Notes sur l`acceptabilité du préservatif féminin : Étude
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1. s Mette et Azu Blay op cit Enfin une tude prospective recensant un ventail d opinions et d attitudes m me de documenter le couple acceptation rejet ambitionnait de proposer des l ments prendre en compte pour l laboration d une strat gie de communication pour la promotion du f midom Top 2005 Sp cialis dans la recherche et la prise en charge en direction des prostitu es le projet R tro virus C te d Ivoire R tro Cl USAID initie sa promotion Il est suivi par plusieurs autres ONG internationales et nationales avec l aval du gouvernement ivoirien Mais le f midom n est pas encore lanc officiellement sur le march de la contraception et sa distribution n est pas structur e En effet aucun grossiste Laborex DPCI Copharmed autres distributeurs et r partiteurs de produits pharmaceutiques n approvisionne alors aucune officine en f midom Seuls quelques individus titre priv en fournissent quelques rares officines restant difficiles recenser et o il co terait 1000 Francs CFA l unit s Souple mais solide le plus souvent de couleur claire transparent le f midom a pour dimensions 17 cm de long 0 42 0 053 mm d paisseur et 7 8 cm son diam tre le plus long si Agence lvoirienne pour le Bien tre Familial Le prix de 100 F CFA est le prix propos par les ONG au cas o le f midom b n ficierait d un marketing social L initiative de R tro Cl ne visait que les professionnell2. tudiante enqu t e vivant avec le Parce que l Agence lvoirienne pour le Bien tre Familial AIBEF est souvent en rupture de stock 110 Aghi Auguste Bahi VIH rapporte que le f midom faisait des bruits d sagr ables pendant les rapports sexuels Les petites phrases maintenant connues des chercheurs pour refuser le port du pr servatif font retour on ne mange pas une banane avec sa peau ni un bonbon avec son emballage c dent le pas l tonnement on est o la pour finir par c est Dieu qui est notre pr servatif Aussi bien pour les tudiants que pour les tudiantes les rapports sexuels seraient comme d natur s par l usage du pr servatif Ils expriment donc cette artificialit des relations sexuelles dues l usage des pr servatifs Pos en barri re physique le pr servatif ne parvient pas jouer le r le de m diateur du plaisir Le bruit au sens propre du terme vient rappeler aux partenaires que quelque chose entrave leur relation Il est remarquable que les tudiants surtout parlent d une relation sexuelle qui n est pas pure authentique lls acceptent difficilement l id e m me d un pr servatif con u pour la femme n en voient pas l utilit et le trouvent m me inacceptable car il symboliserait une d gradation accrue des m urs Je sens que l humanit va la d rive Ce n est pas biens ant C est pas bien du tout C est la d cadence a choqu
3. charge de leurs familles 114 Aghi Auguste Bahi Une preuve d amour Cette raison est troitement li e la conscience du risque de contracter le VIH sida Elle inspire une attitude favorable la vulgarisation du f midom est d termin e par la perception ou conscience du risque Les tudiants enqu t s favorables au f midom disent pouvoir l utiliser une fois pour faire plaisir leur partenaire ll s agit l de projections sur l utilisation possible du f midom Ils ne trouvent aucun inconv nient accepter que leur partenaire mette un pr servatif si elle le d sire C est une occasion de prouver leur amour leur partenaire Lui laisser l opportunit de mettre un pr servatif c est une fa on de lui faire plaisir et lui montrer qu on l aime surtout que ce ne sont pas eux qui mettent ce pr servatif Ils n ont rien perdre Pour la majorit des filles contrairement aux gar ons la soci t volue et le sexe rest plus r serv aux personnes mari es Elles trouvent donc n cessaire de conseiller l utilisation des pr servatifs notamment aux adolescents qui d couvrant t t le sexe ne doivent pas tre exclus D s lors les campagnes ne devraient pas se limiter aux seuls arguments de fid lit et d abstinence valable pour les adolescents qui par ailleurs viennent apr s l utilisation du pr servatif Le pr servatif c est plus s r parce que la fid lit fait intervenir deux personnes Il faut tre s r
4. des Sexualit s des Facult s Universitaires Saint Louis consult le 12 novembre 2007 de http centres fusl ac be observatoire document Nouveau_site Publications Preservatiffteminin pr esfem paf Memel Fot Harris Ed 1996 Les repr sentations de la sant et de la maladie chez les ivoiriens Paris L Harmattan Mette Lherbier et Azu Blay Dali 2005 AIDS campaigns and sexuality in C te d Ivoire A study of the sexual norms and practices of students at the university of Abidjan Cocody Master Thesis Rosklide University ONUSIDA 2005 Le point sur l pid mie du sida consult le 20 juillet 2006 de http unaids org epi2005 doc report pdf html Qu r Louis 1999 La sociologie l preuve de l herm neutique Essais d pist mologie des sciences sociales Paris L Harmattan Reuchlin Maurice 1977 Psychologie Paris PUF Top Michelle 2005 Communication et acceptation du pr servatif f minin chez les jeunes Abidjan M moire de ma trise Abidjan Universit de Cocody Historia editorial Recibido 03 01 2008 Aceptado 23 02 2008 118 Aghi Auguste Bahi Formato de citaci n Bahi Aghi Auguste 2008 Notes sur l acceptabilit du pr servatif f minin tude aupr s d tudiantes et tudiants abidjanais Athenea Digital 13 105 119 Disponible en http psicologiasocial uab es athenea index php atheneaDigital article view 463 SOME RIGHTS RESERVED Este texto es
