne sur la dur e le tournage s est d ploy sur quinze semaines On voit la co
319. s le quartier de la Joliette en restructuration Preuve que Roeskens sans se dire cin aste sait insister avec cet outil sa grammaire et ses usages extensifs l instar de bien des artistes qui travaillent au plus pr s des urgences dans les rigueurs et les inventions qu elles requi rent sans pi t Mais CNE si l nonc de son principe n importe quel point de l espace vaut sur une carte d tat major sa pratique est moins ais e A da n est ni Creil ni Marseille S vit l pr s de Beth l em comme ailleurs en Palestine une guerre d une esp ce particuli re Le d ni de citoyen net et l impossible libert de circulation qui l accompagne pour une partie de la popula tion en sont comme on sait les traits l gaux les plus significatifs L un parmi de nombreux A da est un camp de r fugi s selon l expres sion consacr e tabli depuis 1950 D un hec tare de surface il renferme plus de 3000 mes C est l aune de ce contexte que Till Roeskens a pris ses d cisions Choix par exemple d avoir r tr ci son champ d action dans les bornes troites d un m tre carr taille d un ch ssis improvis sur place Telle restriction drastique l a conduit d autres subordinations majeures d autres entorses au confort de la norme Vid ocartographies A da Palestine tord une r gle qui p se sur le cin ma documentaire Laquelle Celle qui tient la volont d identi fie
320. s les vieux ont fini par comprendre que pour r sister au temps le rituel de l Itchombi doit s adapter l volution du monde conclut Gentille Menguizani Assih Et depuis la fin de mon film en pays Solla nettoyer les couteaux fait d sormais aussi partie du rituel Cette nouvelle approche enclench e par un docu mentaire et le d sir d un jeune candidat la circoncision prend alors la forme d une all gorie concr te sur la force d adaptation de la soci t rurale au Togo La cam ra y prend une nouvelle vigueur gr ce l action d auteurs volontaires qui s appuient sur une vision per sonnelle plus affranchie des codes pour jouer un r le positif dans la r alit Michel Amarger images de la culture filmer pour am liorer la vie Entretien avec Gentille Menguizani Assih Comment avez vous commenc faire du cin ma G M A J ai commenc dans des agences de communication comme technicienne audiovi suel tout en assistant des r alisateurs sur leurs projets de films Je suis effectivement rentr e dans ce m tier par le biais de la formation Africadoc et d autres formations en technique cin matographique lJ y ai suivi des r sidences d critures qui ont abouti mon film Que pensez vous du cin ma togolais et de son volution G M A Le cin ma togolais accuse un tr s grand retard Ily a tr s peu de productions et le march n est pas encore structur Sur le plan techniq
321. s ont t retrouv s un en fran ais un en grec les autres en yiddish La d couverte de chacun tient du miracle Sur les quelque deux mille d tenus ayant appar tenu au Sonderkommando d Auschwitz seuls une dizaine ont surv cu Dont Filip M ller le coiffeur interrog par Claude Lanzmann dans Shoah Certains ont t moign dans les proc s d apr s guerre Mais leurs r cits n ont gu re t diffus s au del du cercle des sp cialistes Il faut attendre 2001 pour que sous le titre Au c ur de l enfer le texte de Gradowski paraisse en fran ais Revue d Histoire de la Shoah et di 90 tions Kim et 2005 pour une dition plus com pl te Des voix dans la nuit textes r unis par Ber Mark pr face Elie Wiesel d Calmann L vy Pourquoi cet touffement Le Dictionnaire de la Shoah r cemment paru sous la direction de Georges Bensoussan d Larousse 2009 y voit un signe vident de la difficult que pose la compr hension et l analyse historiques un ph nom ne comme celui de la coop ration des victimes leurs propres bourreaux dans des situations o le mal est le plus fort Il souligne pourtant que ces textes sont d une extr me valeur documentaire et humaine et constituent un fait unique dans l histoire de l extermina tion des Juifs Le film d Emil Weiss n a d autre ambition que de nous faire entendre ces actes d accusation d une pr cision in galable parce que leu
322. s s quences incontournables pour moi Les r unions Ville habitants les inaugurations les initiatives et manifestations des locataires les d m nagements de mes personnages et puis les s quences cons truites telles que les interviews La municipalit de Mulhouse a soutenu le projet du film Comment a t elle r agi au film termin Z C La municipalit a effectivement soutenu le film mais aucun moment elle n est inter venue pour interdire J entretiens avec la muni cipalit des relations de confiance car j ai tou jours t un acteur associatif de la Ville Les politiques me connaissent La Ville souhaitait un film dans lequel les habitants puissent s exprimer Apr s le film l adjoint au logement m a dit qu il tait tr s content que les habi tants aient pu parler et s expliquer Cela leur a permis de voir les erreurs qu ils avaient pu commettre A l avenir il pensait pouvoir se servir du film comme document de discussions avec des habitants touch s par de futures r habili tations On peut aussi penser que la Ville sou haitait offrir un genre d exutoire de d fouloir aux habitants apr s les frustrations qui se sont d gag es lors de cette destruction Les lus ont ils cherch ainsi se racheter Vous pr parez actuellement une nouvelle version de ce film avec un montage diff rent Pourquoi Z C Le temps t l visuel n est pas celui du cin ma M me si le film existe dans cette ver
323. se Le plus souvent ce sont des goismes locaux comme le montre le film Clichy pour l exemple le maire de Clichy se heurte au maire de Livry Gargan oppos la travers e du tramway sur sa commune Ces goismes locaux avaient d j bloqu un projet de r seau express r gional con u en 1930 Les lus ruraux de Seine et Oise l poque esti maient que a ne leur tait pas utile et le RER a pris 50 ans de retard La tendance la rel gation cantonner les banlieusards dans leurs banlieues est elle toujours aussi forte B P Certainement Et le spectacle des meutes de banlieue relay de fa on caricaturale par nos m dias renforce cette tendance per images de la culture sonne ne tient ce que ces jeunes sortent de leur territoire La r alit est videmment tr s loin de ces pr tendus ghettos feu et sang Le film d Alice Diop montre bien le quotidien des cit s de mani re plus concr te mon sens que celui de Yamina Benguigui dont la der ni re partie sur la p riode contemporaine reste assez confuse Entre discrimination racisme Front national on s y perd un peu Dans Clichy pour l exemple on reste bien centr sur ce cas d cole qu est Clichy sous Bois un cas d aban don complet d une ville son sort Pour aller Paris les habitants mettent 1h30 par les trans ports en commun et le r seau routier est archi satur La facult la plus proche est 1h30 pas moins de 45 m
324. se des grands propri taires et de l Eglise La plupart des Fran ais se figurent le r gime salazariste comme un fascisme d op rette Dans le pays ily avait 60 000 informateurs de la police plus personne n osait protester sinon on tait tout de suite d nonc La peur tait partout si forte que les gens oubliaient m me qu ils avaient peur Salazar a r ussi faire dispara tre tout l espace public On ne d bat plus on a peur on se replie L opposition l o elle existe surtout dans le sud est lamin e par la r pression Sans s cu rit sociale le paysan essaie juste de survivre pas plus Le r gime salazariste maintient les gens dans une ignorance totale L Eglise l cole tout concourt alors la propagande officielle Y compris le folklore Dans tous vos films vous faites entendre de tr s beaux chants populaires D o les avez vous tir s J V J ai beaucoup utilis le travail d un eth nomusicologue fran ais Michel Giacomettis Ila recueilli et enregistr des chants populaires en majorit des chants de labeur Cela a permis un grand renouvellement de la chanson engag e dans les ann es 1960 comme Jose Alfonso Dans les villages moi aussi plus modeste ment j ai enregistr des chants Les gens ont une grande nostalgie de l poque o l on mois sonnait et l on chantait ensemble Dans Les Emigr s la nostalgie s exprime aussi travers les paysages On voit encore quelques moutons
325. sion collective et en ce sens le rapproche du chant traditionnel Tradition reprise et traduction ne visent pas l original mais jouent sur sa transmission Rodolphe Burger est donc non seulement un observateur des territoires qu il traverse mais encore un passeur C est en passant d un lieu l autre et en faisant passer un espace musical linguistique dans un autre qu il construit son propre territoire qui est aussi le n tre dans la mesure o il dessine un espace commun Une forme de nomadisme mise rude preuve par Roger Humbert pour qui compar e aux travaux des champs la musique est un jeu dont il est douteux qu il m rite le nom de travail En r ponse au paysan s dentaire l expression musique de qualit qui amuse tant Burger et qui dans la bouche de Freddy Koella sert d signer le travail bien fait redonne la musique sa dignit de m tier Koella est un sideman un compagnon d vou son art qui s efface der ri re Bob Dylan et le porte en m me temps Burger sa mani re incarne aussi ce r le travers ses nombreuses collaborations avec Higelin Bashung James Blood Ulmer ou Jeanne Balibar Pour preuve dans le film il ne parle jamais de lui m me Il parle des autres ou bien ce sont les autres qui parlent de lui Face sa silhouette de John Wayne d bon naire And I ride and I ride a su trouver la juste distance le retrait suffisant pour permettre au monde d entrer dans le cadr
326. sit donner au film une haute tenue artistique mais il se heurte beaucoup d oppositions la censure qui exige que soit effac e toute allusion Vichy et m me la RFA qui obtiendra que le film soit retir de la s lection du festival de Cannes E S 52 Film retenu par la commission Images en biblioth ques Face aux fant mes est un documentaire de paroles l essentiel de sa mati re provenant des analyses de l historienne Sylvie Lindeperg auteur d un ouvrage sur le film Nuit et Brouillard d Alain Resnais L historienne face Jean Louis Comolli cor alisateur voque les dilemmes inh rents la conception d un tel film quelle forme trouver quel montage quel rythme quel commentaire r citer pour voquer ce r el terrifiant si lourd de trag dies humaines Comment donner du sens ces images sans les d voyer Comment garder l int grit et la v rit de ces images t moignages des souffrances v cues par les victimes des camps Sylvie Lindeperg voque galement l preuve de cr ation du film de Resnais la complexit d aller au bout d une entreprise si lourde d investissement motionnel ainsi que le difficile contexte des ann es 1950 et les pol miques suscit es lors de sa sortie Ce document passionnant resitue pr cis ment le dilemme de montrer le r el en cin ma travers une des uvres ma tresses du documentaire Mathieu Eveillard M diath que de
