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L`animation supprimerait-elle la complexité sémiocognitive

1. tre iconique c est dire de ressembler la r alit On pourrait galement choisir un troisi me tableau dans lequel la fois les unit s figurales et la composition des unit s figurales sont iconiques Cette simple comparaison nous conduit donc distinguer dans les images dessin es et ventuellement dans les images enregistr es trois degr s dans la diminution du caract re figuratif c est dire non abstrait d une image 1 les unit s figurales et leur composition sont iconiques 2 seules les unit s figurales sont iconiques 3 seule la composition est iconique Ensuite on glisse dans des repr sentations non iconiques Rappelons ce propos que l iconicit ne se d termine pas seulement sur des analogies de formes elles se d terminent aussi en fonction d arrangements topologiques et aussi en fonction de similitudes de d placements un plan de ville est une image iconique Ces premi res distinctions tr s simples mais essentielles peuvent tre affin es et g n ralis es pour permettre une analyse structurale de tous les types d images Le sch ma ci dessous en donne un premier aper u UNE REPR SENTATION VISUALISANTE Premier niveau Les unit s figurales et ou identifiables ICONIQUES NON ICONIQUES ressemblance permettant 1 lements iconiquement la reconnaisance 1 d une neutres ou 2 code d signant forme ou 2 du contour d un une propri t ou un rapport objet r el d j
2. 1 Le mouvement n est pas intrins que aux ph nom nes ainsi observ s par simulation En d autres termes les transformations g om triques ne sont ni statiques ni dynamiques sinon elles ne permettraient pas une mod lisation de tous les ph nom nes physiques Le mouvement est un biais pour faire appara tre les propri t s g om triques d une structure qui reste invariante travers des variations visuelles des formes per ues Le mouvement ici rel ve d abord d une variable ind pendante Et on ne voit vraiment que lorsqu on arr te 2 Il y a ici isomorphisme entre les images d un flux d images IL 3 et les images d une s quence d images 1 2 La seule diff rence concr te et elle est didactiquement importante est qu entre la figure de d part et la figure finale de la transformation on peut s arr ter sur autant de figures interm diaires de transition que l on veut 3 La nature de l animation ici consiste dans ce que l on a d sign par le terme barbare d interactivit lequel n a videmment rien voir avec ce que l on d signe habituellement par le terme pluriel d interactions sociales ou autres Cela veut dire que toute l animation r sulte d un jeu de variations ind pendantes chacune tant command e par une ou plusieurs instructions du logiciel Par cons quent la lisibilit ou l interpr tation des images vont enti rement d pendre des possibilit s de m
3. analogie ne jouent alors qu un r le tr s secondaire par rapport la dimension cognitive de tels syst mes de repr sentations La graphique constitue un syst me de communication adapt une sph re d activit s et d interactions sociales strictement d finies celle du langage scientifique sa caract ristique majeure est d tre monos mique et de relever de la communication fonctionnelle Moles 1988 En cela elle constitue bel et bien une forme particuli re de discours Ce concept trouve son origine dans l analyse des textes litt raires notamment chez Bakhtine 1984 pour qui le langage instrument d interaction n est pas homog ne il se modifie selon les usages et les usagers constituant ainsi des formes langagi res diversifi es des discours Les domaines de l activit humaine aussi vari s soient ils se rattachent toujours l utilisation du langage Quoi d tonnant si le caract re et le mode de cette utilisation soient aussi vari s que les domaines eux m mes de l activit humaine ce qui n est pas en contradiction avec l unit nationale d une langue L utilisation de la langue s effectue sous forme d nonc concrets uniques oraux ou crit qui manent de repr sentants de tel ou tel domaine de l activit humaine L nonc refl te les conditions sp cifiques et les finalit de chacun de ces domaines non seulement par son contenu th matique et son style de langue autrement dit
4. Dans la perception des objets r els de l environnement ces deux processus sont ins parables Les op rations relatives chacun des deux processus semblent fusionner en un seul et m me acte imm diat spontan la reconnaissance d une forme co ncide avec l identification d un objet Au contraire dans la perception d un dessin et plus g n ralement de toute image ou de toute repr sentation visuelle ces deux processus se trouvent dissoci s et sont tr s souvent temporellement s par s Et c est ce qui donne les degr s de libert d interpr tation de ce qui est repr sent car la reconnaissance des formes laisse ouverte l identification des objets correspondant ces formes Avons nous les m mes processus d identification des objets repr sent s pour chacun des trois types d images c est dire pour les photographies pour les dessins et pour les images non iconiques de la visualisation math matique Cette question peut tre reformul e et pr cis e dans les deux questions suivantes I le contenu d une image fournit il tous les l ments ou toutes les informations n cessaires son interpr tation c est dire la reconnaissance de ce qu elle repr sente et ventuellement son exploitation par celui qui la regarde IL qu est il requis de la part des sujets pour tre en mesure d interpr ter le contenu d une image La premi re question concerne la condition d inte
5. la production instrumentale est totalement contrainte dans la production du contenu de la repr sentation Les choix ou les arrangements se font avant mise en sc ne ou apr s la production de la photo les retouches et au cin ma les effets sp ciaux Mais l optique les filtres l angle de vue tant choisis on a l empreinte chimique d un reflet physique sans aucune s lection Tout est pris Ce qui d ailleurs constitue un avantage d un point de vue scientifique pour la constitution et l enregistrement d un corpus de donn es La relation entre la repr sentation et l objet repr sent est strictement inverse pour la production graphique et pour la production instrumentale Le contenu d une photographie est le r sultat de la pr sence d un objet sur un syst me physique r cepteur Le contenu d une production graphique est le r sultat d une composition en fonction de r gles de repr sentation laissant par ailleurs tous les degr s d invention possibles Si on voulait utiliser la terminologie de Peirce il faudrait dire que les images produites instrumentalement sont la fois indicielles ET iconiques tandis que les images produites graphiquement sont la fois symboliques ET iconiques En d autres termes la production graphique est de nature s miotique Arr tons nous un instant sur cette rupture et cette opposition entre les repr sentations produites par un instrument et les repr sentations produit
6. n riques de genre mais aussi parfois nous l avons vu de disciplines d les zones d interactions sociales de production et les pratiques correspondants e les zones d interactions sociales de r ception et les pratiques de r ception correspondantes Il est difficile de pr senter un inventaire exhaustif de toutes les situations rendues possibles par le croisement de ces diff rentes variables mais nous pouvons en rappeler quelques aspects importants Les variables individuelles certaines en touscas sont loin d tre ignor es par les tudes psychologiques ou psychop dagogiques Ces derni res s int ressent cependant trop peu aux caract ristiques plus g n rales qui d terminent les m canismes s miocognitifs La litt rature identifie tout d abord les encyclop dies d interpr tation le d coupage de l univers propos par les signes est toujours relatif il d pend des groupes sociaux l int rieur de ces groupes il d pend des personnes et de leur statut et chez ces personnes des circonstances Klinkenberg 1996 Elles s alimentent aux exp riences v cues des sujets et des communaut s auxquelles ils appartiennent Le contexte socioculturel est videmment important ce que rappellent avec force toutes les exp riences trans ou multiculturelles en mati re d utilisation p dagogiques de repr sentations visuelles La litt racie enfin constitue un des facteurs d terminant pour la compr hension l interpr tatio
7. rence sur la conceptualisation math matique de l intersection de deux droites In J Baill amp S Maury Ed Les repr sentations graphiques dans l enseignement et la formation Num ro th matique Les sciences de l ducation pour l re nouvelle 1 3 119 136 Linard M 1990 Des machines et des hommes Paris Editions universitaires Metz C 1971 Langage et cin ma Paris Larousse Metz C 1977 Le signifiant imaginaire Paris Union g n rale d ditions Meunier J P amp Peraya D 1993 2004 Introduction aux th ories de la communication Analyse s mio pragmatique de la communication m diatique Premi re dition Bruxelles De Boeck 3 dition revue et augment e para tre en 2004 Moles A A 1981 L image communication fonctionnelle Tournai Casterman Moles A A 1988 Th orie structurale et soci t Paris Masson Peraya D 1982 Image et langue Le langage de l image Revue belge de psychologie et de p dagogie 44 182 185 Peraya D amp Nyssen M C 1994 Les paratextes dans les manuels de biologie et d conomie une premi re approche M diascope 7 13 21 Centre de recherche et de documentation p dagogique de Versailles Peraya D 1995 Vers une th orie des paratextes Recherches en communication 4 119 156 Peraya D 1998a Le cyberespace un dispositif de communication et de formation m diatis es Communication orale aux Rencontres REF98 Symp
8. rencontr fl che Deuxi me niveau ESS les relations entre FC unit s figurales ed JUXTAPOSITION m CONSERVATION PROPRIETES RELATION assemblage des rapports topologiques correspondant D ORDRE respectant plus ou intrins ques entre les des r sultats avant apr s moins soit le contour parties ou les l ments de manipulation parcours global soit l num ration de l objet repr sent ou des successif et des objets typiques d finitions unidimensionne de ce qui est repr sent Ex image de B D Ex plan d un quartier Ex sch ma Ex arbre carcicature d un circuit droite gradu e Figure 7 Les deux niveaux de repr sentation figurative dans le sens d une image L analyse structurale des images s impose chaque fois qu une image doit implicitement ou explicitement tre mise en correspondance pour des fonctions d illustration ou d explication ou d apport suppl mentaire d informations etc avec d autres types d informations Car c est seulement lorsque des t ches de mise en correspondance des images avec des explications verbales qu appara t la plurivocit des images que nous voquions plus haut Car si dans une image on peut distinguer deux niveaux d articulation du sens en revanche dans les textes et dans les discours les plus rudimentaires il est fondamental de distinguer trois niveaux d articulation du sens Or ne serait ce que pour la mise en relation d une description et d
9. t s Op rant un premier d placement au sein du paradigme structuraliste Eco a alors d fendu la th se selon laquelle la signification prendrait naissance non pas dans le rapport entre le signe et son r f rent mais dans les m canismes m mes de la perception qui fondent les modalit s de production des signes les signes iconiques ne poss dent pas les propri t s de l objet repr sent mais ils reproduisent certaines conditions de la perception commune sur la base des codes perceptifs normaux et par la s lection des stimuli qui ayant limin d autres stimuli peuvent me permettre la construction d une structure perceptive Cette structure perceptive poss de sur la base des codes de l exp rience acquise la m me signification que l exp rience r elle d not e par le signe iconique Eco 1970 14 Autrement dit encore si le signe iconique a des propri t s communes avec quelque chose il les a non avec l objet mais avec le mod le perceptif de l objet il est constructible et reconnaissable d apr s les m mes op rations mentales que nous accomplissons pour construire le per u ind pendamment de la mati re dans laquelle ces relations se r alisent Eco 1970 21 On comprendra que dans le paradigme structuraliste largement dominant l poque cette position ne pouvait tre entendue La seconde difficult s explique partiellement du moins par l histoire de la discipline par son ancrage tant d