5. emp che ainsi la p n tration dans le vagin des spermatozo des ainsi que des agents responsables des IST y compris le VIH sida Mazina et Martens 2002 La distribution du f midom est encore tr s faible Rare en officines de pharmacie il est distribu par la Clinique Confiance du Projet R tro Cl et par quelques centres de l AIBEF o il b n ficie d un prix subventionn Le f midom viendrait ainsi en appui au pr servatif masculin dans la pr vention Or le condom masculin parce qu il est dit d plaisant et att nue le plaisir rencontre un accueil difficile chez les femmes et surtout les hommes Mette et Azu Blay 2005 p 86 Cette question a suscit peu d int r t chez les chercheurs en C te d Ivoire Toutefois on peut relever un travail sur l acceptabilit du pr servatif f minin chez des femmes Abidjan Deniaud et al 1996 Cette tude descriptive conduite majoritairement aupr s de professionnelles du sexe pr sente les r sultats d un test de produit in vivo sur le f midom o la notion d acceptabilit va de soi Plus r cemment ce pr servatif est pr sent comme un moyen compl mentaire de lutte contre le VIH sida m me de r duire la g ne des femmes acheter des capotes Ce travail qui t moigne bri vement des difficult s d utilisation du f midom pr sente l avantage de consid rer capote et f midom comme une m me r alit ph nom nologique celle des rapports sexuels prot g
6. et autres activit s lucratives Cette question nous semble insuffisamment creus e les tudiantes tant peu loquaces face la d licate question du harc lement sexuel En r alit l on sait que les cours domicile pour les tudiantes sont rapidement associ s de la prostitution de luxe 113 Notes sur l acceptabilit du pr servatif f minin tude aupr s d tudiantes et tudiants abidjanais l infection du VIH sida pensent que le f midom peut tre une alternative possible au pr servatif masculin Le f midom appara t ainsi comme un instrument de s curit sexuelle entre les mains de la femme et constitue une raison forte pour les jeunes femmes de l adopter Cette vocation leur procure alors un sentiment d autonomie qui devrait leur permettre d tre prot g es m me lorsque leur partenaire ne le souhaite pas Ca le f midom me plait parce que a permet la femme de prendre de l initiative puisque auparavant c taient les hommes qui prenaient toujours le devant lci les tudiantes interrog es se montrent conscientes de l effort et du tact qu une telle n gociation exigera afin de convaincre leurs partenaires Pour les personnes enqu t es qui encouragent la vulgarisation du f midom l argument principal du risque est mis en avant Si toutefois des partenaires d sireux d avoir des rapports sexuels se retrouvaient sans capote et qu ils avaient leur disposition un f midom alors ils n aurai
7. me du f midom ne donne pas l envie de porter Je trouve a bizarre Avec l anneau on a l impression que a va blesser Dans leur imaginaire douleur et blessure vont contre le plaisir dans les rapports sexuels L tudiante enqu t e vivant avec le VIH dit lavoir d j essay et n est pr te le conseiller car c est difficile mettre et il ne faut pas le conseiller de peur que nos s urs l utilisent s il est mal utilis la personne risque de contracter ce qu elle voulait viter le VIH Tous craignent des incidents dus l impraticabilit du f midom qu ils disent difficile poser par exemple qu il ne disparaisse facilement dans le sexe de la femme ou comme certains tudiants que le p nis n y reste coinc lls estiment donc qu il ne conviendrait pas l homme L aspect physique du f midom est probablement l un des plus grands obstacles son adoption Il est per u comme tant aux antipodes d une image st r otyp e de beaut et de finesse attribu e la femme Libertinage et d valorisation de la femme Le f midom est syst matiquement compar au condom par les personnes enqu t es Or unanimement elles disent ne pas aimer le pr servatif parce qu il diminue le plaisir sexuel Avec le pr servatif on ne sent pas le go t Or le plaisir fait partie int grante de relation sexuelle Mais la perception du risque de contamination tant ils semblent se r signer au port du pr servatif L
8. moi et je ne veux pas aussi contaminer mon partenaire Toutefois cette conscience du risque semble quelque peu fantasque En effet les enqu t s semblent plus craindre le risque d une grossesse non voulue que celui de contracter le VIH Cela s explique probablement par le fait que la contamination en raison de ses effets tardifs peut rester ignor e sauf si le test de d pistage est fait la grossesse quant elle se manifeste plus promptement et a des cons quences plus rapides L enfant serait alors pour eux une punition une mal diction Mais cette id e de justice immanente ou de ch timent divin s vanouit quelque peu quand il s agit du sida certains disent que c est Dieu qui nous prot ge quand d autres remettent tout simplement en cause l existence du sida En effet pour elles les hommes souvent capricieux utiliseraient toutes sortes d astuces pour avoir des rapports non prot g s allant jusqu percer la capote afin qu elle se d chire lors des rapports sexuels ou la retirer juste avant l jaculation Avec le f midom il ny aurait plus la crainte que le pr servatif soit endommag par le partenaire puisqu il ne ma trise pas sa pose dans le sexe de la femme En outre le f midom peut suppl er le manque de condom si l homme n en a pas sur lui tant jeunes et sans ressources financi res nos enqu t s n ont pas les moyens de prendre soin convenablement d un enfant vu qu ils sont eux m mes la
9. que l autre est fid le Donc ce n est pas s r Maintenant l abstinence jusqu quel ge la personne va s abstenir Il va s abstenir jusqu ce qu un jour il tombe Si la personne ne poss de pas de pr servatif sur elle c est comme si toutes ces ann es d abstinence taient r duites n ant C est surtout chez les filles interrog es que l usage du pr servatif masculin ou f minin est pr sent comme une preuve d amour puisqu il y a protection de l autre si ton homme t aime vraiment il va accepter que tu portes pour toi le f midom de la m me mani re que tu lui laisses porter pour lui la capote Le fait de vouloir utiliser un pr servatif revient penser l autre signifie ne pas penser soi seulement Discussion Les effets des campagnes sur les pr servatifs se font sentir dans les propos de ces jeunes Ils influent sur leur perception du f midom Ces propos expriment aussi une crise de confiance entre gar ons et filles Mais ces campagnes semblent surtout avoir r ussi rendre le port du pr servatif politiquement correct tout au moins normatif de sorte que ne pas l utiliser est presque inavouable l instar par exemple de l avortement comme moyen courant contraception ineffable afin de se d barrasser d une grossesse non souhait e Enfin il faut constater ici le faible niveau de conscience du risque de contamination au VIH Toutefois des personnes lors de notre enqu te