327. sous le charme La structure du film est classique mais les images sont belles Le film a t tourn Moscou Tbilissi La Havane Honfleur Les extraits des films de Kalatozov sont bien choisis et le message met du baume au c ur En pleine guerre froide le cin aste tr s engag et conciliant a toujours su rester libre et ind pendant en mettant son intelligence et son talent au service de sa passion le cin ma Je pense que Patrick Cazals intrigu par le parcours et le caract re hors norme et myst rieux de Kalatozov a non seulement r ussi nous pr senter ce cin aste mais a aussi donn le sentiment que l on pouvait faire les choses honn tement et intelligemment et que c tait m me cela que retenait la post rit Sarah Colbac Biblioth que d partementale de pr t de Dordogne P rigueux www cnc fr idc De Patrick Cazals Sergue Paradjanov le rebelle 2003 52 et Rouben Mamoulian l ge d or de Broadway et Hollywood 2006 63 15 autour du monde 16 walter stig et micha l Notes sur 1946 automne allemand de Micha l Gaumnitz par Myriam Bl d Le monde est donc plus fort que moi A son pouvoir je n ai rien opposer que moi m me mais d un autre c t c est consid rable Car tant que je ne me laisse pas craser par le nombre je suis moi aussi une puissance Et mon pouvoir est redoutable tant que je puis opposer laforce de mes mots celle du monde
328. suite un concept de s rie ou le traitement des archives le choix d int grer de l animation inspir e de La Linea du dessinateur italien Osvaldo Cavandoli et la construction narrative du documentaire font partager avec le public l intimit de ces moments rares de contemplation d tude et de d cou verte Le spectateur est ainsi exceptionnelle ment autoris assister aux questionnements aux motions aux informations aux opposi tions aux r flexions aux doutes et aux pas sions qui font la riche mati re de ces changes Par moment ce chantier d analyses est inter rompu de mani re ludique par l explication visuelle anim e de quelques unes des notions techniques abord es Enfin selon les sujets trait s un ou deux de nos sp cialistes sont interview s pour approfondir un angle de vue ou clarifier une question fondamentale susci t e par les d bats En 2008 Arte France rendant hommage au Grand Louvre et la pyramide de Pei a f t la cr ation du mus e contemporain et ses vingt ans de rayonnement par une journ e de diffu sion antenne consacr e aux nombreuses facettes du mus e L pisode Rembrandt a t coproduit cette occasion Forte du suc c s d audience et de l int r t suscit par ce premier pisode la cha ne culturelle euro p enne s est engag e imm diatement pour cinq pisodes La t l vision qui accordait jusqu pr sent peu de place et d int r t l histoire de l art propos
329. sur la direction des acteurs Et il n est pas le seul dans les documentaires rassembl s ici dans ces histoires de cin ma puisque nous pourrons voir aussi Fellini s illustrer en chef d orchestre sur le tournage de son Satyricon Pasolini chercher ses acteurs indiens dans un film en devenir ou encore Jacques Doillon diriger la tr s jeune h ro ne de son film Ponette L il de la cam ra moins que ce soit l il du jeune journaliste Stig Dagerman parcourant l Allemagne en ruines au lendemain de la guerre Micha l Gaumnitz choisit lui de Le dessiner la palette graphique sur fond d images d archives dans 1946 automne allemand page 17 C est le point de d part de ce voyage autour du monde que nous vous proposons qui nous emm ne du Togo l Alg rie en regardant les films de Gentille Menguizani Assih ou Habiba Djahnine de l Inde l Autriche avec Harun Farocki filmant la fabrication des briques ou encore en Chine sur la route du charbon suivie par Wang Bing Prolongements de ces voyages les trois films choisis en partenariat avec le Centre national des arts plastiques ceux de Fran ois Nougui s Hugues Decointet et Herv Nisic apportent un contrepoint artistique aux r alit s du monde Enfin dans la partie cahier nous avons rassembl Les films coproduits par le mus e du Louvre nouvellement arriv s au catalogue Images de la culture et surtout ceux nombreux soutenus par la commission mages de la diversit du
330. t dire de planifier et d anticiper un projet que de l essayer ou plut t encore d essayer d exp rimenter de tenter La vie un essai toujours recommenc dit davantage que le discours th orique Ce discours sur la communaut ne d crit pas seulement la communaut fictive de Jean Pascal l int rieur du film mais aussi le sta tut de cet objet fictif dans son fonctionnement pragmatique C est un usage de la fiction qui se trouve par l sugg r La confrontation avec le monde imaginaire appara t comme une exp rience qui loin de r sulter de l applica tion pure et simple d un sc nario pr tabli interroge questionne inqui te la r alit trop fig e dans ses fausses certitudes Le person image mouvement nage Jean Pascal fait donc appel aux trublions de l ext rieur pour r inventer sa fiction et par cette derni re propose ses interlocuteurs et travers eux aux spectateurs de repenser et de r inventer leurs propres exp riences La communaut du personnage ne se laisse donc pas ais ment qualifier Il n y a pas d histoire proprement parler de cette communaut dont les contours ne sont que vaguement voqu s par Jacques Bonnaff au fil des entretiens ce n est pas un r cit plus ou moins romanesque Mais tant donn que le film fait des difficul t s travers es par le groupe son point de d part voire son moteur il serait galement bien erron d y voir une utopie Au bout du
331. t coul e entre les murs de la cit semblent encore plus d sempar es C est elles qui vont devoir choisir le nouvel appartement recr er des liens dans un environnement inconnu Par souci d quilibre le film donne aux responsables de l op ration d urbanisme l occasion de dire aussi leur mot mais ils restent inaudibles On ne fait pas le bonheur des gens malgr eux E S images de la culture j ai grandi dans cette cit Quand une cit part la casse ses habitants ont des bleus l me Zouhair Chebbale 35 ans s est mis l coute de ses copains ses voisins ses compagnons de gal re Dans Bourtzwiller 420 D truire disent ils il tient la chronique m lancolique de la derni re ann e de sa cit Bourtzwiller 420 est il un film personnel ou avez vous cherch exprimer le point de vue collectif des habitants Zouhair Chebbale D s le d part j ai voulu que ce soit les deux un film personnel mais aussi une parole donn e aux habitants J ai grandi dans ce quartier de Bourtzwiller et mon histoire s imbrique dans celle des habitants Ma m re vit encore l bas j y retourne une deux fois par semaine Donc mon histoire est celle des habitants Ils ont pour la plupart la m me posi tion que moi cette destruction a t mal g r e N y a t il pas un c t pass iste dans le refus de voir dispara tre une cit HLM tr s d grad e Z C Le probl me n est pas que la ci
332. t en tant que murs disparaisse Mais la non prise en compte du lien que les habitants ont construit entre eux tout au long des ann es cr e un sen timent d humiliation La plupart des familles ont v cu un premier d racinement il y a trente ans Aujourd hui sans leur demander leur avis en les mettant devant le fait accompli on les dis perse travers la ville sans leur laisser le choix de rester ensemble Certaines personnes g es n avaient plus que leurs voisins comme famille IL n est pas certain qu elles puissent reconstruire une vie sociale ailleurs D trui sons les b timents et donnons les nouveaux appartements qu on va construire aux habitants actuels Le probl me est que ces nouveaux loge ments ne sont pas pour eux les anciens loca taires sont d plac s ailleurs dans d autres cit s tout aussi d labr es que la leur Ils per dent tout un logement certes v tuste mais auquel ils taient habitu s et des voisins qu ils aimaient Comment s est d roul le tournage Sur quelle dur e Z C Le but tait d tre au plus pr s des habi tants et de leur quotidien C est pourquoi le dispositif tait tr s l ger un cadreur qui fai le cahier sait l image et le son Je faisais galement partie des personnages donc j attendais du cadreur qu il ait galement un regard cin matogra phique qu il soit capable de prendre des ini tiatives Le tournage s est d roul pendant un an Il y avait Le
333. t il a d cid de traverser l Afrique A l poque il pensait gagner sa vie comme peintre En Alg rie il a rencontr une quipe de cin ma qui l a engag comme assistant L Escadron blanc de Ren Chanas tourn en 1947 sorti en 1949 puis il est parti au Maroc o il a r alis son pre mier court m trage Les Filles du soleil 1948 qu il croyait perdu mais que j ai retrouv aux Archives du film apr s sa mort Dans Goha Omar Sharif alors g de 25 ans tient le r le principal cinq ans avant qu il ne devienne mondialement c l bre gr ce Lawrence d Arabie Votre p re avait il vu les premiers films de Youssef Chahine dans lesquels il a d but D B Je ne sais pas comment il a rencontr Omar Sharif certainement en Egypte peut tre par l interm diaire de Gabriel Pomerand qui avait pous une Egyptienne Dans ce film on voit galement appara tre Claudia Cardi nale pour la premi re fois Et c est aussi la premi re fois qu un cin aste fran ais essaie de parler du monde arabe de le montrer du point de vue arabe Le sc nario a t crit par un libanais Georges Sch had un des grands auteurs dramatiques de l apr s guerre C est la premi re coproduction franco tunisienne Il a t tourn en arabe et en fran ais La copie arabe existe mais elle est en tr s mauvais tat Mon p re voulait rendre hommage la beaut de la culture arabe Il tait tr s curieux d au tres cul