10. autosuffisance tient au fait que le contenu de l image renvoie des objets de l environnement ou des objets ayant une analogie avec ceux de l environnement Ce qui n est pas une restriction n gligeable du point de vue scientifique ou du point de vue de la libert de l imagination La seconde tient ce que l iconicit implique une association verbale Et ici on ne peut que rappeler le principe de base de l interpr tation des 14 r ves l association d images l mentaires en une image plus globale recouvre une association de mots On peut ainsi voir dans la caricature ci dessous parue dans le Canard Encha n 17 1 1996 apr s la mort de Mitterrand que l image se tient la place du mot qui reste non dit tortueux Figure 5 La deuxi me limite tient au fait qu en dehors des expositions peinture photographie dessins les images sont toujours con textualis es Il suffit d ouvrir un manuel scolaire une encyclop die un magazine etc pour constater le caract re massif de cette pratique culturelle Autrement dit si en droit les images enregistr es et les images dessin es peuvent tre visuellement auto suffisantes elles fonctionnent en fait tr s souvent comme des repr sentations auxiliaires Et cela nous conduit notre seconde question Mobilis e comme repr sentation auxiliaire une image peut remplir des fonctions multiples par rapport d autres repr sentations Duval 1999 7
11. avec ce qu elle est cens e montrer Ainsi les images de par la diversit fonctionnelle de leur utilisation de par la plurivocit des unit s figurales qui les composent et galement de par l h t rog n it des syst mes permettant leur production donnent lieu une tr s grande diversit de traitements et d interpr tation Et cela conduit s interroger sur la pertinence des probl matiques et des m thodes de recherche qui ne prennent pas en compte ces diff rents facteurs de variation Mais la prise en compte de tous ces facteurs de variation n est pas seulement importante pour la recherche elle l est aussi pour l enseignement Car l utilisation des images dans l enseignement et principalement dans les diff rents domaines de l enseignement scientifique confronte sans cesse les enseignants ce conflit qui vient sans cesse d mentir la croyance en la simplicit et en la transparence cognitive des images tr s souvent les l ves ne voient pas sur une image ce que les images doivent montrer et chaque fois il faut dire ce qu il faut voir Variation des degr s d interpr tation des types d images et d animation Le probl me de l interpr tation des repr sentations visuelles est crucial et se pose avec beaucoup d acuit dans la pratique p dagogique puisque dans ce cas particuli rement ces repr sentations sont cens es guider faciliter ou induire l apprentissage Dans de nombreux c
12. d abord concernant la premi re question on peut affirmer qu aucune des images construites n est autosuffisante Et cela pour deux raisons La premi re est que la construction des images implique au moins la mise en uvre d une r gle de codage ou d faut d un lexique de codage Elle est clairement explicite dans les graphes cart siens chaque point d intersection d un plan que l on quadrille en fonction de deux axes orient s on peut associer un couple de nombres Pour les sch mas ou pour les figures g om triques on parlera plus d un lexique de codage dans la mesure o l on se donne des unit s visuelles primitives de tra age auxquelles on associe la repr sentation d un objet La seconde raison appara t nettement avec les figures g om triques mais on la retrouve aussi pour les sch mas il faut des hypoth ses qui fixent dans ce que l on peut voir ce qui est g om triquement ou scientifiquement pertinent Autrement dit non seulement les images construites ne sont pas des images pures mais elles requi rent l articulation avec des repr sentations discursives en langue naturelle ou en langage symbolique La situation pourrait sembler totalement diff rente pour les images enregistr es et pour les images dessin es Mais cela n est pas si simplement tant donn que leur autosuffisance repose sur leur iconicit on voit tout de suite une double limite La premi re limite de leur
13. de la psychologie sociale et de la psychologie g n rale Mais le primat m thodologique de la linguistique d teint sur ce nouveau paradigme la linguistique saussurienne celle de l nonc s int resse la langue seule au syst me et son fonctionnement immanent En cons quence le mod le exclut de fait toute r f rence la parole aux faits langagiers individuels au sujet et donc plus g n ralement la psychologie Dans sa volont d extension et de g n ralisation la s miologie s int resse tr s t t aux langages analogiques et aux signes iconiques aux repr sentations qui ressemblent ce qu elles repr sentent Barthes rappelons le analyse la publicit pour les p tes Panzini en 1964 C est l occasion de cette extension du verbe l image qu apparaissent les premiers probl mes m thodologiques et th oriques Les langages visuels dont nous avons l intuition qu ils ont quelque chose voir avec la perception visuelle et la mimesis r sistent aux mod les du signe et du code qui ne peuvent en rendre compte La photographie par exemple en raison de sa nature absolument analogique semble bien constituer un langage sans code Barthes 1964 46 C est que contrairement au langage verbal les unit s visuelles ne pr sentent pas n cessairement un caract re discret elles se pr sentent comme un continuum visuel graphique ou figuratif difficilement fragmentable Il faut reconna tre que les
14. fendons l id e selon laquelle il existe l instar des productions linguistiques au sein de la communication visuelle des types de discours et des genres de textes Bronckart 1996 La notion de discours appliqu e aux productions m diatiques n est pas r cente tout au contraire On la trouve d j chez Cohen Seat en 1961 Un exemple parfaitement convaincant est celui de l opposition entre le r cit filmique classique analys par Metz 1977 et le film p dagogique sous cat gorie du documentaire dont l intention est explicitement didactique tudi en d tails par Jacquinot 1977 La diff rence porte sur ce que Metz appelle les syntagmes chronologiques et les syntagmes en accolade qui repr sentent des v nements que le film donne comme des chantillons typiques d un m me ordre de r alit en s abstenant de les situer les uns par rapport aux autres dans le temps pour insister au contraire sur leur parent suppos e au sein d une cat gorie de faits que le cin ma a pr cis ment pour but de d finir et de rendre sensible par des moyens visuels Pour Jacquinot cette diff rence de discours et donc d intention de communication se marque dans l organisation et l importance relative des diff rents syntagmes filmiques Ce qui donne lieu au plus grand d veloppement dans la syntagmatique de la bande image du film de fiction les divers types de syntagmes chronologiques est ce qui donne lieu au plus petit d velopp
15. ic nes s organisent selon des degr s Ces mod les analogiques pourraient tre appel s codes dans la mesure o ils ne dissolvent pas le discret dans le continu et donc n annulent pas la codification mais fractionnent en degr s ce qui appara t comme continu Le fractionnement en degr s suppose au lieu d une opposition entre le oui et le non le passage du plus au moins Par exemple dans un code iconologique tant donn deux conventionnalisations X et Y de l attitude de sourire on peut pr voir la forme Y comme plus accentu e que la forme X et ce suivant une direction qui au degr suivant donne une forme Z tr s proche d une ventuelle forme X1 qui repr senterait d j le degr inf rieur de la conventionnalisation de l attitude clat de rire Eco 1970 26 La s miologie structurale fait donc face deux difficult s majeures Premi rement les mod les saussuriens du signe et du code rendent impossible l analyse des repr sentations visuelles l image ne se laissant r duire un signe C est alors que l on voit fr quemment invoquer les fameuses distinctions de C S Peirce entre indice ic ne et symbole sur lesquelles nous reviendrons ci dessous Pour cet auteur un signe analogique iconique poss de certaines propri t s de l objet repr sent Certes cette d finition satisfait notre bon sens mais n est elle pas trompeuse Que peut bien signifier avoir les m mes propri
16. l exception des math matiques pour laquelle la fonction r f rentielle de la repr sentation visuelle est dominante La fonction de la repr sentation est alors essentielle et dans ce cas la repr sentation devrait id alement nous avons vu aussi que ce n est pas toujours le cas tre transparente et s effacer devant l objet le ph nom ne repr sent Ce choix d termine les conditions m mes de la production puisque tout travail en amont sur l objet se voit proscrit comme d ailleurs toute op ration de montage Mais que l on change radicalement d usage communicationnel et social que l on consid re un instant les images enregistr es pour et par les m dias de masse et l analyse change radicalement la production peut s autoriser tout travail de reconstruction ou de modification de l objet toutes les tapes du processus de production en amont de l enregistrement au moment de l enregistrement et puis au montage Les genres de texte comme les postures cognitives de r ception les attentes des spectateurs etc s en trouveront compl tement modifi s Un dernier exemple celui des repr sentations math matiques retiendra notre attention Nous montrons dans ce texte que ces repr sentations jouissent au sein des repr sentations de toutes les autres disciplines scientifiques d un statut particulier puisqu elles ne renvoient aucune r alit mondaine Dans ce cas c est bien le facteur discipline qui
17. ne doit tre introduit dans l animation par des choix de segmentation lors de l enregistrement ou par un travail de montage L animation constitue ici les donn es d une observation instrumentalement m diatis e et pouvant tre reproduites si n cessaire 2 L apport de l animation consiste en la possibilit de repasser en acc l r ou au ralenti les images enregistr es de fa on faciliter le travail cognitif de discrimination de cat gorisation ou d interpr tation plus global L apport de l animation dans cette situation est donc de permettre une rupture de synchronie avec la r alit observ e sans alt rer pour autant le ph nom ne observ En revanche la seconde question B est plus complexe Tout d abord rappelons qu une animation faite avec des images s miotiquement construites ne peut tre obtenue que par l interm diaire non plus d instruments mais de logiciels lesquels comme toute machine de Turing sont des machines s miotiques Mais n gligeons ce d tail pour ne plus regarder que l cran lequel ne produit qu en fonction des instructions qu on lui donne et posons nous une simple question les transformations y sont elles de m me nature que celles obtenues avec des appareils d enregistrement Les images produites par des logiciels peuvent r pondre deux fonctions essentielles En premier lieu elles ouvrent le champ immense d une simulation s miotique pour ne pas co
18. ves La voiture A met un certain temps pour doubler la voiture B il est donc normal que pendant cette p riode les droites se chevauchent sur plusieurs points op cit 134 Il est clair que dans ce cas la lecture et la compr hension du graphique sont d termin es par une lecture analogique de ses composantes Au contraire dans son utilisation math matique le contenu visuel du graphe renvoie directement une repr sentation symbolique dont le contenu est diff rent tout en r f rant au m me objet Autrement dit c est par r f rence et non pas par ressemblance qu un graphe math matique renvoie a une relation entre deux variables Et le premier probl me est de prendre conscience des correspondances et donc de coordonner deux registres de repr sentations l un symbolique et l autre visuel mais non iconique Donc si le graphe cart sien est une image ce ne peut tre qu une image non iconique Quelles cons quences en r sultent ils pour l enseignement Tout d abord il y a un saut consid rable entre la lecture analogique qui est la lecture spontan e et la lecture non iconique qui seule correspond la lecture et la compr hension math matiques La tr s grande majorit des l ves ne peut ni soup onner ni franchir ce saut d elle m me Il faut donc organiser des apprentissages sp cifiques dans lesquels les aspects cognitifs soient explicitement pris en compte et non pas seulement les contenus math mat