10. raison le groto exerce une r elle autorit sur la jeune femme et peut la contraindre avoir des rapports sexuels non prot g s De son c t l amant de c ur g n ralement jeune et moins nanti souvent b n ficiaire des retomb es financi res de cette prostitution accidentelle ne comprend pas non plus que le pr servatif lui soit impos Au plan socioculturel cette vuln rabilit de la femme se comprendrait ainsi le pouvoir de d cision de l homme sS origine dans les valeurs m me de la tradition ayant la responsabilit de la famille il doit prendre soin financi rement de sa femme qui en retour doit lui tre soumise Les religions abrahamiques viennent renforcer ces valeurs En d finitive c est l homme qui a le dernier mot Per u comme la figure d autorit du foyer il en g re la vie sexuelle et d cide la reproduction r gle l activit et le rythme g n sique Les tudiants interrog s tout en se r clamant de la nouvelle g n ration partagent d autant plus ces valeurs qu elles asseyent et garantissent leur domination sur la femme Les tudiantes enqu t es consentantes ou r sign es reconnaissent cette autorit de l homme surtout de leur partenaire titulaire dans leur vie de couple Elles sont souvent incapables de leur refuser des rapports sexuels car elles n ont pas de v ritables moyens de contre pression Une enqu t e s est longuement tendue sur l exemple de sa voisine
11. une lutte strat gique de domination entre g n rations Bourdieu 1984 repr sentent une cat gorie nombreuse plus de la moiti de la population sexuellement active et tr s expos s au VIH de par leur comportement sexuel haut risque Vingt cinq tudiants et tudiantes g s de 18 25 ans ont t interrog s dans des r sidences universitaires de Cocody et d Abobo au cours de quatre entretiens de groupes Chaque groupe tait compos de six individus chacun l exception d un groupe d tudiantes qui en comportait sept deux groupes d tudiantes deux groupes d tudiants Pr cisons que sept individus sur dix composant cet chantillon accidentel et volontaire se d claraient chr tiens et m me catholiques tandis que deux autres taient musulmans et le dernier se d clarait animiste Les discussions ont tourn autour de leurs connaissances de la contraception en g n ral des pr servatifs en g n ral L id e d un pr servatif f minin nous permettait de recueillir des opinions voire des jugements vis vis de cette innovation Apr s cette vocation la tactique consistait red finir la situation d entretien Kaufmann 1996 p 55 et stimuler les d bats en montrant le f midom Nous laissions alors les participants libres de le toucher et d en lire le mode d emploi contenu dans son emballage tout en observant leurs r actions et en enregistrant leurs raisons d acceptation et de rejet Vu le caract re d licat
12. voire tabou du sexe les entretiens individuels ou de groupe avec les tudiantes ont Abidjan avec 6 1 a un taux de pr valence du VIH plus lev que la moyenne nationale qui est de 4 7 EIS CI 2005 2006 p 165 Rapports sexuels avec au moins un partenaire extraconjugal et non cohabitant multiplicit de partenaires sexuels rapports sexuels pr coces rapports sexuels non prot g s voir ONUSIDA 2005 EIS CI 2005 2006 Notons que les rapports hauts risques constituent la situation sexuelle normale de ces jeunes ni mari s ni en union chez qui le partenaire est souvent extraconjugal et non cohabitant Les contraceptifs qu ils disent conna tre et disent utiliser et les raisons de leur choix opinion et perception vis vis de ces contraceptifs qu ils disent utiliser 107 Notes sur l acceptabilit du pr servatif f minin tude aupr s d tudiantes et tudiants abidjanais t conduits par une jeune assistante de recherche nous avons administr ceux avec les hommes Ces discussions ont t approfondies avec certains d entre eux lors d entretiens individuels compr hensifs renfor ant les entretiens de groupe Les grands th mes de ces discussions structurent la pr sentation des r sultats du pr sent article Nous restons conscient des limites de notre approche et de la n cessaire circonspection dans ses interpr tations Connaissance et utilisation des contraceptifs la place
13. Athenea Digital n m 13 105 119 primavera 2008 ART CULOS ISSN 1578 8946 Notes sur l acceptabilit du pr servatif f minin tude aupr s d tudiantes et tudiants abidjanais Notes on the acceptability of female condom a study among female and male students in Abidjan Aghi Auguste Bahi Universit de Cocody Abidjan C te d ivoire aghi bahi gmail com R sum Dans ce travail bas sur des entretiens en profondeur avec des tudiants de l Universit de Cocody Abidjan nous nous interrogeons sur l acceptabilit du pr servatif f minin en cherchant comprendre les raisons avanc es par ces tudiants pour l acceptation ou le rejet de ce pr servatif L article discute des conceptions de la sexualit et des enjeux de pouvoir qui s y dessinent et qui sont susceptibles de constituer de v ritables entraves l adoption et l usage du pr servatif a fortiori lorsque celui ci est innovant et qu il laisse une marge de libert la femme L acceptabilit du pr servatif f minin est plus li e aux relations de pouvoir inh rentes la relation entre les partenaires sexuels qu aux valorisations utilitaire et h doniste Palabras clave Acceptabilit Comportement sexuel risque Jeunes Relations de pouvoir Abstract Based on in depth interviews with students of the University of Cocody Abidjan this article examines the acceptability of the female condom and tries to understand the stu