334. t et gagnant que Maurice Ferlet suit pendant Les quelques mois d un stage La pugnacit de l entra neur a t payante Au centre de formation de Porto Vecchio le stage de six mois propos une douzaine de jeunes entre 20 et 25 ans est r mun r gr ce aux aides r gionales Mission r concilier ces jeunes d s uvr s avec le travail et tout d abord avec eux m mes Pour Orsatti le processus d insertion est calqu sur le sport respect des r gles apprentissage des techniques combat la r guli re fusion dans une quipe Donc foot le matin tudes l apr s midi Les maths sont vou es l art de couvrir les surfaces de jeu et calculer les trajectoires du ballon Pour le litt raire comptes rendus de matchs et tude de commentaires sportifs dans la presse Le programme comporte aussi l initiation au foot de gamins du voisinage par les stagiaires Rien de telle que la p dagogie pour se forger une estime de soi en se d couvrant des comp tences insoupconn es Bilan en mains le premier dipl me de leur vie un bonus inimaginable six mois plus t t D B le cahier XV garcons dans le vent 2007 75 couleur documentaire r alisation Marie Ange Poyet production Label vid o Cin plume TVM T lessonne Le Snark participation CNC Procirep Angoa Acs Ville de St Denis minist re de la Jeunesse et des Sports Le rugby c est l cole de la vie Le film est
335. t interroger cet homme Fran ois Nougui s sollicite cinq personnes aux parcours divers Seulement voil Jean Pascal n existe pas ou pas tout fait Un dispositif dont la simplicit n exclut pas une forme de jubilation La communaut n est elle aujourd hui qu affaire de virtuel sinon de fiction Internet a t il irr m diablement cong di les exp riences communautaires des d cennies pass es et le cas ch ant faut il s en plaindre La r alit est elle seule accr dit e pour discuter le politique comme semble le dire le plus virulent des intervenants Ou encore que signifie repr senter un lectorat un groupe un homme Bien s r la question de la repr sentation int resse directement le cin ma art communautaire par excellence tant dans sa fabrication que dans sa r ception la bonne id e de Fran ois Nougui s consiste en d plier la polys mie pour l lever un niveau pragmatique et sociopolitique avant d en retrouver gr ce la participation du com dien Jacques Bonnaff toute la dimension fantasmatique voire rh torique Fort de l exp rience des d sirs ou des souvenirs de chacun le film tire ainsi jusqu au vertige les possibilit s conceptuelles d une notion probl matique M C images de la culture de son change avec lui exprime son amer tume sceptique estimant que c est tout pipeau et qu il a perdu son temps parler un bouf
336. t le cin ma d Harun Farocki depuis Tel qu on le voit 1986 Images du monde et ins criptions de la guerre 1988 Vid ogrammes d une r volution 1992 ou La Sortie des usines 1995 jusqu il Machine 2001 est consa cr aux machines de vision appareil de photo cam ras et aux syst mes de repr sentation qui induisent des syst mes de reproductibilit du visible et de la visibilit d apr s les donn es de la vision humaine Son attention se porte sur la constitution des images et des sons produits par les nouvelles technologies ainsi que sur les conditions de leur production pour dresser une histoire audio visuelle des soci t s contemporaines A partir d une analyse de l volution des techniques et des technologies concernant la photographie le cin ma la vid o Harun Farocki analyse la constitution des pouvoirs de l image dans la fabrication de l Histoire et sa capacit retrans crire un discours politique Ces films tudient tous partir de lieux socia lement constitu s lusine le p nitencier notamment les techniques de surveillance et de topom trie Engag mettre en exergue des niveaux de signification des images et des discours id ologiques sous jacents afin de les ouvrir de les lib rer Harun Farocki con oit bien souvent ses films comme des dispositifs de relecture afin d opposer aux images le moment m me de la conna issabilit au sens o Walter Benjamin d finit le m
337. t port s par des gens merveilleux c est bien l le drame Ils ont t absolument broy s par la r alit de lhis une saison russe toire Avec cette voix off j ai voulu mettre en place un narrateur qui assume sa subjectivit et que le spectateur est libre de suivre y compris dans ses digressions Je ne voulais pas estomper la complexit de cette histoire je voulais ren dre compte des choses mesure que je les d couvrais La voix off devait donc tre person nelle s rement pas une voix de la v rit qui pr tendrait tre objective Pour le spectateur il y a certainement un plaisir de vous suivre dans vos aventures assez romanesques V L Un des grands bonheurs du documentaire est qu il permet de rencontrer des gens qu on n aurait jamais vus autrement M me quand je suis travers de doutes sur mon travail je me dis qu au moins j ai enregistr les paroles de ces gens l et que cela au moins restera Que ce soit Adolfo Gilly ou Paco Ignacio Taibo Il ce sont des rencontres merveilleuses IL y a aussi des gens qui ne disent pas grand chose ou qui nous am nent sur de fausses pistes mais pour moi ce sont aussi des moments garder parce qu ils montrent comment les fils sont t nus comment les choses se d robent Comment le projet du Brahmane a t il volu en cours de production V L Si je regarde les premiers dossiers que j ai r dig s c est assez proche du r sultat final C est vrai qu
338. t qui me rongeait J ai d cid d en faire un film et je me suis achet une cam ra Je ne connaissais rien au documentaire j es sayais de me convaincre que mon sujet tait Et apr s le livre A ce moment l ma com pagne tombe enceinte et je me retrouve avec un vrai sujet sans me rendre compte de ses qualit s sc naristiques inn es j avais une date de d but une date de fin la mort de ma m re mise en perspective avec la premi re naissance Donner le jour c est neuf mois de tournage pendant lesquels je suis la d cou verte la fois du cin ma et de cet intime l Je ne sais tellement pas comment filmer que je fais presque tout avec un pied en plan fixe ce qui m a beaucoup aid Je fais un premier montage seul Puis la monteuse Anne Baudry tr s touch e par mon travail m aide consid rablement durant trois semaines partant de mon montage tout en conservant son esprit Ensuite j ai la chance de montrer mon livre Alain Cavalier qui vient voir Le film la maison Lison a un succ s d estime Christian Cau jolle Agn s Varda l aiment aussi beaucoup En 2008 dans un coffret incluant le film il a t distingu dans la cat gorie Les plus beaux livres fran ais Comment tes vous pass d un film si intime un film o vous avez une position avant tout d observateur M V Je ne veux plus de rapport entre mes images et mon propre intime c est tr s pesant Entre D
339. t sovi tique paraissait incompr hensible nos amis mais nous tions tous deux ravis d tre l en plein c ur de l histoire de la r volution deux pas de l h tel Lux celui o se retrouvaient la plupart des membres du Komintern De la fen tre de notre h tel nous avons beaucoup tourn c tait notre nid secret Quant au plan de la gardienne qui vient me gronder je l ai film avec la cam ra hauteur des genoux Je n avais pas song que c tait un point de vue enfantin mais c est une situation que j ai v cue mille fois dans mon enfance on savait qu on allait se faire gronder mais que les choses finiraient par s arranger Malgr le syst me policier Moscou reste une ville de boyards o les choses s arrangent la va vite n importe comment La brutalit et le bordel images de la culture Adieu la rue des Radiateurs ont toujours exist en Russie Mon regard sur Moscou est aussi empreint d une certaine nos talgie car je ne reconnais plus la ville de mon enfance En ce temps l il n y avait pas de 4x4 La violence aujourd hui est plus sociale que politique disons qu on d porte moins on recourt moins la balle dans la nuque pour r gler un probl me Je suis assez sid r devant cette capitale o des aventuriers capitalistes peuvent amasser des fortunes ce qui se voit dans les rues Par rapport Nissim dit Max Le Brahmane du Komintern para t beaucoup plus foisonnant et plus composit
340. ta cnc fr ou samia meskaldji lacse fr Bourtzwiller 420 D truire disent ils 2007 53 couleur documentaire r alisation Zouhair Chebbale production Bix Films France 3 Alsace Cagifragilis participation CNC Procirep Angoa CR Alsace Communaut urbaine de Strasbourg Acs Ville de Mulhouse ANRU CG Haut Rhin Chronique d une mort annonc e les 420 logements de la cit HLM seront ras s et leurs locataires relog s l ou ailleurs Ainsi en ont d cid les autorit s au vu de chiffres alarmants ch mage d linquance chec scolaire toxicomanie Les habitants vivent mal cette d cision laquelle ils n ont pas pris part Pour ces d racin s originaires du Maghreb la cit a constitu un pr cieux port d attache La quitter c est affronter un nouvel exil R alis par un jeune cin aste issu de cette cit dans la banlieue de Mulhouse le film fait r sonner la plainte des habitants confront s une ch ance brutale la destruction imminente du lieu o ils ont v cu depuis trente ans o les plus jeunes sont n s avec comme corollaire la perte soudaine des voisins des rep res familiers des r seaux de solidarit Les jeunes gens proclament leur attachement la cit par des tags des graphes un rap et un clip Les a n s s expriment mots plus feutr s entre amis autour d un caf ou la sortie de la mosqu e Les m res de famille dont presque toute la vie s es
341. taine chronique ou dans la relative survisibilit m diatique les t moins sont pr sents ici par d l gation La voix a quitt le corps pour laisser ses timbres ses intona tions ses particularit s d ge de sexe de nom bre migrer ailleurs Et le dessin n est plus le prolongement du geste d une main il avance autonome modeste prodige myst re Clouzot Picasso en petit il fait seul m me chiche ment autorit Si recto et verso renvoient des incommensurables reste que leur mince lisi re se trouve partag e Par deux gestes de chaque c t de l image l un parle et z bre l cran de graphes l autre contemple coute et d chiffre non moins actif Il n y a entre ces t moins et nous aucune galit des situations ily a en revanche au nom de cet incommensu rable et dans son cadre strict partage d une autour du monde forme de passage Mais passage d abord avant toute communication d une absence d un d ficit d une forme en creux d une puissance livre ouvert Stanley Brouwn artiste am ricain tout parti culi rement int ress aux questions d chelle de mesures a entrepris entre 1960 et 1964 une s rie intitul e This Way Brouwn Interpel lant des pi tons dans la rue il leur demande de lui dessiner sur une page de carnet le par cours du point de la ville o ils se trouvent un autre Ainsi a t il r uni une humble collection de repr sentations de l espace urb