19. 62 Or comme d un point de vue structural une image comporte beaucoup d unit s figurales qui peuvent soit appara tre au premier plan ou rester non remarqu es en arri re plan soit se combiner ou non avec d autres unit s figurales il n y a pas une mani re de voir une image mais plusieurs mani res tr s diff rentes de voir une image Et ces mani res de voir sont souvent sans rapport entre elles Insistons sur ce point d cisif d une mani re de voir une autre la m me image ne semble pas avoir le m me contenu En d autres termes les images enregistr es et les images dessin es la diff rence des images s miotiquement construites sont presque toujours plurivoques On comprend alors pourquoi la fonction donn e l image dans une situation ou la fonction que donne l image celui qui la regarde va conduire s lectionner l une des mani res de regarder Et cette s lection est command e par le discours implicite ou explicite qui motive la production de l image ou qui motive l attention qu on y pr te Mais ind pendamment des fonctions et des discours implicites qui peuvent motiver le choix ou la s lection d une mani re de regarder il y a un probl me structural celui des possibilit s et des impossibilit s de correspondance entre le contenu d une image quelle qu elles soit et un discours quel qu il soit Ce probl me commande la compr hension des points d ancrage qu un ind
20. L animation supprimerait elle la complexit s miocognitive des images Duval R Professeur m rite Universit du Littoral C te d Opale Peraya D Professeur TECFA Universit de Gen ve Nos connaissances sont indissociables de nos repr sentations mentales et mat rielles Il n est donc pas tonnant que les psychologues et les psychop dagogues se soient depuis longtemps pench s sur l apport des diff rents syst mes de communication le langage verbal et les sch mas les illustrations les diff rents m dias dans la constitution des connaissances autant que sur leur ventuelle efficacit p dagogique Il y a dans ce domaine une longue tradition de recherches et de travaux tant psychologiques que psychop dagogiques qu il serait difficile de r pertorier exhaustivement ici ce n est d ailleurs pas le lieu On aurait donc pu penser que travaillant sur les m mes objets psychologues et s miologues aient entrepris de croiser leur regard et de tenter d articuler l analyse des repr sentations mat rielles objets de la s miotique et celles des repr sentations mentales objets de la psychologie cognitive Or cela a rarement t le cas C est que le plus souvent le probl me est abord sous l angle des modalit s perceptives et non sous celui de la fonction symbolique des registres s miotiques dont Piaget avait clairement identifi l importance en analysant la gen se du symbole Mais ceci revie
21. La prise en compte des deux points de vue prendre en compte si l on veut distinguer diff rents types d images dans l immense vari t des repr sentations que l on consid re spontan ment comme des images nous conduisent donc distinguer au moins trois grandes classes d images comme on peut le voir dans le tableau ci dessous Relation entre le CONTENU de l image et l OBJET qu elle repr sente ICONIQUE NON ICONIQUE Ressemblance permettant de reconna tre Toute ressemblance est non des objets accessibles perceptivement pertinente ind pendamment de leur repr sentation Un INSTRUMENT Images enregistr es cam ra SYSTEME empreintes photographies films Production par ayant permis de enregistrement Images dessin es Images construites PRODUIRE DES REGLES de i repr sentation illustrations caricatures pures croquis graphes graphiques l image elle Production par bandes dessin es cart siens sch mas figures m me composition g om triques s miotique Figure 2 Premi re classification de diff rents types d images Cette premi re classification nous permet de faire trois observations Tout d abord lorsqu on parle d images c est principalement aux images dessin es que l on pense et l on a tendance assimiler toutes les images construites des math matiques des images dessin es en oubliant la rupture ou la r volution cognitive
22. a explique les particularit s du syst mes de repr sentation b est l origine d un genre de texte visuel tr s sp cifique c implique un mode de lecture absolument non analogique et donc une posture cognitive de r ception suis generis Conclusion Nous avions comme objectif bien plus que de pr senter l inventaire des recherches s miotiques sur les animations de type informatique la liste en aurait t br ve de tenter de d finir l apport de la s miotique ce paradigme de recherches Mais ce faisant il nous a paru indispensable de revenir largement sur l lucidation de ce qu est une image Du point de vue de l empirie tout le monde s accorde sur la multiplicit et l h t rog n it des objets particuliers que l on peut subsumer sous cette cat gorie g n rale Mais une telle d finition s av re totalement inapte expliquer la 18 N nature et les diff rents m canismes de lecture de compr hension et d interpr tation propres chacune de ces repr sentations particuli res Bien plus nous pensons que parler d images en g n ral perp tue l ambigu t et emp che de penser les statuts s miotique et cognitif des repr sentations visuelles Notre propos a donc t de distinguer et de d finir au sein de leur diversit diff rentes grandes familles de repr sentations en prenant comme crit re leur mode de production au lieu du degr de ressemblance avec l objet rep
23. a t faite de ces distinctions de Peirce Ces distinctions portent directement sur la classification des relations entre le contenu d une repr sentation et l objet repr sent mais ne permettent pas d obtenir une classification suffisante discriminante des repr sentations Ainsi elles ne permettent pas de distinguer une formule math matique et une phrase de Proust et pour la question que nous tudions ne plus pouvoir distinguer une photographie une caricature et une figure g om trique Duval 1999 Ni davantage les images mentales qui sont des repr sentations s miotiques int rioris es des images mentales qui ne sont pas des repr sentations s miotiques images m morielles de ce que l on a vu et remarqu Duval 2003 relation de ressemblance ne concerne que la rapidit et l conomie d une reconnaissance subjective de l objet repr sent Elle ne modifie en rien la nature de la relation r f rence ou causalit de la repr sentation l objet repr sent Et c est cette relation qui d termine les contraintes et les possibilit s informationnelles du contenu de l image supra b En d autres termes le caract re d iconicit est un caract re neutre que l on retrouve aussi bien dans les repr sentations s miotiques que dans les repr sentations non s miotiques Il ne peut donc pas y avoir d analyse s miotique de l image qui ne prenne pas en compte cette neutralit du caract re d iconicit
24. alyse des m dias nous avons rappel l importance des r seaux de relations m tonymiques ou m taphoriques comme des m canismes inf rentiels pour l interpr tation des images 17 m diatiques voir ci dessus Enfin pour ce qui regarde les animations pour les repr sentations iconiques en tous cas le cin ma pourrait apporter un certain nombre d enseignements utiles Si l on consid re les arrangements strictement lin aires comme ceux que nous propose ce m dia les diff rents types de syntagmes distingu s par Metz 1971 dans sa grande syntagmatique de la bande image pourraient appara tre comme le r sultat fig en proc d s de montage de l interaction d une technique vou e l encha nement successif des images avec les op rations cognitives d int gration rendues possibles et la fois contraintes par la s quentielle du plan de la d notation Meunier 2003 communication aux auteurs Nous traiterons ici simultan ment des trois derni res familles de variables parce qu elles paraissent tr s troitement li es Il est en effet impossible d isoler les trois composantes majeures d un dispositif de communication m diatis e production produit r ception et de les consid rer en dehors de leurs rapports de cod terminations r ciproques sauf bien s r pour des raisons m thodologiques certaines tapes de l analyse Dans l introduction nous avons bri vement abord la notion de discours et nous d
25. anipulation auxquelles celui qui regarde a acc s ainsi que de la ma trise qu il acquiert des possibilit s de manipulation que le logiciel offre Le degr de libert laiss celui qui regarde est enti rement subordonn au degr de ma trise dans l utilisation du logiciel On peut r sumer toutes ces remarques concernant ce type d animation en disant que l animation consiste en la variation d une ou plusieurs variables qui sont repr sent es de mani re ind pendante chacune tant directement contr lable parce que directement accessible En d autres termes la diff rence qui s pare les animations obtenues par des images enregistr es et les animations obtenues par des images construites s miotiquement est la diff rence qui s pare la vision et la visualisation La troisi me question C est la question la plus importante les deux premi res ne servant en quelque sorte qu mettre en lumi re sa tr s grande complexit Elle peut tre abord e de deux points de vue diff rents Il y a tout d abord celui plus objectif ou plus scientifique de ce que montrent des images enregistr es et de ce qu explicitent des images construites s miotiquement Ce rapport peut tre envisag soit comme un rapport d illustration c est dire la pr sentation d un ph nom ne r el cens tre directement accessible soit comme un rapport de mod lisation c est dire la pr sentation d pouill e et g n ralis e des relatio
26. argumentation de dialogue etc sont en nombre fini et ils peuvent au moins partiellement tre identifi s par leurs caract ristiques linguistiques sp cifiques Ces segments diff rents entrant dans la composition d un genre constituent le produit d un travail particulier de s miotisation ou de mise en forme discursive et c est pour cette raison que nous les qualifierons d sormais de discours Dans la mesure o ils pr sentent de fortes r gularit s de structuration linguistique nous consid rerons qu ils rel vent de types et nous utiliserons pour les d signer l expression de type de discours Bronckart 1996 78 Mais ce distinguo ne nous int resse pas fondamentalement dans le cadre de cet article 3 Classer les repr sentations trois types radicalement diff rents d images Quand on cherche classer les diff rents types de repr sentation deux points de vue peuvent tre choisis Tout d abord on peut consid rer prioritairement la nature de la relation entre le contenu pr sent par la repr sentation et l objet repr sent par la repr sentation Mais le contenu d une repr sentation n est pas la repr sentation elle m me avec ses possibilit s sp cifiques de traitement Et les repr sentations ne se distinguent pas entre elles uniquement par le contenu qu elles pr sentent Aussi pour prendre en compte la repr sentation dans sa totalit c est dire dans sa dynamique propre de transforma
27. as l apprentissage requiert des repr sentations fonctionnelles qui se lisent et se comprennent sans susciter de multiples interpr tations concurrentes ou contradictoires Or si le degr d interpr tation est grand on risque d induire une compr hension sans rapport avec celle attendue et d augmenter la charge cognitive au d triment de l apprentissage ce qui a par ailleurs t attest par de nombreuses recherches depuis plus de 25 ans La polys mie de l image que nous avons voqu e dans l introduction ne constitue qu un des aspects de ce probl me Par ailleurs un certain nombre de pistes d j ont t avanc es tout au long de ce texte l occasion de la d finition des diff rentes images et des animations Il a en effet souvent t question des conditions n cessaires leur compr hension Nous aimerions cependant revenir sur la question de l interpr tation des images et des animations car elle est complexe Il nous semble pouvoir identifier plusieurs familles de variables qui chacune leur niveau peuvent avoir une influence sur l interpr tation des repr sentations visuelles a celles relatives au lecteur au sujet ou l apprenant b celles qui d pendent des types d images et d animations et qui sont donc de l ordre des registres s miocognitifs c celles qui relatives notamment aux intentions de la communication d terminent des types de discours identifiables des cat gories g
28. au niveau l mentaire des formes visuelles discrimin es par celui qui regarde soit au niveau plus complexe de la composition des formes en un tableau ou une sc ne Les images dessin es peuvent donc tre sans l gende en dehors de leur cadre ou sans bulle l int rieur m me du cadre C est pourquoi l interpr tation des images dessin es peut d pendre enti rement de chaque individu un peu comme pour les planches du Rorscharch qui constitue le cas pur d une interpr tation relevant de l idiosyncrasie de chaque individu Autrement dit la diff rence des images enregistr es des fins scientifiques ou des images construites les images dessin es n ont pas de conditions d interpr tabilit ind pendantes des sujets qui les regardent Si l on se tourne vers la condition de r ception on remarque l aussi des carts consid rables entre ces trois types d images La distance la plus grande est entre les images construites et les images dessin es L interpr tation des images construites est inaccessible sans un apprentissage sp cifique pour apprendre voir ce type particulier de repr sentation que sont les images non iconiques Autrement dit m mes les informations ou les explications suppl mentaires que l on apporte ne permettent pas d entrer le fonctionnement de la repr sentation visuelle et donc dans son interpr tation Et sans un apprentissage sp cifique les l ves ne peuvent qu en rester une inter