14. artenaires Elles finissent par confesser qu il interviendrait surtout au cours des aventures sexuelles ou avec les partenaires occasionnels et secondaires Avec le partenaire titulaire elles ne l utilisent pas toujours bien que cela commence devenir une exigence Les gar ons quant eux sont moins inform s que les jeunes tudiantes en mati re de contraception lls ne connaissent que la pilule et surtout la capote qui reste le contraceptif qu ils utilisent le plus Celui ci permet selon eux d viter les grossesses non d sir es les IST et le sida l image des filles il existe la titulaire la copine officielle connue de tous parents et amis et la petite qui fait office de ma tresse Ce comportement ressemble bien celui des plus g s avec l pouse officielle et lamante ironiquement appel e deuxi me bureau En g n ral les tudiants interrog s sont tr s conscients de l existence du sida qui justifie avant tout l utilisation de la capote m me si un parmi les hommes interrog s dit ne pas croire en l existence du sida Utiliser le pr servatif reste une contrainte pour ces hommes enqu t s puisqu il r duit le plaisir sexuel Quoi qu il en soit les hommes sont moins dispos s que les femmes avoir des rapports prot g s Le partenaire officiel connu de tous l expression supposant bien des partenaires sexuels multiples 108 Aghi Auguste Bahi En somme l univers de la contrace
15. ayant soutenu l utilit du f midom disent vouloir l essayer un jour la valeur utilitaire de ce pr servatif n tant pas mise en cause travers les propos de ces jeunes La valeur symbolique du pr servatif per ue de fa on contrast e libert et autonomie pour les unes perte d autorit et incitation la d bauche pour les autres est vraisemblablement variable selon le sexe En r alit elle s inscrit dans une relation de pouvoir homme femme dont elle est le mitan Les hommes n gocieraient plut t la non utilisation ou d faut le contr le de la m thode contraceptive et le maintien de leur autorit les jeunes femmes auraient plut t tendance n gocier leur protection face aux hommes leur autonomie et leur empowerment Ces positions apparemment inconciliables face l acceptation sociale du f midom traduisent le rapport de domination masculine Bourdieu 1998 Des id es antagoniques des femmes et des hommes notamment sur le sexe et les performances sexuelles souvent sous estim es chez les femmes font l objet d une surench re chez les hommes Foucault 1984 Quant la valeur h donique du f midom du pr servatif en g n ral elle est exprim e en termes de 115 Notes sur l acceptabilit du pr servatif f minin tude aupr s d tudiantes et tudiants abidjanais g ne occasionn e par son port Cette contrainte qui concerne r ellement la vie sexuelle est symboliquement r prim e par les disco
16. d vocations orales notamment l existence d un pr servatif pour femme que ce pr servatif bienvenu allait d sormais participer l mancipation des femmes Mais que ce soit la t l vision ou dans des magazines ils disent n avoir jamais vu de pr servatif f minin L image per ue du f midom par un individu renvoie l ensemble des repr sentations et des associations attach es Lendrevie et Brochand 2001 p 149 d apr s sa perception processus par lequel l individu choisit organise et interpr te des l ments d observation externe pour construire une image coh rente Reuchlin 1977 p 209 de l objet Apr s la pr sentation du f midom les tudiantes qui en connaissaient l existence ne le citent pas comme m thode contraceptive de barri re au m me titre que le condom Toutes en d duisent des fonctions analogues celles du condom prot ger la femme contre les grossesses non planifi es les IST et le VIH sida Seule l tudiante enqu t e vivant avec le VIH a d clar plus tard dans les conversations avoir utilis une fois le f midom L exhibition du f midom et la libert laiss e aux enqu t s de l examiner mettent ainsi en vidence l image per ue de son aspect physique et m canique De fait cette pr sentation pour la premi re fois de leur existence leur a permis d avoir une id e plus pr cise de l objet lui m me de ses caract ristiques et d termine la formation d impression
17. de chambre qui tait une utilisatrice du f midom C est au cours de la pr paration d un expos sur la question que sa voisine l a d couvert et a fini par l adopter Elle affirme que celle ci pr f re le f midom la capote parce qu elle ressentait plus de plaisir quand elle le mettait quand tu mets bien le pr servatif f minin c est comme si tu n avais rien mis car il n y aurait pas la sensation du caoutchouc Le poser n est pas difficile car selon elle on le met comme un tampon c est facile Mais la femme n a pas toujours les moyens d amener l homme mettre un condom si celui ci refuse De ce fait vulgariser le f midom pour certains interview s est indispensable des approches efficaces de pr vention du VIH sida car le f midom pourrait tre d une grande utilit pour les jeunes filles en particulier et les femmes en g n ral En d finitive une question reste pos e ces filles pourront elles mettre le f midom si l homme refuse tant le plus souvent domin e par l homme a t elle vraiment le choix de son usage La conscience du risque de contracter le VIH Cette raison est troitement li e la fonction m me du f midom Certaines tudiantes souvent confront es l inconstance des hommes et conscientes de leur vuln rabilit et de leur exposition En comparaison les tudiants hommes selon les gar ons et les filles enqu t es s attelleraient plus faire des cours domicile
18. dents reasons for accepting or rejecting its use examine conceptions of sexuality and power that emerge from their answers These issues constitute real hindrances to the adoption and to the use of the condom insofar as it gives the woman a margin of freedom The acceptability of the female condom is more to do with the inherent relation of power between sexual partners than it is to do with its utilitarian or hedonistic value Keywords Acceptability Relationship of power Sexual behaviour to high risk Youngs 105 Notes sur l acceptabilit du pr servatif f minin tude aupr s d tudiantes et tudiants abidjanais Introduction position du probl me La C te d Ivoire avec un taux de pr valence du VIH sida de 4 7 EIS CI 2005 est le pays le plus affect d Afrique de l ouest et figure parmi les 15 pays les plus touch s du monde Dans ce contexte le f midom pr servatif f minin est introduit en C te d Ivoire en 1997 C est un dispositif constitu d un fourreau de polyur thanne comportant un anneau souple chacune de ses extr mit s le petit anneau amovible fix sur l extr mit ferm e a pour but de faciliter l insertion et le maintien du f midom dans le sexe de la femme L anneau ext rieur plus grand et plus mince reste l ext rieur du sexe de la femme de fa on le recouvrir ainsi que la base du sexe de l homme pendant les rapports sexuels Cette barri re m canique