342. tat envahis par les productions trang res La majorit des images d ferlent d sormais du Nigeria sous la forme de DVD attractifs vendus comme des marchandises Cette situation ent rine les difficult s d expres sion des premiers cin astes togolais Il faut attendre 1972 pour que Metonou Do Kokou signe le premier court m trage de fiction national Kouami une farce caustique sur les m saven tures de deux jeunes villageois qui d couvrent l exploitation et la prostitution en ville suivi par La Lyc enne 1976 Le premier long m trage de fiction Kawilassi de Kilizou Blaise Abalo est boucl en 1992 au terme d une coproduc tion laborieuse entre le minist re de la Com munication et de la Culture du Togo et le Bur kina Faso o le r alisateur s est form au cin ma Le film dont le titre signifie signe avant coureur voque le meurtre d un profes autour du monde seur d universit par la femme qu il a s duite injustement accus e Il ne sort en salle qu en 1995 Les longs m trages de fiction restent exceptionnels et Felix Amenyo Eklu se distingue avec La Fille de Nana Benz 1997 l histoire tr pidante d une lyc enne qui va int grer le monde agit du march de Pote et se fait voler par une tante Les possibilit s de travail pour la t l vision pour laquelle Kilizou Blaise Abalo tente d crire des s ries en s appuyant sur sa petite soci t de production Lidaau Films Production sont plus attracti
343. taurer une autre relation entre texte et musique qui s inspire de coute des chansons anglo saxonnes Or le paradoxe des chansons am ricaines ou ang aises c est qu elles nous transmettent une motion qu elles nous racontent des histoires alors m me que nous n en comprenons pas oujours les paroles Ce reflux du sens qui per met la mont e de la musique exige une cer aine criture l invention d une langue Il faut se glisser dans l idiome anglais comme les premiers rockers fran ais des ann es 1960 le faisaient en yaourt glossolalie inspir e des sonorit s anglaises Selon Olivier Cadiot les paroles d une chan son n ont aucune importance Il faut des textes comme il faut de la parole au cin ma des dia logues dans un sc nario Pierre Alf ri ajoute qu il ne faut pas comprendre pas couter images de la culture que ce qui compte c est l effet impr visible Tous deux s accordent pour dire que les textes crits pour les chansons de Burger r sultent d un bricolage d expressions de fragments et de citations qu ils cherchent une forme ryth mique proche de la comptine de la ritournelle Pour reprendre une de leurs formules pro grammatiques ils sont la recherche d un moteur d une m canique ou comme le dit Cadiot d une bo te outils qui tourne toute seule La question n est pas de produire imm diatement du sens mais de faire na tre des images par l
344. te France TCM participation CNC France 5 TSR Procirep R alis en 1990 Sailor amp Lula est le 5 me long m trage de David Lynch Adapt d un roman noir ce film onirique raconte l histoire d amour d un couple en cavale En s appuyant sur un entretien avec le cin aste et sur les t moignages de l quipe technique et artistique Auberi Edler livre une analyse du film et en retrace la gen se en le situant dans le contexte de son poque Extraits et photographies du film illustrent son documentaire Cin aste et peintre m ticuleux David Lynch se passionne pour la couleur et travaille avec des objectifs sp ciaux Il retouche son uvre y ajoute de la texture ici ou l explique le chef op rateur Fred Elmes Isabella Rossellini ancienne compagne du r alisateur t moigne aussi de l importance de la m ditation transcendantale dans la construction de son univers symbolique Ainsi la musique est compos e avant le tournage car elle aide David voir des images pr cise Angelo Badalamenti compositeur qui a souvent travaill avec lui Pour Martha Nochimson auteur d un livre sur Lynch son grand talent est de d peindre la port e de la culture populaire am ricaine Il met en avant la puissance de l amour qui r siste tous Mais sa love story t n breuse en forme de conte de f e Palme d or Cannes en 1990 ne fit pas l unanimit sa sortie Pour David Lynch le cin ma
345. tendue dans ma famille mais ce qui m a mis la puce l oreille c est qu eur arriv e en URSS ils n ont pas t exp di s au goulag En s appuyant sur les archives du KGB e film va essayer d en savoir plus C est mon fr re qui m nera l enqu te aiguillonn par une jeune femme un personnage d ing nue com pl tement fictionnel interpr t par la r alisa rice Louise Narboni Ils iront dans les lieux es plus recul s o nos grands parents ont v cu Je vais donc renouer avec l histoire familiale mais sur le mode d un film d espionnage avec une plong e dans les archives des services secrets Cette histoire ancienne a rebondi par hasard ilya une vingtaine d ann es quand ma m re s est fait voler ses papiers d identit Au commissariat elle a appris que quoique n e Paris elle n tait pas fran aise parce qu elle avait t expuls e l ge de 15 ans avec ses parents Si j obtiens des financements j aime rais tourner cette grande saga en 2011 Vos h ros ne sont ils pas tous comme vous m me cheval entre plusieurs identit s plusieurs patries V L Oui C est vrai de mon p re dont les parents taient des juifs de Salonique et de Smyrne Il disait toujours qu un r volutionnaire n a pas de patrie mais la fin de sa vie il a commenc s int resser cette histoire s farade M N Roy rejetait compl tement le nationalisme indien mais il est retourn en Inde pour finir Walter Benj
346. tes versions D B C est un film sur la faune de Saint Ger main des Pr s et l atmosph re intellectuelle au moment de la Lib ration Mon p re voulait faire un film sur ses amis et parler des gens qu il admirait Il a toujours eu beaucoup d ad miration pour les autres particuli rement pour es crivains et les po tes Il a crit D sordre avec Gabriel Pomerand un po te lettriste qui joue son propre r le dans le film Mais le film a t interdit cause du commentaire et des dialogues de Pomerand jug s scandaleux poque Par ailleurs mon p re trouvait le film inabouti il n avait pas pu tourner dans les conditions voulues En 1967 vingt ans plus tard il a d cid de refaire D sordre et cela a donn D sordre 20 ans ce qui peut aussi se comprendre comme le d sordre a 20 ans Avec le soutien d Anatole Dauman il a repris certaines images de 1947 auxquelles il a ajout des images du Saint Germain des Pr s des ann es 1960 pour montrer comment le quar tier avait volu Cela donne un documentaire d une heure dont il n tait pas satisfait non plus Il trouvait le r sultat un peu b tard Une heure c tait trop court pour une sortie en salle et surtout il n avait pas parl de tous ses amis Il manquait des personnages des po tes qui avaient t importants l poque dont certains sont oubli s aujourd hui IL a donc d cid de reprendre le film en 2002 qui s inti tule cette fois
347. ti re reconsid rer IL sagit donc moins de pr tendre r parer les torts et s inventer Zorro provisoire que de par venir discerner en un sens ce que le jargon juridique nommerait le corps du d lit Cela exige plus que de la candeur de La bonne volont ou de la bonne conscience Cela exige loin de tout naturalisme na f comme Brecht l indique dans un texte fameux Cinq difficult s pour crire la v rit du courage de l intelligence et de la ruse Mais il s agit moins de vertus que de la fabrique et des marques d un cart Quel cart dans Vid ocartographies A lin verse du geste attendu du spectacle de la ma trise feinte ou de la d b cle Roeskens d cide de cacher les t moins derri re leur t moi gnage Que voit on alors Un agencement rudi mentaire en place des plans coutumiers de visage ou de lieux un cran blanc nous fait face Le d part est vierge l cran est tout entier une page litt ralement pauvre feuille de papier Il n y a pas de projection pas de cin ma en somme nim me de document sinon celui qui va s laborer devant nous Rien n aura pr c d l image ce que l on va voir Neuve donc une image va la mani re dont proc de une voix s improviser devant nos yeux avancer cahin caha s baucher petit petit pour consister sa facon Car debout mais invisi bles derri re cette tendue lumineuse blouie images de la culture se tiennent tour t
348. tidienne le ch mage la drogue l homosexualit C est pour a qu ils ont de mauvais rapports avec le pouvoir en place Ils ne sont pas dans la ligne Dans ce contexte rencontrez vous des difficult s politiques faire vos films H N Non mais je prends certaines pr cau tions Par exemple je n ai pas interview Jia Zhang ke ou Lou Ye en Chine mais Paris ou Cannes Je pensais que je pouvais rencontrer un probl me et que eux surtout pouvaient en avoir un Et ils se sentaient plus libres pour parler Vous prenez souvent vos techniciens sur place Comment les choisissez vous H N Comme pour b n ficier du COSIP au CNC il faut un certain nombre de points je prends le chef op rateur en France mais cela ne me poserait aucun probl me de prendre un op rateur local Je prends toujours l ing nieur du son et l lectricien sur place En g n ral j ap pelle un cin aste que je connais bien Je peux appeler Wong Kar wai demain et lui dire trouve moi un tr s bon op rateur un jeune type pas trop cher quelqu un de bien et je sais qu il va me trouver quelqu un de formidable C est un atout de taille et je peux le faire dans tous les pays Quand j ai r alis Shaw Brothers Story 2003 Johnny To tait coproducteur il ne pou vait pas mettre d argent mais il m a donn une quipe Il a des gens engag s l ann e pour tourner deux ou trois films au moins Il faut dire que ces pays sont souvent u