29. d un enseignement scientifique Les deux situations les plus int ressantes pour notre propos sont les deux suivantes les images enregistr es en synchronie avec le d roulement d un processus et les images construites s miotiquement et temporellement neutres suivantes II 2 et II 3 Figure 4 Elles se situent d une certaine mani re aux antipodes de la situation pr c dente I 1 Pour la simple raison que les fonctions qu elles doivent accomplir ne sont plus du tout les m mes 1 permettre l observation d un ph nom ne qui ne peut pas tre observ directement ou 2 en effectuer la simulation ou encore 3 en donner une description explicative Ce sont l des fonctions cognitives et pist mologiques essentielles pour le d veloppement et pour l acquisition de connaissances scientifiques Et c est ces deux situations sp cifiques que l on peut r server la qualification d animation du moins tant que l on reste dans le domaine des enseignements scientifiques et math matiques ou dans le cadre de la vulgarisation des connaissances scientifiques D o les trois questions A En quoi le passage d une fonction de communication sociale m diatique ou autre une fonction cognitive ou pist mologique entra ne t il un changement complet dans les processus d interpr tation des images B Quelle diff rence entre des animations obtenues par des images enregistr es et celles obtenues par des images construit
30. de l image Communications 4 91 134 Bronckart J P 1996 Activit langagi re textes et discours Pour un interactionnisme sociodiscursif Berne Peter Lang Clement J 1985 Misconceptions in Graphing P M E Cohen Seat G 1961 Probl mes du cin ma et de l information visuelle Paris Presses Universitaires de France Coste D 1975 Les pi tinements de l image Etudes de linguistique appliqu e 17 5 29 De Corte E Ed 1993 Comprehension of Graphics in Texts Learning and Instruction Num ro th matique 3 3 Duval R 1988 Graphiques et quations Annales de Didactique et de sciences cognitives n 1 235 253 Duval R 1995 S miosis et pens e humaine Registres s miotiques et apprentissages intellectuels Berne Peter Lang Duval R 1999 Conversion et articulation des repr sentations analogiques S minaire de recherche 1 Direction de la recherche et du D veloppement IUFM Nord Pas de Calais Duval R 1996 Les repr sentations graphiques fonctionnement et conditions de leur apprentissage in Actes de la 46 me Rencontre Internationale de la CIEAEM tome 1 3 15 Ed Antibi Universit Paul Sabatier Toulouse Duval R 1999 Conversion et articulation des repr sentations analogiques S minaire de Recherche IUFM Vol 1 Duval Ed IUFM Nord Pas de Calais Lille Duval R 2003 D crire visualiser ou raisonner quels apprentissages premiers de l activit math matique Anna
31. e de l activit ou au contraire en compl ment et en interaction avec une explication verbale laquelle deviendrait plus conomique ou plus libre Ce sont l deux situations radicalement diff rentes dans lesquelles les images ne remplissent pas les m mes fonctions et ne conduisent donc pas au m me type de traitement Duval 1999 p 49 56 D o les deux questions suivantes qui sont fondamentales pour d terminer toute probl matique des recherches concernant le relev de donn es et l tablissement des faits sur l interpr tation des images 1 les images sont elles intrins quement des repr sentations qui peuvent tre consid r es et donc tre utilis es comme visuellement auto suffisantes c est dire sans apport compl mentaire relevant d un autre registre de repr sentation 2 lorsque les images sont consid r es et utilis es comme des repr sentations auxiliaires d autres repr sentations par exemple de l nonc d une propri t d une d finition de l explication verbale d un fonctionnement leur traitement n est il command et focalis par la fonction qu elles remplissent par rapport la repr sentation laquelle elles sont associ es R pondre ces questions d passe videmment le cadre de ce chapitre Mais on peut rapidement donner quelques l ments de r ponse pour justifier le caract re fondamental de ces questions trop souvent absentes des probl matiques de recherche Tout
32. ement dans celle du film p dagogique Par contre ce qui est marginal dans la syntagmatique du film de fiction la conceptualisation repr sent e par le syntagme en accolade devient essentiel et prend diverses formes dans celle du film p dagogique gt 1977 82 Cette distinction entre la fiction et le documentaire ne se marque pas seulement dans une construction diff rente des syntagmes Elle implique des postures de r ception tr s diff rentes Fastrez 1997 et 1998 En effet chaque mission induit selon le genre auquel elle appartient des postures cognitives de r ception particuli res Dans la m me perspective comparant des manuels scolaires de biologie et d conomie nous avons montr que l usage de ce qu il est convenu d appeler des paratextes principalement des plages ou des unit s d informations visuelles tait d termin par la discipline la nature de ces paratextes leur fonction leur fr quence d utilisation et leur rapport au texte sont diff rents selon la disciplines au point de pouvoir consid rer les manuels relevant de chacune d elles comme des sous ensembles discursifs et textuels sp cifiques Peraya amp Nyssen 1994 Peraya 1995 Un deuxi me exemple important est celui des images enregistr es quelles soient statiques ou anim es Nous les avons consid r es l gal des enregistrements de donn es dans la mesure o elles s int grent une pratique scientifique
33. es par composition s miotique Elle appara t dans la nature de la relation entre le contenu de la repr sentation et l objet repr sent I Le rapport d un signe ou d une combinaison de signes son objet est toujours un rapport de r f rence et jamais un rapport physique de causalit Et en ce sens les photos ne r f rent jamais l objet qu elle repr sente tandis que les productions s miotiques dessins ou expressions verbales y r f rent Et ce titre les photographies sont des repr sentations indicielles tandis que les dessins sont des repr sentations symboliques au m me titre que les mots ou les symboles math matiques IL L existence d une relation de ressemblance entre le contenu d une repr sentation et l objet repr sent se retrouve aussi bien dans les repr sentations instrumentales que dans les repr sentations produites par composition s miotique En ce sens les photos et les dessins sont des repr sentations iconiques Mais cette Il existe pourtant un objet construit qui sous un certain angle peut donner lieu une repr sentation photographique un pur enregistrement identique la repr sentation impossible de Penrose Voir Richaudeau 1973 15 Le travail menant l illusion se fait dans la p riode pr c dant la prise de vue lors de la conception puis de la fabrication de l objet et dans le choix de l angle de prise de vue 7 On peut souligner l utilisation na ve qui
34. es s miotiquement C Quel rapport entre des animations obtenues par des images enregistr es et celles obtenues par des images construites s miotiquement lorsqu elles sont cens es se rapporter au m me ph nom ne ou au m me champ de ph nom nes L animation ne supprime pas ces questions dont on a vu qu elles se posaient d j pour les images non anim es mais ici elles prennent une acuit plus grande La premi re question A est triviale Elle revient comparer les images enregistr es lorsqu il s agit de cin ma ou d un reportage I 1 et lorsqu il s agit d un enregistrement en synchronie 1 2 On voit tout de suite que l animation se propose de montrer un processus ou un ph nom ne sans introduire de ruptures lors de l enregistrement comme lors du montage dans la pr sentation de son d roulement ce qui d ailleurs permettra ensuite de repasser l enregistrement en acc l r pour faire appara tre des transformations non directement perceptibles parce que leur rythme rel ve d une autre chelle de temps Il s agit par exemple de filmer la f condation d un ovule et les premi res phases du d veloppement embryonnaire ou encore la croissance d une plante Ou encore il s agit de filmer en soufflerie les flux d coulement d air sur une maquette d aile d avion etc Trois diff rences apparaissent alors clairement 1 Epist mologiquement aucun message aucun biais interpr tatif
35. est dire produites par des compositions s miotiques de trac s sont coextensives au champ de tous les possibles constructibles en s en tenant uniquement quelques r gles de repr sentation Ainsi par exemple on peut dessiner le triangle de Penrose mais on ne peut pas en construire une maquette physique c est dire un objet 3D 3D Et si partir d un assemblage triangulaire de trois pi ces de bois par exemple on peut obtenir une photographie c est dire une repr sentation 3Dou 2D 2D dont le contenu soit visuellement superposable la figure construite de Penrose il faudra chercher l angle de prise de vue tr s pr cis o l illusion devient possible parmi une infinit d autres possibles o elle ne l est pas C est la restriction informationnelle de l angle de vue qui sous des conditions particuli res permet de cr er une illusion Mais si l on peut choisir l angle de vue en revanche l angle de vue tant choisi la cam ra enregistre tout ce qui se trouve dans le champ 7 optique de l objectif et tout ce dont l intensit n exc de pas par exc s ou par d faut l intervalle de sensibilit du support r cepteur Les photographies sont s mantiquement non s lectives C est pourquoi d ailleurs lorsqu on veut photographier un objet dans le but de donner des informations interpr tables on ne se contente pas d une seule photographie mais on en prend plusieurs sous des angles diff rents A
36. extr mement tendue des photographies des plans des dessins des croquis des sch mas des graphes des figures g om triques Toutes ces repr sentations qui permettent de voir sans recourir des mots ou des symboles sont elles de m me nature La mani re de les comprendre ou de les voir rel ve t elle des m mes processus cognitifs La s miotique peut apporter cette question des l ments de r ponse fondamentaux puisqu elle a pour objet l analyse des modus signifcandi des syst mes de signification et que les images dans leur diversit sont tout la fois des syst mes de signification et des syst mes de repr sentation Pourtant ce n est pas sans difficult s que la s miotique a progressivement construit une approche coh rente des images et des diff rentes repr sentations visuelles La premi re difficult a t pr cis ment de d finir la nature de son objet qu est ce qu une image Qu est ce qu une repr sentation analogique une ic ne Peut on consid rer une ic ne comme un signe au sens strict saussurien du terme Peut on consid rer que le degr d iconicit suffit distinguer les diff rentes repr sentations visuelles Les mod les structuralistes de la langue et de la communication construits par Ferdinand de Saussure se sont d velopp s la condition de bannir toute tentation psychologique Certes Saussure reconna t la s miologie une place d termin e d avance au sein
37. fet que le contenu de la repr sentation d pend du syst me qui a permis de les produire Et de ce point de vue trois diff rences d cisives apparaissent entre les deux types de production La production graphique d une repr sentation c est dire sa production par composition de trac s d pend de r gles de repr sentation Et ici plus qu au visage pensons la repr sentation du cube qui exige la repr sentation en perspective Et quant au visage on peut aussi penser des r gles plus culturelles comme le recours ou non des formes carr es ou rectangulaires pour dessiner ou sculpter un visage humain L adresse ou la maladresse du geste graphique est tout fait seconde La production instrumentale d une photo d pend des possibilit s techniques du mat riel utilis la fois de l optique de l appareil et de la sensibilit du support argentique Il y a alors un probl me sp cifique toute repr sentation photographique sa r solution et le nombre de pixels Le syst me de repr sentation permettant la production graphique implique une s lection totalement libre dans la production de la repr sentation Pour la repr sentation d un visage elle permet par exemple la caricature Ce qui veut dire qu elle peut se limiter quelques traits typiques et liminer tous les d tails Elle permet galement de repr senter des choses impossibles physiquement Tout le monde conna t le triangle de Penrose Au contraire