19. du f midom Connaissance et usages des m thodes contraceptives Les tudiants interrog s savent tous plus ou moins de quoi l on parle lorsque l on parle de contraception et en savent la fonction Ils savent que les m thodes sont vari es mais leur univers de la contraception est limit la pilule et la capote contraceptifs courants dont ils connaissent les avantages Il y a une sorte de sp cialisation caricaturale la pilule contre les grossesses non d sir es la capote contre les IST sida Pres de la moiti des filles interrog es disent souvent utiliser conjointement la capote et la pilule parce qu elles doutent de la solidit et de la fiabilit du pr servatif masculin Pour cela entre autres raisons elles joignent la pilule au condom tr s souvent l insu de leur partenaire Mais l utilisation de la pilule peut aussi tre d cid e par le partenaire titulaire qui ne veut pas qu on utilise le pr servatif et qui lui demande de prendre ses pr cautions On arr tera quand il voudra un enfant Les filles qui utilisent uniquement la pilule affirment avoir essay la capote mais n ont pas support la douleur au bas ventre caus e par le frottement pendant les rapports sexuels et n ont donc pas prolong son utilisation Depuis qu elles ont entendu parler du sida et des moyens de s en pr venir les tudiantes interrog es disent r clamer de plus en plus l utilisation du pr servatif leurs p
20. e la conscience C est abominable Qu est ce qu on va cr er encore Si l homme porte seul le pr servatif que la femme ne porte rien a ne fait rien Il ne faut pas qu elle aille chercher a Fabriquer un pr servatif pour la femme c est l encourager au libertinage au vagabondage sexuel Elle aura d sormais des facilit s pour tromper son conjoint et avoir beaucoup de partenaires C est impensable La soci t va la d rive Plus encore C est bon pour les prostitu es Le pr servatif f minin la d valoriserait voire la d shonorerait parce qu elle perdrait de sa pudeur de sa splendeur de sa valeur de sa moralit donc de son respect parce qu il va l encontre de la morale et des valeurs traditionnelles Pour certains l volution de l pid mie est due la pauvret II faut cr er des instruments de d veloppement C est Poisivet qui fait qu il y a le sida Si les jeunes filles et m me les jeunes hommes ont du travail donc de l argent si les jeunes hommes aussi ont une entr e d argent r guli re le vagabondage sexuel va chuter d un cran et avec lui le sida Pour la plupart des gar ons les campagnes pr nant l utilisation des pr servatifs comme premier moyen de lutte contre le sida l gitimeraient le vagabondage sexuel et feraient plut t du marketing pour les entreprises commercialisant les pr servatifs afin d augmenter leurs chiffes d affaires Les campagnes devraient plut t
21. ejeter le f midom Aspect physique du f midom Les enqu t s prouvent et expriment tous les m mes r actions n gatives y compris ceux qui ont exprim des attitudes a priori favorables au pr servatif f minin Quoi Mais a c est quoi a C est trop gros vilain pas esth tique trop grand ll fait peur voir Ca ne ressemble pas la femme Ces sentences sont suivies de rires de cris de col re ou de gestes d indignation et de d ception Le f midom est qualifi par les tudiantes de truc truc bizarre truc abominable caoutchouc puits a l sac caoutchouc machin Rares sont les fois o ils arrivent prononcer correctement le terme f midom Ceux qui veulent s y essayer butent sur le mot qu aucun d entre eux ne connaissait avant ces entretiens Ces qualificatifs mettent en relief certes l image approximative et n gative de nos enqu t s quant l objet en lui m me ainsi que leurs jugements leurs opinions Du coup le pr servatif masculin leur para t plus petit plus beau plus esth tique et m me plus pratique Les jeunes femmes en particulier sont pr occup es ou intrigu es par l anneau interne mobile inexistant sur le condom Du coup elles s imaginent que le f midom peut causer une vive douleur son utilisatrice ou m me la blesser en fait l anneau qui est l int rieur la m intrigue l anneau la la forme m
22. ent d autre choix que de l utiliser Selon eux ils pourraient utiliser ce pr servatif pour viter une grossesse une IST ou le VIH Il faut forc ment avoir ton truc sur toi surtout pour les filles qui n ont pas de partenaire fixe comme le dit une enqu t e En pareille circonstance les reproches au f midom sont oubli s face au service qu il peut rendre Les tudiants enqu t s rappellent que la popularit du condom remonte aux ann es 1980 quand on a compris qu il permettait d viter la transmission du VIH Une jeune fille interview e r v le que depuis que j ai entendu parler du SIDA j utilise les pr servatifs un homme dit dans cette m me lanc e que j utilise le pr servatif par peur du lendemain Moi je n ai pas envie de mourir jeune comme a Je n ai pas encore v cu Parce que c est 45 ans que je vais commencer vivre 45 ans c est l que la vie commence Une certaine soif de bien vivre sans sida de se bien conserver pour le futur appara t Chez les tudiants interrog s le futur est synonyme d argent durement gagn dans leur jeunesse de pouvoir aborder sans complexes les filles qu ils convoitent Choses qu ils ne peuvent obtenir maintenant car les filles sont mat rialistes et eux sont d munis L usage du pr servatif masculin ou f minin a l assentiment inconditionnel de la personne vivant avec le VIH Elle dit ne pas avoir le choix quant l utilisation du pr servatif C est n cessaire pour