349. tion l chelle fil m es dans la continuit sans plans rapproch s comme du th tre Puis les autres s quences s allumaient sur des crans plus petits dispo s s l int rieur de l observatoire Parfois il y avait quatre images en m me temps parfois deux C tait au public se d placer fl ner faire son montage sans pouvoir saisir tous les morceaux L ensemble durait trente minutes Les ext rieurs peints de D apr s Blanche Neige sont dans la continuit de certaines de vos uvres pr c dentes intitul es D couvertes H D Il s agit d un travail autonome que je continue toujours Une d couverte est un terme de sc nographie qui au cin ma comme au th tre d signe un l ment de d cor en arri re plan c est par exemple la vue que l on voit d une fen tre un ciel une ville ou un jardin Aujourd hui on fait une incrustation d une image mais il existait une autre technique que j aime bien qui consiste peindre de tr s grands tirages photos noir et blanc la peinture l huile images de la culture C est une technique sp ciale un peu comme de l aquarelle la peinture est tr s dilu e et la colorisation donne ce qu on appelle le lointain Il faut des images assez neutres sans trop de d tails ni de personnages J ai archiv des photos qui pouvaient servir de d couvertes dont j ai fait des tirages que j ai coloris s et expos s comme des uvres en soi Comme il devient diff
350. tion Jean Louis Comolli Sylvie Lindeperg production Ina participation CNC Cin Cin ma Fondation pour la m moire de la Shoah Argos Films Procirep Angoa minist re de la D fense Dans la m moire de la d portation Nuit et Brouillard d Alain Resnais 1956 avec le commentaire de Jean Cayrol tient une place exceptionnelle mais ambigu car le mot juif n y est pas prononc Pour en comprendre les enjeux l historienne Sylvie Lindeperg en a longuement explor la gen se et les arri re plans tat du savoir historique d alors contexte politique et cin matographique r le respectif de ceux qui y apport rent leur concours R pondant aux questions de Jean Louis Comolli extraits du film l appui l auteure de Nuit et Brouillard un film dans l histoire d O Jacob 2007 expose les r sultats d une longue enqu te dans les archives Plut t qu Resnais Sylvie Lindeperg s est int ress e Olga Wormser jeune professeur d histoire la Lib ration A la diff rence de l autre conseiller historique du film Henri Michel li au milieu des d port s r sistants Olga est proche des survivants juifs dont l exp rience est alors peu m diatis e encore moins resitu e dans une histoire globale du nazisme T moin de cette compr hension lacunaire le film montre des pers cutions raciales sans les d signer nomm ment Soutenu par son producteur Anatole Dauman Resnais r us
351. tion Surexploit s y compris des enfants de dix ans expos s aux polluants chimiques ils s entassent dans des bidon villes Sous l influence communiste cette nouvelle population ouvri re acquiert cependant une conscience et des traditions politiques En butte au pouvoir central qui tend l asphyxier la banlieue rouge devient le d potoir de la capitale sous quip e en services publics et surcharg e en cas sociaux Avec la d sindustrialisation des ann es 1970 les grands ensembles deviennent des ghettos et les politiques de la ville lanc es partir de 1983 n y changent rien Mais la construction du Stade de France ouvre peut tre une re post industrielle qui donnera leur chance aux petits enfants d immigr s E S images de la culture 9 3 m moire d un territoire Clichy pour l exemple 2006 50 couleur documentaire r alisation Alice Diop production Point du Jour production participation CNC France 5 Procirep Angoa Fasild A l automne 2005 les grandes meutes des quartiers ont commenc Clichy sous Bois 93 apr s la mort de deux jeunes gens Comment comprendre cette r volte o 80 des meutiers n taient pas des d linquants questionne Alice Diop Quelques mois plus tard elle dresse un bilan avec les t moignages d meutiers mais en interrogeant aussi associations administration et enseignants intervenant sur le plateau Clichy Montferme
352. tion des boissons d volues aux candidats aux cor t ges qu ils doivent former pour accomplir des danses dans des costumes bigarr s successifs jusqu l preuve finale film e presque en plan s quence le film est un pr cieux document sur ce rituel Le sens de la c r monie est aussi abord au cours des changes de la r alisa trice avec les participants Un non Solla ne peut pas avoir le courage de se faire circon cire affirme l un d entre eux Mais l preuve permet aussi celui qui la subit de montrer sa bravoure et d avoir ainsi son mot dire reconnu par la collectivit Elle d coule surtout du res pect des anc tres comme l indique Gentille Menguizani Assih la fin en confiant Tu vois quand j tais petite fille l oncle de mon p re me disait qu un peuple qui oublie ses tra ditions est un peuple sans me accompagner les changements Mais l ombre du Sida qui plane sur le Togo et d cime ses habitants fait de la circoncision un redoutable moyen de transmettre la maladie par les couteaux employ s pour l op ration C est ce danger qui pousse l un des jeunes candidats qui arrive en compagnie de la r ali satrice demander la d sinfection des ins truments coupants Pour cela ils apportent de l alcool et de l eau deJavelen provocant un d bat in dit Certains envisagent d introduire cette tape dans le rituel d autres ne veulent rien changer en se conformant la coutume et e
353. tion de la Palme d or du Festival de Cannes 1958 immense succ s populaire partout dans le monde le sid rant 14 Quand passent les cigognes de Mikha l Kala tozov Et pour ce second film l homme la cam ra virtuose fr n tique tait toujours le m me Sergue Ouroussevski Le film de Kalotozov a t le vrai d tonateur de ma passion parfois suspecte de complaisance id ologique aux yeux de certains pour les cin matographies des pays de l Est et les cin astes caucasiens Au fil des ans des visionnages et des rencontres j appris tr s vite que Sergue Paradjanov Rouben Mamoulian et Mikha l Kalatozov taient tous trois natifs de Tbilissi l ancienne Tiflis devenue depuis un de mes ports d attache et le vrai nom de Kalatozov tait un nom g orgien Kalatozichvili J ai eu la chance de r gler mes dettes cin phi liques l gard des deux premiers mais Kala tozov tait encore rest blotti au fond de ma m moire Deux rencontres aux Studios Kartuli Pilmi avec son petit fils num ro 3 dans la lign e des Kalatozov cin astes m ont convaincu qu il fallait aussi c l brer les talents de Mikhail Micha le petit fils me commentait alors en direct se souvenant des paroles de son grand p re contant les incidents de tournage les s quences du Sel de Svan tie 1930 l un de ses premiers films tourn s en G orgie devenu un grand classique du cin ma g orgien et russe Pour cet extraordinaire docum
354. tit fr re Surtout elle est son interpr te dans tous ses rapports avec le monde ext rieur Chemin faisant et contrairement son fr re artina perd progressivement son insouciance d enfant La question du logement d urgence n est pas ici trait e de mani re directement politique D abord d crite par le propri taire de l h tel montmartrois puis par une autre allocataire c est encore la petite Martina avec ses r flexions sur les touristes qui r sume e mieux la situation La petite fille se sent spontan ment proche d eux la fois anim e du m me regard neuf sur le monde mais galement loin de sa maison qu elle dessine pour la cam ra Rarement un film n a parl de mani re aussi juste de la promiscuit au quotidien et de l attente d une famille anonyme de r fugi s Ma vie l h tel sonne pourtant comme un constat d impuissance en s inscrivant dans une suite d interventions individuelles publiques ou priv es l issue incertaine En montrant le temps erratique des d marches associatives et des recours administratifs le film vient souligner l absence d une prise en charge globale du logement des demandeurs d asile en France Julien Farenc Biblioth que nationale de France Paris 89 cher d couvreur de ces crits Notes propos de Sonderkommando d Emil Weiss A Auschwitz le Sonderkommando commando sp cial tait employ nettoyer les chambres gaz et incin rer les
355. tournage avec ses pr para tifs sa machinerie ses prises r p t es en somme toute la construction de l artifice n tait pas l c t de la sc ne l envers du d cor mais bien son bain son pays comme on le dirait d une r gion Fellini s habille d ailleurs comme le fait remarquer une actrice en fonc tion du d cor la mer il porte des v tements de plage En outre il dirige ses films voix haute durant la prise dans la tradition de la post synchronisation totale des films italiens de l poque ce qui compl te cette id e de conti nuit entre la sc ne et la vie A la vision du tournage on comprend le regard de Fellini qui m le naturel et artifice dans un seul mouve ment grain du r el et grain de folie Le r el du tournage du Satyricon est lui m me une sorte de film fellinien et se construit en m me temps que lui L impression de cour des miracles est accentu e par l poque soixante huitarde o les acteurs am ricains jouent de la guitare entre deux prises encore fard s et il ne semble pas y avoir d opposition franche entre l poque du Satyricon et l poque du tournage la tem poralit est brouill e jouer et tre jou Bachmann aime beaucoup filmer les mains ondoyantes de Fellini et son visage au sourire trange qu il est impossible d interpr ter Comme le remarque une actrice Fellini dirige les mouvements donne des directives mais lui seul poss de le sens On ne peut s
356. tout la dynamique entre image et le son mais on ne veut plus voir la m me chose dans les suivantes J avais 80 heures de rushes ce que je ne ferai plus jamais Dans Donner le jour j en avais 45 mais il y en avait seulement 3 de valables L comme j avais appris filmer j avais des images de autour du monde qualit Catherine me les a pass es en acc l r sans son pour que je vois tous mes tics c tait une le on formidable mais tr s dou loureuse sur le moment Avec elle on s est attach d velopper ce qui tait singulier dans chaque le on que cela vienne compl ter et non pas redire M me pour montrer la mai son Catherine a t diabolique elle m a dit tu as trois plans qui sont tr s bien et qui disent la m me chose tu choisis je n en veux pas deux Aujourd hui d s que je vois deux plans sem blables au cin ma cela me fait sortir de la narration du film Malgr le tournage tal sur un an le passage entre les sc nes garde une forte tension Comment avez vous proc d M V C est le cheminement du titre Le pre mier titre tait la traduction d une composition de Per N rg rd Harvest Timeless Une Mois son sans saisons Mais une amie m a cit cette phrase de Mahler qui m a poursuivi pen dant le tournage Le cr ateur est comme un archer qui tire dans le noir J opte pour le titre Ces archers qui tirent dans le noir Et puis Catherine appelle machinalement