38. gation sur le sens or cette interrogation appara t toujours comme une dysfonction Aussi se d veloppent dans toutes les soci t s des techniques diverses destin es fixer la cha ne flottante des signifi s de fa on combattre les signes incertains le message linguistique est l une de ces techniques ibidem C est donc la langue et au message linguistique de pr ciser le sens de l image de le fixer enfin d arr ter la d rive s mantique laquelle tout image convie La fonction d nominative correspond bien un ancrage de tous les sens possible ibidem Autrement dit le sens de l image ne peut se dessiner qu au travers de l interaction avec le texte et 1 Notons que le recours ces cat gories est pr cis ment l indice du passage de la linguistique la s miotique g n rale La notion d image utilitaire se trouve d j nettement formul e par Alamassy 1974 qui distinguait parmi les images statiques les images esth tiques et les images utilitaires documentaires publicitaires informatives Le concept de communication fonctionnelle est d velopp par Moles 1981 et 1988 2 le linguistique dont la valeur est toujours r pressive ibidem 3 Il para t donc paradoxal de voir que certaines m thodes d apprentissage en ce qui concerne les langues secondes les premi res phases de l apprentissage de la lecture l cole l mentaire se servent de l image pour fa
39. ions pourraient effrayer disons en simplifiant l extr me que cela renvoie la question comment les images s articulent d autres types de repr sentations les repr sentations discursives du langage ordinaire ou celles du langage plus technique d une discipline ou encore celles d un langage formel 13 Les images quels traitements propres et quelle s articulation s avec le langage ce 0 Jusqu pr sent nous ne nous sommes int ress s uniquement qu ce que l on appelle image pour mettre en vidence la vari t s miotiquement h t rog ne des repr sentations visuelles que l on d signe par ce mot et nous les avons regroup es en trois grandes classes les images produites par enregistrement les images produites par composition libre de trac s dessins et les images produites selon des r gles s miotiques de repr sentation Figure 2 Et nous avons d j indiqu pourquoi leur traitement c est dire leur utilisation des fins cognitives peut tre compl tement diff rent quand on passe par exemple des images enregistr es aux images dessin es et pourquoi il doit tre radicalement diff rent pour les images construites graphes sch mas figures g om trique car ce sont des visualisations non iconiques qui cependant fonctionnent comme des images et non pas comme des discours Maintenant il nous faut entrer dans la question de leur traitement c e
40. iques Duval 1988 1996 Et lorsque les l ves prennent conscience du fonctionnement non iconique des repr sentations graphiques cette lecture leur devient aussi naturelle et aussi spontan e que la lecture analogique les contagions de r f rence voqu s plus haut ne se produisent plus Les l ves ont alors la possibilit de pratiquer les deux lectures et donc de choisir celle qui est pertinente dans un contexte donn Il ne s agit donc pas de lutter contre la lecture analogique mais d ouvrir la conscience d autres types de visualisation s miotique non iconique L enjeu des didactiques et de l enseignement concerne la n cessit de cette ouverture Tant qu elle restera ignor e les faits observ s resteront ceux rapport s par Lerouge et qui d ailleurs avaient d j t signal s par Clement 1985 69 375 Les repr sentations graphiques ne constituent pas un cas particulier de repr sentation visuelle non iconique L analyse du fonctionnement de la repr sentation visuelle en g om trie et des probl mes qu elle pose aux l ves conduit aux m mes conclusions Duval 2003 La visualisation math matique n est pas et ne peut pas tre iconique Cette conclusion peut surprendre Et pourtant elle est triviale On la retrouve dans l histoire de l art sous une autre terminologie l opposition image iconique non iconique est celle de la peinture figurative et de la peinture abstraite 1 2 Pr
41. ire apprendre la signification d unit s ou de m canismes linguistiques alors que justement ce serait le rapport inverse qui serait plus vraisemblable l image n a de sens que de nomm disait encore R Barthes Pourtant dans un tout autre domaine celui de la cartographie et du traitement visuel de l information en sciences humaines J Bertin 1960 met au point un trait de s miologie graphique et la graphique il s agit ici de la mise en uvre de signes et de codes stricts pour retenir comprendre et communiquer les observations qui lui l homme sont n cessaires Langage destin l il elle b n ficie des propri t s d ubiquit de la perception visuelle Syst me monos mique elle constitue la partie rationnelle du monde des images 1960 6 Ce projet extr mement solide et coh rent ses bases constituent encore une r f rence aujourd hui nous int resse en ce qu il est tout diff rent du premier En effet la graphique propose un syst me de repr sentation d informations et de connaissances ayant pour but leur communication Mais elle construit aussi des outils susceptibles de r soudre un certain nombre d op rations et de probl mes relatifs ces informations et connaissances repr sentations et connaissances se trouvent ici intimement li es Elle poss de en effet une double fonction de m moire artificielle et d instrument de recherche ibidem La mim sis et l
42. ire le graphe cart sien point locale par POINTAGE partir de deux axes gradu la figure d intersection couple de nombres fond II Perception des d placements mont e descente UNE ANALOGIE ICONIQUE l image D ORIENTATION dans l espace d une tendance ou d une par rapport un niveau horizontal physique 3D tre plus haut plus trajectoire bas relief du terrain Le rapport entre le contenu pr sent par la repr sentation et l objet repr sent peut tre une relation de r f rence c est dire une pure relation s miotique aucun lien motivant une correspondance ou une association entre les signes ou les repr sentations et les objets repr sent s une relation de ressemblance laquelle peut tre s miotique image dessin e ou non s miotique photographie une relation de causalit le contenu de la repr sentation r sultant d un effet physique direct empreinte ou indirecte image produite par une cam ra de l objet repr sent III VISUALISATION intrins ques des formes D1 droites CORRESPONDANCES MATHEMATIQUE disc courbes ou D2 zones rimination des avec les caract ristiques s mantiques caract ristiques visuelles extrins ques orientation par de L ECRITURE SYMBOLIQUE opposant deux graphes de rapport aux deux axes et position des D UNE RELATION entre deux m me forme ou non intersections sur les deux axes variables figure forme figure fond Figure 1 Tr
43. isciplinaire qu institutionnel Si la s miotique de la langue s est d velopp e dans les d partements de linguistique de langue ou de litt rature la s miotique de l image s est elle constitu e dans le cadre des sciences de la communication et d velopp e le plus souvent au sein de d partements de communication sociale Ayant en cons quence pour objet principal les masses m dias la s miotique naissante s int resse principalement aux images analogiques la photographie le cin ma et la t l vision dans leurs usages sociaux les plus r pandus publicit fiction presse Elle y rencontre donc ce langage sans code qui rel ve des v nements perceptifs plus que d une organisation langagi re Elle bute donc sans cesse sur les probl mes que pose le statut analogique de l image et dont son cadre th orique ne peut rendre compte Elle rencontre aussi des difficult s dans le traitement s mantique de l image Barthes d j dans son article Rh torique de l image observait toute image est polys mique elle implique sous jacente ses signifiants une cha ne flottante de signifi s dont le lecteur peut choisir certains et ignorer d autres 1964 44 Ce sont ces d bordements m mes ces r seaux de significations n s de relations m tonymiques ou m taphoriques Meunier et Peraya 1993 qui rendent impossible le fonctionnement monos mique de l image Le dessin d une enfant tendue sur
44. ividu peut trouver dans un image pour y associer non seulement des mots mais une description une explication ou un raisonnement 2 L analyse structurale des images Pour introduire l analyse structurale des images nous pouvons partir de la comparaison entre un tableau de Matisse et un tableau de Chagall D Matisse Nu bleu IV 1952 Chagall Au dessus de Vitebebsk 1922 Figure 6 Le contraste entre ces deux images dessin es montre qu il faut distinguer dans toute image deux niveaux celui des unit s figurales que l on peut distinguer et celui de la composition des unit s figurales c est dire leur assemblage par juxtaposition ou par recouvrement Dans le tableau de Matisse la distinction des unit s figurales est donn e par l artiste puisque les diff rentes parties du corps membres sont visuellement d tach es les une des autres Mais par del cette observation ici triviale on remarque que prise s par ment aucune des unit s figurales ne ressemble vraiment une partie du corps C est 15 seulement au niveau de leur composition topologique que l assemblage ressemble la forme d un corps Autrement dit aucune unit figurale n est iconique c est seulement la composition finale qui est iconique Dans le tableau de Chagall c est en quelque sorte l inverse qui se produit Toutes les unit s figurales que l on peut distinguer sont iconiques mais leur composition cesse d
45. les de Didactique et de sciences cognitives n 8 13 62 Eco U 1970 S miologie des messages visuels Communications 15 11 51 Fastrez P 1997 Analyse comparative de l attitude documentaire et de l attitude fictionnelle dans la r ception du message iconique Etude exp rimentale M moire de licence Louvain la Neuve D partement de Communication Universit Catholique de Louvain Fastrez P 1998 Pour une approche exp rimentale de la r ception attitudes documentaire et fictionnelle Recherches en Communication 10 141 160 19 Fransecky R B amp Debes J L 1972 Visual litteracy way to learn A way to teach Washington DC Association for Educational Communications and Technology Greimas A J 1962 Observations sur la m thode audio visuelle de l enseignement des langues vivantes Etudes de linguistique appliqu e 1 137 155 International Visual Litteracy Association 2002 Site consultable en ligne l adresse http ivla org organization whatis htm derni re consultation le 30 ao t 2004 Jacquinot G 1977 Image et p dagogie Paris Presses Universitaires de France Jacobi D 1985 R f rences iconiques et mod les analogiques dans le discours de vulgarisation scientifique Information sur les sciences sociales 24 4 847 867 Klinkenberg J M 1996 Pr cis de s miotique g n rale De Boeck Bruxelles Lerouge A 1993 Contagion du signifiant et contagion de r f
46. n de toutes formes de communication visuelle Pour rappel la International Visual Litteracy Association la d finit comme a group of vision competencies a human being can develop by seeing and at the same time having and intergrating other sensor experiences The development of these competencies is fundamental to normal human learning When developped they enable a visually litterate person to discriminate and interpret the visual actions objects and or symbols natural or man made that encountered in the Jenvironment Fransecky amp Debes 1972 7 cit par l IVLA Enfin le niveau de connaissances et l expertise dans la discipline enseign e sont eux aussi essentiels Les caract ristiques des diff rents types d images et d animations que nous avons identifi s ne s interpr tent pas de la m me fa on et demandent des modes de traitement tr s diff rents Nous avons voqu les conditions d interpr tation que chacune des ces repr sentations diff rentes imposent au lecteur cfr ici m me Figure 3 Nous avons aussi soulign une des conditions propres aux images construites puisqu elles demeurent totalement inaccessibles sans un apprentissage sp cifique ce qui nous renvoie bien s r la notion de litt racie Nous avons encore montr la n cessit d une double analyse fonctionnelle et structurale des repr sentations visuelles et l impact de celle ci pour leur traitement Dans la cadre plus g n ral de l an