23. es du sexe au moment de l enqu te 5 w Nom courant du condom masculin en C te d lvoire 106 Aghi Auguste Bahi Mais la question de l accueil r serv au pr servatif f minin demeure Quelle est donc l acceptabilit du f midom chez les jeunes femmes et les jeunes hommes ordinaires L acceptabilit d un produit innovant renvoie aux conditions qui le rendent acceptable ou non par l utilisateur potentiel avant son usage r el et effectif Laurencin et al 2004 Le f midom sera dit acceptable s il fait sens est utile facile comprendre apprendre utiliser et s il suscite l envie de l acqu rir Notre tude cherche comprendre les raisons que les personnes interrog es ont d accepter ou de refuser le f midom avant m me la p riode charni re selon nous de l essai une raison est d une nature telle qu elle appelle n cessairement un jugement d acceptabilit Qu r 1999 p 27 Une rationalit toutefois limit e Crozier et Friedberg 1977 qui forme un cadre d analyse supposant d appr hender les limites des connaissances des personnes interrog es et la marge d incertitude pr sente dans la d cision d essayer ou non le pr servatif nouveau M thodologie Nous avons donc effectu une enqu te qualitative de type compr hensif bas e sur des entretiens de groupes en profondeur aupr s de jeunes tudiants de l Universit de Cocody Les jeunes groupe social interm diaire lieu d
24. force sa domination sur la femme Ainsi il est normal qu un homme ait plusieurs partenaires et s il utilise le pr servatif cela est encore mieux mais cela est inconcevable pour la femme L introduction du f midom viendrait donc contribuer bouleverser des principes d j tablis par la soci t Les hommes ext riorisent l leurs inqui tudes face une diminution potentielle de leur gestion de la sexualit et de la g nitalit de leur partenaire du moment de la procr ation de la taille de la famille Pour justifier la domination masculine certains voquent la tradition la sagesse des anciens d autres les livres saints qui depuis la Cr ation donnent la primaut l homme sur la femme celle ci tant sous sa responsabilit une autorit sacr e D autres encore voquent l article 51 du Code civil ivoirien qui confirme l autorit de l homme en faisant de lui le chef de la famille Pour ces tudiants la principale vertu de la femme r side dans sa soumission son partenaire Raisons d accepter le f midom La fonction du f midom pour la sant g n sique Un peu plus de la moiti d entre les enqu t s pense qu il est n cessaire et doit tre vulgaris tandis que d autres affichent une sorte de passivit laissant l initiative leur partenaire Si a lui plait on pourra l utiliser Toutes les tudiantes interrog es sont unanimes sur le fait que l id e m me d un pr se
25. onne sant Elle rige le port du pr servatif en norme ou normal et construit le refus de l utiliser comme d viance ou comme pathologique Le r le de l action communicationnelle pr ventive pour la sant individuelle et collective est de permettre aux individus de faire un choix en toute responsabilit Dans cette citoyennet de la sant la v ritable disciplinarit des corps Foucault 1975 p 178 promue par les campagnes pr c dentes semble avoir induit outre la sexualit sans risque une perception politiquement correcte de la sexualit elle m me en d phasage en contradiction avec les craintes non apais es des jeunes Mais l action pr ventive semble donc condamn e r ajuster ses d finitions du normal et du pathologique en construisant symboliquement comme anormal voire malfaisant l individu aux comportements hauts risques susceptibles de se contaminer ou d en contaminer d autres Mais sensibiliser n est pas faire changer Bahi 2005 Adam et Herzlich 1994 pas plus que pr venir la maladie n vite pas forc ment d avoir la gu rir D clamer la responsabilit face au risque reste caut re sur jambe de bois si le niveau de conscience du risque chez l individu lui m me reste bas et si la prise de responsabilit n advient pas La lutte contre les comportements individuels ou collectifs hauts risques ne se fait pas par la coercition mais plut t par la persuasion La communication pour la sant repo
26. ormal et du d viant de la sant et de la maladie du normal et du pathologique Celles ci se d finissent en fonction des exigences et des attentes li es notre environnement nos insertions et nos relations familiales amicales et professionnelles Canguilhem 1993 p 113 Ainsi la repr sentation m diatis e du sida telle que construite par les m dias et les diverses campagnes de sensibilisation prendrait revers les repr sentations de la sant et de la maladie les repr sentations ordinaires du normal et du pathologique La repr sentation de la s ropositivit reste nouvelle et in dite une contamination sans signes apparents de maladie correspondant m me aux images du bien portant Herzlich 2005 qui est un changement radical de la repr sentation ordinaire courante traditionnelle de la maladie Elle ne co ncide pas avec les repr sentations de la maladie comme tant essentiellement destructrice Memel Fot 1996 p 28 Mais quoi que l on en dise la s ropositivit plus qu une prop deutique du sida repr sente la maladie elle m me donc la certitude de la mort Le langage ordinaire exprimant alors cette vision de la sant est moins le langage du corps humain que celui du rapport de l individu la soci t la maladie objectivant un 116 Aghi Auguste Bahi rapport conflictuel au social Adam et Herzlich 1994 La pr vention de la maladie appara t ainsi comme une autre figure de la b