357. tout sur le choc de ces moments inattendus le dispositif se concentre ici plut t sur le dialogue instaur entre les personnes et le personnage En ce sens il suivrait plut t la voie d Alice au pays des merveilles L arri re plan du dialogue concerne toutefois une mati re plut t anthropologique 3 Michel de Certeau L Invention du quotidien Paris Gallimard 1990 in nd termin es 67 il tait deux fois D apr s Blanche Neige le premier film de l artiste Hugues Decointet est la fois un r cit du tournage de Blanche Neige myst rieux film sans images de Jo o C sar Monteiro et une remise en jeu du drame de Robert Walser dont il est adapt Le cin ma occupe une place centrale dans le travail d Hugues Decointet qui nous fait d couvrir les multiples correspondances qu il tisse entre texte peinture film et installation Pr sentation et entretien par Sylvain Maestraggi En 1999 Jo o C sar Monteiro tourne Blanche Neige une pi ce du po te suisse Robert Wal ser qui reprend les personnages du conte l o il s est arr t Au bout de quelques jours le r alisateur pose sa veste sur la cam ra le film sera noir Seuls subsisteront les voix des acteurs les plans d ouverture et de cl ture et quelques interm des Quand il se lance dans l adaptation de Blanche Neige Monteiro vient de renoncer celle de La Philosophie dans le boudoir de Sade Ce renon cement lui p se Blanche Neige sera
358. tte m me ann e une uvre de maturit qui devait tre distri bu e en France est d c d l ann e de ses cinquante ans Il ne se m nageait gu re A Moscou il y a quelques jours lors du dernier Festival international du film son fils Tito arri re petit fils de Kalatozov tait pr sent la projection ainsi qu une tr s vieille dame assistante de Mikha l Kalatozov sur quatre de ses films Et c est bien l ce quoi doivent ser vir les films sur le cin ma et les cin astes permettre de ne jamais couper le fil Paradjanov Mamoulian et Kalatozov forment un trio exceptionnel venu de l Est l entr e de l Orient au pied du Caucase Tr s jeune ils m ont s duit et accompagn au m me titre que la lecture de po tes et d crivains des cinq continents Il tait donc logique que j offre ce troisi me h ros oubli et la dynastie des Kalatozov cin astes un peu de mon nergie et de mon imaginaire C est aussi pour cela qu existe encore pour c l brer le cin ma et ses po tes ce label incongru mais n cessaire de produc teur auteur r alisateur diffuseur Patrick Cazals juillet 2010 une saison russe L Ouragan Kalatozov 2009 74 couleur documentaire r alisation Patrick Cazals production Les Films du Horla participation CNC Procirep Angoa Cin Cin ma Mikhail Kalatozov Fund ICAIC Cuba N Tbilissi G orgie en 1903 et mort Moscou en 1973 Mikhail Kalatozov marqu
359. tte situa tion totalement contradictoire et insupportable se refl te dans le film L attitude des services d aide sociale et particuli rement de la DASS m a paru terrifiante J ai t invit e cette poque dans le magazine Aujourd hui Madame et confront e avec la secr taire d Etat l action sociale c tait sous le gouvernement Pompidou images de la culture On s est rudement bagarr es en direct Malheu reusement ilsemble que cette mission qui date de la fin f vrier 1972 ait disparu des archives de l INA Si quelqu un pouvait la retrouver Les choses ont chang partir de 1974 sous la pr sidence de Giscard d Estaing C J Oui mais en 1972 le discours officiel tait vomir La contraception avait t autoris e seulement en 1967 assortie de restrictions pour les mineures L information tait inexis tante et les m res n ayant pas connu la pilule avaient beaucoup de peine en parler leurs filles Les plaintes pour viol taient rares et les condamnations quand il y en avait taient d ri soires Beaucoup de femmes mouraient encore du fait des avortements clandestins beau coup d autres en gardaient des s quelles toute leur vie Les curetages l h pital se faisaient souvent sans anesth sie Quel r le jouaient les h tels maternels dans le dispositif officiel d aide C J Ils ont t cr s au XIXe si cle pour fournir un logement et une assistance aux m res sans
360. tudes organis es par le Louvre en juin 2006 ont permis des experts du monde entier d approcher au plus pr s lib r es de leur cadre la trentaine d uvres de Rembrandt et de son entourage poss d es par le mus e Stan Neumann et Juliette Garcias suivent in situ les questionnements et les hypoth ses des experts tay s d interviews Des s quences explicatives d animation ajoutent une touche ludique au film L intimit avec les tableaux offerte aux chercheurs multiplie Les possibilit s d examen et de rapprochements La datation peut tre affin e Ainsi la technique de sciage du support montre que telle Etude de vieillard ne saurait tre de la p riode amstellodamoise de Rembrandt La pr sence de bordures noires de m mes dimensions sur certaines toiles signe une ventuelle s rie L inclinaison d une couture compl te l information sur les repentirs visibles en partie la radiographie L absence de traces de retraits d une toile ou une touche nettement interrompue indiquent un recadrage par le peintre le marchand ou un propri taire adaptant le format son int rieur Un clat trop rond trahit l intervention ponctuelle z l e d un restaurateur Mais c est d abord l attribution qui est l enjeu de cette observation aig e et collective Le manque d esquisse sous un ciel par exemple retire tel paysage Rembrandt Des Journ es fructueuses donc mont es ici de fa on passionnante L W
361. tures dont il voulait montrer les quali t s particuli res Il a r alis par exemple deux documentaires sur les relations m re enfant en Afrique de l Ouest Le Berceau de l humanit 1971 et Enfances africaines 1973 Mais Goha est aussi une forme d autoportrait la figure d un tre simple et sinc re rejet en marge de la soci t La filmographie de votre p re compte de nombreux documentaires D B Ily a parmi eux beaucoup de portraits de po tes comme Jean Albany L Ami abusif 1989 de musiciens comme Pablo Casals Pablo Casals 1955 de danseurs comme Jean Babi l e Le M tier de danseur 1953 Chaque per sonne que mon p re rencontrait lui donnait envie de r aliser un film Il y a aussi des por traits de lieux comme la Cit du Midi un gym nase pour acrobates de cirque La Cit du Midi 1952 la fabrique de mannequins d Eves futures 1964 sans oublier Paris Paris la nuit 1956 Mon p re a galement film la premi re ren contre d une tribu d Amazonie avec des Blancs dans Les Indiens du Br sil 1969 Ce film dont le texte est sign par l anthropologue Pierre Clastres et sa suite Op ration s duc tion 1975 sont une critique de la soi disant pacification des Indiens Il a galement r alis un film sur une communaut hippie de Kat mandou le soir de No l Eden Miseria 1967 et bien d autres encore La Poup e 1962 son deuxi me long m trage qui prend la banlieue
362. tus des excr ments Lorsque quelqu un passait pr s de lui M ller faisait tourner ses manivelles Ce bricolage mat rialisait un r ve Le fait que quelqu un qui est priv de tout d une mani re assez radicale propose une image mentale forte vous met en mouvement sur tout si vous tes un artiste Jean Tinguely et Daniel Spoerri ont ressenti un d clic imm diatement apr s avoir vu le travail de M ller Bernhard Luginb hl lui a t hant par le per sonnage de W lfli Pour un artiste qui se sent lui m me possesseur d un univers W lfli donne l exemple l nergie de se lancer Est ce aussi l nergie de W lfli et M ller qui a nourri votre film H N Peu peu La premi re id e du film consistait simplement marcher sur les traces de Michel Beretti et d Armin Heusser qui avaient pass quelques mois dans les caves de la Waldau inventorier les uvres Il faut rappe ler que ces uvres doivent leur survie un simple ouvrier de maintenance de l asile Heinz Feldmann En tant que serrurier d tenteur des cl s de la r serve il les a au sens strict conserv es et plus ou moins class es dans leur ordre d arriv e Beretti et Heusser avaient rencontr tous les t moins de cette histoire et en 1998 nous avions encore quinze ou vingt t moins vivants tout fait int ressants pour raconter l histoire de la conservation de ces uvres et de leur r ception par le milieu artis tique Tinguely tait e
363. u compte que c tait pour eux une fa on de me dire qu ils pr f raient moins de monde Alors j ai fait comme je pouvais pour assurer le tournage Pour quelle raison avez vous laiss vos questions dans les prises G M A Ce n tait pas un choix cela s est impos lJ tais devenu membre de la commu naut Ma cam ra n existait plus Les gens s adressaient moi en tant que personne de la communaut Les gens ont oubli la cam ra et pour moi c tait l id al car la personne fil m e voluait de fa on naturelle Je mai rien provoqu j ai juste respect la r alit qui s imposait moi Propos recueillis par Michel Amarger mai 2010 autour du monde des briques et des hommes L uvre du cin aste allemand Harun Farocki comporte ce jour plus de quatre vingts films con us pour le grand cran ou la t l vision Il a r alis galement des pi ces radiophoniques des essais critiques des livres Il a t membre du comit de r daction de la revue Filmkritik jusqu en 1984 travaillant maintenir compl mentaires et autonomes ces deux modes d expression et de symbolisation que sont l criture et le cin ma Son dernier film en date En comparaison Zum Vergleich 2009 s attache en divers points du globe la fabrication des briques en tant que fondement de nos soci t s Analyse de Pascale Cassagnau Mes films sont con us contre le cin maet contre la t l vision Harun Farocki Tou