47. nd d part C est bien l attitude de la s miotique visuelle classique qui l instar de Moles 1988 a construit plusieurs chelles d iconicit permettant de rendre compte de ce degr de ressemblance entre l objet et sa repr sentation notamment Richeaudeau 1979 Peraya et Nyssens 1995 Peraya et Ott 2000 Cette caract risation de Peirce est suffisante tant qu on n entre pas dans les images scientifiques et plus encore tant qu on ne prend pas en compte tous les types de visualisation math matiques comme les figures g om triques ou les graphes cart siens pour ne retenir que les plus r pandus culturellement Car et c est l l un des obstacles majeurs dans l apprentissage des math matiques toutes repr sentations qui donnent voir ne sont pas du tout iconique Prenons un exemple l mentaire le graphe d une fonction affine L analyse des probl mes que pose son apprentissage et son utilisation par les l ves aussi bien au lyc e qu au coll ge ont montr qu il y avait trois mani res de voir un m me graphe cart sien et que la seule mani re math matiquement pertinente et utile restait inaccessible plus des deux tiers des l ves ceux ci en restant une perception iconique Duval 1988 1996 mani res de VOIR Ce qui est REMARQUE Ce qui est MOBILISE I La perception des POINTS D INTERSECTION La REGLE DE CODAGE pour LECTURE appr hension rep rables sur un plan quadrill constru
48. ndant une contrainte pour toute s quence d images entre les contenus de deux images successives des diff rences importantes et imm diatement perceptibles Autrement dit une s quence d images pr sente un caract re discret C est ce qui lui permet de pouvoir repr senter des tapes dans un processus ou les moments importants dans le d roulement d une action Par exemple pour repr senter visuellement les tapes de la construction d une configuration g om trique il faut recourir une s quence d images La fusion des images successives en une seule image masquerait la fois les op rations faire et leur ordre Dans un flux d images comme par exemple dans un film il en va tout autrement En premier lieu les images qui se suivent doivent varier de mani re infime leurs contenus doivent tre morphologiquement similaires de mani re pouvoir tre superposables de proche en proche En second lieu les images doivent rapidement se remplacer les unes les autres selon un d bit enti rement contr lable de n images seconde Le flux d images recouvre donc une double continuit d une part une continuit de contenu entre deux images successives pour qu une diff rence devienne perceptible entre deux images d un flux il faut donc que plusieurs images interm diaires aient t produites et d autre part une continuit de renouvellement des images affich es l cran la production ininterrompue permet de fai
49. nfondre ce type nouveau de simulation avec la simulation physique sur maquette voqu e plus haut Et comme toute simulation elle permet une exp rimentation 12 c est dire la possibilit d introduire des variations que l on commande ou que l on contr le En second lieu elles permettent de fournir une description explicative des ph nom nes observ s c est dire de mod liser les m canismes cach s d une transformation observ e Prenons pour la premi re fonction l exemple de CABRI GEOME TRE un logiciel de g om trie dynamique Ce logiciel pr sente pour notre propos un avantage consid rable Il permet de prendre un point et d effectuer des d placements quasi physiques de ce point dans l espace de l cran qui est aussi une repr sentation de l espace Et l on voit alors les figures construites se transformer les contours de la figure de d part changent compl tement ou conservent certains aspects invariants les surfaces augment ou diminuent Et m me on peut garder la trace de la trajectoire des points que l on a d plac ainsi que celle des modifications qui en r sultent pour la figure Il introduit donc pleinement la dimension du mouvement dans la g om trie Laborde 1994 Et pratiquement il donne la possibilit de manipulations exp rimentales des figures Cependant dans les simulations s miotiques produites par ce logiciel il y a trois sp cificit s essentielles
50. ns pertinentes pour la compr hension du ph nom ne observ Et contrairement tout ce qui est plus ou moins implicitement admis ces deux rapports sont loin d tre simples et imm diats Il suffit de se rappeler ici le triple probl me cognitif soulev par la vision de tous les enregistrements de ph nom nes physiques ou biologiques Pour notre propos ici nous nous attacherons davantage au point de vue subjectif comment et quelles conditions un sujet peut articuler ou mettre v ritablement en correspondance des repr sentations h t rog nes dont les contenus n ont explicitement aucun rapport apparent m me quand on lui affirme qu elles se rapportent aux m mes ph nom nes C est l la question cognitive cruciale pour tout enseignement scientifique Elle d borde tr s largement le cadre de cette tude Nous avons pu en montrer l importance pour les math matiques o les seules repr sentations pertinentes sont les repr sentations s miotiques Nous voudrions simplement indiquer ici que cette question se complexifie encore lorsque l on aborde les autres domaines scientifiques puisque l articulation des repr sentations doit tre en quelque sorte largie il faut non seulement tre capable de pouvoir articuler plusieurs registres de repr sentation s miotique cfr Figure 1 mais aussi articuler des repr sentations s miotiques et des repr sentations non s miotiques Mais pour tous ceux que ces quelques consid rat
51. nt d une part assimiler registre de repr sentation et modalit sensorielle et d autre part oblit rer le processus de s miotisation qui prend place entre la perception et les modalit s de repr sentation en m moire On ignore du m me coup les autres aspects qui constituent le dispositif m diatique notamment les zones de coop ration sociale de production et de r ception et les registres s miotiques Peraya 1998a et 1998b Autrement dit les contenus pr sent s selon des modalit s sensorielles diff rentes parce qu ils poss dent la m me r f rence parce qu ils se rapportent au m me objet sont suppos s tre identiques et poss der la m me signification Ce qui n est videmment pas le cas C est l lucidation de quelques uns de ces malentendus tout d abord propos de l image fixe que sera consacr e notre contribution On ne peut en effet aborder les images anim es sans une claire conception de ce que sont les images fixes dans leur diversit et leur complexit trop souvent encore sous estim es La dimension dynamique qu apporte l animation rend plus n cessaire le travail de compr hension des images fixes L apport de la s miotique La premi re question est videmment de savoir ce que l on va consid rer comme image En effet la gamme de toutes les repr sentations que l on peut opposer au langage ou que l on met en parall le avec un texte ou une explication verbale est
52. oduction instrumentale versus production s miotique Prenons maintenant le second point de vue jamais ou trop rarement pris en compte et consid rons une situation l mentaire tr s simple la repr sentation du visage de quelqu un ou la repr sentation d un objet de forme cubique un d une bo te Il y au moins deux types de repr sentations possibles On peut utiliser une cam ra pour obtenir une photo du visage ou du cube ou on peut produire des trac s sur une surface avec ses doigts sur le sable avec un crayon sur papier La diff rence entre ces deux types de repr sentation est elle fondamentale Si on s en tient au crit re pr c dent celui de l iconicit c est dire de la ressemblance entre le contenu de la repr sentation et l objet repr sent la r ponse est videmment oui Dans un cas comme dans l autre on reconna t au premier coup d il ce qui est repr sent Il faut videmment supposer que le geste graphique ne soit pas maladroit et m me soit artiste pour que le visage dessin ne soit pas un visage g n rique mais celui de quelqu un que l on reconna t condition bien s r qu on l ait d j rencontr en chair et en os Et pourtant m me avec cette supposition tr s forte il n y a rien de commun entre les deux repr sentations qui n engagent pas la m me dynamique de transformation Une comparaison plus attentive de ces deux types de repr sentation montre en ef
53. ois mani res de voir des graphiques cart siens de fonctions La perception iconique consiste donc voir le graphe comme l image d un objet qui se d placerait dans l espace r el avec ses changements d orientation Le graphe cart sien est vu un peu comme un plan de ville ou comme une carte de randonn e sur le terrain on les tourne en fonction de la direction o l on regarde afin de reconna tre les ressemblances entre les trac s de chemins ou de rues sur le plan ou sur la carte et les sentiers ou les rues que l on voit l o l on se trouve Etudiant l intersection entre deux droites Lerouge 1993 parlait ce propos de contagion de r f rence qui se manifeste lorsque la compr hension du graphique est perturb e par un souci de r alisme qui conduit donc ancrer directement le syst me de signifiants sur des situations de r f rence ce qui provoque dans l esprit des l ves une identification du signifi math matique la r f rence famili re 1993 135 A propos des relations entre le temps l espace et la vitesse l auteur crit encore L ampleur de ce dysfonctionnement didactique est telle que 65 des l ves interrog s consid rent que le nombre de points de l intersection de deux droites repr sentant des mouvements peut d pendre de la configuration de la route de la longueur des mobiles de leur vitesse ou encore de leur acc l ration ibidem Citons une justification d l
54. osium Cyberespace et autoformation Universit Toulouse Le Mirail D partement des Sciences de l Education 26 et 27 octobre 1998 Toulouse Peraya D 1998b Les dispositifs de communication ducative m diatis e m diatisation et m diation Communication orale aux Journ es d tudes sur la m diation culturelle La m diation culturelle ou naissance d une nouvelle professionnalit Soci t Fran aise des Sciences de l Information et de la Communication SESIC 18 et 19 septembre Avignon Richaudeau F 1973 Le langage efficace Paris CEPL Tardy M 1975 Image langue et parole en didactique des langues Linguistique appliqu e 17 29 43 20
55. par la s lection op r e dans les moyens de la langue moyens lexicaux phras ologiques et grammaticaux mais aussi par sa construction compositionnelle Tout nonc pris isol ment est bien entendu individuel mais chaque sph re d utilisation de la langue labore ses types relativement stables d nonc s et c est ce que nous appelons les genres de discours 1984 265 Nous pr f rons parler dans ce cas pr cis de type de texte suivant en cela les d veloppements r cents de la th orie des discours Bronckart 1996 NS Arriv ce stade de notre analyse nous pouvons d j tirer quelques l ments utiles pour mieux comprendre les analyses que nous pr senterons dans la suite Premi rement l opposition entre une s miotique visuelle des images essentiellement analogiques d une part et la graphique d autre part pr figure d j les classifications actuelles notamment celle de Darras 1996 qui oppose dans une perspective g n tique les images mim tiques et d origine perceptive les similis aux images figuratives qui proc dent quant elles d une reconstruction d un mat riel cognitif La notion de discours On le verra la classification propos e ici m me poss de avec celle de Darras un certain air de famille selon l expression de Wittgenstein Deuxi mement le fait de consid rer dans ce texte certaines images analogiques comme non s miotiques m me s il peut surprendre ou sembler disc
56. pposition statique dynamique 1 Classification des diff rents types d animation Nous pouvons donc partir de la remarque tr s utile de Bresson une image ne repr sente qu un tat tandis que pour repr senter une transformation il faut la succession de deux tats donc la succession d au moins deux images Mais ici 9 A AE E 5 a EE Nous laissons de c t ici le cas de la repr sentation des relations math matiques qui sont consid r es comme des transformations Par exemple le sch ma utilis pour repr senter un calcul de relations et mis en avant par G Vergnaud pour les probl mes additifs dans un seul sch ma et donc dans une seule image deux tats repr sent s par 10 il faut tre un peu plus pr cis et pour pouvoir r pondre la question pos e il est essentiel de distinguer dans une succession d images deux situations compl ment diff rentes celle d une s quence d images et celle d un flux d images Une s quence d images pr sente le d roulement d une action ou d une histoire ou encore d un ph nom ne par une suite ordonn e d images fixes L exemple prototype en est videmment la bande dessin e L les images comme dans les phrases d un texte se juxtaposent et coexistent plus qu elles ne se succ dent r ellement Il y a un ordre de parcours qui est propos mais il peut toujours tre modifi par les questions et les choix de celui qui regarde Il y a cepe