27. pr ner l abstinence et la fid lit Pour tre plus convaincantes elles devraient montrer la r alit du sida i e les souffrances des malades atteints du sida Menace pour l autorit de l homme Les tudiants interrog s n approuvent pas l id e de l mancipation associ e au libertinage Curieusement les tudiantes interrog es partagent tr s souvent cette conception de l mancipation m me si elles esp rent une plus grande marge de libert C est un mot qui nerve les gar ons affaire de destin en main Le pr servatif ne peut pas permettre la femme d avoir son destin en main S il faut en parler comme a ce n est pas la peine lei des th mes des campagnes de sensibilisation sont directement mis en cause L argument de la d cision incombant la femme ne leur semble pas convainquant L initiative prise par la femme lors des relations sexuelles renvoie chez tous l image de la femme de mauvaise vie C est inadmissible comment tu peux d fier ton homme au lit Les filles semblent dispos es se soumettre car celle qui mettrait le f midom sans l accord de son partenaire risque l isolement dormir toute seule avec ton caoutchouc f midom jusqu au matin Les gar ons quant eux refusent lien entre mancipation et f midom lls ont tous d fini mancipation en un sens qui selon eux devrait tre partag par les deux sexes comprendre que 111 Notes sur l acceptabilit d
28. ption chez les enqu t s est limit aux m thodes qu ils utilisent et qui font d sormais partie de leur vie quotidienne Mais il faut remarquer que les id es forces des campagnes de sensibilisation se retrouvent tr s souvent dans les discours des tudiantes D une mani re g n rale les gar ons comme les filles ont tous entendu parler du sida et disent que le condom est un moyen efficace de lutte contre le VIH Nous n avons pas enregistr d id es erron es sur les modes de transmission du sida G n ralement usage du pr servatif est plus motiv par la peur d une grossesse que par celle d une IST Mais ils doutent globalement de la fiabilit et de la solidit du pr servatif a ne prot ge pas 100 Connaissance et image per ue du pr servatif f minin D une mani re g n rale compar aux autres m thodes le pr servatif f minin est tr s faiblement connu des enqu t s rares sont ceux qui en ont entendu parler mais ces derniers ne lont jamais vu et ne peuvent donner aucune information quelconque sur cette m thode Le f midom en tant que proc d sp cial et marque est inconnu Cette m connaissance est surtout remarquable chez les hommes Les rares enqu t s qui savent quelque chose du pr servatif f minin l ont su par des journ es de sensibilisation men es par les cellules de lutte contre le sida et par les mass media Mais quel que soit le support le pr servatif f minin f midom n a fait l objet que
29. rozier Michel et Friedberg Erhard 1977 L acteur et le syst me Paris Seuil Deniaud Fran ois et al 1996 Acceptabilit du pr servatif f minin chez des femmes Abidjan Abidjan IRD s n 117 Notes sur l acceptabilit du pr servatif f minin tude aupr s d tudiantes et tudiants abidjanais EIS CI 2005 Enqu te sur les indicateurs du sida C te d Ivoire EISCI 2005 2006 Minist re de la lutte contre le sida Institut National de la Statistique et ORC Macro Calverton Maryland USA Foucault Michel 1975 Surveiller et punir Naissance de la prison Paris Gallimard 1993 Foucault Michel 1984 Histoire de la sexualit II L usage des plaisirs Paris Gallimard 1997 Herzlich Claudine 2005 Sant et maladie analyse d une repr sentation sociale Paris EHESS Kaufmann Jean Claude 1996 L entretien compr hensif Paris Nathan Laurencin Jean Paul et al 2004 mai Synth se des approches acceptabilit S minaire LUCE consult le 15 mai 2006 de http www msh alpes prd fr luce documents presentation axe4_acceptabilite_Forest_19052004 ppt Le Breton David 2002 Les conduites risque Des jeux de mort au jeu de vivre Paris PUF 2004 Lendrevie Jacques et Brochand Bernard 2001 Publicitor 5 dition Paris Dalloz Mazina D ogratias et Martens Vladimir 2002 Le point sur le pr servatif f minin Synth se th matique Observatoire Socio pid miologique du sida et
30. rvatif pour les femmes est bonne La vuln rabilit de la femme face au virus du sida est multidimensionnelle et se d cline au plan physiologique conomique et socioculturel Au plan conomique les tudiantes ont des besoins qui n cessitent g n ralement plus d argent que ceux des jeunes hommes Les entretiens corporels sont on reux a fortiori pour des tudiantes sans emploi Pour s entretenir se faire belle et La Bible Gen se 1 26 L effet de surrepr sentation des chr tiens dans l chantillon interrog influe probablement sur les logiques de naturalisation de l autorit masculine Au plan physiologique la femme a de fa on latente et r currente des probl mes gyn cologiques qui l exposent plus l infection VIH que l homme 112 Aghi Auguste Bahi rester la mode etc ces besoins seraient bien souvent l origine de prostitution occasionnelle app t e par le gain la fille peut n avoir ni la force physique ni la force morale de r sister au client d sireux d avoir des rapports non prot g s En outre dans un univers de plus en plus pauvre o les bourses d tudes se font rares et o les parents peuvent difficilement aider leurs enfants faire des tudes la tentation est grande de se caser aupr s d un homme plus g capable de l entretenir ou de trouver un parrain ou un bailleur de fonds comme disent les tudiants Dans cette prostitution occasionnelle lamant de
31. s premi res r actions d tonnement de stup faction de peur de comparaison avec le condom masculin qui constituent en soi des griefs et des raisons de rejeter le f midom D s cet instant durant la suite des changes en entretien ils le comparent syst matiquement au pr servatif masculin lls ont souhait savoir des choses l mentaires Le prix gt Comment a se met Leurs pr jug s et les rumeurs sur le f midom s ajoutent son prix suppos lev et d courage les enqu t s y compris celles qui se disent d cid es l utiliser si l occasion se pr sentait La 9 II faut indiquer qu l instar des r sultats de l EIS CI 2005 2006 p 98 tous ont entendu parler du sida et citent le pr servatif masculin comme moyen efficace de lutte contre le VIH On retrouve en cela les r sultats d autres tudes EIS CI 2005 2006 p 98 Top 2005 p 48 60 Mette et Azu Blay 2005 p 85 109 Notes sur l acceptabilit du pr servatif f minin tude aupr s d tudiantes et tudiants abidjanais Voisine voqu e plus haut qui utilisait r guli rement le f midom l achetait 800 FCFA l unit dans une pharmacie de la place Mais vu ce prix lev elle a d abandonner Pour ceux qui acceptaient difficilement l id e et le principe du f midom le prix lev du produit est une raison suppl mentaire de ne pas l utiliser une bonne raison de s en d tourner Raisons de r