364. ue J ai restaur un film du Sri Lanka qui suite cela a t montr Cannes il y a deux ans5 Mais dans ces pays les copies sont conser v es sous 40 dans des sous sols et transpi rent d humidit histoires de cin ma Est ce que vos documentaires peuvent aider la restauration de ces films H N Quand j ai appris qu une copie d un film tr s rare avait t retrouv e Bruxelles j ai accouru lJe les ai encourag s la pr server et leur ai demand un master vid o car je veux un extrait J esp re surtout que mon docu mentaire projet Manille leur fera prendre conscience de la n cessit de sauver les films m me si un si cle apr s c est un peu tard Il faut voir les films philippins qui sortent en DVD les copies sont faites d apr s de tr s mauvaises VHS C est tout ce qui reste Vos films sont ils difficiles produire H N Tr s Travailler avec une chaine c bl e cela veut dire qu on a comme valoir le mini mum impos par le CNC qui est devenu un maximum 6500 C est dramatique Avec a on a droit au COSIP et d autres petits finance ments J ai toujours de tr s petits budgets que j essaie de compl ter avec des aides locales parfois les Ambassades de France l Office du tourisme En tournant aux Philippines pour la premi re fois j ai eu une aide plus cons quente gr ce la Commission des Arts et de la Culture et le Film Institut J ai fait une vraie copro
365. ue il reste beaucoup faire Malheureusement il y a un manque crucial de centres de formation performants Mais je suis persuad e que notre cin ma a un bel avenir Ily a tellement de choses raconter et montrer Les choses commen cent s organiser De petites bo tes de produc tion essaient d autofinancer les films petit budget destin s au march local Quand avez vous d cid de r aliser Itchombi G M A En 2004 quand j ai rencontr un jeune homme qui avait les m mes inqui tudes que moi concernant les pratiques risque lors des initiations et qui devait se faire circoncire Comment s est d roul le travail sur Le film G M A La fabrication de ce film a t un long processus Le tournage a t la partie la plus dure Le village est difficile d acc s Ilest en prin cipe interdit de filmer cette c r monie et l id e de sugg rer que les vieux utilisent des d sin fectants n a pas facilit les choses La partie post production s est faite en France dans un studio d Ard che Images Lussas a a t assez ardu comme travail mais nous avons tir notre pingle du jeu J ai travaill avec une monteuse tr s comp tente qui a beaucoup donn de son temps et de son nergie Pourquoi avoir choisi Solla comme lieu de tournage autour du monde G M A Je l ai choisi parce qu il n y a que l que se d roule ce genre de circoncision initia tique Dans la plupart des r gions
366. ue dans le livre de Sylvie Lindeperg es images sont regard es pour elles m mes elles s ouvrent l nigme et en regard du commentaire il suit les seules tapes du sys me concentrationnaire L exp rience per sonnelle de Jean Cayrol r sistant d port authausen et la vocation qu il assignait au film interpeller les spectateurs sur leur pro pre pr sent la Guerre d Alg rie irrigu rent criture de son grand po me si bien que l ap parition confuse dans le sc nario de juillet 1945 d une r f rence la Solution finale ne fut pas retenue Dans la version allemande raduite par Paul Celan des modifications d apparence l g res introduisirent en revanche un d placement de sens capital vers la ques ion de la pers cution raciale Roumain d origine juive dont les parents moururent en camps cet autre po te fournit lui une traduction mar qu e par les v nements m mes qui ont pro duit les images de Nuit et Brouillard Ce texte semblait alors maner du film et de sa qu te alors qu il avait t compos apr s montage En montrant deux extraits de la version alle mande du film Sylvie Lindeperg ne s inscrit certes pas dans un courant qui poussa hur ler contre Nuit et Brouillard en tant que film nocif la perception de la Shoah apr s qu il fut annex l Holocauste sa sortie Elle se 51 Face aux fant mes 2009 99 couleur documentaire r alisa
367. ui d sirent rester ceux qui veulent rentrer et ceux qui ne sont jamais partis La dualit s insinue parfois au c ur m me d un couple suivi tout au long du film Jos qui veut prendre sa retraite au Portugal pour s occuper de ses sapins et Elisa qui s ennuie mourir dans une maison devenue trang re C est elle d ailleurs qui offrira au film une conclusion poignante Je me sens perdue D T a FO ar my ls de vonir kel da M tra jers Le Dr le de Mai Chronique des ann es de boue 2008 54 couleur documentaire r alisation Jos Vieira production La Huit Faux RFO France T lessonne participation CNC Acs minist re de la Culture et de la Communication DAPA mission du patrimoine ethnologique minist re des Affaires trang res Procirep Angoa J aimerais que tu me racontes ce qui s est pass en Mai 68 demande le cin aste son p re au d but du film Dans les ann es 1960 Jos Vieira et sa famille quittent le Portugal de Salazar pour la France la recherche d une vie meilleure Mais c est dans un bidonville boueux Massy qu ils vont finalement chouer Pour eux comme pour l ensemble de la population portugaise immigr e les v nements de 1968 vont tre un v ritable choc Quarante ans plus tard Le Dr le de Mai donne la parole ces Portugais qui migr rent charg s d illusions souvent dans l espoir de s enrichir ava
368. uitte son palais repr sentera l Inde au moment de sa lib ration Celle o la famille du maharaja abandonn e et en mis re meurt de faim repr sentera toute l Inde mod erne Elle se terminera avec la cr mation des restes du maharaja dans une ville lointaine Cette capacit qu avait Pasolini d enfermer une r alit complexe dans une simple m taphore est son plus grand don Plus fort que le philo sophe que le po te que le sociologue ily a le conteur C est l aussi sa grande modernit Moi moderne parmi les modernes dit un vers de l un de ses po mes Cette modernit qui est celle d un anti moderne le rapproche des cin astes de l Asie contemporaine Apichat pong Weerasethakul Raya Martin Vimukthi Jayasundara C est le fait de lire et de voir les expressions litt raires et picturales de la tra dition populaire les Evangiles la peinture de Giotto Les contes des Mille et une nuits comme des r cits hautement politiques o le peuple cristallise son exp rience de vie Eugenio Renzi Antoine Thirion A lire A propos de Carnet de notes pour une Orestie africaine de Pier Paolo Pasolini Images de la culture No 24 p 28 31 images de la culture Le Docker noir Sembene Ousmane Notes pour un film sur l Inde Appunti per un film sull India 1968 33 noir et blanc documentaire r alisation Pier Paolo Pasolini Tourn entre dipe roi et Th or me Notes pour un film sur l Inde
369. ule une voix transforme ces lignes et formes g om triques en maisons routes et barbel s En six chapitres Till Roeskens sollicite plusieurs habitants du camp de r fugi s d A da en Territoires palestiniens pour dessiner leur environnement quotidien au gr d anecdotes difiantes et tragiques D plier dans l espace l histoire d une commu naut obliger la m moire par le dessin une forme d exhaustivit ce simple dispositif r p t tout au long du film renouvelle en soi l exercice de l entretien et peut tre une gageure formelle motivante Mais aurait il n anmoins tant d impact s il n y tait pas question de la colonisation des Territoires palestiniens par Isra l La mod lisation clandestine d une parole brid e imagine t on sans mal par les cartes officielles dispositifs av r s de contr le de domination conceptuelle s labore sous la cam ra de Till Roeskens une chelle non reconnue par les nomenclatures g ographiques Assombries par les drames personnels le commerce quotidien avec l arm e ou tel mur apparu subitement en pleine rue ces cartes t moignent par leur fragilit d une inqui tante absence d images Mais leur simplicit parfois brouillonne se r v le aussi tr s efficace pour r v ler la m canique l mentaire de l oppression et de la spoliation M C 34 iB Film retenu par la commission Images en biblioth ques Une te
370. ur desquels vous aimeriez travailler A I D autres cin astes m int resseraient mais j ai besoin de temps Depuis des ann es j ai entam un travail de r flexion et de docu mentation sur le peintre Nicolas de Sta l comme par hasard d origine russe Et j ai un projet qui int resse les Russes sur Marina Tsveta eva une grande po tesse qui m int resse aussi parce qu elle a v cu en France comment elle a per u notre soci t comment elle est repartie en Russie pour y mourir tragi quement Faire un film sur la po sie est un d fi Vous ne partez jamais d une commande A I C est toujours moi qui choisis Je ne tra vaille que comme a Je suis en train de monter une s rie de six films sur la musique pour la cha ne Mezzo par exemple C est eux qui en ont fait la demande mais c est moi qui ai choisi les musiciens les uvres Ce n est jamais une envie soudaine c est toujours quelque chose qui me hante me suit qui r sonne depuis tr s longtemps en moi Peu peu je me sens pr te pour faire le film Cela veut dire que j ai acquis un petit bagage que je ne suis pas d munie en terme de r flexion d abord mais aussi de ressources d images de lectures Vos films sont ils financ s facilement A l Non ilfaut tre patient Le film sur Sokurov je l ai mont avec ma soci t de production Tout ce que je gagne en droits d auteur me permet de vivre tr s sobrement et est r investi dans les
371. ur but de r unir 10 documentaires par an r alis s par des auteurs de l Afrique sub saharienne au terme d un accord entre un producteur europ en et un producteur africain Le tournage est effectu en Afrique avec une quipe africaine et la post production en Europe avec le concours de stagiaires africains La diffusion est assur e par le r seau TLSP T l visons locales du service public via l unit de programme REC R action en cha ne Apr s le succ s de la premi re collection la deuxi me est en fin de production et la troisi me en cours de d veloppement M A A lire A propos de Africadoc Images de la culture No 24 janvier 2010 Les Afriques document es par Jean Marie Barbe p 66 69 et Qu est ce que le Louma p 88 90 www africadoc net 28 qu elle examine au travers du film trouve sa justification dans le conte nonc en prologue au documentaire Une l gende voque la ren contre d une villageoise gar e dans la for t avec des diablotins qui l initient la circonci sion Rentr e chez elle elle l apprend son mari qui la rate tandis qu elle l enseigne d autres Le rituel peut tre ainsi effectu par certains et pas par d autres Son d roulement au cours du film r v le combien les hommes du village sont soumis au rituel et se sentent oblig s de le perp tuer la fois pour respecter les tradi tions mais aussi comme un moment de transi tion convenu et marqu