57. pr tation iconique c est dire sur une identification par ressemblance Revenons l exemple des graphes cart siens voqu s plus haut Figure 1 Une lecture et une utilisation pertinente des graphes cart siens requi rent que les sujets aient coordonn ce type de repr sentation visuelle avec l criture alg brique des relations Or une telle coordination requiert une double discrimination celle des diff rentes variations visuelles possibles qui sont repr sentatives car toutes ne le sont pas et celles des variations s mantiques non num riques dans l criture de la relation Bref il faut avoir pris conscience d un jeu de co variations entre deux syst mes s miotiques de repr sentation Et les graphes cart siens dont l utilisation est tr s largement r pandue ne sont pas un cas particulier Tous les syst mes de repr sentation visuelle en math matique requi rent pour pouvoir tre utilisables par des sujets leur coordination avec un autre syst me de repr sentation d ordre symbolique Evidemment nous sommes l aux antipodes de ce qui est requis pour interpr ter les images dessin es L existence de trois types d images radicalement diff rents que nous avons mis en vidence dans la section pr c dente se traduit donc par des processus cognitifs d interpr tation qui sont radicalement diff rents On ne saurait donc parler d image sans pr ciser de quel type d image on parle Car les p
58. qu il y a entre ces deux types d images La difficult de toute visualisation math matique est qu elle est non figurative m me si ensuite on peut r aliser soit des maquettes de certaines figures g om triques 3D 3D videmment ne pas confondre avec 3D 2D ou effectuer des simulations de certaines transformations L objet r f rent des images non iconiques n est jamais cette r alisation mat rielle mais des propri t s ou des relations math matiques seulement exprimables dans d autres registres de repr sentations s miotiques C est pourquoi les images en math matiques tant la fois non iconiques et symboliques se lisent autant qu elles se voient Et cela est d autant plus important qu elles requi rent comme nous le verrons plus loin des informations concernant les objets repr sent s L illusion d iconicit est certainement l un des pi ges majeurs de tout enseignement math matique et de toute enseignement scientifique devant recourir une mod lisation math matique En second lieu le contenu des images enregistr es est radicalement diff rent du contenu des images dessin es m me si on reconna t les m mes objets repr sent s en ce sens que les premi res sont physiquement restreintes et s mantiquement non s lectives Elles sont physiquement restreintes en ce sens qu elles sont limit es ce que l on peut physiquement enregistrer ou mettre en sc ne Au contraire les images dessin es c
59. r sent comme cela a t longtemps le cas Si l analyse s miotique met en vidence la diversit de ce que d aucuns s obstinent encore consid rer comme des objets homog nes elle fera aussi appara tre la diversit des types d animation et leur complexit Une taxonomie de ces derni res reste encore constituer mais elle devra en tout tat de cause s appuyer sur les connaissances produites sur les images fixes Aussi dans un second temps nous sommes nous attel s la d finition de ce nouvel objet Enfin nous avons tent de montrer l importance de facteurs rarement pris en compte les fonctions que les producteurs donnent aux repr sentations en fonction de leurs intentions de communication et du genre de discours dans lequel ils s inscrivent les modes de production les pratiques de r ception et les postures cognitives qui leur correspondent Une repr sentation peut donc tre lue et interpr t e de fa on compl tement diff rente selon le contexte au sens large car c est son statut s miotique et cognitif qui s en trouve modifi Et cette question du statut s miocognitif des repr sentations visuelles constitue un pr alable toute analyse de leur utilisation p dagogique Bibliographie Almassy P 1974 Le choix et la lecture de l image d information Communication et langages 23 Bakhtine M 1984 Esth tique de la cr ation verbale Paris Gallimard Barthes R 1964 Rh torique
60. re appara tre au premier plan les variations proximales infimes qui fusionnent visuellement en mouvement ou changement C est cette double continuit qui permet de faire voir le mouvement un changement ou le d roulement d une action en train de se produire et non pas son r sultat apr s coup la trace de la trajectoire ou la nouvelle position d un mobile un moment ult rieur de son d placement TRANSFORMATION d images I SEQUENCE d images II FLUX d images caract re discret Double continuit de la s quence a T ES I 1 AVEC I 2 EN SYNCHRONIE 1 3 TEMPOREL MONTAGE avec le rythme propre LEMENT NEUTRE ce qui est repr sent I l images I 2images images enregistr es images enregistr es images construites dessin es construites ou images dessin es sans interruption et ne pouvant tre P P caract re caract re Organis es selon la parfois sans variation pratiquement iconique non iconi logique d un de cadrage produites que que R cit par un logiciel B D sch mas films court m trages en live simulation graphes dessi LE reportages exp rimentation i essins anim s figures corpus de data virtuelle g om triques Figure 4 Premi re classification des diff rents types d images anim es Naturellement la situation la plus directement int ressante est celle du flux d images puisque c est seulement dans ce cas que a bouge comme dans la r alit Et il n est pas inutile de rappeler que toute produc
61. rentissage sp cifique visant la coordination du syst me de repr sentation mobilis avec un autre fonction de chaque sujet syst me Figure 3 Pour la distinction des trois types d images cfr la figure 2 Arr tons nous sur la premi re la condition d interpr tabilit une image porte en elle m me les l ments suffisants pour son information ou faut il n cessairement un apport suppl mentaire d informations sous forme de l gende de commentaire Commen ons par les images construites c est dire toutes les repr sentations visuelles utilis es en math matiques et selon leur utilisation des math matiques dans les autres sciences Ces images graphes figures en tant qu images ne sont jamais autosuffisantes Il faut que des informations viennent pr ciser les objets ou la situation qu elles repr sentent La seule reconnaissance visuelle de formes ou de tendances pour un graphe cart sien ne permet pas d identifier ce qu elles repr sentent ou signifient Ces informations peuvent tre donn es en parall le sous forme d un nonc ou de formules ou elles peuvent tre cod es sur la figure Consid rons maintenant les images enregistr es Elles semblent d embl e autosuffisantes sous la condition qu elles aient t enregistr es dans un environnement au moins partiellement connu du sujet Ainsi les photos d actualit celles d un reportage d un voyage Et ce titre elles peuvent tre mo
62. repr sentation visuelle pour organiser l information ou pour avoir de nouveaux moyens de traitement Et les images produites avec ces syst mes sont elles d une interpr tation libre comme une affiche publicitaire des dessins de Matisse ou des illustrations en marge d un r cit Pour les images construites et pour les images enregistr es l interpr tation n a de sens que dans la mesure o le sujet r el s est appropri en quelque sorte les syst mes de repr sentation correspondant ainsi que les d marches d interpr tation sp cifiques qu elles g n rent D ailleurs pour ce qui concerne toutes les images construites le probl me de la r ception des images par les individus ne peut pas tre s par de celui de la capacit des individus les produire eux m mes ou transformer les images re ues Alors qu on peut identifier des objets repr sent s dans les images dessin es sans soi m me tre capable de dessiner il n est pas possible d interpr ter et d utiliser des images construites sans tre capable soi m me de les construire ou de les reconstruire Et cela vaut pour toutes les formes de repr sentation visuelle qui sont utilis es dans les sciences y compris pour les tableaux Se placer prioritairement du point de vue du r cepteur en ce qui concerne les images construites ne peut que conduire renforcer l illusion iconique et renforcer les impasses didactiques dans lesquelles on enferme souvent le
63. robl matiques psychologiques didactiques et p dagogiques de compr hension et d utilisation des images ne sont pas du tout les m mes pour chacun de ces types Trop de travaux et trop de mod les s miotiques ou cognitifs restent en de de cette diversit h t rog ne des images D o l quivocit du mot image et surtout l illusion d iconicit que cela g n re Les images dessin es sont prises comme le prototype de toute image et les conditions d interpr tation des images construites comme celles des images enregistr es sont ramen es celles des images dessin es Autrement dit toutes les images seraient cens es tre visibles et donc se regarder de la m me mani re Il n est pas alors tonnant que les images apparaissent comme un moyen de repr sentation plus accessible que les autres un moyen de repr sentation que l on oppose la complexit du langage et enfin que leur interpr tation soit consid r e comme relative chaque individu Bref quand il s agit d image c est l interpr tant qui d cide et qui compte D ailleurs dans sa d finition des representamen Peirce faisait aussi intervenir l interpr tant Et aujourd hui dans les nombreuses r f rences qui sont faites Peirce dans le milieu Anglo saxon c est surtout cet aspect qui est mis en avant Mais n est ce pas oublier que les connaissances math matiques et scientifiques ont t conduites cr er des syst mes particuliers de
64. rpr tabilit propre au type de repr sentation La seconde question concerne la condition de r ception des images par les sujets Le tableau suivant rassemble quelques l ments de r ponse Images enregistr es Images dessin es Images construites On voit ses efforts prodigieux pour utiliser des notions d riv es de la s miotique de Saussure et de Hjelmslev pour analyser les images De l viennent les ambigu t s et les limites qui viennent en quelque sorte limiter ses analyses 8 n cessit d informations externes pour situer ou contextualiser l enregistrement et pour une utilisation contr lable 1 Autosuffisance de l image en termes de contenu informationnel self contained exhibition yes or no Car elles peuvent dans certains cas constituer les plus d licates et les plus complexes interpr ter Des informations sur le contexte d enregistrement ou sur les objets 2 Ce qui est requis de la part du sujet pour identifier ce qui est repr sent Ouverte toute association libre avec un autre registre de repr sentation le langage ne serait ce que pour une l gende On ne transmet pas la reconnaissance des formes seulement leur identification en termes d objets repr sent s et donc leur codage lexical Rien de particulier La reconnaissance des formes ouvre le jeu des associations en N cessit de la coordination avec un autre registre de repr sentation s miotique Un app
65. s l ves Que montre une animation Tout d abord ce qu on appelle animation est cens mettre les images ou plut t leur contenu identifiable en mouvement ainsi que le sugg re l expression dessin anim Cela semble donc ouvrir une nouvelle dimension plus vivante plus r elle et donc plus parlante aux images fixes D o l opposition classique entre les images qui sont ou seraient statiques et l animation qui tant dynamique apporterait non seulement davantage d informations mais serait plus directement lisible ou interpr tables Ici l aspect s miotique que nous avons mis en avant pour les images dessin es et pour les images construites s estomperait pour s approcher de la tangibilit visuelle des images enregistr es dont le contenu semble videmment plus concret qu une caricature une esquisse un sch ma une figure g om trique Il s agit videmment l d une approche tr s na ve Ce qu une animation doit montrer ce sont des transformations c est dire non seulement des mouvements d placements d un mobile gestes locomoteurs ou pr henseurs mais aussi des volutions croissance d croissance des processus en train de se produire des changements d formations m tamorphoses anamorphoses Il faut donc faire attention ne pas se limiter au sens physique moderne et tr s restreint du terme mouvement en s en tenant de mani re trop rh torique l o