32. sant ou non sur l Information Education Communication la Communication pour le Changement de Comportement et autres avatars appara t comme un prolongement de l action de sant publique notamment dans ses rapports entre les institutions de la sant et les politiques qu elles mettent en uvre d une part les populations concern es ou b n ficiaires et leur participation l am lioration des facteurs de leur propre sant Les campagnes pour le port du pr servatif ne sont peut tre pas capables de changer les comportements mais elles d terminent largement ce qu il faut dire ce sujet pour tre bien vu en soci t R f rences Adam Philippe et Herzlich Claudine 1994 Sociologie de la maladie et de la m decine Paris Nathan Bahi Aghi 2002 Opinions et attitudes des hommes face aux m thodes contraceptives modernes Kasa Bya Kasa Revue ivoirienne d anthropologie et de sociologie 3 83 107 Bahi Aghi 2005 avril Quelques r flexions sur le processus d laboration du risque sant Actes du colloque international 1945 2005 60 ans de communication pour le d veloppement pp 23 31 Universit de Douala Douala Cameroun Bourdieu Pierre 1984 Questions de sociologie Paris Minuit Bourdieu Pierre 1994 Raisons pratiques Sur la th orie de l action Paris Seuil Bourdieu Pierre 1998 La domination masculine Paris Seuil Canguilhem Georges 1993 Le normal et le pathologique Paris PUF C
33. t protegido por una licencia Creative Commons Usted es libre de copiar distribuir y comunicar p blicamente la obra bajo las siguientes condiciones Reconocimiento Debe reconocer y citar al autor original No comercial No puede utilizar esta obra para fines comerciales Sin obras derivadas No se puede alterar transformar o generar una obra derivada a partir de esta obra Resumen de licencia Texto completo de la licencia 119
34. t celle du f midom en particulier reste incertaine En outre la situation actuelle de la distribution et de la promotion du f midom commande de s interroger sur les repr sentations symboliques d un pr servatif l initiative et l usage de la femme En d finitive l acceptabilit du f midom d pend donc plus de la relation l objet et des rapports de pouvoir entre les partenaires de la relation sexuelle que de processus de valorisation logique utilitaire du produit ou de lutte contre la maladie Ainsi le f midom l instar du condom peut avoir des r percussions f cheuses sur les relations entre partenaires et appara t donc plus comme un instrument de gouvernance de l autre que de gouvernance de soi m me ll est alors n cessaire de trouver un quilibre entre les craintes suscit es par le pr servatif f minin chez les hommes et les b n fices possibles des femmes Sous ce rapport l acceptabilit du pr servatif f minin semble donc tre moins une question m dicale qu un probl me communicationnel Pour autant l acceptabilit reste une condition n cessaire mais non suffisante pour la d cision d adoption et d utilisation durable Le v ritable probl me reste bien de franchir l tape de l essai de la nouvelle technique propos e de l adopter et de l utiliser durablement et se situe plus du c t de l humain que celui du m dical Les comportements risques renvoient aux conceptions ordinaires et savantes du n
35. u pr servatif f minin tude aupr s d tudiantes et tudiants abidjanais l poque o l homme doit tout faire est r volue la femme doit aujourd hui aider son partenaire s occuper de la famille Ils d plorent une certaine caricature de l mancipation L mancipation ce n est pas porter tout ce que l homme met le pantalon au point de cr er des pr servatifs pour femmes Vous allez beau vous manciper vous ne pourrez jamais avoir de p nis Les tudiants se sentent agress s par cette mancipation mais il s agit d un combat perdu d avance parce que l homme reste le chef Parler d mancipation revient demander la femme de ne plus tendre la main mais plut t de partager les charges avec l homme Or ils pensent que la majorit des femmes n est pas pr te le faire La plupart des tudiants enqu t s pensent que l usage du pr servatif f minin menace leur autorit et surtout leur domination sur la femme et tous s accordent sur ce pouvoir consid r comme naturel Ils ne con oivent pas le fait que le d bat sur le f midom soit men dans le sens de l mancipation de la femme Parce qu il y a un pr servatif pour les hommes il faut en faire pour la femme l homme c est l homme la femme c est la femme l homme a le dernier mot En fait Seul l homme a le droit de sortir et d avoir plusieurs partenaires Cela est symbole de virilit attribut du pouvoir de l homme qui ren
36. urs m diatiques officiels pour la sant Les pr servatifs objets et adjuvants du plaisir y sont des objets d sexu s d o le plaisir est vacu Cette absence ne d cr dibilise t elle pas le discours pr ventif L acceptabilit du pr servatif f minin r v le des logiques conflictuelles de d finitions et de pratiques sexuelles Chez les tudiantes la multiplicit des partenaires est moralement rejet e pour soi m me et pour l autre laissant la place une vision plus romantique mettant la confiance et l unicit partenariale au mitan de la relation Mette et Azu Blay 2005 p 70 78 Pour les tudiants au contraire elle signifie d pravation de la femme en m me temps qu elle est un capital social convertible en capital symbolique Bourdieu 1994 p 116 117 chez les hommes Bahi 2002 Le f midom r veille des appr hensions masculines connues manque de confiance en la partenaire crainte de voir diminuer leur autorit permanence de valeurs anciennes Bahi 2002 p 97 Dans cette vision globale de la domination sexuelle masculine Bourdieu 1998 l usage d un pr servatif masculin ou f minin reste l initiative de l homme Bahi 2002 Top 2005 Mette et Azu Blay 2005 et continue p renniser la naturalisation de l autorit masculine Foucault 1984 1975 Bourdieu 1998 En d pit de l mergence du sida comme probl me de sant publique dans les ann es 1980 l acceptation du pr servatif en g n ral e
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