372. ure 66 83 50 85 26 89 10 62 94 81 84 61 15 79 46 97 93 39 89 91 95 85 93 34 82 85 32 60 57 88 40 12 32 40 12 21 32 40 21 57 74 88 12 57 74 15 15 32 32 50 32 32 images ile La allie Images de la culture No 17 d CNC novembre 2003 104 p documentaires sur l alg rie tat des lieux des images en prison photographie et documentaire ile Images de la culture No 21 d CNC mai 2006 108 p une visite au mus e image mouvement histoires de cin ma Ces publications sont gratuites envoy es sur demande crite Images de la culture No 18 d CNC juin 2004 124 p images d architecture vi t nam les images occult es photographie et documentaire image malt Images de la culture No 22 d CNC juillet 2007 116 p paysages chor graphiques contemporains la ville vue par histoires de cin ma courrier postal ou lectronique t l copie Images de la culture No 19 d CNC janvier 2005 96 p dominique bagouet l uvre oblique vivre ensemble autour du monde Images de la culture No 23 d CNC ao
373. urope du Sud Le premier minist re du Logement est cr la Lib ration mais c est seulement au milieu des ann es 1950 qu on va voir triompher une approche quantitative La France qui tait jusque l tr s en retard va se lancer dans une production de logements en masse l ge d or de la fili re du b ton Le film de Yamina Benguigui voque l appel de l abb Pierre A t il vraiment pes sur les politiques B P Oui a a fait bouger les choses L abb Pierre en lan ant son appel sur Radio Luxem bourg a su habilement se servir des m dias pour faire pression sur le gouvernement de la IVe R publique et surtout sur les parlemen taires qui l poque avaient le pouvoir de s opposer aux initiatives du gouvernement Les grands ensembles sont ils une caract ristique de la Seine Saint Denis B P Ce sont plut t les m dias qui donnent cette vision Des grands ensembles on en a aussi construits pr s de Bordeaux de Toulouse de Lyon et dans le centre de Paris Par contre la Seine Saint Denis concentre 70 des pro jets ANRU Agence nationale de r novation urbaine projets qui m lent d molition et reconstruction Alors que le Val de Marne qui compte de tr s nombreuses cit s HLM a beau coup moins de projets ANRU Par amalgame les cit s du 93 sont vues comme la cause de tous les probl mes C est videmment tr s r ducteur Qu est ce qui a provoqu l accumulation de difficult s auxquelles
374. ut Un jour il demande Morgenthaler de visiter Berne pour voir si ses uvres sont expos es en vitrine si on parle de lui M galomane il se voit roi empereur Cet homme fruste qui d lire mais avec une ner gie formidable devient le symbole m me d une cr ation artistique d connect e de tout lien social Il incarne l artiste d miurge qui cr e un monde en m me temps qu il avance C est ce qui explique qu il a inspir autant d artistes des crivains comme Friedrich Glauser et des dizaines de compositeurs On peut citer le Danois Per N rg rd1 Georges Aperghis ou l Am ricain Terry Riley compositeur de musique r p ti tive qui a compos deux op ras sur W lfli J en ai retenu l id e de r aliser un film musical qui serait mis en branle par le souffle de W lfli lui 73 m me C est la d couverte du travail de Bern hard Gal un jeune compositeur autrichien qui a rendu possible de faire entendre le souffle de W lfli Ses installations sonores nous pro posent une immersion comme si l on se pro menait dans le cerveau de W lfli Votre film ne propose t il pas lui aussi une sorte de promenade dans la t te de W lfli H N Oui le film montre relativement peu d uvres de W lfli l uvre est trop immense et justifierait elle seule un autre film et cherche plut t plonger le spectateur par le son dans une forme d obsession d enferme ment J aurais aim r aliser un film sans parole
375. vec la cam ra vous tes en quelque sorte un archer M V Le fil conducteur qui permet de passer d un monde l autre c est la tension Ici tout le monde travaille les musiciens mais aussi les spectateurs des le ons dont on sent l atten tion dans l il Moi je suis en sueur dans un coin de la pi ce derri re il y a ceux qui travail lent en cuisine C est une ruche musicale plan t e au milieu des champs agricoles C est pour montrer cela que je filme les visages et les mains des ouvriers je voulais les regarder comme les musiciens Avez vous beaucoup trich au montage M V Catherine dirait On n a pas trich on a mont J ai r invent toutes les transitions m lang les saisons pour recomposer l ner gie propre au lieu Mais dans les s quences de musique j ai toujours gard le son direct J ai mis de faux spectateurs parfois mais il y en avait toujours plus ou moins J ai seulement chang la musique entre les moments musicaux dans les couloirs Toutes les sc nes avec Christine sont pr m dit es par contre La derni re sem aine de tournage j ai film des plans pr cis de Christine et de la maison qui me manquaient Je l avais vu couper un chou alors six mois apr s je lui ai demand d en couper un mais on n avait pas pr vu qu elle allait le couper en trois fois Tous les passages quand elle ouvre les portes descend les escaliers lit une lettre ou cueille des j
376. venus mourir pour eux alors que les programmes scolaires eux les ont quelque peu oubli s Les comm morations demeurent nombreuses au Tata Mais les anciens tirailleurs s n galais sont bien loin d avoir touch une pension quivalente celle de leurs homologues fran ais Si les visiteurs sont aujourd hui de plus en plus nombreux se rendre au Tata si l histoire du massacre de Chasselay commence tre davantage connue reste que d sormais pour les soldats s n galais enterr s le seul ennemi craindre est l oubli D T La Retraite des Indig nes 2008 53 couleur documentaire r alisation Fr d ric Chignac production Grand Angle productions participation CNC France 5 CR Aquitaine Acs Procirep Angoa minist re des Affaires trang res et europ ennes Septembre 2006 la suite de la sortie du film indig nes de Rachid Bouchareb le pr sident Chirac annonce la d cristallisation des retraites des anciens combattants de l arm e d Afrique d sormais gale celle des Fran ais 80 000 personnes sont encore concern es Un an apr s quand la loi est mise ex cution Fr d ric Chignac enqu te au S n gal origine du litige diff rence de statuts entre anciens combattants souvenirs et t moignages 1959 la France promulgue la loi dite de la cristallisation savoir le gel des retraites des anciens combattants d Afrique au niveau de 1959 Fra
377. ves mais peu rentables L espoir est de tourner vite pour faire baisser les co ts de fabrication en se passant d clairages et d accessoires gr ce aux possibilit s offertes par le num rique le documentaire en avant Le documentaire reste le terrain de pr dilection des rares cin astes togolais Install e en France Anne Laure Folly se fait conna tre avec Le Gardien des forces 1992 consacr au vau dou puis elle prend la d fense des citoyennes d Afrique de l Ouest dans Femmes aux yeux ouverts 1994 traitant de l excision et du mari age forc suivi de Entre l arbre et la pirogue 1995 r flexion sur le d veloppement qui lar git son champ d action d autres pays elle investit notamment l Angola pour Les Oubli es 1996 Sani Assouma Adijike r alise pour la t l vision Entre terre et mer 1995 sur les femmes qui luttent en organisant un march parall le Les traditions sont d fendues par Blanche Tchongolo dans Aneho raconte 1994 sur le culte d une divinit dans une petite ville D autres se signalent par des films de sensibilisation comme Georges Manuel Nguele avec A la ren contre des autres 1996 sur le bilan d une aide gouvernementale canadienne en faveur des pays du Tiers Monde ou Ayicoe Ghan D Almeida avec Aziaba 1993 propos d un paysan qui Itchombi prend une troisi me pouse malgr la planifi cation familiale Exceptionnellement un r ali sateur s engage sur le territ
378. zes l cole o vont ses enfants Ces moments du quotidien regorgent d amour de tendresse de combat de revendication mais aussi de tristesse et d puisement qui emportent le spectateur jusqu au bout du voyage Jusqu au bout de la lutte de cette m re qui sans compromis d cide de rejoindre son fils a n afin d tre pr sente le jour o il sortira de prison Un regard vertical sur la Russie contemporaine Une le on de vie inoubliable Sylvie Morata M diath que Louis Aragon Martigues grande bassine leur frictionnant la t te sans prendre garde au shampooing qui pique les yeux dans ce qui semble tre la pi ce unique de l appartement tous les petits dansent fr n tiquement sur une musique populaire Sacha le petit gar on blond s habille tout seul mal adroitement et part en tra nant sa luge tra vers l table plus tard on lui colle une cigarette dans la bouche et sa m re lui dit qu il restera nain toute sa vie le fr re a n d charge toute sa rage en boxant dans un sac de c r ales Alessia embrasse tendrement son fianc tan dis que derri re son paule il joue avec son t l phone portable une tapisserie aux cerfs rouges les surplombe fiction ou documentaire Antoine Cattin le dit lui m me Ce film rel ve de la fiction ila des caract res des personnages un d nouement c est tr s important pour nous d avoir des sentiments v ritables l cran 2 Si la
379. zis Il s appuie pour cela sur de nombreux t moignages de r alisateurs et d historiens du cin ma pour le resituer dans son poque et dans la carri re du cin aste Images d archive et extraits du film illustrent ce documentaire En mai 1945 Hitchcock participe au montage d un documentaire sur la lib ration des camps une exp rience qui le marque profond ment Au Royaume Uni il a d j r alis quatre films contre le nazisme Notorious l un des plus sombres de sa filmographie est le troisi me tourn Hollywood sur le sujet Les intervenants racontent sa fabrication d cryptent sa construction et des l ments constitutifs l importance de la figure de la m re et le traitement des objets comme signes par exemple La sc ne de la cl ou celle du baiser entre Cary Grant et Ingrid Bergman sont embl matiques de la mise en place du suspens Selon Fran ois Truffaut ce qui int resse Hitchcock c est de filmer les dilemmes moraux S il n obtint aucune r compense au 1er festival de Cannes et si sa sortie en France en 1948 la critique n y vit qu un divertissement Notorious est aujourd hui consid r comme un classique de la transition entre la Seconde Guerre mondiale et la Guerre froide T G Il tait une fois Sailor amp Lula 2008 52 couleur documentaire conception Serge July Marie Genin Auberi Edler r alisation Auberi Edler production Folamour Ar

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