66. s microscopes Le deuxi me type celui des photographies travaill es ou arrang es en aval ou en amont correspond une pratique m diatique de communication dans le but de faire passer un message politique publicitaire ou autre Les analyses d images faites par Barthes concernent exclusivement ce deuxi me type de photographies voir ci dessus Le plus souvent dans la formation des enseignants lorsqu il s agit d analyser le contenu des images c est ce sous type particulier de photographie que l on se r f re Mais une telle distinction entre les photographies brutes constituant un corpus de donn es des fins scientifiques et des photographies travaill es des fins esth tiques ou des fins pragmatiques et m diatiques de communication est plus d ordre fonctionnel que d ordre structural Ici notre analyse est d abord structurale Nous envisagerons les aspects fonctionnels plus loin 3 Ces trois types d images s interpr tent ils de la m me mani re Pour bien comprendre le probl me de l interpr tation des images il est important de rappeler que voir implique deux processus cognitifs radicalement diff rents ceux relatifs la discrimination visuelle de formes diff rentes et dont certains modes de fonctionnement ont t mis en vidence par tous les travaux men s dans la mouvance de la Gestaltth orie et ceux relatifs la reconnaissance des objets correspondant aux formes visuellement reconnues
67. st dire de leur apport informationnel sp cifique et des conditions pour acc der cet apport informationnel Or pour bien poser ce probl me du traitement et de l interpr tation il est n cessaire de proc der une double analyse une analyse fonctionnelle des images et une analyse structurale de leur organisation interne 1 L analyse fonctionnelle des images On peut partir d un constat relativement vident mais dont les cons quences ne sont toujours pas r ellement prises en compte dans beaucoup de recherches une image ne se regarde pas de la m me mani re selon les raisons pour laquelle on la regarde ou selon ce qui est attendu de sa contemplation ou de son examen Par exemple s il s agit de comprendre un mode d emploi pour effectuer l assemblage d un meuble de comprendre les m canismes physiques de transmission de mouvement poulies engrenages diff rentiel syst mes bielle manivelle d identifier l objet d termin par une d finition de saisir la variation d une relation de coordonner les l ments de la description d un itin raire ou celle de la structure d un paysage en g ographie etc on utilise g n ralements des images dessin es des images construites ou des images enregistr es Or ces images peuvent tre pr sent es soit la place d explications verbales plus ou moins longues avec juste un titre comme l gende pour situer l image dans le d roulement plus global
68. tion d un flux d images deux noeuds cases sont reli s par un double arc orient articul autour d un troisi me n ud case En r alit la repr sentation est celle non pas d une transformation mais de l tat d une relation entre deux tats Pour animer cette image il faudrait faire varier au choix les nombres inscrits dans l un des trois noeuds cases pour voir comment varient les autres nombres inscrits dans les deux autres noeuds cases 11 requiert l utilisation d un instrument producteur d images cam ra ou une assistance instrumentale celle d un logiciel C est l une diff rence importante d un point de vue cognitif et pas simplement culturel ou technique Cependant l aussi il faut tre prudent car cela recouvre au moins trois situations radicalement diff rentes Il y a tout d abord la situation propre au cin ma et peut tre plus largement toute utilisation de documentaires film s dans une strat gie m diatique de communication Ici il est important de voir qu il y a un travail de montage pour organiser le flux des images enregistr es selon la logique d un r cit d o l importance de l ellipse de la suggestion des rapprochements des contrastes etc Bref le travail de montage est une la mise en forme rh torique d un corpus d images ayant t enregistr es des fins narratives ou descriptives 2 Probl mes soulev s par ces diff rents types d animation dans le cadre
69. tion ou de d veloppement il faut consid rer la production de la repr sentation ou plus exactement le syst me producteur de la repr sentation Il y a au moins autant de types de repr sentations et donc de types d images que de syst mes permettant de les produire 1 Iconique versus non iconique Prenons d abord le premier point de vue C est celui adopt par Peirce Il conduit distinguer trois types de relation possibles entre le contenu pr sent et l objet repr sent Les images correspondraient l une de ces trois relations celle qui se caract rise par une ressemblance entre le contenu et l objet ou le mod le repr sent Ressemblance que Platon qualifiait d imitation entre la copie et son mod le R publique 509e 510b et pour laquelle Peirce a choisi le terme plus neutre iconique Cette relation de ressemblance peut tre tablie sur la conservation de certains contours gestaltistes ou sur la conservation de rapports topologiques internes l objet repr sent modulo l chelle de grandeur et la perte de nombreux d tails ou informations videmment Cette relation de ressemblance peut tre plus ou moins pr cise Peu importe ici sa validit L essentiel est qu elle permet une reconnaissance quasi imm diate et sans recours aux mots des objets ou de la sc ne repr sent e c est un arbre une maison c est un cheval qui court c est une sph re c est une gare aux heures de gra
70. tionnellement tr s fortes On conna t le slogan qui a servi de devise un c l bre magazine le poids des mots le choc des photosSouvent de telles photos ne peuvent pas tre dissoci es d un message intentionnel plus ou moins explicite et qui transpara t dans les phases ant rieures la production instrumentale de la photo Mais si on se limite aux images enregistr es des fins scientifiques les conditions d interpr tation apparaissent un peu diff rentes Dans la mesure o elles remplissent la fonction fondamentale d enregistrement de donn es observ es elles constituent comme des relev s qui seront toujours des parties int grantes d un r sultat tabli Il appara t tout de suite qu elles requi rent un contexte d informations externes sur l enregistrement cela pour pouvoir situer les donn es enregistr es et donc les limites de leur utilisation des fins argumentatives ou explicatives par rapport un probl me tudi On peut ainsi par exemple enregistrer les t ches d ombre sur la lune Galil e certes n avait pas d appareil photo mais il avait l image disponible quasi en permanence au bout de sa lunette Nous sommes l aux antipodes des photos enregistr es des fins m diatiques ou individuelles de communication Entre les images enregistr es et les images construites il y a les images dessin es Elles sont totalement autosuffisantes parce qu elles sont ouvertes toute association lexicale spontan e soit
71. u contraire par rapport aux photographies les images dessin es pr sentent deux diff rences radicales La premi re est que l image dessin e peut s affranchir de tout point de vue optique ne serait ce que par la juxtaposition de formes d un m me objet relevant d angles de vue diff rents La r volution en peinture au d but du XX me a beaucoup exploit cette possibilit La seconde est que l image dessin e se limite aux caract ristiques intentionnellement choisies comme repr sentative ou caract ristique d une sc ne ou d un objet elle montre uniquement ce qu il faut voir Il suffit ici de comparer la photographie non retravaill e d un personnage public et sa caricature En troisi me lieu il faudrait distinguer au moins deux sous types d images enregistr es l aide d une cam ra les photographies brutes et les photographies qui ont t travaill es soit en amont de leur production avec une mise en sc ne de ce qui sera photographi soit en aval en intervenant sur la photographie obtenue pour en modifier le r sultat Cette distinction de deux sous types est importante car elle correspond deux pratiques radicalement diff rentes Le premier type celui des photographies brutes correspond une pratique scientifique de recueil et d enregistrement de donn es dans le cadre d une observation ou d une exp rimentation lorsque par exemple des cam ras sont coupl es avec des t lescopes ou de
72. une image cela ouvre un nombre important de possibilit s de mise en correspondance dont la plupart ne sont pas pertinentes ou m me peuvent constituer des obstacles Duval 2003 3 Peut on parler d un traitement propre aux images Cette question sur la n cessit d une double analyse des images peut sembler provocatrice puisqu une r ponse positive s impose en toute vidence il y a une premi re reconnaissance quasi imm diate et automatique bien que souvent tr s partielle et non toujours pertinente et que toute r flexion conduit non moins videmment vers une r ponse n gative 10 F i r ana amp 4 Nous entendons traitement au sens que nous lui donnons habituellement par opposition la conversion Il s agit d une op ration qui demeure interne au registre s miotique de la repr sentation La conversion au contraire implique la mobilisation d un autre registre par exemple la langue dans le cas d une description 16 toute image est le r sultat d une production qui impose s lection et composition d unit s figuratives ou non Et cela correspond au fait que souvent il y a conflit entre d une part cette reconnaissance quasi imm diate ce qu elle sugg re par associations verbales implicites ou explicites et d autre part ce que les syst mes mobilis s pour produire l image permettent de repr senter de mani re pertinente Autrement dit ce que l on voit sur une image peut tre sans rapport
73. une natte dira que la fillette est couch e Mais en r alit est elle fatigu e malade fi vreuse r veuse endormie en train de faire une sieste ou de se reposer Peraya 1982 Car si l image est polys mique c est que sa lecture le d codage est toujours le fait d un individu singulier la photographie de mon fr re n est la photo de mon fr re que pour moi qui justement suis son fr re Pour tout autre personne qui ne conna t pas mon fr re sa photo est simplement la photo d une personne Autrement dit comme le soulignait Monique Linard La repr sentation humaine n est pas seulement repr sentation de quelque chose elle est toujours repr sentation pour quelqu un 1990 23 Et ce quelqu un n est pas qu un sujet psychologique il est aussi sujet biologique historique et social Comment alors juguler ce d bordement du sens dans les situations o l on aimerait que le message re u corresponde fid lement au message mis En effet le fonctionnement polys mique de l image s oppose radicalement aux contraintes des situations de communication dite fonctionnelle celles que l on oppose couramment la communication expressive ou artistique2 Il est vrai que si les panneaux du code de la route taient tous polys miques la circulation routi re s en trouverait consid rablement compliqu e et le code ne servirait d ailleurs plus rien La polys mie dit encore Barthes produit une interro
74. utable s explique si l on consid re que la classification propos e se restreint aux genres de textes scientifiques pour lesquels la fonction r f rentielle et la monos mie sont des caract ristiques essentielles Contrairement aux images du cin ma de fiction de la peinture etc qui valent davantage pour elles m mes certaines autres comme les photographies d identit les dessins scientifiques les cartes g ographiques les planches d anatomie du dictionnaire etc s offrent plut t comme des interm diaires des moyens de connaissance ou de reconnaissance distance entre le r el et nous Si les premi res rel vent d une s miotique visuelle qu elle se r f re au mod le structural ou aux mod les plus r cents de la s miopragmatique et de la s miotique cognitive inf rentielle Meunier et Peraya 1993 et 2003 les secondes que Moles appelle images fonctionnelles en sont exclues On rapprochera cette analyse de celle de Coste qui pour donner l image un statut de monosignifiant proposait de la brider et la b illonner pour qu elle ne bouge ni ne parle trop Coste 1975 9 1 La th orie du discours oppose aujourd hui la notion de type de discours celle de genre de texte Alors que de par leur relation d interd pendance avec les activit humaines les genres sont multiples voire en nombre infini les segments qui entrent dans leur composition segments de r cit d

L`animation supprimerait-elle la complexité sémiocognitive

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